
EDITO
Vive la démocratisation ! (1)
Lorsque Rock’n Force a vu le jour en 1989, nous étions à la belle époque des fanzines. Bien sûr, il y avait aussi quelques magazines nationaux, mais les publications underground étaient bien plus importantes en nombre. Les choses sont restées en l’état, tout en devenant plus sérieuses dans le contenu. Puis Internet est arrivé, s’est démocratisé et a changé la donne. Et elle l’a même sérieusement changé… et pas seulement pour le meilleur. Parce que si les moyens de communication se sont multipliés, la source n’a pas changé. Elle s’est juste détériorée, et pas qu’un peu, laissant la place à une sorte de marécage égocentrique.

Bella Moulden : revival by youth [Interview]
Alors qu’elle a sorti son premier EP, « Voyager », en mars dernier, BELLA MOULDEN a déjà la tête solidement posée sur les épaules. L’Américaine, multi-instrumentiste, chanteuse, productrice et songwriter, s’est forgée un univers sonore 70’s très personnel basé sur une Soul, qui va puiser autant dans le Rock que le Blues ou la Pop. En gardant un côté brut, elle développe une intensité authentique dans des chansons, qui sont autant de morceaux de vie que d’expériences musicales. Touche-à-tout, audacieuse et créative, la musicienne, qui s’apprête à venir en France à la rentrée de septembre, affiche déjà une belle assurance, malgré son jeune âge. Entretien avec une artiste qui s’affirme avec talent.

Crystal Viper : the electric stage
Au fil de ses réalisations, et notamment des deux dernières, CRYSTAL VIPER s’impose brillamment sur la scène Heavy Metal européenne. Il ne manquait qu’un témoignage en public pour confirmer l’ascension et la reconnaissance des fans à la formation polonaise pour assoir sa réputation. En offrant des performances de ce calibre, sa fondatrice est irrésistible et son groupe devient petit à petit un acteur incontournable du style. « The Live Quest » est juste renversant et électrisant.

Jade Elephant : Rock spirit
C’est avec beaucoup de feeling et de précision dans le jeu que JADE ELEPHANT surgit avec un premier opus abouti et séduisant. Inspiré par le grand dirigeable tout comme Creedence Clearwater Revival notamment, les Canadiens, qui n’ont pourtant pas connu cette période bénie, sont totalement imprégnés de cette culture vintage pleine de vibrations fortes qu’il remettent au goût du jour avec talent et dans la formule la plus épurée et sincère qui soit : le trio. Une énergie débordante sur dynamique authentique.

D.K. Harrell : la voie royale
Décidemment, la scène Blues américaine est toujours aussi effervescente et ne cesse de révéler de nouveaux talents. D.K. HARRELL n’est pas complètement un inconnu, mais il confirme avec « Talkin’ Heavy » qu’il n’est pas là par hasard et que ce n’est qu’un début. Ces dernières années, il s’et forgé une identité musicale solide, a consolidé ses aptitudes vocales et joue même de manière plus libérée. Cette deuxième réalisation est la synthèse parfaite entre un Blues classique et son devenir.

Paddang : un fuzz reptilien
Si ce deuxième album a quelque chose de solaire dans le son, il l’est nettement moins dans son propos. Cela dit, « Lost In Lizardland » est lumineux et dynamique et surtout, il vient confirmer que la formation toulousaine n’a pas son pareil pour mettre en musique des visions souvent hostiles et obsédantes. PADDANG hypnotise et s’engouffre dans une épopée cosmique pleine de rebondissements. Revigorant !

Electric Citizen : sensational reveries [Interview]
Clairement ancré dans des sonorités Rock et Metal très 70’s, le quintet de Cincinnati, Ohio, fait un retour lumineux avec « EC4 », un quatrième album qui présente aussi un nouveau membre à part entière aux claviers et surtout une inspiration hors-norme. Sur un proto-Metal dominant, ELECTRIC CITIZEN s’engouffre dans des effluves psychédéliques où des passages Folk côtoient des ambiances plus Doom. Tout en restant attachés à une approche classique du genre, les Américains redoublent de créativité à travers d’incroyables arrangements, des riffs captivants et une voix envoûtante. C’est donc Laura Dolan, la frontwoman du groupe, qui revient sur l’élaboration de ce nouvel opus polymorphe et hypnotique, qui se révèle un peu plus à chaque écoute.

Bloody Dice : l’uppercut
Rugueux et puissants, les Scandinaves remettent le couvert avec « 2 », une réalisation clairement rentre-dedans, qui nous renvoie aux belles heures d’un Hard Rock sauvage, racé et fédérateur. Guidés par un explosif frontman, ils enchaînent les riffs et les refrains entêtants sur une dynamique très maîtrisée. BLOODY DICE sait où il va et, sans fioriture, assène un jeu percutant mis en relief par un son d’une qualité qui se fait de plus en plus rare. Un disque qui réveille, enchante et se réécoute en boucle !

Byzantine : en mode guerrier
Malgré un parcours assez chaotique, les Américains sont bel et bien dans une dynamique franchement explosive et cette nouvelle réalisation est peut-être même leur meilleure. Entre Thrash et Groove Metal, le quintet reste très Heavy et « Harbingers » vient couper court à tous débats concernant ses velléités. A mi-chemin entre Lamb Of God et Testament, BYZANTINE sort l’artillerie lourde et se montre aussi complexe dans la forme qu’efficace dans le fond. Radical !

Buckcherry : l’effet tornade
Revigoré depuis le très bon « Vol. 10 » sorti il y a deux ans, le gang de Los Angeles continue sur sa lancée et les cinq rockeurs semblent même au sommet de leur art. Bâti sur un Rock US ravageur et débridé, le Hard Rock de BUCKCHERRY est d’une totale sincérité et d’un impact sans limite. Avec beaucoup de caractère, il fait le lien entre des mélodies accrocheuses et une puissance de feu rugissante. « Roar Like Thunder » est aussi redoutable qu’addictif. Une bonne beigne !

Skräcken : nébuleux
Renouant avec un Hard Rock brut qui fait ses preuves dans les années 70 et 80, les Scandinaves s’assurent d’un auditoire fidèle, ce qui ne les empêche pas d’apporter une touche personnelle et un bel élan à travers cette première réalisation convaincante. SKRÄCKEN, qui signifie ‘la fissure’, joue sur un aspect vintage pour s’y engouffrer et la palette vocale de sa chanteuse lui permet d’évoluer avec une intensité constante. « Echoes From The Void » marque le début d’une belle aventure.