
EDITO
Vive la démocratisation ! (1)
Lorsque Rock’n Force a vu le jour en 1989, nous étions à la belle époque des fanzines. Bien sûr, il y avait aussi quelques magazines nationaux, mais les publications underground étaient bien plus importantes en nombre. Les choses sont restées en l’état, tout en devenant plus sérieuses dans le contenu. Puis Internet est arrivé, s’est démocratisé et a changé la donne. Et elle l’a même sérieusement changé… et pas seulement pour le meilleur. Parce que si les moyens de communication se sont multipliés, la source n’a pas changé. Elle s’est juste détériorée, et pas qu’un peu, laissant la place à une sorte de marécage égocentrique.

Teaser Sweet : feel the impulse [Interview]
A mi-chemin entre Hard Rock et Heavy Metal, mais solidement ancré dans les années 80, TEASER SWEET évolue dans une torpeur Old School savoureuse et fougueuse. Avec une fraîcheur très actuelle, les Suédois sortent un troisième album, « Night Stalker », accrocheur d’où émane une sorte d’insouciance très entraînante. Aux côtés de son frère Marcus à la guitare, Hampus Steenberg à la basse et Kent Svensson derrière les fûts, Therese Damberg se révèle être une redoutable frontwoman, dont la voix est l’une des forces du quatuor. Entretien avec la chanteuse de ce groupe, qui devrait ravir les fans de Heavy vintage.

Nytt Land : The beating heart of the steppes
Bien avant l’éclosion du néo-Folk teinté d’Ambient qui déferle depuis quelques temps maintenant, NYTT LAND avait entrepris de restituer musicalement la riche Histoire de ses ancêtres. A l’instar de la démarche de Wardruna en Scandinavie, ce sont leurs terres natales de Sibérie que les Russes mettent en avant avec l’objectif de protéger et de partager un patrimoine culturel, qui mêle incantations, ésotérisme, animisme et où les esprits habitent littéralement ce « Songs Of Th Shaman » créatif, saisissant et authentique.

The Davidson Trio : hot ride
La réunion de talents laisse souvent entrevoir de très belles choses et c’est précisément le cas avec ce torride et sensuel « Cougar », livré par une formation où l’expérience et la complicité sont en totale symbiose. THE DAVIDSON TRIO transpire le Rock et respire le Blues et sa configuration offre le meilleur ajustage possible dans ce style relevé et très contemporain. Emmené par un chanteur et bassiste inspiré, ce premier effort est sensationnel à plus d’un titre.

Thammuz : de la hauteur
Si le Heavy Rock de THAMMUZ se pare de quelques subtilités bluesy et même Grunge, c’est aussi pour mieux asséner un Stoner fulgurant et particulièrement doomy. Entreprenants, les Néerlandais oscillent entre un mur de guitare imposant et des envolées psychédéliques mélodiques et envoûtantes. Avec « III », la formation batave atteint une certaine maturité grâce à une maîtrise totale de son identité musicale. Une prise de hauteur nette et qui confirme sa stature.

Sandness : italian freshness
Sortir de leur zone de confort a été le principal objectif des Italiens avec « Vertigo », qui marque, il est vrai, un changement dans leur discographie. Plus massif et avec une énergie très palpable, SANDNESS joue sur la diversité, tout en restant attaché à un Hard Rock très accrocheur. Si les références sont nombreuses et parfois même opposées, il règne une belle osmose sur les dix titres, même s’ils ne tiennent que sur une grosse demi-heure. Il y a une réelle proximité et le combo est d’une sincérité qui force le respect, sans pour autant bousculer le genre.

Jennifer Lyn & The Groove Revival : 70’s passion [Interview]
Originaire du Minnesota et dorénavant basée dans le Dakota du Nord, la chanteuse, guitariste et compositrice JENNIFER LYN poursuit son chemin avec sa formation, THE GROOVE REVIVAL, devenue une redoutable machine. Dans un Blues Rock costaud, entraînant et mélodique, elle nous fait part aujourd’hui d’une évolution notable, que ce soit dans son jeu, mais aussi dans cet esprit de groupe, forgé au fil du temps, et que ce troisième album vient véritablement consacrer. Live et organique, « Retrograde » nous plonge dans des atmosphères très 70’s que la production très actuelle parvient à parfaitement conserver. Entretien avec une artiste passionnée et touche-à-tout, qui semble avoir trouvé le parfait équilibre dans sa musique.

Little Feat : a brand new legend
Sans rien changer à son sens du groove et avec un feeling incroyable, LITTLE FEAT poursuit son chemin comme si de rien n’était. En quête perpétuelle d’un style qui rassemble autant le Blues le plus authentique, la Soul profonde de Louisiane que des cuivres incandescents hyper-funky, l’emblématique et éternel groupe livre enfin de nouveaux titres inédits. Avec une humilité, une technicité et un art du songwriting qui se réinvente avec beaucoup de modernité, « Strike Up The Band » ne dépareille pas une seule seconde de l’immense héritage discographique d’une formation inépuisable et insatiable.

Pino Scotto : bluesy clash
Loin du Heavy Metal de ses débuts, PINO SCOTTO a embrassé la cause du Blues et le fait avec beaucoup de talent et un aplomb réjouissant. Car si les décibels ont baissé d’un cran, le propos reste d’une franche virulence. Toujours alerte sur le monde qui l’entoure, il livre son ressenti sur des chansons au souffle alerte et sans tabou. « The Devil’s Call » plaque au sol les attitudes fantomatiques, démonte une époque en pleine déliquescence avec une belle vigueur et dans le style le plus authentique qui soit.

Emanuel Casablanca : on the way
« Hollywood Forever » est un disque assez troublant, le troisième pour le New-Yorkais. En effet, sous des traits bluesy, il nous embarque dans un univers très disparate, éclectique à souhait et qui, finalement, se cherche encore un peu. Il ne propose pas de fil conducteur, de sorte de voie à suivre et dans laquelle il pourrait s’affirmer pleinement. EMANUEL CASABLANCA séduit par sa voix feutrée et un jeu solide, mais peine un peu à convaincre en tant que véritable bluesman. Si la modernité de ses compositions est incontestable et agréable, elle pèche par un manque d’authenticité criant.

Giant : une classe intacte
Malgré de longues pauses, GIANT garde une place de choix toute particulière chez les fans de Melodic Rock et aussi de Hard Rock et d’AOR. Perfectionniste, le groupe l’est toujours et le travail effectué sur les guitares comme sur le chant reste d’un niveau très élevé. La qualité des riffs et la virtuosité des solos de Jimmy Westerlund attestent de la très bonne santé de cette référence Hard Rock, qui d’ailleurs s’internationalise sur ce très bon « Stand And Deliver ».