Imperméable aux modes, aux courants et aux stéréotypes de la nouvelle scène, RAGE tient bon et fait honneur à un Heavy Metal très musclé, dont la seule révolution est celle de tenir à ses engagements premiers. Avec « A New World Rising », la formation germanique persiste et signe dans un registre finalement immuable, qui ne dira jamais son dernier mot, mais qui se renouvelle sur des cendres brûlantes toujours incandescentes. Au contraire de nombre de ses compatriotes, le power trio évite soigneusement la noyade et garde la tête hors de l’eau avec beaucoup de vigueur.

RAGE
« A New World Rising »
(Steamhammer/SPV)
Plus de 40 ans après sa formation sous le nom d’Avenger, les Allemands sont toujours en place, et les multiples changements de line-up ne sont pas venus à bout de la ténacité de son leader Peavy Wagner. Avec 26 albums au compteur, auquel il faut ajouter « Lingua Mortis Orchestra » revisité avec l’Orquestra Barcelona Filharmonia, RAGE probablement l’un des groupes les plus prolifiques du Metal, et surtout il fait aussi preuve d’une belle régularité dans la qualité de ses réalisations. Et « A New World Rising » ne faillit pas à la règle.
Solidement accompagné par Jean Bormann (guitare) et Vassilios Maniatopoulos (batterie), le bassiste et chanteur offre donc un nouveau chapitre avec cet opus, qui se veut cette fois plus positif que les précédents. Comme son titre l’indique, il change un peu la perspective livrée habituellement par RAGE. Apaisé ? Pas vraiment dans la forme, mais plutôt dans le fond où la confiance et l’optimisme se dessinent à travers 13 plages (dont une intro) où le Heavy Metal des Teutons flirtent avec le Speed et parfois aussi avec le Thrash Metal.
L’état d’esprit du combo a donc légèrement changé et c’est vrai qu’un vent positif souffle sur « A New World Rising ». Cela dit, les riffs sont toujours aussi cinglants et aiguisés, la rythmique bastonne sans trop lever le pied (hormis sur la power ballade « Fire In Your Eyes »). Pour le reste, RAGE fait du RAGE et reste identifiable, modernise même son jeu, car la production émane toujours des Lucky Bob Studios de Wagner à Leverkusen. Très direct et accrocheur, le groupe avance façon rouleau-compresseur sur des titres sans compromis.

Photo : Xoxo Photography
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