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Raven : la passion du chaos [Interview]

Précurseur et même pionnier du Thrash Metal, RAVEN est toujours resté fidèle à ce style Heavy et Speed, et en mode power trio, qui fait sa force et a forgé sa légende depuis maintenant un demi-siècle. Fondé par les frères Gallagher, ossature indestructible du combo, les Britanniques sont de retour avec leur 15ème album, « All Hell’s Breaking Loose », toujours aussi rageurs et athlétiques. Entretien calme et tout sourire avec John (basse, chant).

Photo : Jay Shredder

– Votre dernier véritable album studio date de trois ans, « Metal City ». Mais l’année dernière, vous avez sorti « Leave’Em Bleeding », qui était aussi le dernier chez Steamhammer. C’était la manière la plus simple de quitter votre label avant de venir chez Silver Lining Music ?

Oui, « Leave’Em Bleeding » était une sorte de compilation, qui faisait le bilan de nos dernières années chez Steamhammer et sur laquelle on a pu ajouter des morceaux en version inédites et notamment live. Et cela tombait bien aussi, puisque le nouvel album n’était pas encore terminé. Ensuite, nous avons reçu une très belle proposition de Silver Lining Music. Steamhammer a fait du bon boulot avec nous, c’est vrai, mais ce nouveau deal nous permettait d’avoir une exposition différente et également de toucher un public plus large et un peu différent.


« All Hell’s Breaking Loose » est aussi le second album complet avec votre batteur Mike Heller et on a franchement l’impression qu’il a toujours été là. Je trouve même que c’est peut-être le meilleur line-up affiché par RAVEN depuis longtemps. C’est aussi ton sentiment ?

Oui et j’espère que c’est vrai ! (Rires) Il suffit de le voir sur scène ! Et puis, il gère très bien les interviews, la presse, les vidéos : il s’occupe vraiment de beaucoup de choses au sein de RAVEN. Il est très impliqué et il a fait du super boulot sur l’album.

John Gallagher – Photo Jay Shredder

– D’ailleurs, c’est votre 15ème album et l’an prochain, vous fêterez vos 50 ans de carrière. C’est une incroyable longévité et vous faites partie d’un cercle très fermé. Qu’est-ce que tout ça t’inspire et est-ce que tu aurais pu l’imaginer en 1974 à Newcastle ?

Bien sûr que non ! On a commencé à faire de la musique pour s’amuser et on n’aurait jamais imaginé que cela dure aussi longtemps. C’est incroyable pour nous de nous voir dans le Top 10 des groupes les plus anciens encore en activité. C’est même fou ! Aerosmith s’est formé juste deux ans avant nous, tu imagines ? (Rires) L’an prochain, nous allons essayer de préparer quelque chose de spécial pour célébrer cet anniversaire. Nous avons toujours eu cette motivation pour continuer le groupe et surtout pour faire ce que nous faisons. On a toujours voulu être meilleur à chaque album. Nous avons toujours en nous cette étincelle qui nous pousse plus loin et qui continue à nous inspirer. Et nous n’avons pas l’intention de nous arrêter en si bon chemin ! (Sourire) D’ailleurs, je pense que ce nouvel album en est un parfait exemple. Nous ferons des choses très spéciales en tournée l’an prochain, c’est une certitude.

– Vous avez enregistré ce nouvel album à Los Angeles dans vos propres studios. Vous êtes désormais installés là-bas, ou est-ce que c’est juste parce que le soleil de Californie qui vous donne toute cette énergie ?

En fait, Mike (Heller, le batteur – NDR) vit là-bas et possède son propre studio. Nous sommes en Floride avec Mark, mais cela ne change rien au processus d’écriture. Mike a apporté beaucoup d’idées et fait de nombreuses propositions pour obtenir ce son sur ce nouvel album. Pour ce qui est des arrangements, nous nous en occupons toujours tous les trois, ensemble. Nous lui avons tout envoyé : les guitares, la basse, les solos et il a fait un travail de fou avec tout ça, ainsi que sur les voix ! Il a réussi à faire un mix génial, tout en conservant ce côté très organique, qui caractérise RAVEN. Il nous a suffit de livrer la meilleure performance possible finalement.

– Cette fois encore, l’album est bâti autour des riffs et vos morceaux sont toujours très compacts. Il y a un côté intemporel dans votre écriture, ce qui fait que RAVEN sonne très actuel et moderne. Comme l’expliques-tu, car la plupart des groupes sont marqués par une époque et cela ne concerne pas seulement le son ?

En fait, on essaie de garder à l’esprit ce qui fait RAVEN : les riffs, bien sûr, un rythme soutenu, etc… mais sans jamais regarder vers le passé. On ne perd pas de vue nos racines, elles sont définitivement ancrées en nous. Et il y a aussi ce côté un peu extravagant et exagéré dans les textes, une certaine attitude de mauvais garçons peut-être aussi. Parfois, la basse et la guitare prennent des directions différentes et lorsqu’on se rend compte que ça devient un peu trop commercial : on se dit ‘Oups ! Il faut changer ça !’. Mais on garde un œil sur l’aspect mélodique, c’est un truc de fou en fait ! Il y a de l’intensité, on  frôle souvent le chaos, mais il faut que ce soit accrocheur. Notre truc, c’est notre relation de musicien et la destruction ! (Rires)

– Il y a aussi une chose que je trouve incroyable chez RAVEN, c’est que votre Heavy Thrash ou Speed Metal ne baisse pas en rapidité et en percussion. Beaucoup de groupes de votre génération ont tendance à lever le pied et diminue en intensité, mais pas vous. Quel est le secret de toute cette nervosité si généreuse ?

C’est juste qu’on adore ce que l’on fait et nous sommes très ouverts ! Je me souviens que gamin à Newcastle, ce qui me fascinait dans certains concerts, c’était justement cette intensité et cette puissance, qui étaient saisissantes. Ca me transportait littéralement. Mon héritage musical vient de là, de tout ça. Depuis, j’essaie de délivrer la même chose, les mêmes sensations que j’avais adolescent. Et il y a aussi bien sûr cette connexion avec le public, qui est incroyable. C’est aussi pour ça qu’on ne prend pas de drogue, par exemple. Si tu fais ça, tu ne peux pas capter l’attention, tu restes dans ton coin à faire ton truc. Tu comprends ça en vieillissant et tu te rends vite compte que tu n’as pas d’excuse si tu n’as pas la passion. Balancer toute cette énergie est ce que tu dois faire ! C’est ça la liberté ! Regarde les Rolling Stones, ils sont probablement meilleurs aujourd’hui qu’ils ne l’ont jamais été ! Mick Jagger n’a jamais arrêté, il n’a jamais perdu l’inspiration. Si on peut le faire, alors faisons-le ! (Rires)

John & Mark Gallagher – Photo Jay Shredder

– Tout en restant très puissant et massif, RAVEN n’a jamais négligé les mélodies. Vous les travaillez plutôt en fonction des lignes vocales ou de la guitare ?

La plupart du temps, cela vient de la guitare. Souvent, Mark (Gallagher, son frère – NDR) m’envoie des trucs par téléphone qui ne veulent pas dire grand-chose et il me dit : ‘Tu vois, c’est ça qu’il faut faire !’ (Rires) Plus sérieusement, cela vient de la musique, pas du chant. Elle dicte la structure de la chanson, mais pas seulement, elle guide aussi la mélodie qui installe le titre. Ensuite, c’est une question de feeling. Il pose des voix avec des mots qui ne veulent rien dire au début pour installer la charpente en quelque sorte. Les paroles viennent après, suivant l’ambiance, et la ligne directrice apparaît d’elle-même. La fin de la pandémie a aussi réveillé beaucoup de choses en nous et nous a ouvert tellement de voies. Il a fallu canaliser tout ça et se demander de quelle manière devaient sonner nos nouveaux morceaux et je pense que cela nous a rendu encore meilleurs. On trouvait les choses plus rapidement, les breaks venaient d’eux-mêmes… Cela a provoqué ce genre de choses chez nous. Pas mal de trucs sont devenus assez évidents et nous avons expérimentés tellement de choses également ! (Rires) Lorsque nous enregistrons un album, il y a toujours environ 20% d’improvisation en studio. C’est quelque chose que nous adorons et qui ne nous fait pas peur du tout. Il y a un peu de magie là-dedans… (Sourire)

– Enfin, beaucoup de groupes dénoncent les difficultés économiques engendrées par les tournées. Comment cela se passe-t-il pour RAVEN ? Vous n’avez pas trop de problèmes au niveau de l’organisation financièrement ?

On en a eu, oui, mais ce n’était pas de notre fait. Nous devions participer à des festivals qui ont été annulés. Mais nos fans n’ont pas demandé à être remboursé. Ils ont en grande partie gardé leur billet. Après, c’est vrai que beaucoup de choses s’annulent, car les organisateurs n’ont aucune idée du nombre de gens qui viendront et combien d’argent ils pourront faire. Ils ne prennent donc aucun risque et annulent. Ils veulent l’argent avant de faire le concert. La pandémie a bousculé beaucoup de choses également jusqu’en 2021. Depuis deux ans, les concerts ont repris et certains endroits où nous étions programmés ont reportés en gardant la même affiche. Et pour nous, c’est très bien, car nous avons un nouvel album et nous ferons tous les festivals l’an prochain, même s’il y en aura aussi cet été. Et nous allons tourner avec Saxon également en Italie, puis nous jouerons aussi quelques concerts en Belgique. Et nous serons en France le 9 septembre dans les Pyrénées pour le ‘Pyrenean Warriors Open Air’, et ensuite en Allemagne. En octobre, nous serons ici en Angleterre pour une série de concerts, puis l’an prochain en Australie et au Japon. Donc, tout va très bien !!! (Sourire)

Le nouvel album de RAVEN, « All Hell’s Breaking Loose », est disponible chez Silver Lining Music.

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Heavy metal Speed Metal

Rising Steel : crossover Heavy

Affichant une belle puissance et des morceaux costauds et véloces, RISING STEEL sort un troisième album dans lequel le groupe peaufine son Crossover Heavy, teinté d’éléments Thrash et Speed Metal. En s’éloignant ainsi du son de la MWOBHM, mais on conservant sa structure et ses codes, les Rhodaniens s’inscrivent dans une modernité flagrante en dépoussiérant quelques peu leur registre pour le rendre plus hargneux et massif.

RISING STEEL

« Beyond The Gates Of Hell »

(Frontiers Music)

Depuis son premier EP en 2015 (« Warlord »), RISING STEEL poursuit son chemin avec une régularité remarquable, tant dans le rythme de ses productions que dans leur qualité. Et il faut reconnaître que les Grenoblois affinent leur style depuis quelques années aujourd’hui et le Heavy Metal du combo se précise au fil des albums. Ancré dans un Heavy Metal Old School, qui vaut surtout par les caractéristiques de la voix de son frontman Emmanuelson, d’autres particularités se font plus présentes.

Sans tomber franchement dans un registre Thrash, les guitares notamment ne sont pas sans rappeler dans leurs riffs celles qui firent les belles années de la Bay Area. Cependant, la comparaison est plutôt sonore car, musicalement, on se rapproche nettement plus d’un Speed Metal plus européen. Bref, ce qui importe ici, c’est que RISING STEEL se forge une identité musicale très identifiable, qui vient probablement aussi des nombreuses tournées aux côtés de cadors du genre ces dernières années.

Mais revenons à « Beyond The Gates Of Hell », troisième opus des Français, qui ne manque ni de vigueur, ni d’inspiration. Direct tout en restant mélodique, la maturité affichée sert des morceaux solides et racés. RISING STEEL ne lève pas le pied un seul instant et assène un Metal aux variations très maîtrisées (« Life Awaits », « Infinite Pain », « Skullcrusher », « Beast », et le très bon « We Are Free » qui vient clore l’album). Enregistré chez lui et mixé en Suède, cette nouvelle réalisation marque une assise indiscutable.    

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Heavy metal Speed Metal

Raven : rétro-hyperactif

Petite remise en jambe et belle révision des 15 dernières bouillonnantes années de RAVEN, trio pionnier du Speed/Thrash, et fidèle représentant des belles épopées Metal et Heavy britanniques. Fondé par les frères Gallagher, John et Mark, le combo est loin d’être rassasié et demeure toujours débridé et exalté à deux ans de son cinquantième anniversaire, comme le souligne ce « Leave ’Em Bleeding », sorte de piqûre de rappel.

RAVEN

« Leave Em Bleeding »

(SPV/Steamhammer)

Trop souvent relayé au second plan de la fameuse NWOBHM, RAVEN est pourtant l’un des trios les plus explosifs des quatre (presque cinq !) dernières décennies. Il est même fort à penser que sans la contribution plus qu’active des frères Gallagher, le Speed Metal et même la scène Thrash actuelle seraient bien différents. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le combo anglais est l’un de ceux qui a le plus tourné aux Etats-Unis, trop peu considéré chez lui.

Bref, passé ce rapide condensé historique, RAVEN est déjà de retour deux petites années après le très bon « Metal City ». Cependant, « Leave ’Em Bleeding » tient plutôt d’une sorte de compilation que d’une nouveauté studio. Concentré sur ces sept dernières années, on retrouve trois titres du dernier opus, deux autres du précédent « ExtermiNation » et six inédits dont deux très bonnes reprises de Thin Lizzy, « Bad Reputation », et de Montrose avec « Space Station #5 ».

RAVEN est un modèle du genre de régularité en termes de créativité, d’envie et d’énergie déployée. Le Metal très athlétique du gang de Newcastle continue sa croisade Metal comme viennent le rappeler « Necessary Evil », « Top Of The Mountain », « Rock This Town » et les versions live de « Crash Bang Wallop » et « Stay Hard ». Si vous êtes passés à côté de ce monument de Heavy Speed britannique, il est grand-temps de s’y mettre !

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Black Metal Speed Metal Thrash Metal

Venom Inc. : héritier légitime

Depuis 2015, VENOM INC. ne se contente pas seulement de perpétuer un glorieux passé, issu de Venom, institution indétrônable du Metal extrême britannique. Non, il se réinvente et en l’espace de seulement deux albums et grâce à des anciens membres éminents et créatifs, il offre une seconde jeunesse et même une continuité à des fondations posées en 1979. Incorporated, ou pas, la patte du groupe anglais reste une référence avec au final deux faces très actives.

VENOM INC.

« There’s Only Black »

(Nuclear Blast Records)

Alors que BMG célèbre les 40 ans du deuxième album de Venom, « Black Metal », avec un coffret monumental, VENOM INC. sort quant à lui son deuxième opus, « There’s Only Black ». Coïncidence ou pas, le trio composé aujourd’hui de Tony Dolan ‘Demolition Man’ (basse, chant), Jeffrey Dunn ‘Mantas’ (guitare) et Jeramie Kling ‘War Machine’ (batterie) repasse à la charge, cinq ans après le très bon « Ave », avec un deuxième album qui sent le souffre et qui vient remettre certaines pendules à l’heure.

Certes, Conrad Thomas Lant ‘Cronos’ continue l’aventure Venom de son côté et on se passera ici de leurs querelles internes, d’ailleurs dorénavant externes. Fondé par trois anciens membres du groupe, VENOM INC. a enfin acquis ses lettres de noblesse et ce n’est certainement pas ce très bon et redoutable « There’s Only Black », qui va venir contredire une vérité de plus en plus flagrante. Bien plus qu’une extension du combo originel, sa légitimité n’est plus discutable.

Entretemps, le cogneur Anthony Bray ‘Abaddon’ a laissé sa place dans des circonstances assez obscures au jeune Américain Jeramie Kling, qui officie derrière les fûts en apportant d’ailleurs plus de vélocité et de technique sur ce deuxième opus. De fait, les morceaux bastonneurs et féroces ne manquent pas (« How Many Can Die », « Infinitum », « There’s Only Black », « Inferno », « The Dance Macabre » ou « Nine ». VENOM INC. conserve son ADN avec des titres plus travaillés, lugubres et très accrocheurs.

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Power metal Speed Metal

Blind Guardian : la mécanique du divin

Après un long silence, les maîtres du Power/Speed Metal germanique font enfin leur retour avec un album haut en couleur, particulièrement musclé et alternant différentes intensités. Rarement BLIND GUARDIAN aura montré autant de variations dans son jeu et « The God Machine » affiche une direction musicale inspirée.

BLIND GUARDIAN

« The God Machine »

(Nuclear Blast)

Avec un « Beyond The Red Mirror » sorti en 2015, BLIND GUARDIAN a marqué un silence discographique de sept ans, une éternité pour les fans du légendaire groupe allemand de Power/Speed Metal. En livrant « Violent Shadow » et « Deliver Us From Evil », on avait eu un court aperçu de ce douzième album, mais « The God Machine » renferme encore d’autres pièces électrisantes.

Incisif et puissant, ce nouvel opus marque une certaine rupture avec l’aspect symphonique et très orchestral à l’œuvre précédemment, et il faut bien avouer que BLIND GUARDIAN semble plus en phase dans un registre Heavy et Power. Toujours très technique, le groupe joue avec une certaine délectation sur la complexité des arrangements avec fermeté et une grande vivacité.

Rivalisant de créativité sur des riffs racés, des chorus nerveux et des solos bien ajustés, le duo de guitaristes sert parfaitement un Hansi Kürsch au meilleur de sa forme au chant (« Secrets Of The American Gods », « Life Beyond The Spheres », « Architects Of Doom », « Destiny »). Ce long break semble avoir profité à BLIND GUARDIAN qui rend un album aussi épique que compact.

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Speed Metal Thrash Metal

The Damnnation : girl power

Pour leur premier album, les thrasheuses brésiliennes de THE DAMNNATION n’y sont pas allées de main morte. Arborant un Speed/Thrash légèrement Old School, « Way Of Perdition » est un belle surprise. Féroce et déterminé, le trio féminin s’en sort franchement bien dans un registre très maîtrisé.

THE DAMNNATION

« Way Of Perdition »

Soulseller Records

Originaire de São Paulo, le trio sort son premier album et il laisse plutôt une bonne impression. Composé de Renata Petrelli (guitare, chant), Aline Dutchi (basse, chant) et de Luana Diniz (batterie), THE DAMNNATION vient renforcer la scène Metal extrême féminine avec ce « Way Of Perdition » bien mené. Dans un registre au large spectre, les Brésiliennes livrent un opus convaincant.

Bercés par des influences Old School, les dix titres qui composent ce premier effort sont resserrés et compacts et s’étendent sur une grosse demi-heure. Bien produit, « Way Of Perdition » évolue dans un Speed/Thrash de la première époque et sur un chant essentiellement growlé et solide. Cependant, THE DAMNNATION propose une partition moderne et racée.

Depuis son premier EP, « Parasite » il y a deux ans, le combo a renforcé son répertoire et les musiciennes ont véritablement gagné en maturité. Accrocheurs et massifs, les nouveaux morceaux se basent sur une rythmique musclée et des riffs bien plus aiguisés (« Before The Drowling », « Into The Sun », « Slaves Of Society »). THE DAMNNATION offre un style percutant et enthousiaste.   

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Heavy metal Speed Metal

Wasted : les fantômes du Metal

En bons sénateurs, les membres de WASTED livrent leur quatrième album en quatre décennies. Toujours aussi racé et affichant une énergie brute, le quintet danois œuvre dans un Heavy metal assez Old School, d’où émanent quelques parties très musclées bien Speed Metal et presque Thrash. Entre deux fantômes, « The Haunted House » ouvre ses portes…

WASTED

« The Haunted House »

(Denomination Records)

WASTED est sans nul doute un groupe d’intermittents du spectacle… au sens premier du terme. Fondé au début des années 80, les Danois comptent plusieurs périodes d’activités. De 1981 à 1985 tout d’abord, puis un retour ponctuel en 1987 et finalement, le quintet montre une certaine constance depuis 2013. Et après 41 ans de carrière tout de même, un quatrième voit le jour et la fougue est intacte !

Vétéran de la scène danoise, c’est donc assez naturellement que WASTED évolue dans un registre Heavy Metal Old School, mais sans l’être pourtant vraiment. Sur des bases 80’s et 90’s, le combo a réussi à rendre sa production et surtout ses compositions très actuelles. Robuste et massif, le combo fait preuve d’une vigueur inchangée et un goût du riff insatiable et ferme.

WASTED nous laisse donc les clefs de « The Haunted House » avec son atmosphère pour le moins sombre. Entraînant et fédérateur, le groupe ne se contente pas d’envoyer la sauce, il expérimente judicieusement quelques pistes audacieuses (« Mr Black », « Coffin Maker », « Resurrection »). De solos hyper Heavy en rythmiques racées, le quintet fait le job, de bien belle manière, et espérons que ce quatrième opus soit celui d’un retour définitif.  

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Heavy metal Speed Metal

Redshark : une voracité sans limite

En prenant le requin comme emblème du groupe, REDSHARK ne s’y est pas trompé. Acéré et racé, le Heavy Metal du quintet reprend à son compte les codes d’un registre traditionnel, tout en s’ancrant avec vigueur et fermeté dans son temps. Ici, pas de nostalgie ou de démarche vintage, les Barcelonais posent, sur des bases intemporelles, un style très actuel, relevé et « Digital Race » est une belle et grosse claque.  

REDSHARK

« Digital Race »

(Listenable Records)

Les influences de REDSHARK viennent du Heavy Metal des années 80 et les Espagnols ne s’en cachent pas. Bien au contraire, sur ce premier album, se confondent des émanations de la NWOBHM et notamment de Judas Priest comme d’autres du continent américain avec Savatage, Exciter ou Metal Church. Sans rendre une pale copie de ses glorieux ainés, le quintet présente un style flirtant avec le Speed, en apportant de la fraîcheur et la volonté de s’inscrire dans un style, qui ne sombre pas dans la nostalgie.

Fondé il y a dix ans à Barcelone, le combo a pris son temps pour établir son line-up sous l’impulsion de Philip Graves, guitariste et fondateur de REDSHARK. Avec comme objectif de livrer un Heavy Metal musclé et galopant à souhait, les Catalans ne cessent d’accélérer le tempo de leurs morceaux au fil des ans, après une première entrevue sur un EP, « Evil Realm », sorti en 2019. Avec « Digital Race », un cap a de nouveau été franchi, élevant un peu plus ce registre intemporel.

Mélodique, accrocheur et vivifiant, ce premier album tient toutes ses promesses et affiche un son résolument moderne et puissant (« The Drille State », « Mars Recall »). Technique et massif, le groupe ne bouscule pas la tradition, mais lui donne un bon coup de jeune avec des morceaux que n’auraient pas renié certaines formations d’antan (« Kill Your Idol », « Burning Angels »). Mené par la force vocale de son chanteur, Pau Correas, REDSHARK fait plus que monter les crocs, il dévore tout ce qui dépasse (« I’m Falling »).