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Rock Progressif

Airbag : la beauté et l’élégance

Aérienne et immersive, deux adjectifs qui reviennent régulièrement et de manière inévitable qualifier la musique d’AIRBAG. Pleine d’émotion et hors du temps, elle possède ce don de transcender un Rock Progressif qui, s’il ne manque pas de références, a su les gommer au fil des disques pour devenir parfaitement identifiable. Le combo possède un son et une élégance inimitable qu’il parvient à restituer en concert, grâce à un répertoire pointu et d’une sophistication non-exagérée. « Dysphoria (Live In The Netherlands) » vient couronner et se faire le témoin d’une dernière tournée qu’il fallait immortaliser.

AIRBAG

« Dysphoria (Live In The Netherlands) »

(Karisma Records)

Un peu plus de 20 ans après leur première invitation en format court, « Come On In », AIRBAG est devenu incontournable dans le petit monde du Rock Progressif. Alors qu’on les retrouve souvent à cinq sur scène, c’est surtout le trio composé d’Asle Tostrup (chant, claviers, programmation), Henrik Bergan Fossum (batterie) et Bjørn Riis (guitare, basse, claviers et chant) qui œuvrent à la création. Cette fois au complet, c’est au Poppodium Boerderij de Zoetemer au Pays-Bas, qu’ils ont capté l’une de leurs prestations et le plaisir s’étend ici sur près d’une heure quarante pour un voyage aux paysages captivants.

Les fans apprécieront, d’autant que malgré une discographie de six albums, les Scandinaves n’avaient pas encore enregistré d’album live. C’est donc chose faite avec « Dysphoria (Live In The Netherlands) », doublement fourni et qui, en plus de proposer l’intégralité du dernier opus studio « The Century Of The Self », rassemble leurs désormais classiques. Afin de retrouver toute la finesse et la précision de leur travail en studio, c’est leur ingénieur du son de longue date, Vegard Kleftås Sleipnes, qui s’est chargé de restituer la couleur et la brillance du répertoire d’AIRBAG. Un travail minutieux et exemplaire en tous points.

Artistiquement, les Norvégiens sont probablement à leur apogée, tant leurs dernières productions sont d’une créativité toujours renouvelées et c’est cette énergie forte combinée à une beauté très délicate qui transparaît sur ce live. Amples et cinématographiques, les morceaux prennent ici une dimension supplémentaire pour livrer des moments assez époustouflants (« Machines And Men », Redemption », « Dysphoria », « Erase », « Tear It Down » et ses 16 minutes, ou encore « Homesick » qui clot le concert sur plus de 20 minutes). AIRBAG confirme qu’il est aussi un véritable groupe de scène à l’intensité rare.

Photo : Anne-Marie Forker

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