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Folk/Americana

Robert Plant with Suzi Dian : entre lande et grands espaces

Pourquoi traverser les océans lorsqu’autant de talents gravitent autour de vous ? A en croire un ROBERT PLANT détendu et souriant, il lui suffisait d’arpenter les environs de son Royaume-Uni natal pour trouver des artistes enthousiastes à l’idée de revisiter un répertoire  de haute volée. Car « Saving Grace » pose un regard inédit et singulier sur des chansons faisant partie du patrimoine Folk, Blues, Americana et Gospel des Etats-Unis qu’il réinvente avec beaucoup de fraîcheur. Pas de quoi donc décontenancer ce sextet très soudé. Au contraire, l’émulation est forte et palpable.

ROBERT PLANT with SUZI DIAN

« Saving Grace »

(Nonesuch Records)

C’est dans la champagne anglaise, non loin des frontières du Pays de Galles, que l’emblématique chanteur a commence à travailler sur « Saving Grace ». Au gré des rencontres, il a rassemblé un groupe de musiciens locaux et aguerris. Alors qu’avec Alison Krauss, il avait posé son dévolu sur un style plutôt axé sur la Country Americana de Nashville avec l’album « Raise The Roof » en 2021, c’est une sorte de retour aux sources harmoniques qu’il effectue. Et à l’écoute de ces nouveaux morceaux, on retrouve un ROBERT PLANT sensible, appliqué et concerné en duo avec SUZI DIAN.

C’est donc dans un registre qui lui convient parfaitement et des harmonies qu’il maîtrise et connait bien qu’il revient pour donner une version personnelle d’une Folk apparemment anglaise dans le son, qui n’est pas sans rappeler celle que l’on retrouve aussi en Irlande et, par extension, dans certaines contrées canadiennes. Et pour se faire ROBERT PLANT a monté une formation connaisseuse et affûtée. En partageant le chant avec SUZI DIAN, il créé aussi un équilibre vocal solide, lumineux et complémentaire. Et « Saving Grace », comme par magie, se fait immédiatement envoûtant.

Avec cet album, le Britannique a aussi ouvert une sorte de boîte de Pandore. Pas de compositions personnelles, mais un recueil de reprises qu’il est allé dénicher dans un héritage Folk étonnamment exclusivement américain et qui, ici, sonne totalement british. Oli Jefferson (batterie), Tony Kelsey (guitare), Matt Worley (banjo, cordes) et Barney Morse-Brown (violoncelle) libèrent des horizons emprunts de liberté et de vastes étendues à SUZI DIAN et ROBERT PLANT, qui excellent dans une interprétation et une approche assez rurales et très attachantes… Monumental !

Photo : Tom Oldham