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Mainstream or not ? [Edito]

Directement issu du milieu underground depuis 1989 (avec une grosse coupure !), Rock’n Force a toujours eu pour objectif et comme priorité de faire connaître et de mettre un peu en lumière, avec les moyens du bord, les groupes et les style de musiques qui ne bénéficient pas forcément, voire pas du tout, de l’impact des grands médias. Et ce qui est assez rigolo, c’est de constater qu’aujourd’hui, il existe aussi une hiérarchie dans ce tout petit monde. V’là la blague ! 

Le milieu du ‘Metal’ est tout petit et tout le monde connait tout le monde. Et ce n’est pas forcément un problème, même si… Etant donné que nous sommes assez peu à traiter des mêmes sujets, il convient d’être ‘bien’ avec les attachés-de-presse, étant donné qu’il n’y a plus ou peu de contact direct avec les labels. Ça, c’était avant et c’était le bon temps. C’était mieux avant, c’est clair ! Sans nostalgie aucune, on pouvait interviewer presque tous les groupes, loin du parcours du combattant actuel, d’autant que ces mêmes artistes le réclament !

Le système a beaucoup changé en quelques décennies, même si le boulot et l’envie, eux, n’ont pas bougé du tout. L’envie et le plaisir sont les mêmes. Il faut aussi savoir que personne, ou très peu, n’est payé pour faire ce que l’on fait. Selon moi, la question ne se pose pas pour les fans devenus « journalistes » par hasard, mais pour les autres… Car mon métier est devenu accessible à tous ceux qui ont plus de 1.000 disques chez eux (ou dans un  disque dur), ou ceux qui écoutent du Metal depuis 40 ans et se sentent donc légitime. Ça fait un peu mal, quand même !

Or, ce n’est pas parce qu’on mange des frites depuis 40 ans qu’on connait tout sur les frites. Et c’est un peu ce qui se passe dans le tout petit monde de notre presse très ‘spécialisée’, auquel je suis fier d’appartenir. Actuellement, je ne peux plus interviewer des artistes auxquels j’aurais pourtant des questions à poser. D’autres le peuvent et n’ont pourtant rien à leur demander. Ces interviews viennent juste gonfler l’ego, mal dégrossi, de ces nouveaux interlocuteurs. Et là, on ne parle pas de journalisme… Mais juste de pouvoir dire ‘t’as vu, je l’ai fait !’ et donc de se vanter auprès des copains… et surtout des copines !

Pour faire une bonne interview, il faut avoir des choses à demander, être un peu curieux finalement. Donc, je n’ai pas grand-chose à demander à Scorpions ou Iron Maiden, même si j’aime beaucoup leurs albums. Et, de toute façon, ces gens-là me sont interdits d’accès. Et ce que la majorité des gens ignore, c’est qu’aujourd’hui, il fait être très visible. Il faut comprendre par là qu’il faut faire des ‘vues’, cumuler un nombre de ‘visites’ minimum pour avoir un impact auprès des groupes et des attachés-de-presse, alors que pour vous, lecteurs, ça ne change rien !

J’ai beau avoir interviewé le grand Joey Ramone et beaucoup d’autres alors que je n’avais que 16 ans, la grande majorité des ‘grands’ groupes me sont aujourd’hui refusés. Pourtant, Rock’n Force a été ‘visité’ par plus de 150.000 personnes l’an dernier, année de son lancement, et 90.000 à l’heure actuelle, à trois mois de la fin de l’année. Avant de vous remercier, j’aimerais saluer tous les groupes ‘mainstream’ qui ont répondu à mes questions avec plaisir, car ils ne l’ont dit ! Voilà, c’est juste mon taff et je prends le même plaisir à le faire avec tous les autres groupes, sans aucune exception.

Pour conclure, je suis ravi pour mes camarades-confères qui ont la chance de croiser les grands de ce monde et de pouvoir se faire plaisir en se caressant d’abord et leur ego ensuite. Rock’n Force, ce n’est pas ça, même si je ne m’interdirai jamais de chroniquer les albums d’Ozzy, de Megadeth et d’autres… dans la mesure où ils sont bons ! D’autres sites et les magazines sont là pour vous combler, je prends des chemins de traverse. Plus que jamais, soyez curieuses et curieux et n’oubliez jamais que les grandes choses ne sont qu’une accumulation de détails ! Et j’espère être l’un de ces détails encore longtemps… ! Alors, je vous souhaite une bonne lecture à tous. Et comme on dit chez moi : des ‘bizh’ !