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Intelligence Artificielle : diversion ou coup de bol ? [Edito]

Elle est partout, on ne parle plus de ça et elle suscite autant de crainte et de peur que d’espérance et beaucoup y voit même un nouvel eldorado : l’Intelligence Artificielle, la fameuse IA. Je ne vais pas faire le procès du progrès, loin de moi cette idée saugrenue d’un retour en arrière, dans un monde où on serait obligé d’écouter des vinyles et des K7, alors que l’arrivée du CD a été un vrai miracle. Non, non, faut quand même pas déconner ! Cela dit, dans le domaine de la musique ou de l’écriture (celle qui permet de parler d’un album, par exemple), quelques petites choses posent tout de même question…

Comme postulat de base, je pense que l’IA n’a aucune capacité créative et que, par conséquent, elle ne remplacera jamais l’artiste, le vrai, celui qui justement est le point de départ de toute œuvre. Pour faire court : l’humain. L’Intelligence Artificielle est donc un outil, elle rassemble un nombre gigantesque de données, de savoirs et sa faculté à concentrer une telle somme d’informations associée à une rapidité d’exécution pour les recracher dépasse l’homme, et de loin. Bon, une fois qu’on a dit ça, on n’a pas dit grand-chose, non plus. C’est un gros dico multimédia et quoi d’autre finalement ?

Depuis quelques temps, sur des radios ‘sérieuses’ nationales, j’entends des artistes dirent qu’ils s’en servent dans la composition de leurs morceaux. Si on part du principe que l’IA est un outil, est-ce qu’il faut aussi considérer une guitare, un harmonica, une basse, une trompette ou une batterie comme des outils ? En gros, est-ce que l’instrument de musique est un outil, et donc les musiciens des ouvriers ? On parle bien, et affectueusement, des fameux ‘artisans de la musique’, non ? En tout cas, ça expliquerait enfin pourquoi le ‘Hellfest’, par exemple, soit devenu une usine. Mais on s’éloigne, là…

La musique est une émotion. Je pense que tout le monde est d’accord là-dessus. Le contraire serait triste et malheureux. Or, par définition et même par essence, une machine est insensible, ne connaît pas l’émoi et est donc incapable de le transmettre. Essayez avec un marteau ou une serpillière, ce n’est pas gagné. Alors, peut-on sans exagérer (ou juste un peu) affirmer que les artistes qui utilisent l’IA pour la création de nouvelles musiques font appel à un outil, une sorte d’instrument qu’ils mettent au travail pour créer quelque chose de nouveau à leur place ? Parce que c’est bien ça le problème. Est-ce qu’ils font diversion en prétextant utiliser un dispositif qu’ils pensent créatif, car ils manqueraient d’imagination ?    

Plus simplement, est-ce qu’un musicien qui fait appel à l’IA pour créer de la musique à partir de choses déjà existantes, et juste compilées dans une machine, est encore un artiste au sens premier du terme ? Est-ce que les notions de feeling, de groove, d’émotion, de sensibilité, de trouble ou de charme opérant sur nos cerveaux existent encore après un tel traitement ? A l’opposé, est-ce que, finalement, l’IA ne serait pas un immense coup de bol pour tous les ‘artistes’ en manquent d’inspiration et surtout de talent ? Ce serait comme si un ingénieur ou un mathématicien réinventait la musique… à partir de la musique.

L’album de FROSTBITE ORCKINGS, « The Orcish Eclipse », entièrement créé par l’Intelligence Artificielle

Justement, la musique est un art et même si elle demande de la technique dans la pratique, elle n’est pas une science. Alors, je parle, je parle, mais j’ai aussi des preuves bien réelles. J’ai récemment reçu l’album de FROSTBITE ORCKINGS, décrits comme les pionniers du Heavy Metal du ‘Metalverse’ (Gloups !). L’album s’appelle « The Orcish Eclipse » (sortie le 22/12) et il est annoncé comme révolutionnaire, car entièrement créé par l’Intelligence Artificielle. Je l’ai écouté avec attention et sans me focaliser sur ce que je venais de lire en amont. C’est mauvais et même très mauvais. Le manque d’imagination justement est flagrant.

Alors, si c’est juste pour réaliser quelque chose de réchauffé avec des ingrédients qui ne sont pas forcément les meilleurs et surtout dont la combinaison n’est pas très heureuse, où sont le progrès et l’intérêt ? L’absence de surprise, de fantaisie et aussi de fluidité dans le jeu montre déjà les limites du processus. Mais, nous n’en sommes qu’au début ! Enfin et pour conclure, j’ai testé ChatGPT et je suis au regret de vous dire que vous allez encore devoir supporter ma plume, du moins tant que mes doigts garderont leur agilité et que mon cerveau sera un peu irrigué…

Alors, comme on a encore le temps, faites de la musique et de la bonne, svp, car bientôt on la fera pour vous… sauf si on débranche la prise, bien sûr ! Restez curieuses et curieux, écoutez vos émotions et vos sentiments, car quand ça ne sera plus palpable et réel… ça aura disparu ! Alors, bonne lecture à vous et, enfin, je vous garantie que cet édito a été entièrement écrit à la main et au stylo plume pour être ensuite taper par mes dix doigts sur cet outil qu’est l’ordinateur. Et je peux aussi vous assurer que Rock’n Force ne fera jamais appel à l’IA pour créer du contenu, parce que c’est mieux avec des fôtes d’hortografe de tant en temps !  

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Metallian a besoin de vous ! [Edito]

Metallian Magazine, ce sont 31 ans au service de la scène Metal et aujourd’hui, nous avons besoin de vous, car l’époque n’est pas à la fête… Très loin de là ! Certains le savent déjà, j’ai le plaisir de faire partie de cette belle équipe, de ce beau magazine et je n’ai aucune intention de baisser les bras. Actuellement, le monde du Metal en France vit des moments très, très compliqués, au moment-même où certains autres profitent de notre travail bénévole. Mais commençons tout de même par une bonne nouvelle : le numéro 137 sera en kiosque vendredi prochain avec une rentrée bien remplie… Mais, tout n’est pas aussi rose !

La moins bonne nouvelle, nous l’avions déjà évoquée lors des éditos des numéros précédents : notre situation financière ne nous permettra pas de continuer sans votre aide, pas dans ce modèle économique-là !

Les hausses non-compensées de la distribution, des imprimeurs, du coût du papier, la baisse des ventes générale de la presse papier, la baisse significative des ventes d’espaces publicitaires, la stagnation des abonnements, le PGE à rembourser : tout ça cumulé nous met aujourd’hui dans une position qui voit notre avenir en grand danger, jusqu’à compromettre la sortie du prochain numéro….

Voir définitivement mourir Metallian Magazine, après 31 ans de service, n’est pas concevable pour beaucoup et encore moins pour nous et notre équipe rédactionnelle fantastique. Cette bande de passionnés s’arrachant à chaque numéro pour vous sortir le meilleur d’eux-mêmes…

Nous réfléchissons à un nouveau modèle pour 2024, avec un numéro plus épais et trimestriel, avec le retour de la compilation culte et historique ‘Metal Explosion’, mais probablement plus avec une distribution en kiosque qui n’est plus rentable, car aujourd’hui bien trop d’exemplaires finissent au pilon.

Mais celles et ceux qui nous aiment et nous suivent ne seraient-ils pas prêts à commander ce magazine, ou à s’abonner plutôt que de l’acheter en kiosque ?

Pour y arriver, nous avons besoin de votre aide, seuls les abonnements ou les ventes au numéro ne suffiront pas : nous comptons sur cette cagnotte participative qui nous aidera à passer l’année 2023 et nous conduirait sur un nouveau magazine papier en 2024, mais uniquement disponible par correspondance et dans certains points stratégiques…

❤ Mettez-y ce que vous voulez et/ou pouvez, passez le message autour de vous, partagez à fond et on se reverra fin novembre pour le numéro 138… et au-delà… ou pas ?

❤ UN IMMENSE MERCI DU FOND DU CŒUR ! ❤

❤ Votre équipe Metallian ❤️

Voici le lien pour nous soutenir :

https://www.leetchi.com/fr/c/soutenez-metallian-magazine-support-metallian-magazine-6891439

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Les ‘Tribute Bands’… mou ! [Edito]

Depuis le début de l’été, la fête bat son plein dans les villes et les villages de notre beau pays et c’est souvent l’occasion pour beaucoup de monde de découvrir de nombreux groupes, ou pas, et même éventuellement des styles de musique rarement mis en avant. Le plus souvent gratuits, les concerts se multiplient et offrent ainsi une belle alternative aux gros festivals. Si l’initiative est belle, elle l’est souvent uniquement sur le papier… et dans nos rêves ! Faut quand même pas abuser… !

Place donc à tous les groupes dont les prestations sont de plus en plus rares et qui ont souvent des difficultés à défendre un album fraîchement sorti sur scène ? Pas vraiment, car avant de penser à l’artistique, il faut d’abord blinder la buvette. Et pour ça, il existe un truc fantastique, une sorte de bidule intemporel… bref, un machin qui traverse le temps et les modes avec plus ou moins de bonheur : le ‘Tribute Band’, celui-là même qui rend hommage aux idoles !

Et étant donné le nombre d’hommages rendus, il semblerait donc que l’on manque cruellement de talents et d’imagination. Mais les gens aiment tellement les madeleines qu’on en bouffe toute l’année maintenant. Certains vont même plus loin et jouent les sosies, c’est dire la pauvreté culturelle ambiante. Ca ne suffit plus d’avoir les disques à la maison, ou les chansons alignées soigneusement dans un flux numérique interminable, on veut voir la copie de nos groupes préférés sur scène.

Deux en un !

Ce qui est incroyable, c’est que l’on en compterait environ 20.000 dans le monde (Source : Marianne). Ca fait rêver ! Chez nous, autour des imitations des Beatles, des Stones, de Queen, de Pink Floyd, de Maiden, de Motörhead, d’Ac/Dc ou de Led Zep, nous avons la chance de pouvoir encore profiter un peu plus de nos perles nationales comme Johnny bien sûr, Cloclo, Aznavour, Balavoine, Sardou ou Goldman (de leur vivant !). C’est dire la peine qui nous ronge et nous habite. Pire que la nostalgie : l’autoflagellation.

Plusieurs choses me laissent un peu songeur, même si ça ne devrait pas. Tout d’abord et n’étant pas musicien moi-même, j’ai toujours pensé que pratiquer un instrument était un désir d’expression, comme l’écriture d’ailleurs, et pas un besoin d’anesthésier ses frustrations. De mon côté, il ne me viendrait pas à l’esprit de recopier les œuvres de Baudelaire ou de Victor Hugo, par exemple. C’est d’autant plus étrange que j’ai du mal à comprendre où se situe le supplément d’âme dans la copie.

Eddie…fiant !

Alors, peut-être que tous ces artistes minutieusement repris à l’identique (dans le meilleur des cas !) aurait pu faire mieux et peut-être qu’ils ont bâclé leurs compositions ? Pour ma part, j’ai de gros doutes. C’est vrai que les orchestres classiques rejouent les partitions de Mozart, Beethoven ou Vivaldi, par exemple. Oui, sauf que nous n’avons pas de traces sonores d’époque comme repère et donc ça se justifie. Par conséquent, monter un ‘Tribute Band’ est une démarche purement égoïste et narcissique, selon moi.

Pour conclure cette (trop !) courte réflexion, il y a dans ce pays trop de ce genre de formations qui prennent la place de musiciens et vrais artistes qui ne demandent qu’à pouvoir monter sur scène pour livrer des prestations de musique originale et pour certains de pouvoir en vivre. En plus de flinguer la créativité et toute démarche artistique, les ‘Tribute Bands’ se posent comme un vulgaire objet de consommation destiné aux masses et une régression manifeste tellement navrante. Et ce recul intellectuel et culturel agit comme une gangrène… déjà !

Toute ressemblance…

PS : Qu’est-ce que ça va mieux en le disant, vraiment ! Par ailleurs, j’ai quelques amis qui participent, ou ont participé, à des ‘Tribute Bands’ essentiellement pour compléter leur revenus et leur intermittence. Il n’y a évidemment rien de personnel dans cet édito les concernant. J’aimerais surtout que, pour vous d’abord, cela change au plus vite. Et tant pis pour tous les amis que je viens de perdre : je l’ai bien mérité !

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FFO…WTF !!! [Edito]

On vit une époque formidable ! Et c’est même un doux euphémisme lorsque l’on voit à quelle vitesse et surtout dans quelle proportion la médiocrité devient de plus en plus envahissante. Sans remontrer jusqu’au sommet de l’Etat (et de tant d’autres) ou dans les hautes sphères du pouvoir, de la finance ou de l’industrie plus globalement, restons juste dans le domaine de la musique. C’est déjà pas mal… y compris artistiquement.

Je me souviens d’une époque pas si lointaine où l’on parlait du ’monde de la musique’. Aujourd’hui, on dit simplement ‘l’industrie musicale’. Tout est résumé et on pourrait même s’arrêter là. Sauf qu’il reste d’autres petites choses, devenues habituelles, qui me gênent et même m’insupportent. Cela dit, depuis que n’importe qui peut sortir n’importe quoi, il faut plus de monde pour faire passer le mot. Alors, il y a des failles… qui s’accroissent.

Il y a encore peu de temps, un attaché-de-presse savait de quoi il parlait. On était entre passionnés, bien avant l’avènement du marketing. Les interlocuteurs d’aujourd’hui ont bien changé et ont muté en vendeurs et vendeuses. La musique, c’est comme les pâtes et le shampoing finalement. Et donc, ils se sentent obligés de nous expliquer ce que l’on va écouter à grand renfort de ‘FFO’ et de ‘Pour les Fans De’… Des fois que !

On pourrait juste nous dire qu’il s’agit de tel ou tel style, mais non, on a besoin de comparaisons, faute de culture. Comme si on ne savait pas de quoi l’on parle, que l’on était totalement ‘inculturé’ et qu’on avait besoin qu’on nous tienne la main… fermement. Cela dit, certains en ont besoin, c’est vrai. Mais le plus triste, c’est que les groupes indépendants entrent maintenant dans la boucle. Et les rapprochements sont aussi flatteurs que comiques.

Voilà donc où nous en sommes. Alors forcément, je me sens souvent assez seul. On ne parle plus musique avec ceux qui la distribuent, on attend juste le résultat, la publication. D’ailleurs, on peut descendre un artiste sans que son communicant s’en aperçoive. Cet assistanat dans mon travail devient vraiment gênant. Et ce sont les mêmes qui font la promo et la comm’ de tous ces ‘Tribute Bands’ qui se réunissent dorénavant en festival, carrément !

Si l’on considère la musique comme un art, ne doit-on donc pas faire preuve d’un minimum de respect ? Occuper l’espace avec un album comme on place un produit en tête de gondole au supermarché n’est-il pas un peu déplacé ? Surtout lorsqu’on voit que cette même musique ne nourrit plus son homme, un changement d’attitude et de braquet ne serait-il pas bienvenue ? Je garde espoir et c’est pourquoi l’indépendance de Rock’n Force est vitale !  

Alors, écoutez avec vos oreilles plutôt que sur l’étiquette. La curiosité est un bien joli défaut !

Rock on !

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Dans le même sens… encore et toujours ! [Edito]

Après une pause contrainte pour des causes diverses, Rock’n Force va reprendre du service, plus passionné et déterminé que jamais. Il n’y a aucune raison d’arrêter, puisque le site a su s’imposer grâce à une ligne éditoriale sans compromission et des choix artistiques assumés et que vous semblez apprécier, si j’en crois les ‘statistiques’. Cela dit, quelques mises au point et quelques explications sont nécessaires pour continuer d’aller de l’avant et de mettre les choses au clair. Car la coupe est pleine… et elle commence même à bien se fissurer.

Depuis un peu plus de deux ans maintenant, Rock’n Force essaie de se distinguer de ses amis confrères avec l’intention de ne justement pas faire la même chose. Peu de webzines (terme que je déteste d’ailleurs !) osent proposer du Metal et du Blues, du Stoner et du Progressif ou du Rock et du Hard/Heavy. Et cet éclectisme est une preuve d’ouverture d’esprit, selon moi. C’est ce qui me guide, car seule la qualité musicale importe à mes yeux… et ce depuis le tout début. On ne va pas manger le même plat tous les jours, si ?

Par ailleurs, vous n’êtes pas sans savoir que j’ai fait un appel au don il y a quelques semaines. Devant un succès dû à un flux de plus en plus conséquent, Rock’n Force doit changer de structure technique et grossir. En plus des 1.200 articles et interviews, le nombre croissant de visites a saturé la base de données. Si j’ai reçu quelques soutiens de votre part, amis lecteurs, et de quelques groupes indépendants qui ont de la mémoire, le compte n’y est toujours pas. Et je me refuse toujours à inonder le site de publicités comme le font les autres.

Alors, j’ai ensuite sollicité les attachés-de-presse avec qui je travaille au quotidien. Là aussi, deux indépendants ont répondu présents. Je vais donc procéder à un ménage en règle. Comme on dit : ‘crevard un jour, crevard toujours !’. Certaines sociétés, et anciennement partenaires, sont donc bannis de Rock’n Force. Le plus désolant est bien sûr pour les groupes qui sont si mal représentés et qui paient même pour ça. Je vais donc procéder comme souvent, directement par les artistes. Et ça évite de passer par d’inutiles intermédiaires.

Enfin, pour pouvoir éditer de nouveau sur le site, j’ai dû supprimer certaines publications. Elles étaient bien sûr le fruit de collaborations avec ces mêmes attachés-de-presse. Ce qui me met en rage, c’est leur manque de solidarité et leur quasi-mépris, alors que je travaille gratuitement pour eux ! Mais c’est terminé ! Il n’y a rien à attendre d’eux, donc je vais en faire de même. Voilà les amis, il manque encore quelques dizaines d’Euro pour pérenniser Rock’n Force une bonne fois pour toutes, car cette donation est ponctuelle, pour rappel.

Si vous souhaitez m’aider à faire vivre le site pour qu’il ne dépende plus d’un système qui ne voit que son propre intérêt et son nombril, un onglet se situe à droite en haut de la page d’accueil (« Devenez mécène »). J’espère ainsi retrouver une tranquillité d’esprit et mon habituelle sérénité le plus rapidement possible. Ma démarche sera de plus en plus axée sur les productions indépendantes, qui n’ont rien à envier aux catalogues fadasses des gros labels. La ‘mission’ de Rock’n Force a été toujours été de soutenir la musique de qualité.

Un grand merci à vous et surtout n’hésitez pas à en parler autour de vous et à partager le lien destiné aux dons. Rock on and fuck the marketing !

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Singles, streaming, réseaux sociaux… peaufine ton quart d’heure de gloire ! [Edito]

A l’heure où l’industrie musicale a presque complètement muté et où les habitudes de ‘consommation’ ont elles aussi pris un nouveau virage, il y a de quoi s’interroger sur l’état des forces en présence et surtout sur leur avenir. Aujourd’hui, presque tout le monde peut faire de la musique en pyjama dans son salon et on croule sous le poids de l’effervescence de ces nouveaux ‘artistes’. La démocratisation de l’art a du bon, c’est vrai, mais qu’en est-il de cette offre outrancière et de sa diffusion ?

Même si le vinyle émet quelques soubresauts et que le CD garde un impact fort, l’écoute de musique en streaming se répand à vitesse grand V. Peut-être que l’exigence sonore, c’est-à-dire le travail de la prise de son jusqu’au mastering, a très nettement chuté chez l’auditeur ? C’est sûr, car le seul côté pratique n’explique pas tout… et ne peut pas l’expliquer d’ailleurs. On se contente donc de près peu, mais en abondance. Sacrifié sur l’autel de la production et de la productivité à tout prix.

Pour faire une rapide analogie avec le cinéma, la musique paraît perdre en qualité également. A l’instar des plateformes de streaming, la créativité artistique prend chaque jour de grosses claques. Il y a quelques décennies, on attendait les albums avec impatience… et parfois même longtemps. Le single et les EP ont pris le relais et c’est aussi dommage qu’étrange. J’ai aujourd’hui tendance à percevoir un morceau comme une bande-annonce marketée, alors que je préfèrerai voir le film ! De même, un EP est un court-métrage qui reste crédible, mais il y a un goût de trop peu et d’inachevé systématique.

Là où cela devient problématique, c’est que l’éphémère prend le dessus. Ca tombe sur le coup de 18h sur les réseaux sociaux pour disparaître le lendemain matin des mémoires. En sortant deux, trois ou quatre singles par album, que reste-t-il à découvrir ? Et par conséquent, quelle est la durée de vie effective d’un disque complet ? Trois jours ? Une semaine ? Et pourquoi certains albums sortis il y a des années, voire des décennies, figurent toujours dans les charts de nombreux pays ? Peu importe, il faut occuper la place !

Il ne reste plus grand monde à pouvoir vivre des seules productions et le nombre de sorties exubérant n’explique pas tout. Le manque de créativité et de qualité reste bien sûr la cause du problème, et la société du zapping a aussi sa part de responsabilité. Il est devenu indispensable d’être très présent sur les réseaux sociaux… au risque de remplir le vide par du vide. Si le nombre de vues et de likes régale l’ego, il ne remplit pas le frigo. Ce n’est pas un modèle économique fiable, sauf pour quelques uns. Tout ce qui est rare n’est-il pas cher ?

Par ailleurs, les groupes ont de plus en plus de mal à boucler leurs tournées et personne ne semble épargner, sauf quelques stars en place depuis des lustres. Là aussi, on peut s’interroger sur le nombre croissant de festivals. Pour un gros billet, tu as tous tes groupes préférés sur deux ou trois jours. A quoi bon aller les voir seuls le reste de l’année finalement ? Sauf qu’un set dans un festival n’a pas non plus la même saveur qu’un concert unique. Mais il faut croire que tout le monde a besoin de tout, tout de suite… et à pas cher !

Sans être trop nostalgique du ‘c’était mieux avant’, il est temps de repenser le système actuel dans lequel l’argent va toujours chez les mêmes et où il est uniquement question de productivité et d’occupation permanente des réseaux sociaux. Le secteur artistique est aujourd’hui porté par le bénévolat… à tous les niveaux ! C’est d’autant plus triste qu’on y perd énormément en termes de professionnalisme et donc de compétence. Les fans occupent désormais le terrain, tout heureux de côtoyer leurs stars préférées. Mais ce n’est pas leur boulot, bordel ! Alors, peaufine bien ton quart de gloire… la 16ème minute sera fatale ! Arrêtons donc de méditer : réfléchissons !

NB : Il va sans dire qu’il n’est pas, et ne sera jamais, question que Rock’n Force traite les singles et relaie les clips pour engraisser encore un peu plus YouTube. Quant aux EP, il faudra vraiment frapper très fort ! Voilà, c’est juste une piste de réflexion… 

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2023… et tant de vœux ! [Edito]

En ce début d’année, et à l’heure de la reprise, c’est avec enthousiasme que je vous adresse tous mes vœux pour 2023. Et je vous la souhaite à toutes et à tous encore meilleure et en l’occurrence bercée d’harmonieux décibels, ou brutaux c’est selon ! Après une activité musicale dense et de grande qualité en 2022, d’autres belles surprises ne manqueront sûrement pas de nous enchanter à nouveau. Ainsi, à cette époque donc, vient le temps des vœux…

Outre le succès presqu’annoncé de plusieurs évènements comme les sorties d’albums très attendus et d’un Hellfest sold-out dont l’affiche suscite un engouement très légitime, j’aspire aussi à une évolution des usages et des mentalités dans notre cher et très resserré milieu ‘professionnel’. Car si certains tirent toujours aussi bien leur épingle du jeu, d’autres, et ils sont nombreux, peinent à sortir la tête de l’eau malgré un travail, une volonté et un savoir-faire indiscutables.

Le 6 janvier dernier, Rock’n Force a également fêté son deuxième anniversaire sur le Web. En ressuscitant le désormais webzine et en lui offrant son indépendance, je n’imaginais pas qu’il bénéficierait d’une reconnaissance aussi rapide même si son démarrage sur Facebook avait rapidement rencontré une belle adhésion avec plus 3.600 abonnés à ce jour. Sauf que le fonctionnement des réseaux sociaux est bien différent de celui d’un site traditionnel. Ici, tout a un coût, si l’on choisit la liberté.

Naïvement, je l’avoue, il y a un mois, j’ai lancé un appel au don ici même et sur les réseaux. Pensant que l’histoire serait vite réglée, j’ai très vite déchanté. Une espèce de passage au growl involontaire et surtout forcé ! L’essentiel du soutien apporté à Rock’n Force vient de vous, lectrices et lecteurs, et je vous en remercie infiniment. En revanche, le silence est assourdissant de la part des acteurs du secteur. Pourtant, c’est d’eux-mêmes que vient l’essentiel des sollicitations. Donnant-donnant ? Pas tout à fait, non.

La presse écrite spécialisée connait aussi de grandes difficultés et les groupes qui ne sont pas ‘installés’ ne sont pas logés à une meilleure enseigne. Alors peut-être qu’il y a trop de webzines ? La question peut en effet se poser, c’est clair. Modestement, je pense que Rock’n Force a sa place. Vraiment ! Les chiffres, et surtout vos retours, ne mentent pas. Ainsi, j’espère de tout cœur que votre soutien ne sera pas seulement ponctuel et que le site a encore de belles heures devant lui et de belles pages à écrire.

Même si cette première campagne n’a pas été concluante et que les raisons sont sans doute multiples, une chose est sûre : Rock’n Force n’est pas prêt de rendre les armes. Car le fait que vous soyez de plus en plus nombreux est une chose, mais le plaisir que j’y prends en est une autre… et elle est de taille ! La désertion et la résilience ne faisant pas partie de mon vocabulaire, je préfère reprendre le combat, le couteau entre les dents ! Et enfin, une fois encore, je vous souhaite une très, très belle année ! Et merci à toutes et à tous !   

Le visuel de l’édito est signé par mon ami graphiste Laorz Le Guilloux et fait partie d’une série de stickers que voici. Pour vous les procurer, un simple mail suffit : laorz@outlook.fr

Le sticker est à 5€ + 1,50 € de frais de port (et je ne touche pas de commission… comme pour tout ce je fais ici !).

Et encore et toujours : https://rocknforce.com/faire-un-don/

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Le compte n’y est toujours pas ! [Edito]

Voilà trois semaines, j’ai fait appel à toutes celles et ceux qui collaborent de près ou de loin à Rock’n Force avec pour but de réunir suffisamment de fonds pour assurer l’avenir du site. Il ne s’agit pas d’une somme faramineuse, loin de là. Ensuite c’est à vous, lectrices et lecteurs, que je me suis adressé. Et malgré les près de 300.000 visites uniques en deux ans d’existence et de nombreuses collaborations, l’objectif n’est pas atteint.  

Soyons clair : je travaille bénévolement et c’est un choix ! Un peu guidé par la contrainte quand même, mais c’est un choix que j’assume. Seulement, Rock’n Force doit aujourd’hui changer de structure d’hébergement, car l’actuelle base de données est saturée. Le site engrangeant une grande quantité de statistiques en tout genre et proposant 1.000 articles au total et en seulement deux ans, il semble ironiquement victime de son succès.  

Or, ce changement a un coût plus important que je le pensais et je ne peux endosser cette charge. Car en marge de Rock’n Force, mes activités de journaliste ne sont pas rémunérées, elles non plus. Le reflet d’une époque et d’une société. Et c’est encore un choix. Je pourrais mettre de la publicité et/ou faire payer mes articles aux groupes autoproduits comme certains sites. Seulement, il n’en est pas question et c’est définitif.

Voilà, ce n’est pas, non plus, à l’ordre du jour de partir en vacances sur le dos de celles et ceux qui m’apporteront leur soutien, mais juste de pérenniser le site, car son impact et bel et bien réel et non-négligeable, a priori. La décision est entre vos mains et elle vous appartient, car à l’heure actuelle, je ne peux y parvenir seul. J’espère pouvoir tout simplement offrir un nouvel élan à Rock’n Force en 2023 ! Merci à vous.

Pour faire un don, même minime, un petit clic suffit :

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Le nerf de la guerre [Edito]

En deux ans d’existence, Rock’n Force est parvenu à fidéliser un lectorat (puisqu’il n’y a toujours pas de son, ni d’image) assez conséquent à travers un site que j’ai souhaité aussi humble que sérieux et professionnel. Vous êtes aujourd’hui de plus en plus nombreuses et nombreux à venir découvrir ou juste recevoir un avis sur les sorties, qu’elles viennent des labels, mais aussi et surtout celles réalisées en autoproduction.

Face à l’incroyable inflation du prix de l’hébergement du site, du changement de statut nécessaire très bientôt en raison d’un trop grand flux (et c’est une bonne nouvelle !) et pour aider à payer l’encre et le papier notamment, je ne vois pas d’autres solutions que de vous proposer directement de soutenir Rock’n Force dans son fonctionnement. Certes, d’autres financements seraient envisageables, mais je m’y refuse.

En deux ans, plus 1.000 articles (chroniques et interviews) ont été mis en ligne, ce qui montre une activité dynamique et soutenue. Comme vous le savez, je suis seul aux commandes en parallèle de mon travail pour l’excellent magazine Metallian. Cependant, pour ces deux postes, je ne suis pas rémunéré. Ainsi va la vie de la presse spécialisée dans notre beau pays ! Et il n’est pas question que Rock’n Force cesse de sitôt !  

Contrairement à la plus grande partie des autres webzines et magazines papier gratuits, je me fais également un point d’honneur à ne mettre aucune publicité sur le site, ce qui lui garantie une totale liberté. Rock’n Force décide de son contenu et de son propos ! Ici, rien n’est imposé par les labels, les maisons de disques ou autres et je compte combattre le plus longtemps possible toute pollution visuelle ici.

Bien sûr, il ne s’agit pas pour moi de faire l’aumône comme certains pourraient le penser, ou de tenter de m’offrir un billet pour les Maldives (je préfère Dublin !), mais de vous proposer de participer à la bonne tenue du site et surtout à son indépendance. A l’heure des campagnes de financement participatifs en tout genre, Rock’n Force a juste la faiblesse de solliciter un petit coup de pouce.

Afin que le site soit aussi un peu le vôtre, je vous remercie par avance de soutenir Rock’n Force dans sa quête d’autonomie, pour garantir son identité et pour qu’il garde toute latitude dans la liberté de sa ligne éditoriale. Rendez-vous sur l’onglet « Devenez mécène faites un don ! » situé en haut à droite sur la page d’accueil. Un grand merci à toutes et à tous !

François Alaouret

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Mainstream or not ? [Edito]

Directement issu du milieu underground depuis 1989 (avec une grosse coupure !), Rock’n Force a toujours eu pour objectif et comme priorité de faire connaître et de mettre un peu en lumière, avec les moyens du bord, les groupes et les style de musiques qui ne bénéficient pas forcément, voire pas du tout, de l’impact des grands médias. Et ce qui est assez rigolo, c’est de constater qu’aujourd’hui, il existe aussi une hiérarchie dans ce tout petit monde. V’là la blague ! 

Le milieu du ‘Metal’ est tout petit et tout le monde connait tout le monde. Et ce n’est pas forcément un problème, même si… Etant donné que nous sommes assez peu à traiter des mêmes sujets, il convient d’être ‘bien’ avec les attachés-de-presse, étant donné qu’il n’y a plus ou peu de contact direct avec les labels. Ça, c’était avant et c’était le bon temps. C’était mieux avant, c’est clair ! Sans nostalgie aucune, on pouvait interviewer presque tous les groupes, loin du parcours du combattant actuel, d’autant que ces mêmes artistes le réclament !

Le système a beaucoup changé en quelques décennies, même si le boulot et l’envie, eux, n’ont pas bougé du tout. L’envie et le plaisir sont les mêmes. Il faut aussi savoir que personne, ou très peu, n’est payé pour faire ce que l’on fait. Selon moi, la question ne se pose pas pour les fans devenus « journalistes » par hasard, mais pour les autres… Car mon métier est devenu accessible à tous ceux qui ont plus de 1.000 disques chez eux (ou dans un  disque dur), ou ceux qui écoutent du Metal depuis 40 ans et se sentent donc légitime. Ça fait un peu mal, quand même !

Or, ce n’est pas parce qu’on mange des frites depuis 40 ans qu’on connait tout sur les frites. Et c’est un peu ce qui se passe dans le tout petit monde de notre presse très ‘spécialisée’, auquel je suis fier d’appartenir. Actuellement, je ne peux plus interviewer des artistes auxquels j’aurais pourtant des questions à poser. D’autres le peuvent et n’ont pourtant rien à leur demander. Ces interviews viennent juste gonfler l’ego, mal dégrossi, de ces nouveaux interlocuteurs. Et là, on ne parle pas de journalisme… Mais juste de pouvoir dire ‘t’as vu, je l’ai fait !’ et donc de se vanter auprès des copains… et surtout des copines !

Pour faire une bonne interview, il faut avoir des choses à demander, être un peu curieux finalement. Donc, je n’ai pas grand-chose à demander à Scorpions ou Iron Maiden, même si j’aime beaucoup leurs albums. Et, de toute façon, ces gens-là me sont interdits d’accès. Et ce que la majorité des gens ignore, c’est qu’aujourd’hui, il fait être très visible. Il faut comprendre par là qu’il faut faire des ‘vues’, cumuler un nombre de ‘visites’ minimum pour avoir un impact auprès des groupes et des attachés-de-presse, alors que pour vous, lecteurs, ça ne change rien !

J’ai beau avoir interviewé le grand Joey Ramone et beaucoup d’autres alors que je n’avais que 16 ans, la grande majorité des ‘grands’ groupes me sont aujourd’hui refusés. Pourtant, Rock’n Force a été ‘visité’ par plus de 150.000 personnes l’an dernier, année de son lancement, et 90.000 à l’heure actuelle, à trois mois de la fin de l’année. Avant de vous remercier, j’aimerais saluer tous les groupes ‘mainstream’ qui ont répondu à mes questions avec plaisir, car ils ne l’ont dit ! Voilà, c’est juste mon taff et je prends le même plaisir à le faire avec tous les autres groupes, sans aucune exception.

Pour conclure, je suis ravi pour mes camarades-confères qui ont la chance de croiser les grands de ce monde et de pouvoir se faire plaisir en se caressant d’abord et leur ego ensuite. Rock’n Force, ce n’est pas ça, même si je ne m’interdirai jamais de chroniquer les albums d’Ozzy, de Megadeth et d’autres… dans la mesure où ils sont bons ! D’autres sites et les magazines sont là pour vous combler, je prends des chemins de traverse. Plus que jamais, soyez curieuses et curieux et n’oubliez jamais que les grandes choses ne sont qu’une accumulation de détails ! Et j’espère être l’un de ces détails encore longtemps… ! Alors, je vous souhaite une bonne lecture à tous. Et comme on dit chez moi : des ‘bizh’ !