Catégories
Heavy Stoner Doom Psych

Thammuz : de la hauteur

Si le Heavy Rock de THAMMUZ se pare de quelques subtilités bluesy et même Grunge, c’est aussi pour mieux asséner un Stoner fulgurant et particulièrement doomy. Entreprenants, les Néerlandais oscillent entre un mur de guitare imposant et des envolées psychédéliques mélodiques et envoûtantes. Avec « III », la formation batave atteint une certaine maturité grâce à une maîtrise totale de son identité musicale. Une prise de hauteur nette et qui confirme sa stature.

THAMMUZ

« III »

(Argonauta Records)

Comme l’indique son titre, et de trois pour les Hollandais qui continuent, avec toujours autant de créativité, à élaborer leur Stoner. Décidemment très changeant, le style de THAMMUZ, né des cendres de Dreckneck et Fuzzboar, n’en finit pas d’évoluer et prend cette fois des teintes plus Doom, des sonorités Sludge Rock et une inspiration Southern. Le mélange est franchement habille, d’autant que le quatuor reste chevillé à un Stoner Psych entre Rock et Metal. Et « III » conserve aussi un aspect DIY savoureux.

Car, même avec une solide production et un son qui s’affine, THAMMUZ ne s’est pas éloigné de l’esprit underground de ses débuts. Trois ans après « Sons Of The Occult », on retrouve ces riffs épais et rugueux, ce duo basse/batterie massif et la voix très polymorphe de son chanteur-guitariste Harm dans un registre clair et puissant. Direct et sombre, « III » s’essaie à de multiples atmosphères en sachant se montrer brutal par moment, mais laisse aussi parfois entrer un peu de lumière et de légèreté.

Dès « When Darkness Comes », THAMMUZ affiche beaucoup de fermeté avec un côté ténébreux, qui devient vite immersif. Et d’ailleurs, Jelle Aron Scholtes, compatriote et membre de Baardvader, vient apporter du relief au morceau. Très Heavy et même assez aérien à l’occasion, le combo enchaîne avec des titres costauds (« Rizen », « Bloodlust »). Puis, sur « Dissolution » et « Devil’s Gallow » en fin d’album, c’est Merle Pelle qui offre une touche féminine plus aérée au chant à ce « III », qui se termine brillamment.