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Red Beans & Pepper Sauce : magic souls [Interview]

Rarement un groupe aura laissé échapper autant de liberté et de joie sur un même album. Pour RED BEANS & PEPPER SAUCE, c’est un huitième opus haut en couleur qui vient marquer une nouvelle étape dans la carrière des Montpelliérains. Si l’esprit de corps dominait déjà dans le son et faisait la force du groupe, avec « Supernova », il prend une incroyable dimension. Autour de sa charismatique chanteuse, le quintet a fait un peu de place pour accueillir pas moins de neuf invités, français comme étrangers. Une très belle célébration de son Classic Rock teinté de Soul et de Blues, dont Laurent Galichon, le guitariste et principal compositeur, nous parle avec autant de fierté que d’émotion.

– Avant de parler de « Supernova », j’aimerais qu’on revienne un instant sur votre parcours. Huit albums studio et un live en 14 ans, le tout ponctué de tournées bien fournies, est un rythme vraiment effréné. Ca vous arrive quand même de prendre quelques pauses ?

Je trouve que c’est dur de se remettre au travail après une pause, j’ai pu le constater quand il a fallu s’y remettre après la pandémie de Covid. Alors je préfère éviter les pauses et battre le fer tant qu’il est chaud.

– Justement avec un tel rythme, toi qui signes l’ensemble des morceaux hormis « I Want To Take You Higher » de Sly & The Family Stone datant de 1969, quand prends-tu le temps de te poser pour composer ? Tu le fais aussi en tournée, ou tu t’imposes des moments dédiés ?

Dès que j’ai une idée, je l’enregistre sur mon smartphone, parfois même en voiture où je chante simplement la mélodie ou le riff pour archiver. Et quand vient le moment de travailler des morceaux, alors je pioche dans le tiroir à idée. Mais c’est vrai que quand on se retrouve à moins de six mois de la deadline pour envoyer le master au pressage, le travail s’intensifie et à chaque fois les derniers mois de production sont très intenses.

– « Supernova » est l’un de vos disques le plus direct et le plus clairement axé sur le Classic Rock, parfois Hard, avec toujours un côté Bluesy et Soul. Est-ce qu’il y a une envie cette fois-ci de prendre les morceaux plus à bras-le-corps et d’aller vers quelque chose de plus essentiel et de dense ?

Oui, tout à fait. Bien avant de commencer le travail, quand on parlait de ce nouvel album avec Niko Sarran (également batteur du groupe – NDR) qui les réalise, on avait en tête d’aller vers plus d’efficacité avec des titres plus courts et plus directs. Quand on attaque un nouvel album, on a souvent des discussions en amont, souvent dans le van en tournée, où on cherche des axes de travail, de nouvelles directions pour continuer d’évoluer et rester créatif.

– D’ailleurs, est-ce qu’au moment de commencer l’écriture d’un tel album, tu avais une sorte de ligne directrice ou une intention en tout cas de faire émerger une atmosphère et une énergie différente, plus massive ?

L’album précédent, « 7 », était très axé sur le Classic Rock et cette fois-ci, il y avait une envie de revenir à un équilibre entre Rock et Soul, mais toujours avec des riffs qui viennent du Blues. En fait, on essaie de faire des albums qui auraient pu sortir dans les 70’s et cette fois-ci, on a essayé de mettre du groove dans le Rock et inversement. Et puis, Niko a fourni un véritable travail d’orfèvre sur le son de l’album. Il y a passé quasiment deux fois plus de temps que sur les précédents.

– L’une des caractéristiques de « Supernova » est bien sûr le nombre d’invités, qui sont tout de même au nombre de neuf, ce qui fait beaucoup sur un même disque. Comment cela se décide-t-il, car c’est assez rare ? Tu as composé certaines chansons en fonction d’eux, ou les choses se sont faites plus naturellement en laissant une petite place à l’improvisation ? 

Inviter des musiciens faisait partie de ces axes qu’on se donne avant de commencer la production. On a donc laissé sur certains titres des plages pour permettre à nos invités de s’exprimer, mais sans savoir à l’avance de qui il s’agirait. Et c’est quand on se rapprochait de l’arrangement définitif qu’on prenait le temps de réfléchir à qui le proposer. Parfois, on est resté dans le style de l’invité comme avec Rabie Houti qui à l’habitude de jouer son violon arabo-andalou sur des rythmiques Rock, ou avec Johnny Gallagher sur une ballade Blues Rock. D’autres fois, on s’en est un peu éloigné comme avec Fred Chapellier qui nous rejoint sur un titre très Classic Rock avec un riff de guitare très ‘fat’, ou avec Sax Gordon qui vient jouer sur un titre vraiment très funky et plus éloigné de son Rocking Blues.

– Il est beaucoup question de ‘fusion’ sur cet album, et dans tous les sens du terme. En y prêtant bien l’oreille, on note le soin apporté aux arrangements notamment, tout comme à la production plus largement. « Supernova » a nécessité six mois de travail en studio. Vous êtes-vous laissés quelques respirations, histoire peut-être de prendre parfois un peu de recul, ou au contraire, les choses étaient déjà clairement définies dans ce que vous souhaitiez obtenir ?

C’est un travail de longue haleine, plus un marathon qu’un 100 mètres. Certains titres fonctionnent immédiatement, mais d’autres doivent passer par plusieurs étapes avant que nous soyons satisfaits du résultat. Et le travail continue même après la sortie de l’album, car certains morceaux doivent être repensés pour la scène. C’est un peu comme bâtir une maison : on passe des fondations à un bâtiment couvert très rapidement, mais les finitions, elles, prennent beaucoup plus de temps, car on entre dans les détails.

– Un mot sur les guests en commençant par les artistes français où l’on retrouve Manu Lanvin, Fred Chapellier, Yarol Poupaud ou encore le violoniste Rabie Houti. Ce sont tous des musiciens avec lesquels vous avez déjà joué sur scène. Ces rencontres se sont-elles transformées en collaborations que vous teniez vraiment à réaliser depuis un moment déjà ?

Ce sont surtout des rencontres marquantes qui ont lieu parfois en tournée avec tout le groupe, ou alors par un seul d’entre nous en dehors. Mais dans tous les cas, elles sont si importantes qu’elles donnent l’envie de faire de la musique ensemble. Et on a été ravi que tout le monde nous réponde ‘Oui’ ! Certains enregistrements ont dû être faits à distance à cause de l’éloignement et des emplois du temps, et d’autres ont donné lieu à des séances en studios qui nous ont marqué. J’ai kiffé de passer du temps avec Boney Fields dans le studio de Niko à Montpellier, ou avec Manu Lanvin dans son studio à Paris. Des belles sessions, où tu sens qu’il se passe quelque chose.

– Et puis, il y a l’aspect ‘international’ de l’album avec les présences du Camerounais Emmanuel Pi Djob, des Américains Boney Fields, Fred Wesley et Sax Gordon, sans oublier l’Irlandais Johnny Gallagher. Là encore, le casting est époustouflant. Est-ce que chacun d’entre-eux avait une partition à respecter, ou est-ce qu’on laisse plus facilement des talents comme les leurs s’exprimer librement avec une sorte de carte blanche ? 

Pour chacun d’entre eux, c’était carte blanche. Mais forcément, il y avait des échanges. Parfois, notre invité avait une idée très précise, parfois, il hésitait entre plusieurs. Alors, on discute, on échange, on essaye des choses. Par exemple, c’était vraiment génial de passer du temps avec Manu et de le voir proposer tellement de choses avec la générosité qu’on lui connaît. Mais surtout, ils nous ont tous offert ce qu’on attendait, c’est-à-dire le meilleur d’eux-mêmes. On peut entendre la voix incroyable et le groove d’Emmanuel Pi Djob, l’explosivité et le ‘fonk’ de Yarol, le toucher tout en finesse de Fred Chapellier, la générosité et la puissance de Manu Lanvin, le groove qui claque de Boney Fields, l’énergie de dingue de Sax Gordon, la maîtrise et le son envoûtant de Rabie Houti et le feeling de Johnny Gallagher. Et puis, il y a eu la session avec Fred Wesley. J’étais là quand il a commencé à jouer dans le studio : c’était un voyage dans le temps. J’entendais le « Doing It To Death » de James Brown que j’écoutais en boucle plus jeune. C’est un moment précieux que je garderai en moi toute ma vie. Il fait partie des gens qui ont inventé cette musique. En deux notes, tu sais qui est dans la pièce. Tous ces musiciens exceptionnels ont été d’une grande générosité avec nous. Ils ont élevé chacun des titres auxquels ils ont participé à un niveau supérieur, et nous leur en sommes éternellement reconnaissants.

– J’aimerais qu’on dise un mot sur cette reprise de Sly & The Family Stone sur laquelle il y a du beau monde et où le line-up de RED BEANS & PEPPER SAUCE est le plus élargi de l’album. Comment est-ce qu’on tient tout le monde dans ce cas-là, car il règne un esprit jam manifeste ? Et par ailleurs, pourquoi avoir choisi ce morceau-là en particulier ?

J’ai plutôt l’impression que c’est ce morceau qui m’a choisi, car j’ai une histoire particulière avec lui. Je l’ai découvert au début des années 90 à la télévision, en voyant des musiciens que je ne connaissais pas le jouer sur une énorme scène, devant des milliers de spectateurs aux États-Unis. Il s’agissait en fait de George Clinton et de Funkadelic/Parliament, avec Larry Graham et d’autres invités. Ce titre m’a transpercé et j’ai adoré le fait qu’il soit interprété par autant de musiciens sur scène : tout le monde dansait, tout le monde chantait, c’était la grosse teuf. J’ai ensuite découvert qu’il s’agissait d’un morceau de Sly & the Family Stone, et l’album « Stand » fut une nouvelle claque. A la même époque, d’autres artistes que je ne connaissais pas se sont produits à Béziers : FFF, puis les JB’s avec Maceo Parker, Fred Wesley et Pee Wee Ellis. Ces trois découvertes, en quelques mois, ont été ma porte d’entrée vers la Soul Music : James Brown, la Stax (avec les disques d’Otis Redding de mon père), la Motown, etc… Alors qu’à l’époque, j’écoutais plutôt du Rock des années 60/70 comme Led Zeppelin, Jimi Hendrix, Deep Purple… Cette période a complètement bouleversé mon orientation musicale. Alors aujourd’hui, enregistrer ce morceau avec Yarol de FFF et Fred Wesley des JB’s qui ont également participé à ce changement, dans une version avec un groupe élargi en mode ‘jam’ comme dans la version de George Clinton, c’est une histoire complètement folle.

– Enfin, « Supernova » est probablement aussi votre album le plus varié avec des aspects Southern, Heavy Rock, Blues, Funky et plus largement très Rock’n’Roll. RED BEANS & PEPPER SAUCE devient de plus en plus inclassable et c’est une très bonne chose. Est-ce une façon aussi de vous débarrasser peut-être de certaines cases dans lesquelles on a pu vous mettre auparavant, ou plus simplement un signe de maturité qui se traduit par beaucoup plus de liberté affichée ?

Ce n’est pas vraiment calculé. Tout le monde dans le groupe a des influences diverses et variées et c’est l’association de nos personnalités musicales qui fait ce qu’est RED BEANS & PEPPER SAUCE. Je ne suis même pas sûr qu’on puisse y changer quoi que ce soit. On peut seulement l’encadrer en se donnant quelques directions, mais au final on sonne comme on sonne et il me semble qu’on reste cohérent d’un album à un autre.

Le nouvel album de RED BEANS & PEPPER SAUCE, « Supernova », est disponible chez Crossroads/Socadisc.

Photos : Cristina Gomes Morgadinho (1), Thierry Wakx (2, 3, 5) et Monsieur Mind (4).

Retrouvez aussi l’interview du groupe à l’occasion de la sortie de l’album « 7 » :

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Ethnic Metal Symphonic Metal

Belle Morte : across the world

La douce mélancolie de BELLE MORTE traverse sur « Pearl Hunting » de nombreuses frontières musicales et culturelles. Le duo originaire de Minsk s’est considérablement étoffé et par la même fait grandir son Metal Symphonique déjà très inspiré. Entre éléments progressifs et gothiques, Dark Folk et mélodies captivantes, les voix sont sublimées grâce aussi à de beaux duos, tandis que les guitaristes brillent aux côtés d’instruments traditionnels du monde entier. Un modèle du genre.

BELLE MORTE

« Pearl Hunting »

(Wormholedeath Records)

Il y a  un peu moins de trois ans, BELLE MORTE signait son premier album complet, « Crime Of Passion », après s’être déjà manifesté avec un EP, « Game On » en 2018. Cette fois, la chanteuse et compositrice qui donne son nom au groupe et Sergey Butovsky, multi-instrumentiste et producteur, passent de la formule en duo au sextet et son Metal Symphonique prend aussi beaucoup d’ampleur pour s’engouffrer avec talent dans une Dark Folk élégante et des sonorités venues des quatre coins du monde.

Et pour ce très bon « Pearl Hunting », BELLE MORTE s’est entouré d’une pléiade d’invités qui fait faire à cette réalisation un tour de la planète en traversant de nombreuses cultures aux résonnances diverses avec authenticité et surtout beaucoup de crédibilité. Un exercice peu évident et parfaitement accompli. En effet, le Metal des Biélorusses nous promène en Mongolie, au Japon, au Pérou et sur des ambiances orientales, celtiques et latines, le tout dans une belle fusion des genres.

Le volume du Metal Symphonique de BELLE MORTE est donc conséquent, puisque l’on compte 23 instruments différents joués par 17 musiciens venus de 12 pays. Une véritable prouesse artistique qui ne rend pas pour autant les morceaux de « Pearl Hunting » pompeux ou trop chargés. Au contraire, la production respire et la voix cristalline de la frontwoman y est pour beaucoup (« Fallen Idol », « Exorcism », « Krew », « Blame Me », « September »). Avec ce nouvel opus, la formation signe un disque fascinant et envoûtant.

Retrouvez la chronique de « Crime Of Passion » :

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Stoner Rock

Dunes : un désert mouvant

La sensation qui émane de cette nouvelle réalisation des Britanniques a quelque chose de surnaturelle, tant elle devient de plus en plus immersive au fil des chansons. Avec « Land Of The Blind », DUNES s’ouvre de nouveaux horizons sur les fondations d’un Stoner Rock audacieux qui mêlent habillement un regard très actuel sur notre société et une vision artistique assurée, portée par un travail acharné sur des compositions rayonnantes. L’approche est solide et originale à bien des égards et elle fait définitivement entrer les Novocastriens dans la cour des grands.

DUNES

« Land Of The Blind »

(Ripple Music)

Face à la Mer du Nord, à Newcastle, DUNES voit le désert. Du moins, c’est ce que laisse penser son Stoner Rock emprunt d’une saveur très 90’s et de brûlantes vibrations. Le trio annonce ainsi son arrivée chez Ripple Music de belle manière avec « Land Of The Blind », son troisième opus, qui marque lui aussi un virage dans son approche. Après « Take Me To The Nasties » (2019) et « Gargoyle » (2022) sortis tous les deux chez Sapien Records, le power trio se fait plus explosif que jamais et le Fuzz à l’œuvre ici est pour le moins dévastateur et massif.

A mi-chemin entre des sonorités américaines façon Clutch et d’autres plus européennes comme Dozer, DUNES trouve sa voie et malgré un propos assez sombre dans les textes, l’ensemble se veut plutôt optimiste. Musicalement en tout cas, les Anglais se montrent très créatifs et « Land Of The Blind » affiche aussi une très bonne production. On la doit d’ailleurs au batteur du groupe, Nikky Watson, qui a su mieux que personne saisir l’essence des morceaux, enregistrés à l’extrême nord du pays aux Old Church Studios de Thropton avec Adam Foster.

Cette traversée existentielle est d’une densité intense. Dès la longue intro de « Cactus », DUNES nous immerge dans un univers assez feutré, mais torturé à l’image des paroles et de cette rythmique très dronique. L’épaisseur des riffs et l’ampleur de la basse rendent les titres très massifs avec également beaucoup d’explosivité et de profondeur, à l’instar de la magistrale intervention de Nick Carter (ex-Crane) sur « Northern Scar » et de Ryan Garney de High Desert Queen sur « Voodoo ». Une grande classe et un impact marquant.

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Blues Rock Heavy Blues

Winter Blues Band : grand bleu

Sur la West Coast hexagonale sévissent trois bluesmen larges d’esprit et qui ont décidé d’explorer de fond en comble leur style préféré, franchissant allègrement les frontières du genre. Très fourni dans les ambiances comme dans le nombre de chansons, « Tale Of A Lone Lil’ Boy » passe du Texas à l’île du Shamrock et de la slide aux vibrations funky et orientales avec talent. WINTER BLUES BAND se dévoile sans retenue sur un premier effort, qui fait plus que tenir la route.

WINTER BLUES BAND

« Tale Of A Lone Lil’ Boy »

(Independant/Inouïe Distribution)

En cinq ans d’existence, le power trio originaire de Charente Maritime a écumé de nombreuses scènes, participé à de multiples tremplins et foulé les planches de quelques festivals de renom. Après un EP de six titres en 2021, WINTER BLUES BAND sort donc son premier album, « Tale Of A Lone Lil’ Boy », constitué tout de même de 15 morceaux originaux, qui offrent un beau voyage à travers un Blues Rock riche, parfois rugueux, et toujours inspiré. Les sonorités y sont très changeantes et les atmosphères brûlantes.

Composé de Cyril Babin à la basse, Sébastien Jonckeere à la batterie et de Quentin Winter à la guitare et au chant, et qui a également composé tous les titres, WINTER BLUES BAND n’a pas vraiment des allures de débutant. Car si les références et les influences sont nombreuses et facilement détectables, le groupe en a fait une force et parvient aisément à trouver son style, grâce à un jeu sans complexe et varié. Avec quelques invités qui viennent apporter une touche d’âme supplémentaire, « Tale Of A Lone Lil’ Boy » se dévore littéralement.

Tout en feeling et avec une touche très personnelle, WINTER BLUES BAND nous rappelle au bon souvenir de Johnny Winter pour l’élégance, SRV et Popa Chubby pour la fougue et le goût du riff imprévu et, cerise sur le gâteau, Rory Gallagher pour les subtiles effluves irlandaises qui émanent harmonieusement de « Tale Of A Lone Lil’ Boy ». Passant d’un Blues classique à une approche plus Heavy, le combo est d’une réelle générosité et l’énergie déployée grâce à une technique imparable rend cet opus captivant. Bravo !

Photo : Andy Corbras

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Metal Progressif Symphonic Metal

Chasing Zeniths : de belles aspirations

Carl Kernie a vu les choses en grand pour son premier véritable album complet et « Epochs Changing » n’a sûrement pas à rougir d’un manque d’expérience et encore moins d’approximation. Avec un casting trois étoiles et transatlantique, le trio formant le socle de CHASING ZENITHS guide les très nombreux guests avec talent et assurance et on se laisse facilement embarquer dans l’univers très variable de ce projet, où rien n’est laissé au hasard. Une entrée en matière, qui en dit long aussi sur l’ambition à l’œuvre ici.

CHASING ZENITHS

« Epochs Changing »

(Independant)

C’est du côté de Seattle, dans l’Etat de Washington, que le compositeur, chanteur et guitariste Carl Kernie a élaboré ce premier album de CHASING ZENITHS. Aboutissement de plusieurs années de travail et de recherches autant musicales que techniques, « Epochs Changing » est un disque audacieux, qui renvoie autant à un Metal Progressif façon Dream Theater, qu’à des aspects plus symphoniques rappelant Delain ou Nightwish et aussi des passages plus Folk et d’autres aux contours plus cinématographiques ou Fantasy à la Avantasia. L’expérience est très aboutie et solide, d’autant que l’Américain a également fait appel à une pléiade d’artistes venus du monde entier, qui viennent multiplier les couleurs.

Entouré d’une garde rapprochée composée du guitariste Timo Somers passé chez Delain et du bassiste Roman Engen, le groupe a donc posé les bases d’un style assez éclectique et une dizaine de musiciennes et de musiciens de renommée mondiale se succède derrière le micro, ainsi qu’avec divers instruments. CHASING ZENITHS dévoile les performances soignées et pleines d’élan au chant de Charlotte Wessels (ex-Delain, aussi à la flûte), Anna Murphy (Eluveitie, Cellar Darling), Vicky Psarakis (The Agonist), Marco Pastorino, Lauren Hart et Otto Schimmelpenninck van der Oije, qui vient poser quelques growls malheureusement devenus la norme dans le Metal et donc pas franchement essentiels.

Produit par Carl Kernie, le mix et le mastering ont été confiés à Tom Müller en Allemagne et c’est vrai que « Epochs Changing » prend une dimension internationale également dans le son proposé, qui a plutôt des consonances européennes. S’il n’est pas conceptuel, ce nouvel opus s’ouvre avec le morceau-titre entièrement instrumental, avant de prendre son envol. CHASING ZENITHS hausse immédiatement le ton sur « Last Apsis » et « None And The Same ». Si la technicité est irréprochable, les mélodies sont mises en avant sur des atmosphères changeantes (« Slipstream », les longs « Midnight Roses » et « Unmourned Amnesia » et le plus délicat « Ever Shall We Roam »). Une première très réussie et complète.

Photo : Zak Chowdhury

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Crossover International Rap Metal

Body Count : impitoyable [Interview]

Dans dix jours sort le très attendu nouvel album du légendaire gang de Los Angeles BODY COUNT. Et après un « Carnivore » sans concession passé malheureusement un peu sous les radars en raison de la pandémie, le groupe n’a pas l’intention de lever le pied et se présente avec « Merciless », qui est probablement l’une de ses meilleures réalisations à ce jour. Comme de coutume, on y retrouve des invités, une reprise et surtout le mordant et l’intacte férocité des Californiens. Après une série de dates en Europe cet été, Ernie C., guitariste en chef et fondateur du combo avec Ice T., nous parle de ce huitième opus. Et puis, c’est aussi une petite exclusivité française, puisque l’interview a été réalisée le 20 octobre dernier…  

– « Merciless » devait sortir cet été et le public le découvrira finalement en novembre. A quoi est dû ce retard ? La raison est-elle est la grosse tournée estivale, car j’imagine qu’il n’est pas facile de faire la promotion d’un album en sillonnant l’Europe notamment ?

Oui, c’est vrai et « Merciless » sortira finalement ce 22 novembre ! Il en aura fallu du temps. D’abord, bien sûr, il y a eu la pandémie, alors que nous venions juste de terminer « Carnivore ». Comme il est arrivé au début des confinements, nous nous sommes dit que nous devions commencer à travailler sur un autre disque. Ce que nous avons fait. D’ailleurs, il n’y avait même pas eu de tournée pour défendre « Carnivore ». Les nombreux concerts de cet été ont permis de le présenter enfin au public…

– D’ailleurs, vous nous avez mis l’eau à la bouche avec la sortie de trois singles (« Psychopath », « Fuck What You Heard » et « Comfortably Numb »). C’est une manière de vous faire un peu ‘pardonner’ de ce retard, ou avez-vous succombé aux nouvelles pratiques qui consistent à occuper le terrain sur les réseaux sociaux avec de nouveaux morceaux ?

Tu sais, ça, ce sont des trucs de maisons de disques. Ils sortent les disques lentement, au compte-goutte, c’est comme ça. Avant, c’était souvent comme ça qu’on faisait les disques. Les labels sortaient quelques singles et ensuite, l’album arrivait enfin… J’imagine qu’ils essaient de le faire un peu à l’ancienne.

– Lors de notre dernière interview à la sortie de « Carnivore », tu me disais que tu étais presque surpris par la dimension musicale de BODY COUNT aujourd’hui, par rapport au côté Punk de vos débuts. Tu ajoutais que vous étiez dorénavant un vrai groupe de Metal. C’est d’ailleurs quelque chose qui saute aux oreilles dès l’into de « Merciless »…

Oui, c’est vrai. En fait, c’est tout simplement ce que nous sommes aujourd’hui. Je ne pense pas que nous serons à nouveau un jour ce groupe Punk que nous étions à nos débuts. Mais  c’est une progression assez naturelle de notre style musical, à mon avis…

– Pour ce huitième album, on retrouve toujours votre ‘troisième guitariste’ Will Putney à la production et le résultat est toujours aussi impressionnant. Vous n’imaginez pas un album sans lui ? Ne serait-ce que pour essayer une nouvelle approche musicale ? Est-il en quelque sorte le garant du son de BODY COUNT ?

Putney est évidemment un élément important de BODY COUNT. Nous aimons vraiment travailler ensemble. Ce que nous apprécions aussi, c’est que les choses sont très simples avec lui. En fait, nous ne voulons pas nous compliquer la vie, juste être efficace. Et il reste simple dans son approche, ce qui nous convient très bien. Et puis, je ne veux plus produire de disques de BODY COUNT, c’est plus simple de jouer de la guitare… (Sourires)

– Avant de parler des invités qui figurent sur « Merciless », il en est un qui a étonné tout le monde, car on n’aurait jamais imaginé qu’il se joigne à BODY COUNT : c’est bien sûr David Gilmour, ex-Pink Floyd, sur « Comfortably Numb ». De quelle manière deux univers aussi différents se sont-ils retrouvés car, même si Ice T a apporté du texte, on est très loin de South Central ? Et la reprise est magnifique…  

Ice est arrivé avec la chanson et il voulait que je puisse la jouer sans aucune limite. Il faut savoir que dans la première version, je joue la première guitare et c’est Richie Sambora qui joue la seconde. Ensuite, nous l’avons donc envoyée à l’entourage de David Gilmour pour obtenir son approbation. Ils nous ont répondu qu’il adorait la version, mais qu’il voulait savoir s’il pouvait jouer dessus… et là, on s’est dit : ‘Oh putain, oui, tu peux !’ (Rires) Ce fut vraiment un honneur et un privilège de l’avoir sur le morceau. Nous l’avons ensuite renvoyée à Roger et son management nous a donné son accord… Le fait que ces deux-là, David et Ice, soient d’accord sur une chanson me donne foi et espoir pour le monde… (Rires)

– D’ailleurs à propos de reprises, sur « Carnivore », vous aviez repris « Ace Of Spades » de Motörhead et donc cette fois, c’est Pink Floyd. Le spectre s’élargit. C’est une manière de dire aussi que BODY COUNT peut surgir là où on ne l’attend pas ?

En fait, on ne l’a pas vraiment imaginé dans cette optique-là. Finalement, c’est juste notre façon de dire que nous écoutons toutes sortes de musique au sein de BODY COUNT. Nous ne nous mettons jamais de limites à ce qu’on peut jouer en termes de style. Et nous ne savons pas non plus ce qui arrivera dans les futurs albums… (Sourires)

– Parlons des guests qui figurent sur l’album, une vieille habitude maintenant. Ici, ils sont tous issus directement de la branche extrême du Metal. On retrouve Max Cavalera de Soufly, Joe Bad de Fit For An Autopsy, Howard Jones de Killswitch Engage et George ‘Corpsegrinder’ Fisher de Cannibal Corpse. C’est assez surprenant compte tenu de leur groupe respectif. C’est ça qui vous a attiré ? De confronter les styles ?

Tu sais, nous avons déjà tourné avec Cannibal Corpse par le passé. On se connait bien maintenant. Quant à Joe Bad, il joue avec Will Putney dans Fit for An Autopsy. Ca nous a donc paru assez évident. A y regarder de plus près, ce n’est pas si incohérent de retrouver ces artistes sur notre disque. Et pour Killswitch Engage, nous avons également fait de nombreux concerts ensemble. Et enfin, Max est un ami et il est à nos côtés depuis les années 90 maintenant…

– A y regarder de plus prêt, et si j’ai de bons yeux, ne serait-ce pas l’ami George Fisher entre les mains d’Ice T sur la pochette de l’album ? Comment se porte-t-il après cette petite séance de relaxation ?

(Rires) Georges va très bien, merci pour lui ! (Rires)

– Parlons un peu de ton jeu, qui est toujours aussi tranchant. Comment as-tu abordé la composition de « Merciless », car l’album est nettement plus sombre encore que « Carnivore » ?

Tu sais, c’est très simple. Avec le reste du groupe, nous avons juste abordé la composition de « Merciless » comme on le fait toujours, de la même manière et comme pour chaque album. Alors maintenant, je ne saurais te dire si ça sonne plus sombre que les précédents. Ce n’est pas vraiment quelque chose que je prends en compte. C’est tout simplement sorti de cette façon. Je n’ai pas vraiment de formule et il n’y a aucun calcul.

– Et enfin, vous venez de faire une grosse tournée en Europe après une longue absence due à la pandémie. J’imagine que les retrouvailles avec votre public ont été incroyables ?

Oh oui, c’était génial d’être de retour en Europe pour cette série de concerts. J’espère que nous pourrons revenir voir tous nos fans l’été prochain, car cette tournée était essentiellement consacrée à l’album « Carnivore ». Donc la prochaine fois, nous pourrons vraiment nous concentrer sur « Merciless ». Et ce qui m’a aussi marqué, c’est que les gens étaient vraiment heureux de nous voir. Tous nos concerts ont affiché complet, ce qui nous fait toujours très plaisir ! Keep rocking and keep rolling ! (Sourires)

Le nouvel album de BODY COUNT, « Merciless », sera disponible le 22 novembre chez Century Media Records.

Retrouvez l’interview d’Ernie C. accordée au site à la sortie de « Carnivore » :

Photos : Alessandro Solca, sauf 5.

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Funeral Doom Metal

Ghostheart Nebula : obscur et vibratoire

Avec « Blackshift », les Transalpins prennent possession d’un Doom qui vient s’articuler autour de nombreux courants. Sur des variations très maîtrisées, ils se sont forgés une identité artistique singulière, qui englobe l’aspect Funeral et Black pour évoluer dans des sphères astrales, où la douceur et la brutalité font cause commune. La présence d’une nouvelle chanteuse éclaircit aussi cette galaxie métallique peu ordinaire. Technique et épais, l’espace musical de GHOSTHEART NEBULA s’étend dans une production très texturée aux mélodies assez éthérées, mais massives.

GHOSTHEART NEBULA

« Blackshift »

(Meuse Music Records)

Décidemment, Meuse Music Records a du nez et l’Italie semble être un beau terrain de jeu pour le label belge. Avec ce deuxième album de la formation milanaise, c’est un voyage cosmique pour lequel on embarque avec ce « Blackshift », long d’une heure et aux reliefs aussi incertains qu’inattendus. D’une incroyable diversité, le Funeral Doom Death de GHOSTHEART NEBULA peut s’avérer complexe, mais ce qui en ressort surtout, c’est un travail en commun remarquable et la visibilité d’un réel esprit de groupe.

« Blackshift » commence par présenter l’arrivée au chant de Lucia Amelia Emmanuelli, dont la douceur féminine vient faire la balance avec le growl profond et ténébreux de Maurizio Caverzan, qui conserve tout de même le lead sur l’ensemble. Les huit nouveaux morceaux de GHOSTHEART NEBULA sont d’une bonne longueur et le sextet en joue pour poser des atmosphères à la fois pesantes et aériennes en alternant d’énormes blasts typiquement Black Metal avec des sonorités propres au Dungeon Synth.

On navigue ici dans un océan sombre et saisissant et sur un propos philosophique nihiliste (« Sunya », « The Opal Tide », « Naught, I », « Traces », « Orphan Of Light »). A noter également les présences de Diego Cavallotti (ex-Lacuna Coil) et Øystein Garnes Brun (Borknagar) venus poser leur empreinte sur deux titres. GHOSTHEART NEBULA s’engouffre avec force dans une immense tristesse, mais aussi sur des chemins plus lumineux ouverts par sa chanteuse. Authentique et puissant, il domine son sujet avec beaucoup de hauteur.

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Americana Country Southern Southern Blues

Michelle Malone : classy neighborhood

Lorsqu’on dispose d’un tel voisinage, il serait dommage de ne pas lui proposer de venir poser quelques notes, et même un peu plus, sur son nouvel album. Et même si elle s’en sort toujours très bien toute seule, c’est ce qu’a fait MICHELLE MALONE en invitant quelques amis musiciens appartenant, par un heureux hasard, au gratin de son Sud natal. Entre Country-Soul, Americana Rock et Roots Rock, la chanteuse passe en revue des chansons dynamiques et positives comme des moments plus poignants avec une grande classe.

MICHELLE MALONE

« Southern Comfort »

(SBS Records)

Musicienne accomplie et indépendante, MICHELLE MALONE livre son seizième album en trois décennies de carrière au service d’une vision très personnelle de la musique américaine. Originaire d’Atlanta en Georgie, elle a forgé son style dans un Americana authentique, où se fondent naturellement le Blues, la Country et le Rock. Forte de caractère, elle a même créé à l’aube des années 2000 son propre label, SBS Records, qui lui offre une totale liberté artistique épanouissante et très perceptible.

MICHELLE MALONE ne manque pas de soutien et ses amis sont aussi nombreux que prestigieux. Assurant bien sûr le chant, les guitares (électriques et acoustiques), la mandoline et l’harmonica, elle a écrit, ou co-écrit, la moitié de « Southern Comfort ». Ce sont Dean Dillon, Eliot Bronson et Gary Stier qui apportent leur talent aux autres morceaux. Pour autant, l’ensemble est très homogène et identifiable entre des titres bien relevés et très Rock et de belles ballades avec une approche vocale Country irrésistible.

Entourée de la crème des musiciens du Sud américain, on retrouve Charly Starr et Paul Jackson de Blackberry Smoke, Rick Richards des Georgia Satellites, Will Kimbrough et Buddy Miller de Spy Boy d’Emmylou Harris et quelques autres encore. « Southern Comfort » est éclatant dans le songwriting et MICHELLE MALONE enchaîne les chansons avec la passion et la sensibilité qu’on lui connait (« Like Mother Like Daughter », « One Track Mind », « Wine And Regret » et le morceau-titre). Brillant… encore une fois !

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Classic Hard Rock Hard 70's

Michael Schenker : OVNI guitaristique

Cela fait dorénavant une cinquantaine d’années que MICHAEL SCHENKER fait partie d’une longue lignée de musiciens qui tend à disparaître, celle des guitar-heros. S’il s’est surtout fait connaître avec MSG, en solo et avec divers projets, il a aussi marqué de son empreinte l’histoire d’UFO malgré une présence assez éphémère, mais retentissante. Afin de célébrer les 50 ans de cette période unique, le guitariste allemand a décidé d’y consacrer trois albums, dont voici le premier.

MICHAEL SCHENKER

My Years With UFO

(earMUSIC)

Même s’il n’a fait qu’un passage relativement court au sein du groupe britannique UFO de 1973 à 1978, MICHAEL SCHENKER aura marqué les esprits et sans doute écrit les plus belles pages de la formation devenue mythique par la suite. Cinq petites années donc, ponctuées de six albums qui trônent aujourd’hui au panthéon du Hard Rock mondial et qui sont autant de madeleines de Proust pour tout amateur qui se respecte. On y retrouve « Phenomenon », « Force It », « No Heavy Petting », « Lights Out », « Obsession » et le live « Strangers In The Night » devenu un incontournable. Le guitariste y montre une étonnante précocité qui le mènera très loin par la suite, notamment avec MSG.

Car c’est à 17 ans seulement qu’il est appelé au sein du groupe anglais, alors qu’il œuvre avec son grand frère Rudolf chez Scorpions. Un mal pour un bien à l’époque où UFO affiche une notoriété bien supérieure au combo familial. Comme un poisson dans l’eau, le jeune allemand signe des morceaux devenus incontournables comme les désormais classiques : « Doctor Doctor », « Rock Bottom », « Lights Out », « Let It Roll » ou l’excellent « Only You Can Rock Me » que l’on retrouve tous ici, bien sûr. Si la virtuosité de MICHAEL SCHENKER impressionne déjà, son travail d’écriture n’est pas en reste et pourtant l’aventure s’achèvera sur une fâcherie avec le chanteur Phil Mogg.

Avec son ami producteur Michael Voss, MICHAEL SCHENKER a même tenu à respecter le son de l’époque, puisque la production de « My Years With UFO » n’a rien de clinquante, bien au contraire. Ce qui est clinquant ici, c’est la liste de guests devenus lui apporter un hommage appuyé. Jugez-vous par vous- même : Axl Rose et Slash (mais pas sur le même morceau), Kai Hansen, Roger Glover, Joey Tempest, Biff Byford, Jeff Scott Soto, John Norum, Dee Snider, Joel Hoekstra, Joe Lynn Turner, Carmine Appice, Adrian Vandenberg, Michael Voss, Stephen Pearcy et Erik Grönwall. Un casting de rêve pour un musicien hors-norme, qui a marqué plusieurs générations d’artistes !

Retrouvez la chronique de son dernier en date avec MSG :

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Americana Blues

Amanda Fish : lumineuse

A Kansas City, et notamment dans la famille FISH, on en connait un rayon sur le Blues et son univers. Et si le prénom de Samantha est le premier qui vient à l’esprit, la musique de son aînée AMANDA n’a rien à lui envier. Montrant plus de facilité à s’engouffrer dans les racines de la musique roots américaine, elle est aussi créative quand il s’agit d’Americana que d’autres variations plus Rock et Alternative Country. Et avec « Kingdom », elle nous régale de sa voix authentique et sincère sur des textes forts.

AMANDA FISH

« Kingdom »

(VizzTone Label Group)

Nettement moins exposée médiatiquement que sa jeune sœur Samantha, dont le Blues Rock fait des étincelles depuis des années maintenant, AMANDA FISH mène une carrière plus discrète et plus sobre musicalement. Dans un registre qui présente tout de même quelques similitudes, c’est cependant au cœur d’un Americana Roots teinté de Blues qu’évolue cette artiste aux multiples facettes. Et avec ce troisième album, son talent resplendit dans des ambiances très variées et des mélodies soutenues où elle mène le bal.

A la fois bassiste, guitariste, pianiste, chanteuse et bien sûr compositrice, AMANDA FISH joue aussi du ukulele et de la mandoline et cette richesse instrumentale n’a rien d’étonnant lorsqu’on écoute ce délicat et solide « Kingdom ». Cela dit, si elle évolue sous son nom, les musiciens qui l’accompagnent sont nombreux, notamment les guitaristes et dans des approches très différentes. Et puis, on notera aussi la belle participation à l’harmonica de Richard Rosenblatt, le patron de son label, sur « Work ».

Affirmer qu’AMANDA FISH est une grande chanteuse est un doux euphémisme, tant son spectre vocal est puissant et enveloppant, et s’adapte sans mal aux morceaux estampillés Blues, Americana, Country Honkytonk et très roots de ce « Kingdom » d’ailleurs parfaitement produit. A ses côtés, les six-cordistes Terry Midkiff, Billy Evanochoko, Jeremiah Johnson et Dylan Farrell offrent un relief considérable entre slide et riffs appuyés. Et on retiendra aussi le touchant piano-voix « Mother », l’un des moments forts de cet opus.