Toujours aussi pointilleux dans le fond comme dans la forme, la formation de Göteborg élève encore le niveau pour se montrer sous un visage plein de force et de finesse. « Theories Of Emptiness » marque aussi le départ de son batteur, compositeur et producteur qui va se concentrer sur le travail en studio. Si cette nouvelle réalisation d’EVERGREY marque en quelque sorte la fin d’un cycle, elle brille aussi par la qualité et la créativité du songwriting et une interprétation toujours irréprochable.
EVERGREY
« Theories Of Emptiness »
(Napalm Records)
De l’aveu même de Tom S. Englund, « Theories Of Emptiness » est probablement le meilleur album du groupe. Et c’est un avis que je partage largement. Et puis, il marque aussi le départ de son emblématique batteur, Jonas Ekdahl, qui a décidé de se consacrer dorénavant à la production et l’écriture, sans trop s’éloigner d’EVERGREY, dont il est le coproducteur et compositeur depuis de longues années. Il est remplacé derrière les fûts par Simen Sandness (Temic, Shining), qui prendra le chemin des tournées avec son tout nouveau combo très bientôt. Pas sûr que l’impact sur scène soit énorme, mais quand même…
On connait la constance des Suédois en termes de composition, et même s’ils sont très prolifiques, cela ne les empêche pas de sortir des disques où ils semblent vraiment se rapprocher de plus en plus de leur identité profonde. Et c’est exactement ce qui se passe sur « Theories Of Emptiness ». Mélodique, percutant et très fédérateur, ce quatorzième opus devrait enflammer leurs concerts à venir. EVERGREY a conçu et réalisé un album littéralement taillé sur mesure pour ses fans. Mené par son guitariste et frontman (et également producteur), le quintet joue sur les émotions avec un impact incroyable.
Dès le véloce « Falling From The Sun », on entre dans le vif du sujet avec ce morceau qui se présente comme la suite d’« Ominous », issu du précédent « A Heartless Portrait (The Orphean Testament) ». Une très belle façon de boucler la boucle. Puis, EVERGREY déroule avec « Misfortune », « Say », « We Are The North », l’enflammé et véritable hymne « One Heart », « The Night Within », « Cold Dreams » en duo avec Jonas Renske de Katatonia et le délicat morceau-titre, qui clôt l’album au piano avec une voix féminine parlée. Les Scandinaves réalisent ici une belle prouesse en affichant la quintessence de leur style.