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Stoner Prog Stoner Rock

Guenna : magistral

Avant de lire cette chronique de GUENNA, mettez-vous dans les oreilles les morceaux « Bongsai », « Dimension X », « Dark Descent » chanté par Elin Pålsson, « Ordric Major » et « Weedwacker ». L’intelligence à l’œuvre ici est assez unique et si on y ajoute une production excellente, on obtient un album plus que singulier. Les Suédois offrent un travail sur les voix incroyable, tout comme celui sur les guitares. Leur Stoner Rock, teinté de Prog, reflète tout ce que l’on peut attendre du registre. « Peak Of Jin’Arrah » frôle la perfection !

GUENNA

« Peak Of Jin’Arrah »

(The Sign Records)

Il y a de longues années maintenant, un premier album servait souvent de référence dans la carrière d’un groupe et il devenait même par la suite souvent le préféré des fans. De nos jours, la donne a changé et ceux-ci ont plutôt tendance à s’améliorer au fil du temps. C’est très bonne chose en soi, mais les coups d’éclats se font dorénavant très rares. Cela dit, GUENNA renverse la table dès son arrivée en signant son éclosion avec panache et aussi beaucoup de la maturité dans le jeu et la composition. Le feeling et la réflexion font ici cause commune.  

Formé en 2019, le jeune quatuor avait déjà sorti un EP éponyme l’année suivante, avant de se faire remarquer part le label suédois The Sign Records, jamais avare de belles découvertes. Et GUENNA en est une très belle ! Il faut reconnaître que « Peak Of Jin’Arrah » démontre de manière éclatante tout le talent et l’inventivité de ces quatre anciens étudiants en musique. Et lorsque Nick Oliveri (Kyuss, QOTSA) va jusqu’à s’enflammer après un concert en première partie de Stöner, il y a de quoi se sentir pousser des ailes. Et c’est le sentiment qui domine ici.

L’originalité des Scandinaves, basés à Malmö, réside aussi dans le processus de leur approche de la musique. En effet, plusieurs morceaux sont directement nés sous forme de concept avant même la moindre note. Dès lors, on comprend mieux pourquoi les structures sont si élaborées et évidentes à la fois. Rien de superflu, tout est en place. Les riffs, les breaks, les solos, les incroyables harmonies vocales et quelques touches de folklores local : GUENNA a de quoi faire pâlir les vieux de la vieille. Sauf incident majeur, le quatuor est l’avenir du Stoner !

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Hard 70's Heavy Stoner Rock

The Quill : nouvelle odyssée

L’une des particularités de THE QUILL est de savoir proposer à chaque réalisation un Hard Rock hyper-Stoner qui fait aussitôt penser à un véritable travail de groupe. On sent ses membres tellement soudés que l’on s’éloigne des productions actuelles, où les compositions semblent plus tenir de la performance que de l’œuvre créative. « Wheel Of Illusion » est cru, mélodique, brut et non dépourvu de beaux arrangements. Et c’est cette unité entre les vétérans du Rock, qui transpirent sur chaque note et qui les distingue encore aujourd’hui.

THE QUILL

« Wheel Of Illusion »

(Metalville Records)

A l’aube de ses 30 ans de carrière, THE QUILL sort son dixième album et les Suédois se montrent toujours aussi solides et inspirés. « Wheel Of Illusion » fait suite au très bon « Earthrise », sorti il y a trois ans, et qui était terrassant à bien des égards. Le quatuor enfonce le clou, grâce à un Heavy Stoner Rock original. Si la base reste Hard Rock avec des teintes 70’s, le style de la formation nordique s’engouffre dans un registre qui dépasse les époques et les tendances en se distinguant brillamment, grâce à une originalité et un son qui la rendent immédiatement identifiable.

L’aspect rétro-futuriste encore à l’œuvre sur « Wheel Of Illusion » fait toujours plus l’effet d’une petite bombe que celui d’une madelaine de Proust. Inventif, le quatuor continue d’envoûter et d’assener ses compos avec force et vigueur. Au chant, Magnus Ekwall se montre impérial, capable d’autant de douceur que de force. THE QUILL puise justement son originalité dans ce contraste et cette dualité entre l’aspect planant d’un Stoner Psych et des accélérations très Metal. Solide, la rythmique donne le ton et Christian Carlsson distille ses riffs et ses solos avec une ferveur constante.

Poussé par une énergie folle, les Scandinaves poursuivent leur voyage musical mouvementé débuté en 1995 et, plus surprenant, parviennent sans mal à réinjecter autant de puissance que de dynamisme à un genre très maîtrisé, qui va puiser chez ses pionniers. Dès le morceau-titre en ouverture, THE QUILL affiche ses ambitions et se montre imparable sur « Elephant Head », « L.I.B.E.R. », « The Last Thing » avant l’ultime assaut « Wild Mustang », véritable pièce maîtresse de ce nouvel opus. Conquérant et accrocheur, « Wheel Of Illusion » recèle de quelques trésors et devrait enflammer les prochains concerts.    

Photo : Goran Markov

Retrouvez la chronique de « Earthrise » :

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Americana Country folk

Jesper Lindell : une douce mélodie nordique

Et si un souffle frais venu d’Europe du Nord venait rafraîchir et revigorer le petit monde de l’Americana ? C’est en tout cas la promesse faite avec « Before The Rain », troisième réalisation en cinq ans du songwriter JESPER LINDELL. L’écriture et la composition sont très sûres, l’interprétation en sextet donne du volume et un relief mélodique souvent familier. Les morceaux du chanteur dévoilent une âme de caractère et un cœur tendre et entier. Un disque qui fait du bien !

JESPER LINDELL

« Before The Sun »

(Brunnsvik Sounds)

S’il n’était pas originaire du nord-ouest de Stockhölm, on aurait peine à imaginer JESPER LINDELL les pieds dans la neige, mais plutôt en balade du côté des Appalaches ou dans l’Amérique profonde. Avec son Americana, teinté de Folk, de Soul et de Country Rock, le Suédois est au diapason d’un registre qu’il embrasse pleinement et avec beaucoup d’élégance et de finesse. Bien sûr, on perçoit une sensibilité proche de The Band, Ray LaMontagne et surtout Van Morrison et Chris Stapleton. Pour autant, son style est très personnel, lumineux et ce troisième album l’inscrit parmi les valeurs sûres du genre. 

Enregistré chez lui, dans son studio, et avec ses cinq musiciens de tournée, JESPER LINDELL a écrit et composé l’ensemble de « Before The Sun », excepté « Honesty Is No Excuse » du grand Phil Lynnot. Et le songwriter ne manque pas d’inspiration puisque ce nouvel opus arrive dans la foulée de « Twilights », sorti il y a à peine deux ans. Des ennuis de santé désormais derrière lui (il a subi une greffe de rein), le Scandinave se meut dans une certaine mélancolie assez positive et ensoleillée, offrant de beaux contrastes à travers des chansons à la narration douce et à l’interprétation souvent surprenante.

Très cuivré, « Before The Sun » a un aspect très ‘Muscle Shoals’ dans la couleur et la chaleur très organique qu’il dégage. « One Of These Rainy Day » donne une pulsation originale dès l’entame et tout en émotion par la suite (« A Little Light In The Dark »), JESPER LINDELL montre un large spectre musical et ce n’est pas tout. L’un des moments forts est aussi le duo avec la chanteuse de l’Oregon Kassi Valazza, valeur montante de la Country Folk (« A Strange Goodbye »), puis le génial « Do Me In » où il alterne un chant très aigu avec sa voix normale. Il se montre bluffant de bout en bout. Un futur très grand !

Photo : Emilia Bergmark Jiménez
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Melodic Metal Power metal

Amaranthe : le grand écart

Sauf à être d’un éclectisme absolu, ce nouvel opus des Scandinaves risque de laisser assez perplexe les fans de Metal, même au sens très large du terme. Si l’énergie déployée donne beaucoup de volume à « The Catalyst » et lui confère un côté racé salutaire, il est compliqué de se contenter de petits morceaux de bravoure éparpillés de-ci de-là. Car pour l’essentiel, ce nouvel opus d’AMARANTHE est très synthétique, assez froid dans sa production et littéralement enseveli de synthés Pop difficile à digérer. Et pourtant, le groupe ne manque pas de potentiel.

AMARANTHE

« The Catalyst »

(Nuclear Blast)

Avec un tel titre, on peut légitimement s’attendre à du changement de la part des Suédois. Septième album en 15 ans d’existence pour AMARANTHE, qui a tout d’abord changé de ‘growler’ avec l’arrivée de Mikael Sehlin en lieu et place d’Henrik ‘GG6’ Wilhelmsson ce qui, pour le spécialiste que je ne suis pas, ne change pas grand-chose à la donne. Alors, que donne le successeur de « Manifest » (2021) musicalement ? Très produit et super-compact, « The Catalyst » navigue dans des eaux troubles et c’est même un doux euphémisme. Pile-poil dans l’air du temps, donc.

D’un côté, le trio vocal mené par Elize Ryd, Nils Molin et donc Mikael Sehlin se montre soudé et propose de multiples variantes, presque symphoniques ou même parfois aux frontières du Metal extrême. Et de l’autre, il y a Olof Mörck que l’on pourrait penser un peu seul au monde avec sa guitare… sauf qu’il s’attèle aussi aux claviers. Et le fossé, pour ne pas dire le ravin, qui sépare sa pratique des deux instruments est assez vertigineux. Dès qu’AMARANTHE pousse un peu sur des riffs musclés, le côté Pop reprend vite le dessus avec insistance.

Alors, entre un Power Metal solide et massif et des sonorités Electro/Dance dignes d’un championnat du monde d’auto-tamponneuses gavées d’autotune, on s’y perd un peu. Le mélange des genres est aussi mal venu que mal maîtrisé, même si le six-cordiste maison s’en sort bien avec quelques solos salvateurs. AMARANTHE s’adresse probablement à une jeunesse qui écoute autant Meshuggah que Beyoncé, mais existe-t-elle seulement ? Si on appréciera l’aspect brutal et rentre-dedans du sextet, il sera en revanche très difficile de faire abstraction du reste.    

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Rock Progressif

Kristoffer Gildenlöw : full of salvation

Artiste complet et plus que confirmé, KRISTOFFER GILDENLÖW se livre dans une nouvelle production, où il embrasse de nombreuses contrées musicales, celles qui l’inspirent depuis toujours. Et le spectre est vaste, tant « Empty » parcourt des thématiques sonores variées, toujours maîtrisées, et avec une virtuosité de chaque instant. Avec un véritable travail d’orfèvre sur les arrangements, on se laisse envelopper dans une dynamique de sons et de tempos assez unique.

KRISTOFFER GILDENLÖW

« Empty »

(New Joke Music)

Connu pour ses faits d’armes en tant que bassiste de Pain Of Salvation pendant une douzaine d’années, puis des collaborations avec Neil Morse, Damian Wilson, Kayak, Lana Lane et quelques autres, KRISTOFFER GILDENLÖW a aussi entamé une carrière solo en 2021 avec « Lust ». Cette première production a été le commencement d’une ère musicale plus personnelle pour le Suédois qui, depuis, s’épanouit brillamment. Multi-instrumentiste, il est également auteur-compositeur et producteur. « Empty » est déjà son cinquième effort et il s’étale avec fluidité sur une belle heure.

En s’occupant aussi de tout l’aspect visuel, KRISTOFFER GILDENLÖW gère l’ensemble de son projet, puisqu’il joue lui-même la majorité des instruments… et de très belle manière. Pour autant une bonne dizaine de musiciens est venue lui prêter main forte avec de belles parties de violon, de violoncelle et d’orgue. Cela dit, le disque reste globalement très Rock, toujours dans une teinte progressive bien sûr avec des paysages plus intimistes et épurés, offrant ainsi une belle profondeur aux textes.

Dès l’entame d’« Empty », on prend la mesure de la dimension que l’artiste souhaite donner avec « Time To Turn The Page », un titre où son talent de guitariste vient percuter l’auditeur avec un solo exceptionnel. Ce nouvel opus joue sur les reliefs avec une précision et une orchestration millimétrées. A la fois explosif ou plus contemplatif, KRISTOFFER GILDENLÖW nous guide dans un univers plein d’émotion et de sensibilité. Difficile donc pointer du doigt un morceau plus qu’un autre, « Empty » s’écoute dans son entier et dans le détail.

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Hard Rock Heavy metal Sleaze

Smoking Snakes : alive & kickin’

La suède a toujours été une terre très fertile en termes de Metal et ce nouveau venu vient confirmer une belle tradition. Heavy à souhait, irrévérencieux au possible et détenteur d’un grain de folie surdimensionné, SMOKING SNAKES déboule pleine balle avec un premier opus qui va faire beaucoup de bruit. « Danger Zone » est l’incarnation du renouveau du Sleaze Metal et il permet avec fougue et panache à ce registre de rajeunir de 40 ans. Une petite bombe à écouter sans modération.

SMOKING SNAKES

« Danger Zone »

(Frontiers Music)

Il semble souffler un vent nouveau chez Frontiers Music. Le label italien paraît renouer avec une fraîcheur évaporée dans des productions convenues depuis quelques temps, et surtout son rôle de découvreur de talent est à nouveau à l’ordre du jour. Place donc à SMOKING SNAKES, sulfureux quatuor qui donne un sacré de jeune au Sleaze Metal. S’il ne renie pas ses modèles et ses inspirations fondatrices, car ce serait de toutes façons peine perdue, ce premier album renverse la table avec une passion très palpable, et qui fait très plaisir.

Il y a tout juste deux ans, le groupe a fait une entrée fracassante sur la scène de Göteborg avec une démo explosive et une série de concerts percutante. SMOKING SNAKES n’a ensuite pas tardé à entrer en studio pour l’enregistrement de « Danger Zone » et s’est mis tous les atouts de son côté. C’est aux Top Floor Studios qu’il est allé confectionner sa première réalisation et avec son emblématique patron aux mannettes. C’est donc Jakob Herrmann (Amaranthe, Raised Fist, Evergrey) qui produit l’ensemble et ça sonne sévère.

Très brutes et mêmes assez âpres, les compositions affichent une puissance décomplexée, des refrains entêtants, une cascade de riffs racés et tranchants, des solos incendiaires et une rythmique massive. SMOKING SNAKES revigore le style si fédérateur de ses aînés avec une fausse négligence, qui tente de dissimuler une minutieuse application. Et les Scandinaves enchaînement brillamment et enfoncent le clou avec méthode (« There Is No Tomorrow », « No Future », « Angels Calling », « Lady Luck », « Excited », « We Are Alive »). Titanesque !

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Hard Rock

The Gems : on the Rock again

Il y a des albums qui font vraiment plaisir et celui-ci l’est même doublement, puisque la qualité est au rendez-vous. THE GEMS, trio formé à l’issue de quelques malheureuses péripéties passées, livre « Phoenix » qui scelle la renaissance du combo sous des intentions ardentes. Toutes trois ayant auparavant œuvré dans Thundermother (cf. interview ci-dessous), elles arborent aujourd’hui un nouveau blason taillé dans un Hard Rock fougueux et convaincant. Enflammées et débordantes d’enthousiasme, les Suédoises sont prêtes à (re)mettre le feu.

THE GEMS

« Phoenix »

(Napalm Records)

En mai dernier, j’avais eu le plaisir d’échanger avec la chanteuse Guernica Mancini sur son éviction de Thundermother, et aussitôt rejointe par ses deux complices Mona ‘Demona’ Lindgren (basse, guitare) et Emlee Johanson (batterie), laissant ainsi Filippa Nässil seule aux commandes de leur ancien groupe… momentanément. D’ailleurs, cette interview intervenait le lendemain de la signature de THE GEMS chez Napalm Records. Autant dire que le flou artistique n’avait pas duré bien longtemps pour nos musiciennes survitaminées.

Le trio a ainsi trouvé un second souffle et « Phoenix » est un titre très approprié pour ce premier album vif, dynamique et aux inspirations variées. Si l’ancienne bassiste n’a pas pour autant lâché son instrument sur le disque, elle retrouve en revanche sa six-corde de prédilection. Et à l’évidence, à l’écoute de ce nouvel opus, on y gagne carrément au regard du jeu nettement moins fluide et créatif de son ancienne collègue. Derrière les fûts, ça bastonne comme il faut, tandis que la frontwoman de THE GEMS rayonne littéralement.

Certes, il y a un petit côté revanchard, mais après tout, c’est de bonne guerre et puis c’est réalisé avec tellement de spontanéité et de positivité qu’on leur pardonne aisément (« Queens », « Send Me To The Wolves », « Silver Tongue », « Undiscovered Paths », « PSYCHO », « Fruits Of My Labor »). Et si le Hard Rock de THE GEMS paraît assez conventionnel, l’interprétation est remarquable, tout comme l’idée de ces interludes et de la très bonne version acoustique de « Like A Phoenix ». Premier essai plus que transformé !

Photo : Gustaf Sandholm Andersson

Retrouvez la première interview française du groupe :

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Dark Metal Doom Heavy metal

Sorcerer : pandémoniaque

Enregistré à Stockhölm avec Mike Wead (King Diamond) notamment, ce quatrième opus vient confirmer l’élan de ces dernières années. « Reign Of The Reaper » montre enfin le véritable visage que l’on pouvait attendre de SORCERER, à savoir un style plus personnel, entre un Heavy Metal classique et des touches Doom savamment dosées. A noter à l’arrivée de Stefan Norgren derrière les fûts, il y a quelques semaines, et qui vient participer à cette résurrection entamée en 2010.

SORCERER

« Reign of the Reaper »

(Metal Blade Records)

Dans sa première et courte vie, celle qui s’étend de 1988 à 1995, le Metal de SORCERER penchait bien plus qu’aujourd’hui vers le Doom. Après des débuts prometteurs, les musiciens sont allés grossir les rangs de Therion, Tiamat, Sundown et Lion’s Share avant de démarrer une seconde phase plus féconde. Très aguerris donc, ils ont fait la bascule vers un Heavy Metal plus généreux et surtout très épique. Et 35 ans après leur création, les Suédois affichent un total de quatre albums, « Reign Of The Reaper » compris.

Cela dit, même si le groupe de par son histoire avance à un rythme de sénateur, il faut lui reconnaître de la qualité dans ses derniers albums, notamment sur « Lamenting of the Innocent », sorti il y a trois ans et qui l’avait relancé. C’est précisément dans cette même dynamique que le frontman Anders Engberg et ses compagnons s’inscrivent avec « Reign Of The Reaper ». SORCERER n’a pas renié ses influences Doom, qui se font toujours sentir dans les moments les plus dark et progressifs, mais la vélocité actuelle est terriblement Heavy.

Avec sa galopante rythmique et la puissance vocale de son chanteur, le quintet possède de solides arguments que les deux guitaristes renforcent brillamment. Les riffs sont racés et appuyés, les chorus abondants et les solos très shred. Et SORCERER montre toute sa maîtrise sur des refrains mémorables, des structures de morceaux massives et un mélange savoureux d’ambiances teintées d’une noirceur un brin Old School (« Mourning Star », « Unveiling Blasphemy », « Thy Kingdom Will Come » et le morceau-titre). Convaincant.

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Hard Rock

H.E.A.T : the power of adrenaline

Présenté comme une compilation par plusieurs medias, « Extra Force » n’en a pourtant pas tous les attributs. Tout d’abord, on découvre deux inédits (« Freedom » et « Will You Be »), deux reprises du groupe chantées par l’actuel frontman et enfin six extraits live. Pas vraiment l’allure d’un Best Of donc, même si l’essentiel du contenu n’est pas une surprise. Cependant, H.E.A.T a bien fait les choses et l’adrénaline est au rendez-vous.

H.E.A.T

« Extra Force »

(earMUSIC)

Surfant sur le succès de « Force Majeure » sorti l’an dernier presque jour pour jour, et surtout sur le retour en grâce de son chanteur originel Kenny Leckremo en lieu et place d’Erik Grönwall parti chez Skid Row, H.E.A.T réapparait avec une nouvelle galette. Légèrement hybride dans la forme, on y retrouve deux titres studio, deux autres réinterprétés par l’actuel frontman et six live très énergiques. Les Suédois font revivre le Hard 80’s avec beaucoup de talent, d’enthousiasme et cela s’entend sur « Extra Force ».

Sans doute désireux de marquer son territoire, Leckremo s’est même fendu du réenregistrement de deux morceaux devenus des classiques sans lui : « Rise » et « One By One ». Cette grosse décennie d’absence, entre 2010 et 2022, a vu H.E.A.T prendre du volume et c’est très probablement ce qui a motivé cette étonnante prise de positon. Cela dit, elles ont fière allure et ces nouvelles versions prennent carrément un bon coup de jeune, tant la production s’inscrit dans celle du précédent disque.

Après cette mise au point, H.E.A.T livre six titres enregistrés en concert l’an dernier, où l’on retrouve d’ailleurs « One By One », ainsi que « Back To The Rythm » et « Nationwide », extraits de « Force Majeure ». Pour le reste, le quintet reprend ses standards, à savoir « Rock Your Body », « Dangerous Ground » et « Living On The Run ». Les Scandinaves confirment qu’ils sont vraiment un groupe de scène et, poussés par leur public, ils dégagent beaucoup de puissance mêlée à un tsunami mélodique. Imparable.

Retrouvez la chronique de « Force Majeure » :

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Hard FM Melodic Metal

Eclipse : so catchy !

Fer de lance du Metal mélodique suédois aux côtés de H.E.A.T notamment, ECLIPSE ne cesse de compter un public de plus en plus nombreux tout acquis à sa cause. Avec « Megalomanium », le combo offre certainement son opus le plus mainstream de sa carrière, ce qui ne signifie pas non plus qu’il soit mauvais, bien au contraire. Les Scandinaves restent combatifs et véloces.

ECLIPSE

« Megalomanium »

(Frontiers Music)

Dixième album studio pour la formation scandinave, auquel il faut ajouter le très bon double-album, « Viva la VicTOURia », sorti il y a trois ans. Toujours emmené par Erik Mårtensson (chant) et Magnus Henrikson (guitare), ECLIPSE se montre de plus en plus rassembleur et accessible au fil de ses productions, et il faut reconnaitre que « Megalomanium » flirte clairement avec l’AOR, une première pour le groupe.

Bien sûr, ECLIPSE délivre toujours ce Hard Rock mélodique, qui l’a envoyé sur les scènes du monde entier, mais le virage entrepris il y a quelques albums est manifestement beaucoup plus FM et grand public qu’auparavant. Cela ne veut pas pour autant dire que le quatuor a perdu de son énergie et de son mordant : ils sont juste dilués dans des morceaux aux refrains hyper-fédérateurs et aussi très formatés.

Succédant à « Wired » (2021), « Megalomanium » se veut donc très accrocheur, un peu dans la lignée de White Lion et Bon Jovi dans leurs meilleures années, ce qui est loin d’être péjoratif. L’entrée en matière se fait avec « The Hardest Part Is Losing You », qui se vient se nicher dans un coin de la tête et n’en sort plus. Et ECLIPSE continue sur sa lancée avec la même dynamique (« Got It ! », « Anthem », « The Broken », « High Road », « Forgiven »).