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Boiler Room : chambre forte

Malgré des apparitions éclaires, certaines formations marquent les esprits plus que d’autres et ce malgré une discographie plutôt clairsemée. C’est le cas de BOILER ROOM, dont le leader Chris Lino ne laisse pas indifférent et que le Metal aux saveurs Hard-Core made in New-York, capitale du genre, élève au niveau de cadors. Après une reformation en 2023, « Rectify » reprend les choses où elles en étaient et vient mettre de l’huile dans les rouages d’une machine infernale, qui ne demandait qu’à être relancée. On est ici à des années lumières du MetalCore sirupeux et tout en plastique qui nous envahit.

BOILER ROOM

« Rectify »

(Deko Entertainment)

Après des débuts très prometteurs de 1996 à 2001, la belle histoire de BOILER ROOM a stoppé net. Avec pourtant deux albums et un single, on pouvait espérer beaucoup, tant le talent était évident. Mort dans l’œuf en quelque sorte, mais que l’œuf était beau. Près de 25 ans plus tard, deux membres originels ont décidé de remettre le couvert et le résultat est volcanique. Un bond dans le temps, mais avec un son résolument moderne, où l’on retrouve intact l’âme des premières années avec cette explosivité urbaine si reconnaissable.

Car c’est Brooklyn à New-York qui a vu naître BOILER ROOM à une époque où le Metal le plus acéré faisait alliance avec un Hard-Core brut et authentique. Cette savoureuse fusion disparue avec les années 90 est presque devenue un vestige, et lui redonner vie de cette façon aujourd’hui est une vraie bénédiction, tant le line-up est impressionnant et le savoir-faire irrésistible. « Rectify » vient remettre les pendules à l’heure et la production de Mike Orlando, (Adrenaline Mob, guitare) et Ron ‘Bumblefoot’ Thal est rugueuse à souhait.

Avec son guitariste, on doit surtout cette résurrection au frontman Chris Lino, dont la voix donne son identité au groupe. Epais, rauque et direct, son chant est l’ADN du combo et même sa signature. Pour « Rectify », le quatuor a entrepris de réenregistrer certains morceaux, tout en complétant l’ensemble avec deux inédits : « Haunted » et « Rectify » sur lequel on retrouve d’ailleurs ‘Bumblefoot’ au solo, ainsi qu’à la coproduction, lui qui avait déjà signé celle du premier opus en 1996. Brut et sincère, BOILER ROOM revient en force.

Photo : Jeff Crespi

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Hard Rock Heavy metal

Art Of Anarchy : no trouble

Avec autant de chanteurs que d’albums à son actif, ART OF ANARCHY a finalement livré trois réalisations qui finissent par lui ressembler. Il faut dire que ses fondations sont solides et que ses membres parviennent toujours à ajuster leurs compositions au timbre vocale du nouveau venu. C’est encore le cas avec Jeff Scott Soto, qui fait parler l’expérience, sur ce « Let There Be Anarchy », qui ouvre peut-être un nouveau chapitre, tant l’harmonie est flagrante.

ART OF ANARCHY

« Let There Be Anarchy »

(Pavement Entertainment)

ART OF ANARCHY, c’est avant tout une aventure commencée en 2011 par Ron ‘Bumblefoot’ Thal et les frères jumeaux Votta, Jon à la guitare et Vince derrière les fûts. Et pour ce qui est de ce socle fondateur, il est toujours en place, malgré une histoire chaotique faite de désaccords et aussi de deuil. C’est Scott Weiland de Stone Temple Pilots, qui œuvra sur l’opus éponyme des Américains en 2015, et que l’on retrouvera mort dans son tour bus après avoir quitté le groupe. Puis, c’est Scott Stapp de Creed que l’on retrouve au chant sur « The Madness » en 2017, avant d’acter son départ l’année suivante. 

Après deux chanteurs de ce calibre, il fallait donc à ART OF ANARCHY un frontman à la hauteur des espoirs et des attentes du quintet, dont Tony Dickinson (ex-Trans-Siberian Orchestra) tient d’ailleurs basse aujourd’hui. Et c’est Jeff Scott Soto, qui a notamment laissé une trace indélébile sur « Rising Force » (1984) et « Marching Out » (1985) d’Yngwie J. Malmsteen, que l’on retrouve derrière le micro. Une reprise de flambeau très largement à sa portée, mais on ne peut s’empêcher de regretter un tel gâchis de talent depuis les débuts du combo. L’anarchie dans toute sa splendeur !

En revanche, il faut reconnaître à ART OF ANARCHY une qualité qui fait sa force, c’est celle d’avoir réussi à adapter son jeu à une nouvelle couleur vocale à chacune de ses productions. Et c’est encore le cas sur « Let There Be Anarchy », taillée sur mesure pour un Soto au meilleur de sa forme. Il se fond et surnage même dans de nouvelles compos massives et musclées. Le Hard Rock très Heavy affiché ici va comme un gant au frontman, plus aiguisé que jamais, et parfaitement en phase avec ses partenaires (« Die Hard », « Echoes Your Madness », « Dying Days », « Rivals », « Vilified »). Enfin, l’heure de la stabilité ?