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Grunge post-Rock Stoner Rock

Abrams : cold vibrations

Avec deux guitaristes qui se donnent le change et une rythmique lourde, ABRAMS s’envole grâce à la voix de son frontman, véritablement habité par les textes qu’il porte. Après le sombre « In The Dark » qui les avait propulsés, les Américains changent quelque peu leur fusil d’épaule pour un Stoner Rock costaud dans lequel lévitent des ambiances très personnelles, foudroyantes et parfois sourdes. « Blue City » n’est pas un disque comme les autres et le côté Noise de certains morceaux n’y est pas étranger.

ABRAMS

« Blue City »

(Blues Funeral Recordings)

Chef de file de la scène underground de Denver, ABRAMS poursuit son expérimentation musicale, comme s’il était en quête de sa véritable identité. Sludge Progressif et post-HardCore à ses débuts avant d’emprunter des sonorités Stoner Metal teinté de Rock, le quatuor livre un cinquième album encore différent et s’aventure cette fois dans des contrées toujours Stoner, bien sûr, avec un côté Psych assumé et une impression globale très aérienne, progressive et parfois même tirant sur l’Alternative Rock.

Cet étonnant mix à l’œuvre sur « Blue City » présente aussi des couleurs post-Rock assez grungy. Une sorte de post-Grunge pleine d’émotions aux sentiments très contrastés et accrochés à des refrains accrocheurs. Et il faut bien reconnaître que cette nouvelle réalisation a également un aspect très cinématographique, mis en évidence par une tracklist qui se tient et forme une belle unité. ABRAMS nous plonge dans un monde où l’épaisseur des riffs se mêle aux mélodies.

Et la formation du Colorado a fait appel au producteur idéal pour « Blue City ». C’est en effet Kurt Ballou (Converge, Torch, High On Fire) qui a parfaitement saisi la complexité de l’univers du groupe. Sur un groove massif et une fausse impression de flou, les titres défilent avec une froideur constante pourtant pleine d’énergie (« Tomorrow », « Fire Waltz », « Etherol », « Lungfish », « Narc »). ABRAMS et son chanteur Zachary Amster trouvent l’inspiration dans de multiples sources, tout en gardant une vibration permanente qui ensorcelle.

Photo : Guy Casavan

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