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Heavy metal International Old School

Ambush : staying Heavy [Interview]

En passant d’un label underground à une major du milieu, AMBUSH a fait le grand saut. Pour autant, pas question pour les Suédois de changer quoique ce soit dans leur attitude ou leur style, qui reste farouchement ancré dans un Heavy Metal traditionnel. Toujours Old School, « Evil In All Dimensions » conserve les fondamentaux du groupe, tout en affichant une production plus solide avec ce côté brut et vintage inhérent au registre. Fort d’un enthousiasme débordant, le frontman du quintet, Oskar Jacobsson, revient sur ces changements majeurs et sur ses convictions chevillées au corps. Entretien avec un chanteur, qui affiche beaucoup de force et garde les pieds sur terre.

– Tout d’abord, j’aimerais savoir quel effet cela produit de passer d’un label underground comme High Roller Records, chez qui vous avez passé dix ans, à Napalm Records qui est une major du Metal ?

En fait, nous avions tous besoin de nouveaux défis et d’une énergie nouvelle pour propulser AMBUSH et le Heavy Metal là où ils doivent être, c’est-à-dire sur les plus grandes scènes. Après des discussions au sein du groupe, nous avons convenu d’envoyer les mixes à quelques grands labels pour voir s’ils étaient intéressés. Nous avons tous été très enthousiastes, lorsque nous avons reçu des réponses élogieuses sur le nouveau matériel et des offres venant de partout. Les jeunes groupes de Heavy Metal traditionnel vivent dans l’ombre depuis bien trop longtemps, et avec cette opportunité, le vent pourrait tourner. C’est le moment d’agir !

– Cette nouvelle signature inclue également un changement d’état d’esprit, par rapport au milieu underground d’où vous venez. Et à l’écoute de ce nouvel album, on n’a pas vraiment l’impression que cela ait changé quoique ce soit pour AMBUSH…

L’underground est une scène où les groupes, les organisateurs et les fans travaillent ensemble au service de la culture Heavy Metal par pure passion. Et puis, nous avons rencontré tellement de gens formidables au cours de cette aventure, qui nous ont inspirés pour continuer à nous battre et à être créatifs. AMBUSH est et sera toujours un groupe de fans pour les fans !

– Il y a aussi quelques arrivées sur « Evil In All Dimensions » au niveau du line-up. Comment s’est faite leur intégration et y a-t-il eu quelques changements dans votre travail en studio ?

C’est vrai que nos deux nouveaux membres, Karl Dotzek à la guitare et Oskar ‘Burning Fire’ Andersson à la basse, ont apporté une contribution précieuse grâce à leur musicalité, leur vision et leurs contributions. En studio, nous avons également adopté une approche différente, car nous avons passé beaucoup plus de temps avec notre maître du mixage Mankan aux studios PAMA. Nous avions une idée précise du son que nous souhaitions pour l’album. La recette a été d’y mettre moins d’infra-graves, plus de médiums dans les guitares et des voix plus chaleureuses et vivantes !

– « Evil In All Dimensions » marque aussi une grosse évolution dans le traitement du son, même si vous restez fidèles au Heavy Metal traditionnel. Où est-ce que tu situes les principales différences ?

Sur cet album, nous avons osé sortir un peu de notre zone de confort. J’imagine que cette vulnérabilité transparaît dans certains morceaux, ce qui les rend plus forts et plus émotionnels à mon avis. Nous sommes à l’aise avec notre son et nous sommes là pour faire sensation dans ce nouveau millénaire.

– La numérisation des studios a changé beaucoup de choses. Comment faites-vous pour conserver au maximum votre son vintage avec toute la technologie actuelle, car loin d’être dénaturé, il prend au contraire beaucoup d’ampleur ?

Notre mission a été de produire une qualité Hi-fi sans pour autant être trop sub-basses, numérisées, robotisées et corrigées comme beaucoup d’autres productions actuelles. Sur cet album, nous utilisons des sidechains, un égaliseur avancé et des compressions, dont l’interaction m’échappe d’ailleurs encore. (Sourires) Je pense que cet album se démarque de la concurrence à cet égard.

– AMBUSH a la réputation d’être un groupe plutôt rentre-dedans et pourtant, cette fois-ci, vous livrez « I Fear The Blood », une ballade à l’ancienne, qui s’intègre d’ailleurs parfaitement à l’album. Peux-tu nous raconter un l’histoire de cette chanson, ainsi que ton évolution flagrante vocalement ?

C’est un domaine dans lequel j’ai beaucoup travaillé et j’ai beaucoup progressé depuis la création du groupe, c’est vrai. Quel que soit votre métier ou votre tâche, je sais qu’on peut  tous être tentés de relâcher la tension, de ne voir que le positif, de sourire et de s’accorder un peu de répit au regard du travail acharné qu’on fournit. En ce qui concerne « I Fear The Blood », c’est définitivement la chanson la plus émouvante pour moi. J’ai écrit les solos de guitare en instrumental à la guitare classique quand j’étais ado, et je joue ce morceau pour le plaisir depuis. Un soir d’ivresse et de solitude pendant le confinement lié au Covid, je l’ai joué à la guitare électrique et je me suis dit que ça pourrait être intéressant pour AMBUSH. Comme on a toujours été un peu anti-ballades dans le groupe, il a fallu que je la présente aux garçons, et je peux te dire qu’ils étaient plus que sceptiques ! (Rires) Pourtant, dès la première répétition, on a tous ressenti une sensation magique, et je n’oublierai jamais ce moment. Et à partir de ce jour-là, la chanson est devenue une évidence pour l’album.

Le nouvel album d’AMBUSH, « Evil In All Dimensions », est disponible chez Napalm Records.

Photos : Philip Truong (1) et Photo Max Ljungberg (3).

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