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Fuzz Rock Psychedelic Rock

Paddang : un fuzz reptilien

Si ce deuxième album a quelque chose de solaire dans le son, il l’est nettement moins dans son propos. Cela dit, « Lost In Lizardland » est lumineux et dynamique et surtout, il vient confirmer que la formation toulousaine n’a pas son pareil pour mettre en musique des visions souvent hostiles et obsédantes. PADDANG hypnotise et s’engouffre dans une épopée cosmique pleine de rebondissements. Revigorant !

PADDANG

« Lost In Lizardland »

(Le Cèpe Records/Stolen Body Records/98 Décibels/Noise Circle)

Lorsque pas moins de quatre labels se penchent sur un même groupe, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison. Deux ans après « Chasing Ghosts », PADDANG remet le couvert et nous invite à une sorte de road-trip Sci-Fi, où les gros lézards ne sont jamais loin et la bonne humeur omniprésente. Sur « Lost In Lizardland », le fil conducteur tourne autour des enjeux mondiaux actuels et le trio nous met en garde à travers l’histoire de Moros, une jeune femme désenchantée en mode survie. Tout un programme !

Composé de Thomas Boquel (guitare), Guirec Petton (basse, synthés) et Rémi Fournier (batterie), PADDANG a la particularité de compter trois chanteurs dans ses rangs et le travail sur les harmonies vocales a même quelque chose des Beach Boys (si, si !) dans un ensemble qui résonne de manière androgyne, planante et insaisissable. Avec le soutien du claviériste Cédric Forestier, le trio développe un univers musicalement très riche et on le doit à des arrangements soignés et très créatifs, qui rendent cet album si singulier.

Si l’exigence est au cœur de « Lost In Lizardland », on perçoit aussi beaucoup de plaisir dans l’interprétation de ces huit nouveaux morceaux. Passé l’intro, on entre dans le vif du sujet avec « Pressure », qui dévoile d’ailleurs un passage en français, et PADDANG pare également  son Psych Rock d’aspects plus Heavy et massif. Parfois assez Pop (« Lizardland »), atmosphérique (« Moros Journey ») ou cinématique (« The Astral Flood »), l’aventure sonore est captivante et bien fuzz. Enfin, laissez « Agartha » défiler et patientez jusqu’à l’assaut final.

Photo : Prescilia Vieira

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Fuzz Rock Psych Rock 70's

Howard : frénésie intemporelle

Malgré des débuts perturbés, HOWARD devrait enfin prendre son envol, grâce à ce deuxième album percutant et haut en couleurs. « Event Horizon », en plus d’être très bien réalisé, dévoile huit morceaux au groove constant, aux envolées Fuzz bien senties et avec un feeling qui puise dans un Psych Rock ensorceleur.

HOWARD

« Event Horizon »

(Ditto Music/Season Of Mist/Delta Fuzz Electronics)

Si 2020 a été une année noire pour beaucoup, elle a aussi coupé HOWARD dans son élan, alors que le trio sortait tout juste le très bon « Obstacle » (le bien-nommé), un premier album qui aurait du lancer le groupe de la plus belle des manières. Qu’à cela ne tienne, les Parisiens se sont remis au travail et à l’écriture de « Event Horizon », un deuxième opus qui vient confirmer leur bouillonnante créativité.

Si le Stoner Rock entrevu sur leurs précédentes réalisations (le groupe a aussi sorti un EP en 2018) laisse place à un Psych Rock très 70’s, HOWARD garde et peaufine son style en l’articulant sur des sonorités électroniques vintage boostées par un orgue Hammond sans limite. Pour autant, le combo fait fuzzer les guitares offrant à « Event Horizon » une vélocité et un impact très actuels qui tranchent avec l’esprit du disque.

Tout en restant d’une efficacité redoutable sur les mélodies, HOWARD a également apporté un soin tout particulier aux arrangements qui sont d’une grande finesse et que l’on découvre au fil des écoutes (« I Hear A Sound », « Need Want Get », « The Way » et le très bon morceau-titre). HOWARD est inventif, créatif et prouve que revival et modernité font plus que bon ménage. Précis et captivant.

A noter le HOWARD fera sa ‘release party’ avec le groupe Djiin samedi 3 décembre au Backstage By The Mill à Paris. Les tickets sont en prévente ici :

https://www.helloasso.com/associations/below-the-sun/evenements/howard-djiin-backstage-paris