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Alternative Metal Alternative Rock

Finger Eleven : back on top

L’avantage d’évoluer dans un registre comme l’Alternative Metal/Rock qui n’a pas pris une ride depuis sa création et d’en être l’un des principaux artisans, c’est que l’on peut s’éclipser une décennie durant et revenir au sommet de son art. Fort d’une carrière qui parle pour lui, FINGER ELEVEN fait partie de ces combos jamais en mal d’inspiration. Machine à tubes pour certains, modèle d’authenticité pour d’autres, une chose est sûre : il ne laisse pas grand monde insensible. Ainsi, « Last Night On Earth » et ses accents très Heavy comme acoustiques vient nous rappeler au bon souvenir des incontournables Canadiens.

FINGER ELEVEN

« Last Night On Earth »

(Better Noise Music)

Dix longues années après « Five Crooked Lines » et malgré un Best Of en 2023 suivi de quelques singles, FINGER ELEVEN aura fait patienter ses fans, au point que certains ont peut-être même décroché. Pourtant, le groupe s’est offert une tournée avec Creed cet été, mais « Last Night On Earth » tombe au bon moment pour remettre la machine en route et surtout repartir à la reconquête d’une réputation et d’une présence incontournable, qui auraient pu lui échapper. Mais, ce serait mal connaître le quintet qui, tout en restant fidèle à ses racines musicales, n’a pas encore tout dit, loin de là.

Référence incontestée de la scène canadienne depuis 25 ans et couronné d’un prix Juno, FINGER ELEVEN possède cet ADN Rock propre à son vaste pays, c’est-à-dire une prédisposition à marier puissance et mélodie. Energique, stimulant et entraînant, « Last Night On Earth » est donc très précisément le disque qu’on attend de lui. Le combo a déjà dévoilé le survitaminé « Adrenaline » qui ouvre les festivités, puis le tonitruant « Blue Sky Mystery » où Richard Patrick de Filter livre un featuring relevé dans un duo musclé avec Scott Anderson. Et la suite n’est pas en reste (« The Mountain », « Perfect Effigy »).

Côté production, FINGER ELEVEN a frappé fort avec un gros son signé de son batteur Steve Molella, déjà là depuis une dizaine d’années. Aussi à l’aise des deux côtés de la console, celui-ci offre une brillance particulière et massive à « Last Night On Earth ». Ca cogne, mais sans se noyer dans une surproduction devenue un peu la norme chez certains pour cacher une misère ambiante ! Toujours très précis dans les arrangements, les deux guitaristes, James Black (lead guitare), Rick Jackett (rythmique), soutenus par le groove Sean Anderson (basse), donnent des couleurs scintillantes, tout en diversité. Un retour fracassant !    

Photo : Jesse Milns

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Metal Indus

The banishment : connected Lynch

Six-cordiste hors-norme de Hard et de Heavy essentiellement, George Lynch n’est plus à une aventure et à une expérience musicale près. Avec THE BANISHMENT, l’Américain s’essaie au Metal Indus dans un style rétro-futuriste plutôt sombre. « Machine And Bone » ne réinvente pas le genre, et les puristes pourraient même être déçus, mais il présente une alternative intéressante au registre.

THE BANISHMENT

« Machine And Bone »

(Frontiers Music)

Non seulement, George Lynch nous aura tout fait, mais en plus il sait tout faire ! Si le magicien de Dokken et de Lynch Mob, reconnu justement comme l’un des plus brillants de sa génération, a multiplié (souvent avec bonheur) les collaborations, il est resté pour l’essentiel dans les domaines du Hard Rock, du Heavy Metal et parfois de la Fusion. Avec THE BANISHMENT, le guitariste s’offre d’autres perspectives.

C’est dans le Metal Indus que s’engouffre le musicien et il est une fois encore très bien épaulé. A ses côtés, Devix Szell (chant) et Joe Haze (programmation, claviers, …), deux sommités du monde Indus, ont su créer un univers lourd et maussade où plane une atmosphère très 90’s que n’auraient pas renié Filter et Nine Inch Nails. THE BANISHMENT joue la carte de la nostalgie avec talent.

Si la dominante est bien sûr Electro, on retrouve les riffs acérés de Lynch avec même quelques touches bluesy. L’étonnant et improbable trio va au bout de ses envies et le procédé est assez saisissant (« Reaction », « Max Pain », « Lost Horizon »). Et pour couronner le tout, THE BANISHMENT a invité quelques guests de marque : Richard Patrick (Filter), Tommy Victor (Prong) et Jason Charles Miller (Godhead). A découvrir !