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Braindrag : Spanish race

Si l’Espagne se fait assez discrète sur la scène Metal européenne, elle n’en demeure pas moins active et inspirée. Et BRAINDRAG fait une belle entrée en matière avec « Coure Roent », un premier opus qui en dit long sur les intentions et la motivation du combo. Avec à sa tête une chanteuse à la voix chaude, puissante et qui chante presqu’intégralement dans sa langue maternelle, le catalan, le quatuor évolue dans un Alternative Metal ancré dans son temps et très percutant.

BRAINDRAG

« Coure Roent »

(Wormholedeath Records)

Fondé il y a un peu moins de dix ans à Barcelone, BRAINDRAG est typiquement de ces groupes dont on apprécie la technique, la persévérance et l’humilité. Créé par le guitariste Enric GS, c’est avec l’arrivée de Mirea Pérez au chant que les choses se sont  accélérées avec l’EP « Atreverme » (2019), reprenant d’anciennes chansons issues de « One » (2017) et « Soñar » (2018), ses deux précédents formats courts. Ce premier album marque donc le franchissement d’un cap et impose le style des Espagnols.  

Dans un Alternative Metal solide (Lorenç Arbonés à la batterie et Gon Tello à la basse y sont aussi pour beaucoup) et également assez sensuel grâce à sa frontwoman, BRAINDRAG présente des morceaux bien structurés, mélodiques et accrocheurs. Et là où il sort son épingle du jeu et se montre original, c’est que l’essentiel de « Coure Roent » est chanté en catalan, une belle preuve d’indépendance au regard d’une industrie musicale dominé par une influence anglophone omniprésente.

Pour autant, BRAINDRAG n’a rien d’exotique et emprunte même de nombreux courants actuels du Metal et du Rock, ce qui rend son jeu très moderne. Des sonorités orientales de  « Pro Human Race » au plus progressif et massif « Rhapsody » qui clôt l’album, le quatuor est très volontaire, vif et créatif en multipliant les atmosphères. Ce mariage entre Melodic Rock et Hard Rock, avec une touche Heavy tranchante, prouve que la formation ibérique en a sous le pied et qu’elle est prête à déferler hors de ses frontières.

(Photo : Raquel Garcia)

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Sons Of Alpha Centauri : en constante évolution [Interview]

Il y a trois ans sur « Push », les Anglo-américains de Sons Of Alpha Centauri avaient fait le pari d’intégrer l’excellent chanteur Jonah Matranga à son post-Metal instrumental, devenu de fait plus alternatif avec des sonorités 90’s. Pari remporté haut la main et « Pull » vient s’inscrire dans une belle continuité sur des morceaux techniquement redoutables et des mélodies accrocheuses. SOAC avance tout en émotion sur des fulgurances très maîtrisées et originales. L’occasion était trop belle pour en parler avec son bassiste et fondateur Nick Hannon.

– Trois ans après « Push », vous êtes de retour avec « Pull » et il semblerait que le pli soit désormais pris. Vous n’êtes plus un groupe instrumental, puisque Jonah Matranga est toujours au rendez-vous et le line-up semble aussi stabilisé. Est-ce que cette configuration de SONS OF ALPHA CENTAURI est enfin la bonne ?

Nous apprécions vraiment que Jonah et Mitch (Wheeler, batterie – NDR) fassent partie du groupe et que cette phase, c’est-à-dire l’époque où cela n’était qu’une simple idée, soit consolidée. Mais quel que soit notre niveau d’engagement, et même auparavant, je pense que le groupe est toujours axé en interne autour du noyau dur que nous formons avec Marlon (King, guitariste – NDR). Nous sommes les ‘fils’ d’ALPHA CENTAURI. A l’heure actuelle, il s’agit plus d’un ‘engagement’ que d’un statut permanent, c’est sûr !

– Cependant, cela ne veut pas dire que vous ne réserviez pas de surprises. Au contraire même, car votre démarche musicale paraît plus précise et déterminée. L’album est plus direct et joue sur l’efficacité des morceaux. Est-ce à dire que vous délaissez pour un temps l’aspect expérimental de votre post-Metal des premières réalisations ?

J’aime les choses que nous avons faites autour des ambiances précédemment, car à notre meilleur dans l’écriture, on avait l’impression qu’elles capturaient les côtés progressifs comme ceux plus expérimentaux. Mais non, je ne pense pas que nous ayons abandonné cet aspect du groupe. En ce moment, ce n’est pas trop notre truc, mais il y a toujours beaucoup de choses qui tournent en arrière-plan ! C’est similaire à nos côtés Desert Rock et instrumentaux aussi, je pense. Notre défi est de continuer à les diluer dans les albums, sans  les rendre trop accessibles dans le concept et l’interprétation.

– Ce qui attire immédiatement l’attention, c’est la faculté de Jonah Matranga à captiver l’attention, grâce à un chant tout en émotion et des refrains entêtants comme sur « Ephemeral », par exemple, qui ouvre l’album. On pense d’ailleurs à Ed Kowalczyk du groupe Live, qui possède cette même faculté a envoûté l’auditeur. L’ensemble sonne même plus Rock dans son approche, c’était l’objectif ?

Oui et cette fois-ci, il s’agissait aussi de capturer l’ambiance post-HardCore de la fin des années 90. De toute évidence, Jonah est très influencé par Far, bien sûr, mais aussi Will Haven, Helmet, Quicksand ou Deftones, pour ne citer qu’eux. Cela se retrouve notamment dans l’approche, le ton et la composition. C’est un mélange de post-HardCore, de Metal et de Rock Alternatif. Je pense qu’atteindre cette cible n’était pas forcément notre objectif, mais nous avons évolué pour le rendre plus pertinent dans les années 2020, soit plus d’une génération plus tard.

– « Pull » présente aussi un aspect plus compact et direct. Les morceaux aussi ont un côté plus ‘chanson’ qu’auparavant, où les parties instrumentales semblaient plus libres et aériennes. Tout le monde s’est mis au service du collectif et de l’impact des morceaux, cette fois ?

Absolument. L’écriture des riffs, des breaks et même des mélodies est quelque chose que nous avons commencé à affiner sur « Continuum », et surtout sur « Push ». Mais avec « Pull », nous savions que la force ne résiderait pas tant dans la charge utile de ces éléments que dans le mécanisme de diffusion des chansons elles-mêmes. Donc, les structures sont devenues vraiment importantes et même une priorité pour nous. Nous avons aussi beaucoup réécrit, changé les compositions, puis élargit et redessiné certains aspects pour faire de la place au chant et à la batterie, plutôt que d’être trop plat et de simplement charger d’éléments certains morceaux.

– Vous évoluez toujours en quatuor, lequel est toujours anglo-américain. Sans parler de l’osmose qui règne chez SOAC, est-ce que ce n’est pas trop compliqué au niveau de la logistique notamment pour travailler sereinement ?

C’est un peu plus complexe que d’avoir quatre personnes dans la même pièce, c’est sûr. Mais nous faisons cela depuis de nombreuses années maintenant. Je pense que nous avons affiné notre processus de collaboration. La clef est de prendre notre temps pour bien faire les choses. Personne n’aime précipiter les choses et ce n’est vraiment pas nécessaire. Alors, s’assurer que nous allons tous dans le bon sens, et dans le bon ordre, compense ce qui peut souvent paraître comme une logistique assez complexe !

– Avec « Pull », vous livrez un style que l’on pourrait qualifier d’‘Alternative post-Metal’ avec toujours des touches progressives et surtout une intensité dans l’émotion qui est assez phénoménale. On sent beaucoup de passion et de sincérité dans les textes de Jonah. Est-ce que c’est vous musiciens qui vous adaptez à ces paroles pour y apporter une force supplémentaire, ou c’est lui qui écrit suivant vos compositions ?

Un peu des deux. La capacité de Jonah à créer des harmonies et à transmettre des émotions dans la musique est indéniable. Ainsi, lorsqu’il découvre quelque chose qui change la dynamique de la chanson, nous prenons du recul et nous réfléchissons à la manière dont nous allons modifier, ou altérer, le morceau pour saisir et élever ses mélodies à travers des breaks, par exemple. Nous apprenons tellement de choses sur l’intégration des voix dans les morceaux. Ce n’est pas une superposition d’éléments et cela a vraiment changé ma façon d’aborder l’écriture avec Marlon. Maintenant, nous pensons plutôt à comment cela pourrait  fonctionner avec des voix. C’est une chose que nous ne faisions pas auparavant.

– J’aimerais qu’on dise un mot que cette rythmique que tu formes avec Mitch Wheeler à la batterie. Ce qui surprend au fil des écoutes, c’est votre complicité, car sur des morceaux en apparence assez accessibles, vous vous faites carrément plaisir ! Il s’avère que dans le détail, les structures sont plutôt complexes et très techniques. C’est une sorte d’héritage de votre post-Metal instrumental d’antan, qui était peut-être axé sur la performance ? Un truc de musicien, en somme…

Jouer avec de grands musiciens est toujours un plaisir et je suis très fier de n’avoir travaillé qu’avec de grands batteurs. Steve, le batteur original de SOAC était fantastique et Mitch est tout simplement hors-norme avec sa précision et ses capacités à diriger les morceaux. Tandis que la basse et les guitares donnent de la profondeur aux morceaux, Mitch a leur donné de l’énergie, du dynamisme et cette touche post-HardCore sans être trop Rock, ni trop Metal. C’est une ligne fine, précise et il l’a parfaitement réussi. Former la section rythmique avec lui est un honneur absolu !

– Qu’en est-il de vos autres collaborations et projets ? Je pense notamment à Yawning Sons et à une éventuelle suite à « Sky Island », qui était fascinant…

Gary (Arce de Yawning Man – NRD) est particulièrement occupé en ce moment avec Big Scenic Nowhere et bien sûr Yawning Man, mais nous sommes toujours en contact. Encore une fois, Gary est une autre personne avec laquelle il existe un véritable lien, il y aura donc toujours une envie de travailler ensemble à un moment donné.

– Enfin, lors de notre dernière interview, nous avions parlé un peu de concert. Est-ce que cela se concrétise aussi de ce côté-là, car on imagine sans mal la dimension que prendrait « Pull » sur scène…

La logistique est beaucoup plus compliquée à gérer pour le live que pour l’écriture et l’enregistrement. Mais si, par exemple, Mitch et Jonah se retrouvent en tournée ici, alors cela deviendrait une réelle possibilité. Nous aimerions faire avancer cet aspect-là du groupe pour faire plus de choses à travers quelques performances live. Et puis, en étant si proches et mêmes voisins, nous adorerions vraiment venir jouer en France !

L’album de SONS OF ALPHA CENTAURI, « Pull », est disponible chez Exile On Mainstream Records.

Retrouvez aussi la première interview du groupe…

… ainsi que celle de Nick à la sortie de l’album de YAWNING SONS :

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Alternative Metal Alternative Rock Heavy Rock

Bad Situation : une belle ferveur

Frais et enthousiaste, ce premier opus complet de BAD SITUATION est peut-être celui que les amateurs de Rock musclé, Heavy et grungy attendaient pour démarrer enfin le printemps de la plus belle des manières. Très groove et même joyeux, les deux musiciens avancent sur un rythme soutenu et de bons gros riffs, soigneusement mis en valeur par une production-maison, qui tient bien la route. « Bad Situation » se dresse dans un esprit live, vivifiant et terriblement addictif.

BAD SITUATION

« Bad Situation »

(Thrash Talkin Records/Klonosphere/Season Of Mist)

Direct et efficace, BAD SITUATION se présente donc avec un premier album éponyme, qui ne manque pas d’énergie. Pour un peu, on en oublierait presque qu’ils ne sont que deux. Aziz Bentot (guitare, chant) et Lucas Pelletier (batterie, chœurs) confirment les bonnes choses entendues sur leur EP « Electrify Me », sorti il y a deux ans. Forcément sans fioritures, ces nouvelles compos s’inscrivent dans un Alternative Rock synthétisant les 30 dernières années. Le panel des références est vaste, mais le rendu très cohérent et carrément pêchu.

On connait l’explosivité des duos dans d’autres registres, mais c’est vrai aussi qu’en termes de Heavy Rock, la basse tient un rôle essentiel et remplir l’espace sonore ne règle pas tout. Et il faut reconnaître que BAD SITUATION s’en sort très bien grâce, notamment, à des guitares très présentes et solides et une bonne balance dans le chant entre le lead et les chœurs. Positifs et dynamiques, les Français distillent avec beaucoup d’entrain des morceaux accrocheurs et se promènent entre Nickelback et QOTSA, le sourire aux lèvres.

Sur un Rock massif flirtant avec le Metal, et malgré quelques touches de Punk californien, BAD SITUATION trouve l’équilibre entre puissance, mélodies entêtantes et refrains fédérateurs (« On My Own », « Fallin’ Apart », « Nothing Lasts Forever », « Echoes », « Won’t Back Home »). La belle ballade « Drown » offre une belle respiration, pleine d’émotion et dotée d’un songwriting imparable. On peut affirmer avec conviction que « Bad Situation » va faire des ravages en concert et guider le public dans une belle communion. Bien joué !

Photo : Kevin Merriaux
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Alternative Metal Alternative Rock

Scott Stapp : combatif

Frontman iconique de Creed, puis d’Art Of Anarchy deux petites années, SCOTT STAPP mène également une carrière sous son nom depuis 2005 et cinq ans après « The Space Between The Shadows », son dernier fait d’armes, il signe « Higher Power » au moment-même où toutes les planètes sont alignées. Le Floridien démontre qu’il demeure un chanteur hors-norme, déterminé et toujours capable de livrer des lignes vocales imparables. Percutant, il combat ses tourments dans un disque très personnel et toujours fédérateur.

SCOTT STAPP

« Higher Power »

(Napalm Records)

Alors que Creed va enchaîner les concerts avec 3 Doors Down, Daughtry et quelques autres, puis avec Mammoth WVH en remplacement de ce dernier, son leader revient avec un nouvel album solo, son quatrième, comme pour mieux sonner la charge. Et ce cumul de bonnes nouvelles nous replonge à l’aube des années 2000, où l’Alternative Metal/Rock submergeait les Etats-Unis et un tout petit peu l’Europe aux côtés des inévitables Nickelback. Et l’autre bonne nouvelle est que SCOTT STAPP est en pleine forme.

Toujours marqué par les séquelles de son accident à Miami en 2006, le chanteur semble avoir mené à terme son combat contre la dépression et la dépendance. D’ailleurs, « Higher Power » vient clore en quelque sorte ce chapitre, même si les textes sont, pour l’essentiel, assez sombres et ténébreux. Mais SCOTT STAPP affiche beaucoup de détermination et celle-ci se traduit par une performance vocale puissante et toujours très mélodique. Certes, le virtuose Mark Tremonti n’est pas de la partie, mais d’autres ressources sont à l’œuvre.

Entouré d’une belle équipe de production, dont il fait partie, l’Américain surfe sur une sorte de Hard Rock moderne et accrocheur, pêchu et assez mid-tempo aussi sur la seconde partie de « Higher Power ». La présence du guitariste grec Yiannis Papadopoulos sur trois titres et le duo avec Dorothy Martin (« If These Walls Could Talk »), ainsi que la collaboration de Steve McEwan, faiseur de hits, à l’écriture donnent un souffle de fraîcheur à cette réalisation solo d’un SCOTT STAPP revigoré, entreprenant et qui se bonifie avec l’âge.

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Alternative Metal Dark Metal Metal Progressif Post-Metal

Final Coil : l’obscurité du monde

C’est du côté de Leicester en Angleterre que FINAL COIL élabore une trilogie depuis sept ans maintenant. Et c’est de main de maître qu’il a mené son projet à bien. Entre Metal, Prog et des climats très subtils, captivants et assez Cold, le spectre musical du trio touche à son apogée sur « The World We Inherited », dont la réalisation et le travail sur les arrangements sont remarquables. Avec sa vision très panoramique, l’ensemble est très technique et superbement structuré.

FINAL COIL

« The World We Inherited »

(Sliptrick Records)

Entamée avec « Persistence Of Memory » en 2017, suivi lʼannée suivante par « The World We Left Behind », FINAL COIL clot sa trilogie magistralement avec « The World We Inherited ». Toujours aussi immersif, le style des Anglais s’affine encore un peu plus, devient aussi plus personnel, tout en restant dans ce post-Metal Progressif et souvent alternatif, qui le caractérise. Très bien réalisé, ce nouvel opus joue autant sur les atmosphères que sur des mélodies accrocheuses extraites d’un univers très Dark.

Si les Britanniques donnent une vision du monde pour le moins sombre et pessimiste, « The World We Inherited » propose des compositions très abouties, parfois complexes et qui viennent se nicher dans un registre où Tool, Alice In Chains, Katatonia et Killing Joke se seraient rencontrés. Autant dire que le challenge est osé, mais FINAL COIL est très loin de manquer d’originalité. Au contraire, son univers est assez unique et reste très organique, malgré la présence d’éléments électroniques.

Composé de Phil Stiles (chant, guitare, claviers et programmation), Richard Awdry (guitare, programmation), Jola Stiles et ses lumineuses lignes de basse, accompagné sur le disque par Barry French derrière les fûts, le groupe brille aussi par une créativité intense. Soigneusement mis en valeur par la production de Russ Russell (Amorphis, Napalm Death), les morceaux concoctés par FINAL COIL vont ravir les curieux, grâce à un voyage musical saisissant (« Wires », « By Starlight », « Purify », « Humanity »). Déjà incontournable.

Photo : Ester Segarra
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Alternative Metal Nu Metal

Emil Bulls : une charge massive

EMIL BULLS commence cette nouvelle année en livrant une réalisation à la fois massive et presqu’addictive, et en mode rouleau-compresseur. « Love Will Fix It » met en avant l’expérience acquise par les Allemands depuis leur formation en 1995. Et malgré près de trois décennies au service d’un style toujours très tranchant et incisif, les Bavarois sonnent terriblement actuel. Leur Alternative Metal est véritablement cyclonique.

EMIL BULLS

« Love Will Fix It »

(Arising Empire)

Moderne et rafraîchissant. C’est à peu près en ces termes que l’on pourrait qualifier ce nouvel opus d’EMIL BULLS, son treizième. Même s’il bénéficie d’une belle réputation sur sa terre natale, l’Allemagne, le quintet peine pourtant toujours à s’exporter. Très bien produit et interprété avec force et précision, « Love Will Fix It » pourrait cette fois permettre au groupe de lorgner de l’autre côté de ses frontières, d’autant que dans son domaine, il figure parmi les meilleurs au rang européen.

Toujours armé d’un fracassant Alternative Metal, la formation munichoise livre des riffs sacrément acérés, tout en évoluant sur des mélodies accrocheuses. Ayant émergé autour des années 2000 et même un peu avant, on retrouve assez naturellement des éléments Nu Metal chez EMIL BULLS, ce qui lui confère une explosivité presque évidente. Quant à Christoff Von Freydorf, son frontman, il est aussi habille et puissant dans un chant clair que dans un scream ravageur bien distillé.

Parfaitement ancré dans son époque, on retrouve aussi quelques sonorités Electro, façon MetalCore, et donc dignes des meilleures fêtes foraines, sur « Love Will Fix It ». Cela dit, EMIL BULLS n’en use qu’à bon escient, laissant aux guitares et à sa rythmique musclée le soin de mettre tout le monde d’accord (« Backstadders », « The Devil Made Me Do It », « Levitate », « Whrilwind Of Doom », « She Ain’t Coming Home No More »). Ultra-efficace et très soigné, ce nouvel album bastonne et claque comme il faut.

Photo : Janis Hinz
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Alternative Metal France

Smokeheads : la force tranquille [Interview]

Affichant une insolente maturité trois ans seulement après sa création, SMOKEHEADS devrait sans mal se faire une belle place sur la scène hexagonale. En effet, l’Alternative Metal du quatuor marie la puissance du genre avec des touches Stoner très Heavy et des mélodies entêtantes. Après l’EP « Never Pick My Pickles ! », les Français viennent de sortir leur premier album, « All In », irrésistible d’un bout à l’autre. En attendant de prendre la route pour le défendre, David Zamora, guitariste et chanteur, nous parle de cette belle aventure et des envies du combo. Entretien.

– Il y a deux ans, on vous découvrait avec l’EP, « Never Pick My Pickles ! » et vous voici de retour avec « All In », votre premier album. Que s’est-il passé durant ce laps de temps et, avec le recul, pensez-vous qu’un format court était une étape nécessaire pour SMOKEHEADS ?

Ces deux ans sont passés très vite… j’ai presque du mal à y croire. Il s’est passé pas mal de choses en fait. Etant donné que nous ne sommes pas des musiciens pros, nous avons dû intégrer beaucoup de choses dans nos calendriers privés. Toute la partie composition et enregistrement des maquettes nous a pris beaucoup de temps. Il a aussi fallu faire des sessions d’écoutes individuelles, puis en groupe, pour parler de ce qui nous plaisait ou pas, puis faire des retouches régulièrement jusqu’à trouver la bonne formule avant l’enregistrement définitif. C’est très chronophage, quand on y repense.

A la base, nous voulions sortir un EP uniquement pour le publier sous forme numérique. Le but était d’avoir un support pour pouvoir démarcher pour les concerts. L’accueil qui a été réservé à l’EP nous a fait du bien et nous a conforté quant à la direction que nous voulions faire prendre à notre musique. Aujourd’hui oui, nous pouvons dire qu’il s’agissait d’une étape nécessaire.

– En France, et même si on en écoute, l’Alternative Metal est loin d’être entré dans les mœurs et on compte finalement très peu de groupes. Comment y êtes-vous venus, même s’il y a aussi une forte connotation Stoner chez vous ?

Je suis le dernier membre du groupe à être arrivé. Quand j’ai rejoint SMOKEHEADS, il était prévu que je sois uniquement chanteur. A ce moment-là, nous étions cinq. Il n’y avait pas encore de morceau vraiment écrit. L’un des guitaristes en place s’est effacé, j’ai donc repris la guitare et c’est à ce moment-là que nous avons commencé à vraiment parler de direction musicale. Chaque membre du groupe a ses propres influences.  

Peu de temps avant, je jouais encore dans un groupe de Thrash Death. Les écarts d’âge sont aussi importants. J’ai 18 ans de moins que le plus âgé du groupe… et je ne dirai pas qui c’est ! (rires). Il a donc fallu se trouver des influences communes. On a passé pas mal de temps à écouter les groupes que nous aimions et nos premières compos sont devenues un mélange de tout ça. Nous voulions tous sortir de notre ‘zone de confort’, et c’est ce que nous avons réussir à faire. Certains en allant plus vers le côté Metal et d’autre comme moi en allant plus vers le côté mélodique. Mais pour finir, je crois que nous y avons tous trouvé notre compte, parce nous croyons tous à ce que nous faisons … à fond ! Il n’y pas eu de moment, où nous nous sommes dit que le Metal Alternatif serait le style que nous ferions, c’est venu naturellement. C’est vraiment un mélange de tous les styles que nous aimons tous comme le Progressif, le Stoner, l’Indus, le Symphonique…

– Sur « All In », on retrouve les morceaux de « Never Pick My Pickles ! », ce qui est une très bonne chose, car cela permet de ne rien manquer. Pourquoi avez-vous décidé de les inclure, même s’ils se fondent naturellement dans l’album ?

Au moment où nous avons sorti « Never Prick My Pickles ! », nous avions déjà des morceaux de « All in » en cours d’enregistrement ou de composition. C’était donc plus ou moins le même processus et le même état d’esprit. Cela nous a paru naturel de remettre les morceaux de l’EP dans l’album. C’est aussi pour ça qu’ils se fondent aussi bien, je pense.

– Justement, l’album montre une belle unité tant musicale que sonore. En incluant l’EP, vous êtes-vous calqués sur la production de votre premier effort, ou avez-vous dû aligner l’ensemble en remixant les morceaux, notamment ?

Au départ, avec « Never Prick My Pickles ! », l’idée était surtout d’avoir du matériel à présenter pour de futurs concerts. C’était vraiment les premiers morceaux que nous avions composés en tant que SMOKEHEADS et nous enregistrons tout nous-mêmes. Lorsque nous avons commencé à enregistrer « All in », nous étions exactement dans le même processus de ‘construction’ de nos chansons. Nous avons donc continué à fonctionner exactement de la même manière. La différence entre les quatre premiers morceaux et les suivants se situe plus dans les arrangements puisque, pendant les premiers enregistrements, nous avons beaucoup appris. Nous avons donc fait évoluer nos techniques. Au moment du mixage, nous avons décidé de rester dans la même dynamique et avec l’ingé-son, qui avait déjà fait l’EP. Nous avons juste remasterisé légèrement les premiers titres pour que tout soit au même niveau.

– SMOKEHEADS propose un style direct et massif où les mélodies sont très présentes également. Il semble y avoir un tel souci d’efficacité que vous ne laissez rien au hasard. Pourtant, vos morceaux sont loin d’être formatés et sont même assez longs. Quel est votre processus d’écriture car, finalement, certains titres peuvent très bien se prêter à de savoureuses jams ?

Pour « Never Prick My Pickles ! », nous avions commencé l’écriture avant le Covid. Nous étions encore dans le format classique de composition, je dirais. David Carmona (guitariste – NDR) ou moi-même, ramenions des idées de riffs ou des petites maquettes en répétition et nous faisions des tests en faisant parfois des ‘jams’ justement. Ensuite, quand nous nous sommes retrouvés confinés, nous avons continué à chercher des idées chacun de notre côté, mais en allant beaucoup plus loin. Les maquettes ont commencé à être beaucoup plus abouties avec l’écriture de morceaux complets.

Pour finir, c’est ce processus-là qui a été retenu. Cela nous permet désormais d’avoir une vue d’ensemble du morceau et de pouvoir le torturer à l’envie. Ensuite, nous retournons chez nous pour faire les changements décidés, ou alors nous les faisons ensemble, mais en mode studio. Cela nous permet de pouvoir prendre plus de recul. Nous pouvons laisser de côté un morceau et revenir dessus plus tard sans risquer de s’en lasser rapidement. Cela nous permet de le laisser mûrir jusqu’à trouver le bon arrangement, ou faire une modification sur un passage où nous buttions.

– Il y a une base et une énergie très Rock sur « All In », même si le Metal domine. Comme je le disais plus haut, il y a des touches de Stoner et même quelques sonorités Grunge. L’ensemble sonne très actuel et pourtant, vous ne faites pas appel à des samples et vous ne prenez pas de direction Nu Metal ou MetalCore comme beaucoup. C’est dans un esprit d’authenticité, ou plus simplement parce que vous ne vous reconnaissez pas dans cette branche de l’Alternative Metal ?

Comme je te le disais plus haut aussi, nous avons tous des influences très diverses, mais c’est vrai que Nu Metal et le MetalCore n’en font pas vraiment partie, même s’il nous arrive d’en écouter. Nous avons tout de même intégré des claviers ou des arrangements classiques. Notre style s’est construit assez naturellement au fil des compositions. Pour certains morceaux, ils n’ont jamais réussi à dépasser le stade de maquette, parce qu’ils ne sont pas dans l’esprit que le groupe s’est construit inconsciemment. La sélection s’est faite très naturellement. Je pense que nous n’avons pas non plus cherché à éviter les styles. Dans certains cas, il m’arrive d’avoir envie de faire un morceau à la façon de certains groupes, mais de finir complètement à l’opposé. A un moment donné, lorsqu’il a fallu définir quel musique nous faisions, nous n’avons pas su nous-mêmes le trouver ! (Rires) Je pense que le Metal Alternatif nous va bien, parce que c’est finalement un croisement de différents courants. Nous avons la chance d’évoluer dans un registre musical tellement riche !

– Lorsqu’on écoute vos morceaux, trois choses retiennent l’attention : les riffs, les lignes vocales et le groove, qui est omniprésent. Sur quelles bases partez-vous pour construire vos titres ? La voix ou plutôt la guitare, qui tient une place prépondérante ?

Les guitares sont quasiment toujours ‘la’ base de départ. Les claviers peuvent également l’être aussi. C’est toujours la voix qui arrive en dernier. Nous passons beaucoup de temps avec Phil (Brarda, batteur – NDR) à écrire les textes et à chercher les lignes de voix. Pour certains morceaux, nous avons dû passer par 4 ou 5 enregistrements différents avant de trouver la bonne ligne, les bons placements et le bon texte. Cela peut prendre facilement jusqu’à trois mois de travail. Pour d’autres titres, les lignes sont arrivées comme des évidences, il n’a fallu que quelques retouches et nous étions tous d’accord. Je dirais qu’en moyenne, la répartition est de 40% pour les guitares, 40% pour les voix et 20% pour le reste.

– Vous avez la chance d’être situés au croisement de la France, de la Suisse et de l’Allemagne, ce qui multiplie les opportunités de concert. De quelle manière comptez-vous procéder ? Car si nul n’est prophète en son pays, le public allemand et helvète est peut-être plus réceptif à l’Alternative Metal que le français, non ?

Très bonne question ! J’avoue que nous ne nous la sommes pas vraiment posé. Nous sommes beaucoup plus proches de la Suisse que de l’Allemagne. Alain (Zahno, bassiste – NDR) est de nationalité suisse et il y vit également. Naturellement, nous allons chercher des contacts et des concerts de l’autre côté de la frontière. Nous avons déjà des contacts avec des organisateurs helvètes, et ce sera avec plaisir que nous irons nous y produire si nous recevons des propositions. Nous avons aussi très envie de jouer en France. D’ailleurs, nous avons envie de jouer partout ! (Rires). Nous sommes encore un très jeune groupe et le peu de concerts que nous avons eu l’occasion de donner étaient en France. Le public nous a très bien accueilli et était très réceptif. Nous avons bon espoir de recevoir un accueil identique ailleurs en France, et nous espérons que le public sera au rendez-vous avec le même enthousiasme.

– Enfin, à quoi allez-vous vous atteler à court et à moyen termes ? La promotion de « All In » et/ou vous produire le plus possible, car un tel album mérite d’être défendu sur scène, tant il déborde d’énergie ?

Notre but est bien sûr de chercher des dates de concerts partout, justement pour pouvoir promouvoir notre album directement sur scène. Après plus de trois ans à le composer, il est temps maintenant de le défendre et de nous présenter au public en espérant qu’il l’appréciera. Nous sommes aussi déjà dans un processus d’écriture de nouvelles compositions. Quand l’inspiration vient, il ne faut surtout pas se priver. Notre but actuel est d’aller défendre « All in » partout où ce sera possible, tout en composant tranquillement son successeur.

L’album de SMOKEHEADS, « All In », est disponible chez Wormholedeath Records.

Retrouvez aussi les chroniques du premier EP et de l’album :

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Red : vif

Toujours bardé de bonnes intentions, l’Alternative Metal de RED n’en est pas moins virulent et très rentre-dedans. Après un peu plus de 20 ans de carrière, « Rated R » est la huitième réalisation du combo et, mené par un Michael Barnes dont la prestation vocale impressionne, elle fait partie de ses meilleures. Les Américains sont toujours au rendez-vous avec une signature musicale et sonore intacte à laquelle ils restent fidèles. Sans déplacer les montagnes, ils assurent avec force.

RED

« Rated R »

(Red Entertainment/The Fuel Music)

J’ai toujours eu une certaine tendresse pour le quatuor du Tennessee que j’ai eu le plaisir de voir sur scène juste après la sortie de « Innocent And Instinct », son deuxième album, au Etats-Unis. RED m’avait fait forte impression et, malgré un succès légitime dans son pays, il n’est pas parvenu à vraiment s’exporter. La faute peut-être à un ancrage dans un Metal/Rock chrétien, qui a toujours peiné à percer hors des frontières américaines. Pourtant, le talent est là et il est indiscutable. Question de ferveur sans doute !

C’est vrai qu’à quelques exceptions près (Stryper, As I Lay Dying, Guardian, P.O.D., August Burn Red ou Demon Hunter), le White Metal reste confiné en Amérique du Nord pour l’essentiel. Mais revenons à RED qui présente donc son huitième album, produit par son guitariste Anthony Armstrong et qui sort sur le label du groupe. Trois ans après « Declaration », nos prêcheurs de Nashville offrent un visage toujours aussi racé, sont techniquement imparables et l’atmosphère globale est cette fois un peu plus sombre.

« Rated R » est très compact (33 minutes seulement), musclé et mélodique. Comme toujours, les riffs sont acérés et tranchants, la rythmique solide et rugueuse et l’ensemble terriblement efficace et accrocheur.  RED va à l’essentiel en alternant Metal et Rock sur des textes faisant un bilan assez chaotique de la société. Cela dit, les morceaux sont lumineux, habillement exécutés et bien aidés par une utilisation parcimonieuse de synthés, de chœurs et de cordes (« Surrogates », « The Suffering », « Cold World », « Emergency »). Ardent !

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Alternative Metal

Smokeheads : une saveur brute

Un mur de guitare, une batterie massive, une basse au groove hypnotique et un chant d’une ardeur conquérante : ce sont les principaux ingrédients à l’œuvre sur « All In », premier opus saisissant de force et de mélodie de SMOKEHEADS. Déterminés, les Français développent avec une totale assurance un Alternative Metal maîtrisé de bout en bout. D’ailleurs, ils s’en expliqueront très bientôt sur le site lors d’une interview. A suivre, donc…

SMOKEHEADS

« All In »

(Wormholedeath Records)

Mon coup de coeur pour SMOKEHEADS date d’il y a deux ans maintenant avec la sortie du EP « Never Prick My Pickles ! ». Les quatre morceaux m’avaient d’ailleurs laissé sur ma faim. Voici donc « All In » et je suis dorénavant rassasié… enfin pour un moment en tout cas ! Le quatuor jurassien a pris son temps pour livrer son premier album et il a bien fait les choses. A l’instar de son prédécesseur, ça tabasse dans les règles et les refrains viennent toujours aussi facilement se graver dans la tête. Directe et efficace, la magie opère très vite.

Sur une production solide et équilibrée, « All In » présente enfin SMOKEHEADS sur la longueur, près d’une heure au total. Parmi les onze titres, on retrouve avec plaisir ceux qui composaient l’EP (« In Between », « Hate And Love », « Nothing Is Random » et « One Million Ways »). Ainsi, si « Never Prick My Pickles ! » vous avait échappé, vous saurez pourquoi le combo a vite tapé dans l’œil du label italien Wormholedeath Records. L’Alternative Metal des Français est irrésistible et peut tranquillement viser l’international.

Dès les premières notes du morceau-titre qui ouvre les hostilités, on est saisi par l’intensité et l’atmosphère envoûtante du jeu de SMOKEHEADS. Imposante, la voix du frontman, également guitariste, donne le ton et s’impose d’elle-même. Particulièrement bien huilée, la rythmique assomme et ne tergiverse pas (« Reveal Your Soul », « Let The Wind », « Prayer Of An Agnostic », « The Right Direction »). Véritablement addictive, cette première réalisation amorce un avenir radieux et solide.

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Alternative Metal

Staind : time to rock again

Pas encore totalement ancré dans la culture européenne, l’Alternative Metal fait partie de ces styles que l’on aime détester, avant même d’y avoir jeté une oreille. Alors quand l’un des plus gros vendeurs du genre réapparaît après de longues années d’absence, les critiques sont faciles. Sauf que STAIND n’est pas du genre à s’endormir sur ses lauriers et « Confessions Of The Fallen » se montre d’une explosivité sans faille.

STAIND

« Confessions Of The Fallen »

(Alchemy Recordings/BMG)

Quand le pendant musclé de Nickelback fait son retour, il y a de quoi se réjouir. Même si je préfère les Canadiens et même si les concerts de STAIND, en Floride au début de ce siècle, font toujours partie de mes souvenirs les plus incroyables, j’attends de voir… et surtout d’écouter. Douze ans de silence, c’est long ! Alors, comment vont-ils revenir ? Certains changements et quelques évolutions font réagir. Par exemple, quand on a un frontman de la trempe d’Aaron Lewis, a-t-on vraiment besoin de s’essayer au growl, qui est déjà la navre en terme de chant ? Pas certain pour ma part…

Par chance, ces grognements sont assez épars et on retrouve avec plaisir le STAIND si vibratoire et émotionnel de ses débuts. Et c’est une très bonne chose que, plus d’une décennie plus tard, il soit de retour et dans une version très actuelle et moderne. « Confessions Of The Fallen » est finalement exactement ce que l’on pouvait attendre du combo. Puissance, efficacité, mélodies accrocheuses, tout y est et surtout, il n’y a rien de nostalgique dans ce retour presqu’inespéré. Ce huitième album répond pleinement aux attentes, grâce à un registre vigoureux et solide.

Le savoureux mix entre Nu Metal, post-Grunge et Hard US de STAIND fait toujours des ravages et avec ses riffs acérés et ses rythmiques massives, « Confessions Of The Fallen » ne s’éloigne pas du champ d’action du quatuor du Massachussetts, qui déroule avec la même force qu’il y a plus de 30 ans déjà (« Lowest In Me », « In This Condition », « Was Any Of It Real ? », « The Fray » et le morceau-titre). Plus personnel que ces prédécesseurs, selon son guitariste Mike Mushok, ce nouvel opus s’appuie sur une grosse production signée Erik Ron et offre un visage très contemporain. Costaud !