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Death Mélodique Groove Metal

PyraH : duality

Très technique et accrocheur, le style de PYRAH se frotte à un Metal extrême avec beaucoup de percussions, tout en gardant les mélodies très présentes. Le combo souffle le chaud et le froid avec une facilité et une maîtrise assez bluffantes. Aussi brutal qu’il peut être vraiment entraînant, il avance sur un épais groove bardé de passages torturés et effrénés, où sa chanteuse dicte littéralement sa loi et donne la marche à suivre. Grâce à une bonne production, les morceaux de « Veni Vidi Delevi » montrent beaucoup d’agressivité, mais aussi une facette grisante et exacerbée.

PYRAH

« Veni Vidi Delevi »

(Wormholedeath Records)

Composé de Lucie Duval (batterie), Maxime Walchuck (guitare), Clem Artuso (basse) et Ivy Brizard (chant), PYRAH joue la carte de la parité et ça lui franchement très bien. Sur de bons rails depuis une bonne décennie maintenant, le quatuor livre son troisième album et il dépasse de loin ses prédécesseurs en termes d’énergie et d’intensité. Après « Where Am I ? » (2014) et « Part Of The Ghost World » (2019, le style s’est resserré et tendu pour afficher une ligne musicale solide et variée, avec des moments très rapides et extrêmes.

Car, si nos Strasbourgeois évoluent dans un registre que l’on pourrait qualifier de Modern Metal, on est bel et bien sur une crête avec d’un côté un Groove Metal musclé et racé, et de l’autre des aspects tout droit issus du Death Metal mélodique. En effet, PYRAH compte dans ses rangs une frontwoman déterminée et à la dualité vocale, qui n’est donc pas avare de growls puissants et profonds. Pour autant, le chant clair ne manque pas d’intérêt, bien au contraire, et offre même plus de vélocité et d’harmonie aux morceaux.

Sur des riffs aussi acérés que massifs, la rythmique joue sur les variations de tempos avec des accélérations fulgurantes en phase avec des parties vocales très polymorphes. PYRAH surprend, grâce à un style qui oscille entre références actuelles assez dures et d’autres plus classiques et fédératrices. Les Alsaciens nous embraquent dans ce « Veni Vidi Delevi », qui dépasse d’ailleurs les 50 minutes, avec des titres entêtants (« Death From Above », « Mind Reset », « Obey », « Sea Of faces », « Constant Chatter » et le morceau-titre).  Du costaud !