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Hard 70's Metal Progressif

Asmodean : monumental

Ils n’ont pas froid aux yeux et c’est même un doux euphémisme. Repoussant les limites du Metal et du Hard Rock dans une sorte de Space Rock futuriste et massif, ASMODEAN risque de vite devenir incontournable, tant la richesse musicale déployée sur « By A thread » montre une élégance et une virtuosité canalisées, mais insaisissables. Progressif et acéré, le style du quatuor défie les codes pour s’imposer avec brio.

ASMODEAN

« By A Thread »

(Rob Mules Records)

Si ASMODEAN commence sa carrière avec un tel premier album, je n’ose même pas imaginer la suite ! C’est suffisamment rare et inédit pour souligner que « By A Threat » est un disque d’une folle créativité et d’une interprétation magistrale. Si on ajoute à cela une production sans fausse note, une magnifique pochette et une audace à toute épreuve, on ne prend aucun risque à affirmer que le quatuor norvégien, pourtant fondé à Liverpool en 2015, est à suivre de très, très près.

Dans un Progressive Metal aux saveurs Hard Rock, ASMODEAN vient se poser quelque part entre Mastodon et Faith No More, sous l’œil bienveillant de Black Sabbath et d’Opeth. Et si les Scandinaves ne manquent pas d’ambition, il n’y a cependant aucune prétention dans la démarche : juste l’envie de toucher l’excellence. Avec « By A Threat », l’échappée musicale est unique, captivante et brillamment mise en lumière par un son clair et puissant, qui devient très vite immersif.

La déferlante de riffs, la cascade de breaks et la finesse des arrangements montrent une maturité et une maîtrise étonnante. A la fois contemplatif, introspectif, expérimental et énergique, le jeu d’ASMODEAN est à l’image de sa fougueuse jeunesse, aussi décomplexée que sûre d’elle (« The Undoing », « Below The Line », « Defying Truth », « I Wait », « Sanguine », « Zooethics », « Best Sold Disguise », « Jack O’Shadows »). Ce premier opus est un bouillonnant chaudron vraiment spectaculaire.

Photo : Stine Knutsen
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Hard Rock Metal Progressif Progressive Heavy Metal

Bad As : à la croisée des chemins

Pour peu d’avoir l’esprit ouvert, cette nouvelle réalisation de BAD AS va ravir les amateurs de Hard Rock, de Heavy Metal et de Prog. Car les Transalpins, à travers « Fight The Demons », ne se mettent aucune limite et laissent libre-court à une inspiration qui va puiser dans une culture musicale aussi vaste que pointue. Techniquement imparable, le groupe joue sur les mélodies en y insufflant des accélérations ravageuses et un chant d’une superbe polyvalence.  

BAD AS

« Fight The Demons »

(Wormholedeath Records)

Un peu moins de huit ans après sa formation et la sortie de quatre albums avec ce nouveau « Fight the Demons », BAD AS est parvenu à se faire un nom et développer un style, grâce à un registre assez peu conventionnel mêlant Hard Rock, Heavy Metal et Prog. Autant dire que les amateurs d’étiquettes en tout genre vont avoir du fil à retordre afin de ranger les Italiens dans une même case… et c’est justement ce qui fait leur force.

Et non content d’avancer à contre-courant de la scène actuelle, le combo a aussi effectué des changements de line-up assez conséquents. En novembre dernier, le Grec John Jeff Touch a pris le poste de frontman, suite au départ de Mattia Martin. Et dans la foulée, le batteur Marco Andreeto s’est posé derrière les fûts. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que BAD AS dégage une énergie et une puissance phénoménales.

De cet étonnant crossover naît une musique pleine de rage enrichie d’instants plus aériens et donc progressifs, qui viennent offrir cette particularité au quatuor. Sur les riffs très créatifs de son guitariste, Alessio ‘Lex’ Tricarico, qui ne se refuse absolument rien, BAD AS jouit d’une incroyable liberté de composition (« You Better Run », « Fight The Demons », « Where Did The Love Go », « Inside A Dream », « Awake »). D’une grande fraîcheur !  

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Alternative Metal Alternative Rock Progressif

Molybaron : une noblesse acquise

Il faut dorénavant de plus en plus compter sur la scène française, car que ce soit en termes de Metal ou de Rock, l’hexagone tient la draguée haute au reste de l’Europe et même beaucoup plus loin. Avec sa troisième réalisation, « Something Ominous », MOLYBARON se fait une place de choix dans un registre Alternative Metal/Rock aux contours très progressifs.

MOLYBARON

« Something Ominous »

(InsideOut Music)

Après des débuts assez discrets en 2017 avec un premier album éponyme, puis une belle montrée en puissance quatre ans plus tard avec « The Mutiny », c’est à peine si l’on reconnait MOLYBARON. Le combo franco-irlandais a gagné en volume, en maturité aussi et surtout son frontman, Gary Kelly, prend enfin ses responsabilités et l’Irlandais semble avoir définitivement perdu toute timidité pour s’affirmer avec force. Un réel plaisir !

Et il n’est le seul à avoir vécu une petite métamorphose. Si l’arrivée de Florian Soum à la guitare a un impact certain sur le jeu du quatuor, la prise de confiance à l’œuvre chez MOLYBARON parait plutôt collective. La rythmique transpire le groove et les attaques sont incessantes, malgré des mélodies omniprésentes entre Metal et Rock, et d’où émane une atmosphère progressive qui plane sur l’ensemble de « Something Ominous ».

Percutant et fédérateur, le groupe rappelle les Américains de Live, mais la patte est plus musclée et bien plus féroce (« Billion Dollar Shakedown », « Breakdown », « Anyway », « Daylight Dies In Darkness », « Pendulum » et le massif morceau-titre). MOLYBARON vit littéralement ses compositions et l’énergie déployée ici est électrisante et captivante. Bien au-delà d’avoir gagné ses galons, il s’impose avec brio et avec la fougue qu’on attendait.

Photo : Teddy Masson
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Metal Progressif Sludge

Baroness : des émotions non-figées

Entièrement autoproduit et sortant sur son propre label, ce sixième album de BARONESS tient plus que jamais son rang en refusant clairement d’adopter un chemin linéaire, ce qui le rend beaucoup plus créatif et novateur que la plupart des formations actuelles. « Stone » surprend, s’aventure là où on ne l’attend pas et élargit encore un peu plus le monde du Metal.

BARONESS

« Stone »

(Aloraxan Hymns)

Depuis 20 ans, BARONESS séduit de plus en plus, ou sombre dans un marasme musical irrécupérable, c’est selon. Bien sûr, les fans du Sludge Metal des débuts peuvent être déçus et peinent à s’y retrouver, même si l’on décèle toujours des riffs bien sentis, véloces et bien musclés. A chaque disque, le quatuor fait sa mue, se remet en question et explore de nouveaux cieux en se réinventant avec beaucoup d’élégance et de savoir-faire. Et avec « Stone », le processus suit son cours.

Quatre ans après « Gold And Grey » qui avait déjà donné la ligne artistique que BARONESS entendait suivre, « Stone » vient enfoncer le clou à l’instar d’Opeth dont le parcours reste aussi exemplaire. Mais cela ne vaut bien sûr que pour la démarche des deux groupes, pas pour leur musique. Les Américains prennent donc une direction plus progressive, sans pour autant donner le Prog à proprement parler. Ce nouvel opus regroupe de très nombreux courants et c’est cela toute sa force.

Agressif sur « Beneath The Rose », « The Choir » et « The Dirge », plus flexible sur « Last World » et son incroyable solo, tout comme sur « Shine », BARONESS se montre d’une grande diversité dans les atmosphères. Folk sur l’intro de « Magnolia » et plus nerveux sur « Under The Wheel », il montre la même habileté peu importe l’univers dans lequel il évolue. Délicat et audacieux, le gang de Georgie affiche une confiance, une assurance et une maîtrise totale sur ce « Stone » monumental.

Photo : Ebru Yildiz
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Stoner Rock

Fire Down Below : sunny storm

FIRE DOWN BELOW a tellement bien intégré et assimilé les codes, les sensations, l’intention, le son et les vibrations inhérents et propres au Stoner Rock qu’il en vient à l’incarner pleinement et à lui donner une vision moderne, tout en respectant la tradition instaurée par ses aînés. Produit par Nick DiSalvo (frontman d’Elder et Delving), « Low Desert Surf Club » propulse le quatuor vers des sommets et se pose déjà comme l’un des meilleurs albums du genre de l’année. Incontournable !

FIRE DOWN BELOW

« Low Desert Surf Club »

(Ripple Music)

Depuis 2015 et « Viper Vixen Goddess Saint », l’ascension des Belges n’a pas cessé et leur Stoner Rock a très largement franchi les frontières du plat pays. Immédiatement repéré par le label américain Ripple Music, qui s’est empressé de rééditer son premier effort, FIRE DOWN BELOW est aujourd’hui un combo sur lequel il faut compter. Après « Hymn Of The Cosmic Man » trois ans plus tard, c’est « Low Desert Surf Club » qui vient mettre en joie les platines dans un registre aussi fun que fuzz.

Pourtant composé pendant la pandémie, ce troisième album est gorgé de soleil et contient exactement tous les ingrédients qui font que le Stoner peut être parfois tellement ‘feel good’. Et à ce niveau de qualité, on parle d’un concentré de bien-être absolu. Il suffit juste d’imaginer un road-trip ultra-festif sur une plage ou dans le désert de Californie, puis écouter « Low Desert Surf Club » très fort. Aux premières notes de « Cocaine Hippo », l’ambiance est posée et FIRE DOWN BELOW donne la charge.

Véloces sur « California », tripants et polyvalents sur « Hear Comes The Flood » et « Airwolf », les Flamands se baladent avec précision et puissance. L’incroyable rythmique bastonne sur un groove hypnotique, la voix brûlante de Jeroen Van Troyen enveloppe les titres avec une habileté imparable et les deux guitares rayonnent de concert (« Dune Buggy », « The Last Cowboy », « Surf Queen »). Enfin, FIRE DOWN BELOW se livre avec éclat sur « Mantra » et ses 16 minutes entre Psych et chaleur bluesy. Une masterclass !

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Horror Metal

Sleazyz : horriblement fun !

Si de plus en plus de formations Metal se présentent masqués ou maquillées, elles font souvent partie de la même chapelle et le Horror Metal, comme le Shock Rock d’ailleurs, compte finalement assez peu de représentants. Pourtant dans le Grand Est de la France, SLEAZYZ fait des siennes depuis un bon moment et se présente aujourd’hui avec un deuxième opus réjouissant, « Glitter Ghoulz From Hell ».  

SLEAZYZ

« Glitter Ghoulz From Hell »

(M&O Music)

Fondé il y a 20 ans, c’est pourtant en 2016 avec le single « Schizonroll Psychotronic », puis avec « Funhouse » deux ans plus tard que le groupe a véritablement décollé. Avec « March Of The Dead » (2020) conçu et interprété avec un nouveau line-up, SLEAZYZ a signé un album aussi enjoué que déroutant, où il pose les fondations de son Horror Metal sur des bases Hard Rock, Punk, Heavy Sleaze et même Indus. Un mix relevé et agréablement effrayant, dont les fondations se solidifient au fil du temps.

Sur « Glitter Ghoulz From Hell », les Troyens ont décidé d’aller à l’essentiel en resserrant leurs compos autour d’un Hard Rock savoureusement Old School, tirant parfois sur le Metal, histoire de muscler l’ensemble. L’attitude est toujours aussi irrévérencieuse et c’est d’ailleurs tout le charme de SLEAZYZ. Avançant maquillés, Fred ‘Sleazyz’ Dubois (basse, chant), Kevin Shadows (batterie), David ‘Ripper’ (lead guitare, chant) et Ileana ‘Pandemonium’ Rodriguez (guitare, chant) tiennent parfaitement la boutique.

Sans trop se prendre au sérieux, le quatuor livre dix bonnes compos pleines de fun et de riffs bien sentis. Débordants de plaisir et un brin décadent, les refrains sont accrocheurs et restent gravés (« Monster Go Go », « Halloween In Hollywood », « Bag Of Bones », « Party Is Not Dead », « Voodoo Dance »). Toujours imprégné du cinéma d’horreur des années 50 à 90, SLEAZYZ joue sur des codes connus, certes, mais avec une belle fraîcheur. Avec « Glitter Ghoulz From Hell », le combo s’amuse et transmet sa bonne humeur sans retenue.

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Progressive Heavy Metal

Timechild : à travers l’obscurité

Il est assez rare de voir une jeune formation, même composée de musiciens chevronnés, franchir aussi vite les étapes en proposant un style dont il reste assez peu de représentants. Et pourtant, TIMECHILD, directement venu du Danemark, se pose avec « Blossom & Plague » dans un Heavy Metal, qui se fond dans un Rock Progressif avec une grande habileté.

TIMECHILD

« Blossom & Plague »

(Mighty Music)

Tout va très vite pour TIMECHILD qui, depuis sa formation en 2020, sort déjà son deuxième opus après « And Yet It Moves » il y a deux ans. Il faut dire que même si les Danois évoluent dans un Heavy Metal Progressif que d’autres comme Fates Warning ou Queensrÿche ont brillamment expérimentés avant eux, ils y apportent une approche nouvelle, pas forcément plus moderne, mais tout aussi efficace techniquement comme dans l’écriture.

Toujours aussi ambitieux, TIMECHILD donne une vision très personnelle de ce qu’un savant mélange de Heavy Metal et de Rock Progressif peut offrir. Si « Blossom & Plague » est plus sombre que son prédécesseur, il n’en demeure pas moins créatif et captivant. Et pour mettre en lumière ces nouvelles compos, le quatuor a fait appel à Soren Anderson (Glenn Hugues, Phil Campbell) pour la production. Le résultat est convaincant et séduit rapidement.

TIMECHILD joue sur les atmosphères grâce notamment à son chanteur et six-cordiste Anders Folden Brink, dont la voix très Classic Rock porte l’ensemble. L’autre point fort des Scandinaves est le jeu proposé par les twin-guitares, tantôt bluesy, tantôt épiques (« Call Of The Petrichor », « Hands Of Time », « The Sign » » et « The Dying Tide » décliné en trois parties et qui ouvre l’album). « Blossom & Plague » flirte même avec le Doom et vient confirmer les très bons débuts du groupe.  

Photo : Jakob Harris
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Psych Stoner Doom Stoner Rock

Moon Coven : exploration solaire

Sauf incident majeur, MOON COVEN est en passe de s’installer dans la durée avec cette nouvelle galette, tant son style, sa technique et sa créativité sont à leur zénith. Sur une base Psych et Fuzz, le Stoner Rock asséné sur « Sun King » est d’une maturité absolue et d’une belle diversité. Effet bulldozer garanti !

MOON COVEN

« Sun King »

(Ripple Music)

Au printemps 2021, « Slumber Wood » avait tout balayé sur son passage et l’arrivée du groupe chez Ripple Music ne pouvait se faire de manière plus fracassante. Alors plongés dans un Stoner Doom très brumeux et massif, les Suédois avaient livré une copie parfaite après moins de dix d’existence. Mais MOON COVEN aime débarquer là où on ne l’attend pas. Et « Sun King » en est la preuve éclatante.

Le quatuor renoue avec les fondamentaux du Stoner Rock en gardant bien sûr un côté Heavy et très Fuzz. Et si l’on perçoit quelques riffs et rythmiques Doom, « Sun King » est bien plus lumineux que son prédécesseur. MOON COVEN n’a rien perdu non plus de son aspect obscur et occulte, mais il est beaucoup plus canalisé et distillé dans un registre plus aéré et beaucoup plus dynamique. Le combo n’a pas levé le pied !

Enregistré et mixé par David Regn Leban, guitariste et chanteur de la formation, ce quatrième opus se révèle aussi solide et Psych que ce à quoi nous ont habitué les Scandinaves. Compacts et aussi plus variés, les morceaux de « Sun King » ont un côté obsédant, qui les rend particulièrement puissants (« Wicked Words In Gold They Wrote », « The Yawning Wild », « The Last Color » et le morceau-titre. MOON COVEN est inarrêtable !

Retrouvez la chronique du précédent album :

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Hard Rock Rock Rock/Hard

The Trousers : taillé pour la scène

Sixième assaut du combo magyar qui a eu plus de temps, pandémie oblige, pour donner suite à « Invisible Darkness », paru en 2018. Avec « Animal Gun », THE TROUSERS ne change rien à ses bonnes habitudes et continue son très bon travail de sape à base de Hard Rock et d’un furieux Rock’n’Roll. Une belle débauche d’énergie et un album rondement mené !

THE TROUSERS

« Animal Gun »

(Sliptrick Records)

De manière générale, les groupes issus des pays de l’Est ne sont que très rarement sophistiqués dans leur approche. Et c’est justement cette spontanéité qui fait leur attrait, ce que vient brillamment confirmer THE TROUSERS. Sans fioriture depuis ses débuts en 2006 à Budapest, il propose un concentré de ce qu’il aime et l’anime et il s’agit ici d’un Hard’n’Roll authentique et brut, le tout dans un esprit live séduisant.   

Après cinq albums qui montrent une évolution technique et artistique constante, les Hongrois passent un nouveau cap avec « Animal Gun ». Beaucoup plus travaillé, mais toujours aussi fougueux et directs, ils ont peaufiné la production de ce nouvel opus pour le rendre plus dynamique et massif. Un résultat que l’on doit d’ailleurs à leur ancien batteur, qui a accompagné THE TROUSERS une grosse décennie.

Classiques mais consistants, les morceaux oscillent entre un Rock façon Misfits et MC5 et un Hard Rock qui rappellent The Angels et Thin Lizzy. Le mélange est savoureux et même si les élans musclés ne manquent pas, THE TROUSERS est loin de négliger l’aspect mélodique de ses compositions (« Hope Dies Last », « Bag Of Bones », « The Great Beyond », « Vanish In The Haze », « All Over Shakin’ Down », « Animal Gun »). Résolu et sans détour !

Photo : Norbi Pandur-Balogh
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Alternative Rock Glam Rock Hard US Heavy Rock

Sixty Hours : l’heure de vérité

Ca fait plaisir de voir un groupe français s’émanciper un peu de la plupart des registres empruntés par les formations Rock et Metal de l’hexagone. Sans tomber dans les clichés, direction la côte ouest des Etats-Unis avec le quatuor SIXTY HOURS qui enveloppe son Hard Rock ensoleillé d’ambiances assez différentes, mais qui se complètent bien sur ce « Little Dreamer » plein d’assurance.

SIXTY HOURS

« Little Dreamer »

(Independant)

Un peu de légèreté et même d’audace avec les Français de SIXTY HOURS, dont le premier album sort après une campagne de financement participatif active. De la légèreté donc, puisque nous sommes dans un style qui rassemble des atmosphères et des sonorités dont le spectre, même s’il reste très américain, est plutôt large, et qui fait d’ailleurs tout son charme. Quant à l’audace, elle se niche dans les multiples styles à l’œuvre ici, et l’on replonge (avec plaisir !) quelques décennies en amont. 

SIXTY HOURS avance avec deux guitaristes, ce qui lui offre un champ d’action plutôt conséquent. Cela dit, pas de remplissage sur ce « Little Dreamer » et le partage des rôles, tout comme leur complémentarité, tient dans un bel équilibre avec le soutien d’une rythmique agile et solide. Et si on n’a pas le temps de s’ennuyer, c’est aussi parce qu’on passe sans sourciller du Heavy Rock au Rock US, de l’Alternative Rock au son du Seattle des 90’s et avec même une subtile touche Glam Rock.

Sur une (auto)production très actuelle, les Alsaciens rappellent inévitablement le meilleur de la scène Hard et Rock des années 80 et 90 et made in USA. Vigoureux et malgré deux morceaux très Pop, pas forcément utiles mais assumés, ce premier effort est plein de promesses et surtout très accrocheur avec une énergie très communicative (« This Is Our Place », « Aerial Dances », « Trial », « Peace & Quiet » et le morceau-titre). Après un EP sorti l’an dernier, SIXTY HOURS passe la seconde avec brio.