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Michael Schenker Group : un phare dans la brume

On ne présente bien sûr plus le mythique Michael Schenker, influence majeure de très nombreux guitaristes de Hard Rock et de Heavy Metal, et pas seulement. Avec une carrière qui s’étend sur plusieurs décennies, on pourrait le croire à bout de souffle, en fin de course et pourtant il continue d’entretenir cette flamme incroyable grâce à un toucher et un son tellement identifiables. Et c’est avec son infatigable MICHAEL SCHENKER GROUP qu’il poursuit l’aventure et sur lequel il laisse le micro à quelques frontmen qu’il connait bien et qui rayonnent ici encore. 

MICHAEL SCHENKER GROUP

« Don’t Sell Your Soul »

(earMUSIC)

L’an dernier, l’iconique guitariste allemand avait entamé une trilogie, dont voici le deuxième volet. La première, consacrée à UFO (« My years With UFO ») où il a été brièvement de passage, nous replongeait quelques décennies en arrière, mais avec « Don’t Sell You Soul », MICHAEL SCHENKER GROUP revient à un registre plus personnel. On sait le guitar-hero assez peu familier avec les compromis, c’est pourquoi il vient nous rappeler avec le talent qu’on lui connait qu’il n’est pas prêt de vendre son âme. Et si le précédent exercice présentait quelques guests de renom, on le retrouve ici avec des amis de longue date. 

Pour composer le MICHAEL SCHENKER GROUP, c’est l’habituelle formation composée de Bodo Schopf (batterie), Barend Courbois (basse) et Steve Mann (guitare, claviers), qui assure la partie instrumentale de « Don’t Sell Your Soul ». Quant au chant, c’est d’abord Erik Grönwall, ex-frontman de Skid Row, qui apporte sa fougue sur l’irrésistible morceau-titre. Pour le reste, l’emblématique chanteur de MSG, Robin McAuley, passe le relais à Dimitri Liapakis (Mystic Prophecy), puis à Michael Voss (Mad Max) qui co-produit aussi l’album. Et le plaisir partagé est franchement palpable et la complémentarité évidente.

Si l’on aurait pu craindre une perte d’unité artistique en raison du nombre de chanteurs présents, il n’en est rien, puisque le MICHAEL SCHENKER GROUP est une entité solide et surtout rangée derrière son guitariste, maître d’œuvre et garant de ce Hard Rock unique et si reconnaissable. Car, ne nous y trompons, le six-cordiste ne s’aventure pas dans des contrées inconnues (du moins pour lui !), mais entretient un style et une patte qui m’ont pas franchement besoin de lifting (« Danger Zone », « Sign Of The Times », « The Chosen », « It’s You », « Surrender »). De riffs racés en solos majestueux, la légende continue.

Photo : Elisa Grosman

Retrouvez les chroniques des deux derniers albums de Michael Schenker :

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Hard Rock

Scorpions : le venin comme antidote

Certains retours font craindre le pire, tandis que d’autres se révèlent être une belle surprise. On croyait SCORPIONS endormit à tout jamais et incapable de piquer à nouveau. Pourtant, « Rock Believer » vient démontrer le contraire avec une fougue, une envie et une dynamique que les Allemands n’avaient plus montré depuis des décennies… en studio en tout cas. Solide et inspiré, le quintet est toujours d’attaque.

SCORPIONS

« Rock Believer »

(Vertigo Berlin/Universal Music)

Qu’on se le dise, ça fait quelques décennies que SCORPIONS n’a pas sorti un tel album ! Oublié le triste et fade « Return To Forever » sorti en 2015 et place maintenant à « Rock Believer », à travers lequel les Allemands semblent renouer avec ce qu’ils font de mieux : un Hard Rock efficace aux refrains accrocheurs, aux guitares solides et mélodiques et avec un Klaus Meine au sommet de son art et un Mikkey Dee qui apporte beaucoup de fraîcheur.

Certes, « Rock Believer » fait véritablement penser à un retour aux sources pour le combo d’Hanovre. Quand on a sorti des albums comme « Lovedrive », « Blackout » ou « Love At First Sting », quoi de plus légitime finalement ? Ce 19ème album studio s’inscrit dans cette veine, tout en bénéficiant de la production très léchée de Hans-Martin Buff. Cela faisait des années que SCORPIONS n’avait pas affiché une telle unité et un plaisir de jouer si palpable.

Taillé pour la scène, « Rock Believer » multiplie aussi les clins d’œil à quelques morceaux emblématiques. Le morceau-titre et « No One Like You », « Seventh Sun » pour « The Zoo » et d’une certaine manière « Roots In My Boots » répond à « Blackout ». Mais SCORPIONS présente de belles compositions, aussi puissantes que fédératrices (« Gas In The Tank », « Shining Of Your Soul », « Call Of The Wind »). Le quintet s’inscrit dans une belle énergie.

Et le plaisir est total avec la version Deluxe qui contient cinq autres morceaux, dont l’acoustique « When You Know (Where You Come From) » à la mélodie imparable. Pour le reste, le ton est plus sombre et moins positif dans l’esprit. Klaus Meine est plus sérieux et les riffs et les solos de Rudolf Schenker et de Matthias Jabs sont plus lourds (« Shoot For Your Heart », « Unleash The Beast »). SCORPIONS est très franchement en grande forme. Rock on !