Grosse flemme ou signe des temps ? Ou les deux, tant ils sont inhérents ? Une chose est sûre, certaines formations s’usent plus vite que d’autres et atteignent leur plafond de verre une fois la reconnaissance et le succès obtenus. Cela semble être le cas de VOLBEAT qui, faute de se renouveler, régresse au fil des disques. Les Scandinaves ont perdu leur guitariste solo Rob Caggiano et, comme on s’y attendait, le coup est rude. A l’écoute de « God Of Angels Trust », on cherche vainement un peu d’imagination… avant de se rendre à l’évidence.

VOLBEAT
« God Of Angels Trust »
(Universal)
Alors qu’il n’avait fallu que trois mois aux Danois pour mettre en boîte « Servant Of The Mind » il y a quatre ans, six petites semaines, dont treize jours de studio, ont suffi à l’élaboration de « God Of Angels Trust ». Et cela s’entend ! Depuis deux albums maintenant, VOLBEAT se montre expéditif et ça ne joue pas forcément en sa faveur. La routine s’installe et avec elle une créativité qui s’étiole. Michael Poulsen peine très franchement à retrouver l’explosivité d’un « Rewind, Replay, Rebound », par exemple. Les idées manquent et l’ennui pointe très rapidement le bout de son nez.
Certes, le groupe livre toujours de bonnes mélodies et le fantomatique (car il n’est toujours pas un membre officiel) Flemming C. Lund d’Asinhell fait même de petites merveilles sur les solos, tandis que la rythmique fait le taff, tout comme Jacob Hansen à la production, mais VOLBEAT semble avoir perdu la flamme. Capable de belles étincelles ponctuellement, il ne va plus au fond des choses en présentant des morceaux qui tiennent en haleine jusqu’au bout. Sans surprise donc, le combo ne met plus le feu… ou alors, très brièvement. On a le sentiment qu’il expédie le truc sans conviction.
Se reposer ainsi sur ses lauriers n’est pas donné à tout le monde. L’ombre de Metallica pèse lourdement sur « God Of Angels Trust », tant au niveau des riffs que des nombreux gimmicks vocaux. Cependant, la bonne nouvelle vient du single au titre interminable « In The Barn Of The Goat Giving Birth To Satan’s Spawn In A Dying World Of Doom » (on ne rit pas !), où plane cette fois l’esprit de Johnny Cash. Ensuite, VOLBEAT sombre totalement sur « Time Will Heal » et « Lonely Fields », entre autres. Le désormais power trio n’a plus de power que son appellation. Circulez !

Photo : Brittany Bowman
2 réponses sur « Volbeat : le coup de la panne »
Salut François
Je dois dire que ta critique m’intrigue un peu : d’un côté tu « reproches »à Volbeat de faire du Volbeat et de l’autre tu soulignes la « rapidité » d’élaboration de ce CD : ça ne te ressemble pas, d’habitude quand ça te plaît pas,tu fais l’impasse, tu le dis toi même,il y a tellement d’autres artistes à chroniquer! Sur le fond, finalement quand ACDC refait encore et toujours du ACDC depuis 40 ans sans varier d’un demi-ton c’est normal mais ça marche pas pour Volbeat ? En musique nous le savons,il n’y a guère de logique mais il faut se résoudre à accepter qu’un artiste recommence sans cesse l’oeuvre qui l’a révélé tout en étant différent mais en restant le même : gigantesque défi dur à relever ! Pour faire court : ce disque est plutôt dans la moyenne haute, tant dans l’écriture que dans le son, les solis étant particulièrement percutants… bien sûr ce n’est que mon avis et je ne pense pas que la durée d’un enregistrement ait une influence sur la qualité de la création… à très bientôt
Pat
Salut Pat,
En fait, ce n’est pas compliqué : j’ai passé trois heures à écouter l’album et je n’aime pas perdre mon temps. Donc, je l’ai chroniqué ! 😉 Je n’aurais pas dû insister, car je me suis royalement fait chier. AC/DC fait peut-être le même album, mais comme il est toujours bon : tout va bien ! 🙂 Et non, je trouve que Volbeat régresse carrément et n’a absolument plus rien à dire. Cela n’étonnerait beaucoup qu’ils insistent sur ce nouvel album lors de la tournée à venir… 😉 Et quand même, quand un groupe de ce calibre passe moins de 15 jours en studio, c’est vraiment pour expédier le truc… et cela s’entend ! 😉
Je ne recommencerai plus, promis ! 🙂