Si ALTA ROSSA a choisi un autre angle d’attaque pour ce ténébreux « A defiant Cure », il reste musicalement aussi radical et sauvage, ce qui n’empêche d’ailleurs pas les nuances… et elles sont nombreuses. Très loin du défouloir qu’il peut inspirer de prime abord, ce deuxième opus des Français est constitué de frappes chirurgicales, assénées avec fermeté, et il nous propulse dans des passages très changeants, assommants et littéralement perforants. Une expérience qui devient de plus en plus unique, tant elle est menée avec brio.
ALTA ROSSA
« A Defiant Cure »
(Source Atone Records)
Il y a deux ans, ALTA ROSSA avait signé ses débuts avec le dévastateur « Void Of An Era », un premier opus fracassant taillé dans un post-Metal tentaculaire. La barre était haute et pourtant elle est largement franchie. « A Defiant Cure » vient confirmer les intentions et surtout l’identité musicale du groupe qui, elle aussi, va puiser dans les tréfonds du Sludge, du Black Metal et du Hard-Core. Pour ce qui est de la rage et de la colère qui animent le combo depuis sa création, elles sont intactes et probablement même renforcées, grâce à un objectif musical mieux ciblé.
Si habituellement, les formations de post-Metal jouent beaucoup sur l’aspect aérien du genre, chez ALTA ROSSA, le côté atmosphérique est plutôt lourd et pesant. Froid et noir, « A Defiant Cure » se veut pourtant plus positif que son prédécesseur. Là où « Void Of An Era » était un constat brutal sur notre époque, il est question ici d’un appel à la rébellion afin de vaincre cet obscurantisme ambiant. Et la vision du quintet de Besançon n’appelle pas vraiment à un changement en douceur, car dès « Exalted Funeral », la tempête bat son plein et ce n’est que le commencement.
Massive et cinglante, la doublette de guitariste offre vélocité et puissance, tandis que la rythmique basse/batterie se montre impériale et martèle avec force et assiduité. Avec un frontman qui se montre imposant, les titres prennent des allures monumentales. ALTA ROSSA offre tout de même deux courtes respirations avec « Minotaur » et « Where We Drown Our Nightmares » », qui encadre le génial « The Art Of Tyrant #slash #The Minotaur » et frayent un passage pour la seconde partie du disque. « A Defiant Cure » devient vite très obsédant (« The Emperors », « Stratisfaction », « Fields Of Solar Flames »). Vertigineux !
Photo : Mathilde Dupanloup
Retrouvez la chronique du premier album :