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Alternative Metal Nu Metal

Emil Bulls : une charge massive

EMIL BULLS commence cette nouvelle année en livrant une réalisation à la fois massive et presqu’addictive, et en mode rouleau-compresseur. « Love Will Fix It » met en avant l’expérience acquise par les Allemands depuis leur formation en 1995. Et malgré près de trois décennies au service d’un style toujours très tranchant et incisif, les Bavarois sonnent terriblement actuel. Leur Alternative Metal est véritablement cyclonique.

EMIL BULLS

« Love Will Fix It »

(Arising Empire)

Moderne et rafraîchissant. C’est à peu près en ces termes que l’on pourrait qualifier ce nouvel opus d’EMIL BULLS, son treizième. Même s’il bénéficie d’une belle réputation sur sa terre natale, l’Allemagne, le quintet peine pourtant toujours à s’exporter. Très bien produit et interprété avec force et précision, « Love Will Fix It » pourrait cette fois permettre au groupe de lorgner de l’autre côté de ses frontières, d’autant que dans son domaine, il figure parmi les meilleurs au rang européen.

Toujours armé d’un fracassant Alternative Metal, la formation munichoise livre des riffs sacrément acérés, tout en évoluant sur des mélodies accrocheuses. Ayant émergé autour des années 2000 et même un peu avant, on retrouve assez naturellement des éléments Nu Metal chez EMIL BULLS, ce qui lui confère une explosivité presque évidente. Quant à Christoff Von Freydorf, son frontman, il est aussi habille et puissant dans un chant clair que dans un scream ravageur bien distillé.

Parfaitement ancré dans son époque, on retrouve aussi quelques sonorités Electro, façon MetalCore, et donc dignes des meilleures fêtes foraines, sur « Love Will Fix It ». Cela dit, EMIL BULLS n’en use qu’à bon escient, laissant aux guitares et à sa rythmique musclée le soin de mettre tout le monde d’accord (« Backstadders », « The Devil Made Me Do It », « Levitate », « Whrilwind Of Doom », « She Ain’t Coming Home No More »). Ultra-efficace et très soigné, ce nouvel album bastonne et claque comme il faut.

Photo : Janis Hinz
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Post-HardCore

Polar : une charge sonore

Après l’excellent « Nova » sorti en 2019, les Anglais ont pris leur mal en patience et ressurgissent avec le monumental « Everywhere, Everything », nourri de la frustration de la pandémie, qui est parfaitement distillée sur ce nouvel opus avec une force incroyable et chargé de refrains imparables. POLAR s’impose et en impose.

POLAR

« Everywhere, Everything »

(Arising Empire)

Devenu incontournable sur la scène post-HardCore depuis un peu plus de dix ans, POLAR s’est posé beaucoup de questions début 2020, quand sa tournée avec After The Burial, Spiritbox et Make Them Suffer s’est brutalement arrêtée. Le monde entier s’est mis sur pause et le groupe a même failli déposer les armes. Mais les Londoniens se sont repris et ont remis le bleu de chauffe pour livrer cet album très personnel.

C’est à un véritable travail d’introspection que s’est livré le quatuor en puisant au plus profond de lui-même pour bâtir ce « Everywhere, Everything » assez étonnant dans son contenu. Finalement, la pandémie semble avoir été profitable à POLAR, mettant les Britanniques dos au mur, poussés dans leurs retranchements et il en ressort dix morceaux percutants, puissants d’où il émane aussi de solides mélodies.

Explosif et agressif, ce cinquième album du combo affiche une constante pression, malgré quelques rares passages en clairs de son frontman Adam Wooford. Compact et véloce, « Everywhere, Everything » ne tombe pourtant pas dans une frénésie de décibels, mais parvient au contraire à développer des atmosphères saisissantes (« Rush », « Baptism Of Fire », « Burn », « Dissolve Me », « Snakes Of Eden »). Tout en puissance !