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Heavy Stoner Psych

Slung : céleste

Entre ambiances aériennes et riffs dévastateurs, SLUNG joue sur les nuances et apporte beaucoup de soin à l’élaboration d’un Stoner Rock aussi Heavy que Psych. S’ils peuvent compter sur leur frontwoman, dont la prestation surclasse nombre de ses actuelles consœurs, les Anglais brillent aussi par leur impact instrumental, dont les inspirations sont d’une intensité qui les rend intemporels. « In Ways » se dévoile un peu plus à chaque écoute, même si son immédiateté séduit par une créativité très instinctive. A surveiller de très près !

SLUNG

« In Ways »

(Fat Dracula)

Assez éloigné de l’idée que l’on peut avoir de la scène musicale de Bristol, SLUNG est la vraie belle surprise en matière de Stoner britannique depuis bien longtemps. Elle se sera faite même fait sacrément attendre. Cela dit, les singles parus précédemment nous avaient déjà mis la puce à l’oreille sur ce à quoi nous pouvions nous attendre avec « In Ways », un premier album très abouti, tant au niveau de la composition comme de la production et de ses remarquables arrangements. Et avec la classe affichée, la boucle est bouclée.

Il est devenu très rare aujourd’hui de voir un groupe sortir un premier fort aussi raffiné et mature. C’est pourtant le cas avec SLUNG, dont on se doute sans mal que ses membres n’en sont pas à leur coup d’essai. Le travail d’écriture montre une belle osmose entre Katie Oldman (chant), Ali Johnson (guitare), Vlad Matveikov (basse) et Ravi Martin (batterie). Car si, bien sûr, la chanteuse interpelle d’entrée de jeu avec le fulgurant « Laughter », elle promet par la suite une performance hors-norme.

Au fils des morceaux, le quatuor impressionne et surtout parvient à surprendre tout au long de « In Ways ». Basé sur un Stoner Rock classique et groovy, SLUNG s’avance aussi dans des atmosphères psychédéliques et progressives, rappelant d’ailleurs certaines formations vintage. Très expressif, le chant offre un relief étonnant, tant la palette est riche, mais ce serait vite oublier les autres ressources du combo (« Class A Cherry », « Come Apart », « Collider », « Matador », « Limassol », « Heavy Duty », « In Ways »). A découvrir d’urgence !

Photo : Ian Coulson

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Post-Metal post-Rock Progressif

Ok Wait : d’une beauté renversante

Autour de musiciens aguerris de la scène underground de Hambourg, OK WAIT est le fruit d’une association de talents, dont la vision musicale fait preuve de beaucoup d’originalité et d’ambition. Au cœur d’un post-Rock, souvent Metal et progressif, les Allemands traversent avec émotion et des sensations variées sur ce « Well », qui va crescendo au fil de morceaux instrumentaux  puissants et délicats à la fois. Une expérience singulière et très réussie.  

OK WAIT

« Well »

(Golden Antenna Records)

Pour son premier album, le quatuor de Hambourg frappe fort en proposant un voyage très immersif dans un post-Rock, d’où émergent des sonorités empruntant au post-Metal, au Noise et au Rock Progressif. Entièrement instrumental, « Well » joue autant sur des mélodies entêtantes que sur des fulgurances beaucoup plus musclées. Et si ce premier opus de OK WAIT sonne si bien, ce n’est pas vraiment surprenant. La finesse d’interprétation et la force des compositions ne peuvent laisser insensible.

Issu du milieu underground, ce post-Rock à la fois épique et hypnotique est le fruit d’une collaboration entre quatre musiciens partageant la même fibre pour des atmosphères aériennes, et pour l’essentielle très appuyées. A la barre d’OK WAIT, on retrouve les guitaristes Christoph Härtwig et Michel Jahn (Sonic Black Holes), le bassiste Florian Zeh (Ex-Rodha) et le batteur Lutz Möllmann (Barrels). Un casting de choix et une production signée Magnus Lindberg, qui ne laisse rien au hasard.

Dès les 15 minutes de « Wait », les Allemands nous propulsent dans un univers lumineux avant de laisser place à une ambiance plus sombre avec « Blow » ou « Cope ». OK WAIT se meut dans des titres très organiques et planants en s’appropriant des tessitures musicales très rythmées aux couleurs saisissantes (« Time »). Et « Well » monte en régime au fil de l’album, laissant place à quelques belles explosions très maîtrisées. Un beau périple dans lequel on aime se perdre avec insouciance (« Dust »).