En même temps que son troisième album, « 5.20 », dans lequel NINE SKIES présente une version acoustique de son Rock Progressif, le groupe a décidé de proposer un témoignage live de son passage au festival ‘Prog En Beauce’. Authentique et avec un côté brut très séduisant dans le son, les Français parcourent leurs deux premiers albums sous un jour nouveau dans un set très relevé.
NINE SKIES
« Live @ Prog En Beauce »
(Anesthetize Productions)
Alors que sort dans quelques jours son nouvel album « 5.20 », NINE SKIES fait d’une pierre deux coups en offrant au même moment « Live @ Prog En Beauce », son premier opus live. Enregistré le 26 octobre 2019 lors de la septième édition du festival, on a le plaisir de retrouver le groupe sur scène pour l’une de ses rares prestations, la pandémie et l’éloignement des musiciens ayant fait le reste.
Entouré d’un public d’amateurs éclairés, NINE SKIES propose un set composé de morceaux de ses deux premiers albums, « Return Home » et « Sweetheart Grips », le tout dans une belle homogénéité. Arrivé sur le second opus, la chanteuse Aliénor Favier s’approprie avec facilité l’ensemble des titres et leur donne même une nouvelle dimension, plus féminine bien sûr, et aussi plus fluide et chargée d’émotion.
Passant d’un album à l’autre dans un bel équilibre, on retrouve certains titres dans des versions différentes, ce qui leur donnent un peu plus de volume (« Burn My Brain », Return Home », « A Way Back »). Le Rock Progressif de NINE SKIES se fait aussi plus intimistes (« Catharsis ») et très dynamique (« Soldiers Of Shame », « Fields Of Perdition »). Un bel album live en forme de moment de vérité très réussi.
Avec « Sweetheart Grips », NINE SKIES présente un double-album concept brillant à plus d’un titre. Particulièrement inspiré, le groupe niçois a invité des artistes de grands talents et, aussi, a décidé de reverser la totalité des bénéfices à une association (« Ian’s Chain »), qui œuvre pour la prévention contre le suicide. Autant de bonnes raisons pour poser quelques questions à cette belle formation…
– Après la réédition l’an dernier de votre premier album « Return Home » dans une version spéciale, « Sweetheart Grips » vient de sortir. Là encore, il s’agit d’un concept-album. Pouvez-vous nous en décrire le thème principal ?
Ce titre fait référence à la pratique datant de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les soldats prenaient de précieuses photos de famille (et de Pin-ups) et les plaçaient sous les crosses de leurs pistolets 1911, appelées « Sweetheart Grips ». La plupart de ces poignées étaient fabriquées à partir de morceaux de fenêtres en plastique brisées par des bombardiers.
Les différents titres de l’album mettent en lumière les souvenirs et les sentiments d’un jeune soldat exposé à un syndrome post-traumatique, soulevant le paradoxe entre la violence évidente de la guerre et l’humanité sous-jacente enfouie en chacun de nous.
– Musicalement, « Sweetheart Grips » est encore plus riche et la production particulièrement soignée. L’ampleur sonore de votre musique y est parfaitement restituée. Comment s’est passé le travail de studio et de production?
Pour « Sweetheart Grips », nous avons également voulu privilégier le son dans notre concept; un son le plus organique possible, mais plus puissant que « Return Home », compte tenu du concept qui lui est associé. Nous avons eu la chance de travailler avec Shahin Rafati (Studio Mercure) pour les enregistrements de batterie, puis Alexandre a fait le mixage et le mastering dans son studio, comme pour « Return Home ». Ce processus a été particulièrement complexe, vu l’utilisation de plus de matériel analogique que dans le premier album.
– Un palier semble aussi avoir été franchi dans l’écriture, la composition et la structure des morceaux. On sent « Sweetheart Grips » plus complet. Vous aviez une idée précise de la façon dont ce nouvel album devait sonner en entrant en studio ?
Merci beaucoup ! L’écriture, tout comme pour « Return Home », s’est faite par paliers de composition. A savoir que nous avons d’abord tous les deux (Alexandre et Eric) proposé des idées et parfois composé directement des morceaux ensemble (« Burn my Brain » par exemple), puis les démos se sont finalisées. Nous sommes ensuite revenus sur des arrangements, des modifications harmoniques, rythmiques et de structure après certains enregistrements. Enfin, le dernier palier consistait à travailler sur les finitions des morceaux.
Rien n’a été définitif jusqu’au dernier moment.
– « Sweetheart Grips » est un double-album, ce qui se fait de plus en plus rare. Votre intention était de créer deux parties distinctes, ou simplement de pouvoir développer des titres plus complets et plus longs ?
L’album est devenu un double album naturellement, en écoutant les morceaux et en créant deux atmosphères bien distinctes ; la première partie est beaucoup plus sombre et torturée que la seconde, ce qui renforce encore plus l’idée de concept-album. Mais nous n’avions aucunement l’intention à la base d’en faire un double album.
– On note également une multitude de guests (et pas des moindres !), alors que NINE SKIES compte déjà huit musiciens. Pouvez-vous nous les présenter et revenir sur le contexte de ces participations ?
Nous avons eu la chance de travailler sur ce nouvel album avec de très grands musiciens tels que Craig Blundell (Steven Wilson, Steve Hackett, Frost, …) à la batterie et Clive Nolan (Pendragon, Arena…) au solo clavier sur « Burn my Brain », également Riccardo Romano (Ranestrane, Steve Rothery Band, Riccardo Romano Land) au chant sur le titre, Dave Foster (Steve Rothery Band, Panic Room, So & So, Dave Foster Band) à la guitare solo sur « Fields of Perdition », Johnny Marter (Annie Lennox, Marillion, Peter Gabriel, Roger Taylor, Brian May, Jeff Beck, Zucchero, Gloria Gaynor…) à la guitare sur « The Thought Trader » et Pat Sanders (Drifting Sun) aux claviers sur « Soldiers of Shame ».
Etant basé en Angleterre depuis deux ans, Eric a entreprit l’initiative de contacter des musiciens pour leur proposer une participation sur l’album, ce à quoi ils ont répondu avec beaucoup de gentillesse et très favorablement, et nous les remercions chaleureusement pour leurs superbes contributions aux morceaux.
– Justement, j’imagine que vous allez défendre ce nouvel album sur scène. Cela ne doit pas être évident pour une formation nombreuse comme la vôtre … Certains invités sur le disque seront-ils aussi de la partie ?
Notre première scène sera le festival « Prog en Beauce » le 26 Octobre (immortalisé sur les photos illustrant l’interview – NDR) en compagnie de Clepsydra, Albion et Mystery. Je pense malheureusement que cela sera compliqué de solliciter la venue des invités sur scène, eux-mêmes étant très impliqués et investis dans leurs projets respectifs. Nous espérons défendre cet album, tout comme « Return Home », le plus possible par la suite !
– Enfin, les bénéfices des ventes de « Sweetheart Grips » iront à l’association « Ian’s Chain », qui soutient la prévention contre le suicide. Pourquoi ce choix ? De nos jours, c’est plutôt rare de voir des groupes à but non-lucratif … 😉
Nous avons opté pour ce choix car c’est une cause qui nous tient à cœur. De plus, Alan et Wendy Savill, les présidents de cette association, organisent tous les ans un festival appelé le « Savfest », où tous les groupes viennent jouer bénévolement pour soutenir cette cause. Nous avons trouvé le geste très honorable, et c’est pourquoi nous avons voulu les suivre dans cette démarche.
Avec « Sweetheart Grips », NINE SKIES livre un excellent double-album, doté d’un concept très original et d’une magnifique palette d’invités. Ce superbe disque renvoie à un Rock Progressif original et riche en virtuosité… En attendant le nouvel album du groupe, « 5.2 » à paraître dans les mois à venir, (re)découvrez cette pépite en deux volets.
NINE SKIES
« Sweetheart Grips »
(Anesthetize Productions)
Pour son deuxième album, NINE SKIES a placé la barre très haut. Non contents de faire simple, les Niçois sortent, avec « Sweetheart Grips », un double-album concept et le résultat est vraiment à la hauteur du projet : très accompli. Autour d’un noyau dur de huit musiciens, le groupe a même fait appel à de nombreux guests, et non des moindres. Le Rock Progressif du combo français se pose désormais aux côtés des meilleures formations du genre, et ce très bel album parmi les indispensables du registre pour cette année (2019 – NDLR).
Autour d’un concept basé autour de la seconde guerre mondiale, NINE SKIES narre une pratique ayant réellement existé. C’est donc sur cette idée que se décline ce double-album. Des titres comme « Vestige », « Burning my brain » ou le morceau-titre démontrent la qualité exceptionnelle du travail de production. Les guitares sont en harmonie totale avec les claviers et le saxophone, tandis que la paire basse/batterie fait des merveilles et garde le cap de compositions très inspirées.
Les deux volets composant « Sweetheart Grips » se complètent parfaitement et offrent finalement une belle respiration à l’ensemble. Très modernes dans leur approche, les morceaux du double-album naviguent entre fougue avec des passages très Rock et douceur avec des parties acoustiques très sensibles et délicates. Toute cette maîtrise artistique fait de cet opus un vrai monument, lequel est embelli par le magnifique artwork signé par Steve Anderson. Avec « Sweetheart Grips », NINE SKIES va marquer le petit monde du Rock Progressif pour un moment !
Le groupe NINE SKIES (Rock Progressif) a hâte de vous présenter son nouvel album : « 5.20 » avec la participation d’un quatuor à cordes. Tout en acoustique, le groupe va encore nous faire rêver…
C’est le bon moment pour les aider. A défaut de concerts, pour l’instant, ça se passe par là :
Je ne manquerai pas de mettre en ligne la chronique et l’interview du groupe, réalisée lors de la sortie du deuxième album, dans les jours à venir. Et je vous tiendrai bien sûr au courant.
En attendant, NINE SKIES n’attend que vos étoiles pour faire briller les cieux !