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Walter Trout : chevauchée fantastique

C’est avec une grande élégance et une certaine discrétion que WALTER TROUT traverse depuis cinq décennies maintenant le Blues Rock dont il a écrit de magnifiques lettres de noblesse. Respecté par les anciens et adoré des plus jeunes, le monde du Blues Rock n’a jamais été indifférant à cette personnalité hors-norme distillant un style aussi relevé que tendre. Avec « Ride », l’Américain est épanoui, enjoué et d’une authenticité de chaque instant.

WALTER TROUT

« Ride »

(Mascot/Provogue)

70 ans et 30ème album au compteur pour le grand bluesman WALTER TROUT. A l’œuvre depuis 1969 où il écumait déjà les scènes des bars du New-Jersey, le guitariste et chanteur n’a depuis eu de cesse de se mettre au service de la musique aux côtés de John Lee Hooker, Big Lama Thornton et même un temps chez Canned Heat et les Bluesbreakers. Mais depuis 1989, c’est en solo qu’il distille son Blues Rock si particulier, à la fois plein de charme et électrique au possible.

Avec toute la souplesse et le feeling qu’on lui connait, l’Américain livre une belle suite à « Ordinary Madness » (2020) et vient également de signer un tout nouveau contrat chez Provogue. De quoi raviver les cendres encore brûlantes et incandescentes de son jeu et surtout celles d’une envie qui ne l’a jamais quitté. Ayant parti la Californie pour le Danemark, cela ne semble pas affecté un seul instant la musique de WALTER TROUT, qui reste ancrée dans un style purement inspiré des Etats-Unis.

« Ride » pourrait très bien être l’œuvre d’un jeune et fougueux bluesman, tant la vivacité et l’enthousiasme qui l’animent depuis des décennies n’ont pas cessé de le guider (« Ghosts », « Ride »). Livrant des mid-tempos de toute beauté (« So Many Sad Goodbyes ») comme de vibrantes ballades, WALTER TROUT sait tout faire, dépeint les sentiments avec une incroyable finesse, envoûte comme personne (« Waiting For The Dawn », « Fertile Soil ») et fait preuve d’une dextérité, d’un groove et d’un feeling très personnel.

Photo : Alex Solca