Pionnier de cette nouvelle génération de formations Southern à s’être émancipée d’un certain public pour en conquérir d’autres, BLACKBERRY SMOKE prouve, s’il était encore nécessaire, qu’il est ce grand représentant d’une musique typiquement sudiste qui vit, bouillonne et rayonne dorénavant comme au temps des Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers Band, 38 Special et autres Molly Hatchet. « Be Right Here » est entraînant, joyeux, électrique, brut et d’une ferveur aussi palpable que confiante. Une réussite totale !
BLACKBERRY SMOKE
« Be Right Here »
(3 Legged Records/Thirty Tigers)
Avec « Your Hear Georgia » en 2021, BLACKBERRY SMOKE avait laissé beaucoup de fans sur leur faim, tant la déception fut grande. Cela n’a pas remis en question la grande qualité de ses prestation scéniques et encore moins celle de sa discographie, mais cela avait dévoilé certaines limites créatives. Cela dit, on peut aussi se dire qu’il ne s’agissait que d’un simple coup de mou, comme cela arrive chez la majorité des groupes. Car « Be Right Here » vient remettre quelques pendules à l’heure, et avec la manière. Techniquement imparable, le groove et les mélodies sont au rendez-vous, au même titre que l’inspiration et le feeling.
BLACKBERRY SMOKE retrouve ici son Southern Rock, le vrai, celui qui est gorgé de Country, de Blues et d’Americana. Et ce retour à une authenticité dissoute sur le précédent album donne cette belle sensation de liberté retrouvée, cette légitimité qui fait la force des Américains et qui les a très justement désignés comme le renouveau du Rock Yankee, après des années 70 désormais lointaines. Etonnamment, même le producteur Dave Cobb (Chris Stapleton, Jason Isbell), grand habitué et faiseur de disques très mainstream, est parvenu à rendre au groupe, avec « Be Right Here », ce son live et spontané, qui le rend si identifiable.
Enregistré entre Nashville et Savannah en Georgie, ce huitième opus dégage une sincérité que cette apparente simplicité rend immédiatement positive. Au chant, Charlie Starr surfe sur un groove roots et enthousiaste et donne brillamment le change à Paul Jackson avec qui il forme un somptueux duo de guitaristes. De « Dig A Hole » à « Barefoot Angel”, en passant par « Don’t Mind If I Do », « Little Bit Crazy », « Like I Was Yesterday » ou les plus délicats « Other Side Of The Light », et « Whatchu Know Good », BLACKBERRY SMOKE n’a pas à se forcer pour exceller dans un registre qu’il incarne autant qu’il le respire… à pleins poumons !
4 réponses sur « Blackberry Smoke : une tradition intacte »
Cher François,
On a pas dû écouter le même groupe, celui qui « bouillonne comme au temps de Molly hatchet et autres Lynyrd », ici la succession de mid-tempi finit par avoir raison de ma résistance et le sommeil pointe rapidement le bout de son nez… même si on est pas musicien et pas producteur,on comprend vite que la linéarité rythmique de cet album finit par lasser… à part « Azalea »et son côté folk qui sort un peu du lot, rien ne dépasse, on a envie de leur dire de « passer la seconde » les gars ! Les Georgia Thunderbolts et autres représentants du southern Rock peuvent dormir tranquilles, c’est pas Blackberry smoke qui leur fera de l’ombre…
Hello,
Comme tu dis, on n’a pas dû écouter le même disque… Moi, il m’a fait du bien… beaucoup ! 😉 Je n’aime pas beaucoup les comparaisons et en l’occurrence, elles concernaient surtout un ressenti plus qu’un copier-coller musical, comme tu l’as compris. Je m’exprime mal, désolé ! 😉
Après, si tu t’attendais à un album musclé et percutant, ce n’est pas Blackberry Smoke qu’il faut écouter… Pas de Rock Sudiste tout court, d’ailleurs. Quant à Georgia Thunderbolts, dont j’ai été l’un des premiers à parler ici, ça me ferait plaisir qu’ils se réveillent, car ça commence à faire très, très long… Eux, c’est clair qu’ils n’ont pas intérêt à se louper, car ils n’ont absolument rien montré jusqu’à présent… 🙂
Donc, Blackberry Smoke est bel et bien le patron du Southern Rock nouvelle génération… de très loin et c’est même indiscutable avec ce nouvel album. Et il n’est pas question de goût, mais de l’essence-même du style. Voili, voiloù… 🙂
Cher François,
Tu as posté une « réponse » en moins d’un quart d’heure, je suis honoré 👏, cela dit, le southern Rock tel que je le conçois est bien éloigné de ce que produit Blackberry smoke, où sont les guitares ? Après un « Free bird » ,un « Highway song » ou un « Flirting with disaster « , le reste me paraît un peu « médiocre « … à chacun son »Rock Sudiste « ..🤗
C’est vrai qu’il y a plusieurs facettes dans le Rock Sudiste. Un océan sépare le presque Hard Rock de Molly hatchet avec la délicatesse des harmonies du Allman Brothers Band. Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que le Southern puise ses racines dans le Blues, la Country, le Rock et la Soul… Et là, on a tout ! Donc, oui, comme dans à peu près tous les styles, chacun se retrouve dans tel ou tel aspect : et c’est tant mieux d’ailleurs ! 🙂
Personnellement, c’est exactement ce que j’attendais d’eux. Efficace, assez dépouillé et super accrocheur, malgré l’absence se solos virtuoses à rallonge… C’est pas mal aussi, non ? 😉