Loin du Heavy Metal de ses débuts, PINO SCOTTO a embrassé la cause du Blues et le fait avec beaucoup de talent et un aplomb réjouissant. Car si les décibels ont baissé d’un cran, le propos reste d’une franche virulence. Toujours alerte sur le monde qui l’entoure, il livre son ressenti sur des chansons au souffle alerte et sans tabou. « The Devil’s Call » plaque au sol les attitudes fantomatiques, démonte une époque en pleine déliquescence avec une belle vigueur et dans le style le plus authentique qui soit.

PINO SCOTTO
« The Devil’s Call »
(Wanikiya Record)
Guiseppe Scotto di Carlo, alias PINO SCOTTO, a toujours eu le verbe haut et ce nouvel album vient confirmer qu’il n’a pas changé ses habitudes. Connu, en marge de son parcours musical, dans son pays pour ses diatribes envers la société et à travers elle la politique, mais aussi l’industrie artistique plus largement, il n’en demeure pas moins un homme de cœur, un musicien aguerri et d’une grande sincérité. Avec « The Devil’s Call », il vient pousser onze nouveaux coups de gueule sur ce monde qu’il juge brisé, et avec beaucoup de force.
Ancien leader de Vanadium dans les années 80, PINO SCOTTO mène depuis trois décennies environ une carrière solo et avec ce nouvel opus, il offre une belle suite à « Eye For A Eye » (2018) et « Dog Eat Dog » (2020). Sorte d’électrochoc bluesy, ce nouvel effort traverse sans filtre des registres aux sonorités très américaines, entre Hard Rock et Southern Rock, pour se fondre dans des Boogie fiévreux et un Blues Rock ravageur. Les riffs sont appuyés et tranchants, les solos claquent et le chant de l’Italien fait mouche sur des textes brûlants.
PINO SCOTTO démarre sur les chapeaux de roue avec un « No Fear No Shame » hyper-Rock’n’Roll, aux faux airs de Lemmy dans l’intonation. Si le frontman n’a pas son pareil pour transmettre une énergie intense, il sait aussi dévoiler sans far une facette plus sensible (« A Dozen Souls », « True Friends »). La voix rauque et éraillée et la guitare affûtée, on se laisse porter par des morceaux très directs, efficaces et dont les refrains laissent des traces (« Full Circle », « Afraid Of Living », « Big Mama »). Brut et audacieux !
