Catégories
Stoner Metal

Supernaughty : hypernasty

Originaire de Toscane, c’est avec un chapitre massif dont les arrangements sont d’une grande finesse que SUPERNAUGHTY vient balancer une sévère secousse séismique, grâce à un Stoner Metal intense. Agressif, mais rafraîchissant, « Apocalypso » est le mix de passages Psych épaissis par un Fuzz enveloppant et d’une rugosité guitaristique de chaque instant. Fulgurants et sans limites, les Transalpins jouent libérés et avec l’aplomb des plus grands. Imposant !

SUPERNAUGHTY

« Apocalypso »

(Ripple Music)

Le chemin parcouru par le quatuor depuis son premier EP « Welcome To My V » (2015) est remarquable d’autant qu’il monte en puissance à chaque réalisations. Après deux albums sortis chez Argonauta Records, c’est le label californien Ripple Music qui les accueille et « Apocalypso » ne va pas dépareiller un seul instant dans son somptueux catalogue. Au contraire, SUPERNAUGHTY passe à la vitesse supérieure et assoit sans mal son Stoner Metal aux saveurs Sludge et Hard Rock en se montrant compact et indomptable avec assurance.

Avec un côté lourd assez Doom qui rappelle Dozer ou Lowrider et un aspect Fuzz Rock hérité de Kyuss et Fu Manchu, les Italiens font très habillement le grand écart entre la Suède et les Etats-Unis, tout en affichant beaucoup de cohérence et un style bien à eux. Enregistré en Italie, puis mixé et masterisé par Karl Daniel Lidén (Dozer, Greenleaf), SUPERNAUGHTY a vu les choses en grand et son Stoner Metal se diffuse de manière profonde et efficace sur un mur de guitare fracassant et un groove hypnotique.

Tout en variations, « Apocalypso » développe une énergie phénoménale, hyper-Heavy et propulsée par des riffs tranchants, presque Thrash dans l’approche, un rythme appuyé et farouche, sans compter la prestation XXL de son frontman Angelo Fagni. SUPERNAUGHTY avance en bloc et en impose grâce à des morceaux aussi mélodiques que ravageurs (« Poseidon », « Amsterdamned », « Weird Science », « Queen Of Babylon » et le morceau-titre. Ce nouvel opus est plus qu’une claque, c’est un uppercut dans les règles !

Catégories
Fuzz Rock Psychedelic Rock

Paddang : un fuzz reptilien

Si ce deuxième album a quelque chose de solaire dans le son, il l’est nettement moins dans son propos. Cela dit, « Lost In Lizardland » est lumineux et dynamique et surtout, il vient confirmer que la formation toulousaine n’a pas son pareil pour mettre en musique des visions souvent hostiles et obsédantes. PADDANG hypnotise et s’engouffre dans une épopée cosmique pleine de rebondissements. Revigorant !

PADDANG

« Lost In Lizardland »

(Le Cèpe Records/Stolen Body Records/98 Décibels/Noise Circle)

Lorsque pas moins de quatre labels se penchent sur un même groupe, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison. Deux ans après « Chasing Ghosts », PADDANG remet le couvert et nous invite à une sorte de road-trip Sci-Fi, où les gros lézards ne sont jamais loin et la bonne humeur omniprésente. Sur « Lost In Lizardland », le fil conducteur tourne autour des enjeux mondiaux actuels et le trio nous met en garde à travers l’histoire de Moros, une jeune femme désenchantée en mode survie. Tout un programme !

Composé de Thomas Boquel (guitare), Guirec Petton (basse, synthés) et Rémi Fournier (batterie), PADDANG a la particularité de compter trois chanteurs dans ses rangs et le travail sur les harmonies vocales a même quelque chose des Beach Boys (si, si !) dans un ensemble qui résonne de manière androgyne, planante et insaisissable. Avec le soutien du claviériste Cédric Forestier, le trio développe un univers musicalement très riche et on le doit à des arrangements soignés et très créatifs, qui rendent cet album si singulier.

Si l’exigence est au cœur de « Lost In Lizardland », on perçoit aussi beaucoup de plaisir dans l’interprétation de ces huit nouveaux morceaux. Passé l’intro, on entre dans le vif du sujet avec « Pressure », qui dévoile d’ailleurs un passage en français, et PADDANG pare également  son Psych Rock d’aspects plus Heavy et massif. Parfois assez Pop (« Lizardland »), atmosphérique (« Moros Journey ») ou cinématique (« The Astral Flood »), l’aventure sonore est captivante et bien fuzz. Enfin, laissez « Agartha » défiler et patientez jusqu’à l’assaut final.

Photo : Prescilia Vieira