Catégories
Hard 70's Psychedelic Rock Rock 70's Southern Rock

DeWolff : first loves

Si certains se demandent de quelle manière le trio a bâti sa personnalité artistique et s’est façonné ce son à la fois vintage, organique et très contemporain, « Fuego! » devrait vous donner quelques réponses quant aux origines de son épopée. Avec ce choix très audacieux, DEWOLFF ne s’est pas contenté de simples covers, tant on les croirait issues de son propre répertoire pour quelques unes d’ente-elles. Ce format court est bien plus qu’un hommage, c’est un acte d’amour à tous ceux, qui lui donné la flamme qui l’anime aujourd’hui.

DEWOLFF

« Fuego! »

(Electrosaurus/Suburban Records)

Après une escapade au légendaire studio Fame de Muscle Shoals, Alabama, où il a enregistré le disque du même nom, qui reste un sommet de sa carrière, DEWOLFF sort un peu en catimini « Fuego! ». Sorte de long EP ou de mini-album, c’est selon, il contient six morceaux, dont un medley de trois titres pour une demi-heure purement Psych et terriblement Soul, Blues et Rock. Le groupe s’est vraiment fait plaisir à travers quelques reprises qui, d’après lui, ont forgé son identité et construit son style. Et c’est un bond assez inédit dans les années 70 auquel nous invitent les Hollandais.

A en juger par la tracklist de « Fuego! », DEWOLFF a voulu quelque chose de très personnel, car les chansons choisies sont d’une autre sphère que celles proposées habituellement par d’autres. Et cela en dit également long sur la culture musicale des trois jeunes musiciens. Ici, les bases sont solides et vont puiser dans les fondations-mêmes de cette tradition qu’ils entretiennent avec tant de brio. Et puis, c’est une belle occasion pour les plus curieux d’aller à la découverte de ces formations presque inconnues pour beaucoup, qui ont laissé une belle trace dans le temps.

Et il en a un que l’on connait bien et qui pose un brûlant solo sur « The Fan » de Little Feat, c’est Joe Bonamassa, qui bat ici son propre record de featurings sur une année. Par ailleurs, DEWOLFF est éblouissant sur « Judgment Day » des Redbone, sur le « Roll Away The Stone » du grand Leon Russell et la cover de Free, « Fire And Water », est magistrale. Après le génial « Faster And Faster » d’Eden Rose, les Néerlandais se lancent dans un mix très personnel de « Fire And Brimstone » (Link Wray), « Hawg Frog » (Buzz Clifford) et « I Walk On Guilded Sprinters » (Dr. John) sur dix minutes. Somptueux !

Retrouvez les chroniques de leurs derniers albums :

Catégories
Blues Soul

Tedeschi Trucks Band And Leon Russell : magic communion

Dix ans après une prestation qui a du laisser des étoiles dans les yeux des spectateurs, TEDESCHI TRUCKS BAND AND LEON RUSSELL nous offrent enfin un témoignage concret de leur passage au ‘Lockn’ Festival’ américain et de leur réinterprétation du fiévreux album live de Joe Cocker, « Mad Dogs & Englishmen », paru quelques décennies plus tôt. La ferveur est là et la performance exceptionnelle, d’autant que ce disque pour le moins mythique traverse les âges avec une élégance rare et un sens de la Soul et du Blues qui atteint des sommets.

TEDESCHI TRUCKS BAND AND LEON RUSSELL

« Mad Dogs & Englishmen Revisited – Live At Lockn’ »

(Fantasy Records)

Alors que Susan Tedeschi voyait le jour et que neuf ans plus tard, ce serait au tour de Derek Trucks, Joe Cocker, quant à lui, enregistrait l’emblématique « Mad Dogs & Englishmen » au Fillmore East de New-York les 27 et 28 mars 1970. Un disque qui les a donc marqués au fer rouge. A l’époque, c’est le claviériste, chanteur et directeur musical LEON RUSSELL qui était aux manettes et c’est aussi lui que l’on retrouve, bien accompagné, à la production de cette version revisitée par le TEDESCHI TRUCKS BAND et captée en septembre 2015 au ‘Lockn’ Festival’ d’Arrington, en Virginie.

45 ans après l’édition originale, quelques musiciens de Mad Dogs sont revenus fouler la scène et Rita Coolidge, Claudia Lennear et Chris Stainton sont toujours aussi rayonnants. Et comme pour rendre cet hommage inoubliable, TEDESCHI TRUCKS BAND et LEON RUSSELL ont convié quelques invités de marque, qui confèrent à cet album une incroyable générosité. Cette célébration collective rappelle d’ailleurs naturellement celles de Joe Cocker. Ici aussi, on a le sentiment que des amis se sont rassemblés dans une harmonie très fluide et une énergie communicative.

Si à eux seuls, TEDESCHI TRUCKS BAND et LEON RUSELL font trembler n’importe quelle scène, alors imaginez un peu les frissons supplémentaires procurés par Chris Robinson des Black Crowes, John Bell, le grand Warren Haynes, Anders Osborne, Doyle Bramhall II et Shannon McNally. Il y a autant d’électricité que de magie pendant plus d’une heure de concert. Susan Tedeschi est impériale au chant, son guitariste de mari Derek Trucks brille de mille feux et les chœurs omniprésents font jaillir autant de lumière et de sourires que la vibrante section de cuivres. Incontournable !

Retrouvez les chroniques de l’album en quatre actes « I Am The Moon » du groupe :