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Heavy metal Progressif

Ellefson-Soto : addition de talents

Passé un peu inaperçu un peu partout, il serait pourtant dommage de faire l’impasse sur cette première collaboration d’ELLEFSON-SOTO, « Vacation In The Underworld ». Le bassiste et le frontman se sont entourés d’un guitariste au jeu fougueux et incisif et d’un batteur pointilleux. Mélodique et percutant, cette entrée en matière est brillante à bien des égards.

ELLEFSON – SOTO

« Vacation In The Underworld »

(Rat Pak Records)

Evincé l’an dernier de Megadeth suite à des accusations d’échanges à caractère sexuel sur Internet, finalement peu en phase avec ses activités de pasteur de l’église luthérienne, David ELLEFSON n’a pas mis longtemps à se remettre en selle. Alors que le premier album de Dieth, supergroupe Thrash/Death récemment créé, sortira l’année prochaine, c’est avec son ami Jeff Scott SOTO qu’il s’est associé pour ce projet Heavy Metal aux contours progressifs.

Très dynamique et parfaitement produit par Chris Collier (Korn, Prong), ce premier effort tient toutes ses promesses, ce qui n’est d’ailleurs pas très surprenant quand on connait le jeu d’ELLEFSON et la puissance vocale de SOTO. Tout en variation, « Vacation In The Underworld » se veut fédérateur avec des mélodies imparables, des rythmiques passant du Rock au Thrash avec quelques échos assez Prog. Le duo n’élude rien.

Brillamment accompagné par les Italiens Paolo Caridi à la batterie et Andy Martongelli (Arthemis) à la guitare et aux claviers, ELLEFSON-SOTO s’affiche comme un quatuor tonique et créatif et il faut vraiment souhaiter que cet opus soir le premier d’une longue série. A noter la belle présence de la chanteuse Jade Etro (Frozen Crown) sur « The Day Before Tomorrow » et du tandem de Flotsam & Jetsam, Steve Conley et Ken Mary, sur le morceau-titre. Enthousiasmant !

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Heavy metal

Joe Lynn Turner : face aux démons

On n’est pas prêt d’enterrer le fringant septuagénaire qu’est aujourd’hui JOE LYNN TURNER. Avec un CV long comme plusieurs bras et un parcours artistique qui force le respect, le natif du New Jersey est plus combatif et robuste que jamais sur ce très bon « Belly Of The Beast », où il présente une sérénité incroyable doublée d’une puissance vocale phénoménale. Et le frontman ne se montre toujours pas rassasié.

JOE LYNN TURNER

« Belly Of The Beast »

(Music Theories Recordings/Mascot Label Group)

En s’associant avec le multi-instrumentiste et producteur Peter Tägtgren (Hypocrisy, Pain, Lindemann), le grand JOE LYNN TURNER livre sûrement l’un de ses meilleurs albums solos. L’Américain et le Suédois font des étincelles et le frontman affiche son incroyable registre vocal qu’il déploie avec force et qui semble même se bonifier avec le temps. Et l’addition de ces deux talents est d’une créativité qui crève les yeux.

Celui a officié avec Deep Purple, Rainbow, Yngwie J. Malmsteen, Sunstorm et sur un grand nombre de projets retrouve une seconde jeunesse avec « Belly Of The Beast », un album musclé, mélodique et très inspiré. Par ailleurs, en faisant état de sa maladie (une alopécie dont il souffre depuis ses trois ans), JOE LYNN TURNER paraît totalement libéré et, même s’il n’a plus rien à prouver depuis très longtemps, on le sent tout de même plus entreprenant.

Pour ce qui est du contenu de cette douzième réalisation personnelle, le chanteur œuvre sur des morceaux taillés sur mesure où il expose pleinement ses capacités vocales… et elles sont vastes ! Passé le morceau-titre qui ouvre les débats, JOE LYNN TURNER continue avec une aisance naturelle à porter littéralement l’album, grâce aussi à des guitares de grande classe (« Tortured Soul », « Rise Up », « Tears Of Blood »). Une belle réussite en tout point !

Photo : Agata Nigrovskaya