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Nico Wayne Toussaint : une immersion heureuse

Aller se réinventer dans le lieu d’origine d’un style qu’il chérit avec ardeur est le pari, peut-être audacieux, mais surtout réussi du bluesman français. Une immersion totale qui lui a permis de vivre au rythme des pionniers du genre en revisitant leur répertoire pour mieux renouveler le sien. « With Love From Clarksdale » est un disque à la fois festif et très ‘feel good’ sur lequel NICO WAYNE TOUSSAINT s’est habilement contraint de garder un pied au Mississippi et l’autre en Louisiane. Et de sa quinzaine de réalisations, celle-ci a une saveur très particulière et envoûtante. Le croisement entre feeling et confiance.

NICO WAYNE TOUSSAINT

« With Love From Clarksdale »

(Independent/Inouïe Distribution)

Si on s’adonne au Blues comme on entre en religion, certains pèlerinages s’imposent donc. C’est précisément ce qu’a entrepris NICO WAYNE TOUSSAINT en allant poser harmonicas et guitares dans la ville de Clarksdale. Sorte de petite ville cachée du Mississippi, elle est pour beaucoup le berceau du Blues et, s’ils pouvaient le faire, les nombreux champs de cotons qui enveloppent la petite cité en auraient sûrement des histoires à raconter. C’est sans doute pour cette raison et pour se rapprocher des légendes passées que le Toulonnais s’y est installé quelques semaines. Et puis, la Nouvelle Orléans est sur la même route…

Car si ce savoureux et chaleureux « With Love From Clarksdale » s’inscrit dans les pas des grands bluesmen qui ont écrit les plus belles pages du style, NICO WAYNE TOUSSAINT ne s’est pas privé d’aller jouer quelques notes du côté de la Louisiane. Le musicien s’est d’abord attelé à s’imprégner du répertoire de ses maîtres avant de se livrer à la composition. Et il en résulte des morceaux teintés évidemment de l’esprit du Mississippi, mais aussi très cuivré à mi-chemin entre le son de Memphis et celui de la Nouvelle Orléans, ce fameux ‘juke point’, qui va vite devenir la ligne directrice de ce nouvel album qu’il sort en groupe.

C’est avec « Memphis » qu’il ouvre les festivités avec une simplicité très touchante, seul à l’harmonica et a capela. Façon peut-être que signifier que l’authenticité sera le maître-mot de « With love From Clarksdale ». La suite est une sorte de road-trip tranquille et paisible, qui ne s’interdit pas les chansons dynamiques et entraînantes. Le Blues très roots de NICO WAYNE TOUSSAINT est tout sauf austère. Au contraire, il émane une joie permanente et palpable de ses 12 compositions originales, à l’exception de deux titres co-signés avec son ami Neal Black. En plus de s’écouter, ce nouvel opus se vit pleinement et réchauffe le cœur.   

Retrouvez la chronique de « Burning Light » :

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Nico Wayne Toussaint : comme un seul homme

Harmoniciste hors-pair, c’est pourtant à la guitare et au chant que s’illustre cette fois NICO WAYNE TOUSSAINT sur ce très bon « Burning Light », où le musicien s’autorise une belle et grande balade à travers le Blues et tout ce qu’il comporte comme diversité. Preuve que le style est encore loin de s’éteindre, et même qu’il brille de mille feux.

NICO WAYNE TOUSSAINT

« Burning Light »

(Independent/L’Autre Distribution)

Il aura fallu douze albums et une collaboration de près de 20 ans avec l’excellent label Dixiefrog à NICO WAYNE TOUSSAINT pour se lancer enfin en solo avec une guitare en main… même si ses harmonicas ne sont jamais bien loin. Originaire de Pau et grande figure du Blues français, le musicien a joué avec des pointures comme James Cotton, Luther Allison, Neal Black, Andrew Strong ou encore Guy Davis. Autant dire qu’entre la France et les Etats-Unis, il a eu tout le loisir de se faire plaisir aux côtés d’artistes prestigieux.

Si le talent de NICO WAYNE TOUSSAINT est incontestable, on ne l’attendait pas forcément à la guitare, et c’est là qu’il surprend autant qu’il épate. Bluesman dans l’âme, avec « Burning Light », il laisse s’exprimer son propre ressenti et son amour du genre avec une simplicité et une authenticité qui se lisent à chaque note. Les ambiances se confondent et se multiplient, passant de sonorités à la Ry Cooder à du Old-Tight plein de ressentis.  

Guitariste, il ne l’était donc pas. Pourtant, NICO WAYNE TOUSSAINT fait aussi figure de vieux briscards, quant il fait parler la slide (« I Thank You God »). Et ça lui va plutôt bien quand il rend hommage au bluesman John Campbell sur le morceau du même nom. Plus relevé sur « Wanna Try Somebody » et « Valentine », il multiplie les ambiances (« Give Me Back The Key », « How Long To Heal ») avec une classe que l’on savait déjà grande.