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Death Metal Thrash Metal

Loudblast : à la croisée des chemins

Pilier essentiel de la scène Metal extrême hexagonale depuis bientôt quatre décennies, le combo nordique avance à l’envie et sans compromis. Suite au ténébreux « Manifesto » sorti en pleine pandémie et qui l’avait laissé quelque peu sur sa faim faute de concert, LOUDBLAST ressurgit avec un opus complet et varié, sombre aussi. Avec 13 titres qui se présentent comme autant de tableaux, le Thrash/Death de « Altering Fates And Destinies » fait toujours frissonner grâce à un mur de guitare exceptionnel, une rythmique massive et une profondeur vocale incroyable.

LOUDBLAST

« Altering Fates And Destinies »

(Listenable Records)

A l’aube de son quarantième anniversaire, la formation originaire de Lille se réinvente encore et « Altering Fates And Destinies » peut se percevoir comme une sorte d’introspection de la part de son leader historique, Stéphane Buriez. Le chanteur, guitariste et principal compositeur semble avoir livré ce qui fait l’essence-même de LOUDBLAST depuis toutes années : un Death Metal toujours teinté de Thrash avec, au-delà d’une avalanche de riffs, quelques mélodies qui viennent se nicher au creux de l’oreille presque discrètement.

S’il ne bénéficiait pas de l’imposante production d’aujourd’hui, on pourrait se croire au croisement de « Disincarnate », « Sublime Dementia » et surtout de l’emblématique « Cross The Threshold ». LOUDBLAST ne joue pas pour autant un revival 90’s prévisible mais, au contraire, affirme son style à travers un jeu beaucoup plus précis et frappant. Aux côtés de son frontman, Frédéric Leclercq tient la basse et offre même quelques solos de guitare bien sentis, tout comme Niklaus Bergen, tandis que Nicolas Muller martèle ses fûts avec force.

Cela dit, on retrouvera Hervé Coquerel à la batterie lors de la tournée, puisqu’il se consacre désormais au live. Organique et puissant, « Altering Fates And Destinies » se déploie donc sur près d’une heure dans une même atmosphère, faite de forts contrastes. Et surtout LOUDBLAST ne se contente pas de bastonner, il distille aussi des morceaux mid-tempos au fil de l’album, offrant de la respiration et de l’impact. Enfin, le quatuor n’a rien oublié, ni effacé de son parcours et conserve une rageuse saveur Old School chevillée au corps.

(Photo : Anthony Dubois)

Retrouvez la chronique de « Manifesto » :

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Dark Metal Symphonic Metal

Eleine : dark symphony

« We Shall Remain » pourrait bien être l’album de la consécration pour ELEINE. Après de nombreuses tournées et quatre très bonnes réalisations, les Scandinaves livrent leur album le plus inspiré et le mieux produit de leur carrière. Combatif et généreux, leur Dark Symphonic Metal rayonne vraiment, notamment grâce à sa chanteuse qui s’impose comme l’une des meilleures du genre.

ELEINE

« We Shall Remain »

(Atomic Fire Records)

Cela va faire une décennie déjà qu’ELEINE a investi la scène européenne et son Dark Symphonic Metal est désormais reconnaissable entre tous. Assez éloigné des groupes du même style grâce à un univers plus sombre et peut-être aussi plus varié, le quatuor joue sur les émotions et les atmosphères autant que sur une puissance ravageuse. Mené avec classe par sa frontwoman Madeleine Liljestam, il rayonne littéralement sur ce quatrième opus racé et très bien réalisé.  

Suite à ses trois premiers albums (« Eleine », « Until The End », et surtout « Dancing In Hell »), ELEINE a sorti l’an dernier un EP long de huit titres parmi les meilleurs de son répertoire, repris en acoustique avant de partir en tournée avec Sonata Artica. Riche idée, car on y découvrait les Suédois dans un registre plus épuré et très groove. Mais pour « We Shall Remain », l’électricité est revenue, les guitares sont affûtées et la rythmique refait son apparition de manière fulgurante.

Dans la lignée de « Dancing In Hell », « We Shall Remain » reste sur une dynamique très Heavy où viennent s’engouffrer quelques influences plus extrêmes comme le Death pour les voix et le Thrash sur certains riffs. Et ELEINE parvient avec brio à faire cohabiter ces différentes ambiances dans un ensemble très symphonique (« We Are Legion », « Vernod », « Blood in Their Eyes », « War Das Alles »). Et en se partageant le chant, Madeleine et le guitariste Rikard Ekberg ont trouvé la bonne formule.  

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Death Metal Thrash Metal

Loudblast : forte magnitude

Le gros coup de latte de cette fin d’année est signé des vétérans de la scène Death/Thrash française LOUDBLAST. Après plus de 30 ans de service, le quatuor assène avec constance et sur un rythme effréné son savoir-faire sur ce « Manifesto » puisant et déchainé. Le combo provoque de nouveau un séisme de forte magnitude.

LOUDBLAST

« Manifesto »

(Listenable Records)

C’est avec un line-up de choc et des musiciens au CV long comme le bras que LOUDBLAST vient se manifester pour la huitième fois. Toujours mené par l’inamovible Stéphane Buriez, le quatuor compte dorénavant dans ses rangs le bassiste Frédéric Leclercq, le guitariste Jérôme Point-Canovas et le batteur Kevin Foley en lieu et place de Hervé Coquerel, blessé au moment de l’enregistrement de « Manifesto », mais qui conserve bien sûr sa place. 

Sur une énorme production signée de son leader et de HK, ce nouvel opus rentre dans le lard de façon brutale avec une multitude riffs assassins et de breaks en tout genre (« Todestrieb », « Erasing Reality »). En patron du Thrash/Death hexagonal, LOUDBLAST tient son rang entre noirceur et grosses secousses (« The Promethean Fire », « Invoking To Justify »). Agressif et violent, « Manifesto » sent la poudre.

Enregistré dans l’urgence, même si les compos étaient prêtes depuis un moment, ce huitième album n’est pas sans rappeler « Sublime Dementia » et « Cross The Threshold » pour son côté mélodique, ainsi que « Disincarnate » pour la part sombre et déchaînée. LOUDBLAST a rassemblé sur « Manifesto » ce qu’il a de meilleur et ce qui fait sa force depuis trois décennies (« Festering Pyre », « Unit 731 »). Une déferlante pleine de fureur !