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Dark Metal Symphonic Metal

Eleine : dark symphony

« We Shall Remain » pourrait bien être l’album de la consécration pour ELEINE. Après de nombreuses tournées et quatre très bonnes réalisations, les Scandinaves livrent leur album le plus inspiré et le mieux produit de leur carrière. Combatif et généreux, leur Dark Symphonic Metal rayonne vraiment, notamment grâce à sa chanteuse qui s’impose comme l’une des meilleures du genre.

ELEINE

« We Shall Remain »

(Atomic Fire Records)

Cela va faire une décennie déjà qu’ELEINE a investi la scène européenne et son Dark Symphonic Metal est désormais reconnaissable entre tous. Assez éloigné des groupes du même style grâce à un univers plus sombre et peut-être aussi plus varié, le quatuor joue sur les émotions et les atmosphères autant que sur une puissance ravageuse. Mené avec classe par sa frontwoman Madeleine Liljestam, il rayonne littéralement sur ce quatrième opus racé et très bien réalisé.  

Suite à ses trois premiers albums (« Eleine », « Until The End », et surtout « Dancing In Hell »), ELEINE a sorti l’an dernier un EP long de huit titres parmi les meilleurs de son répertoire, repris en acoustique avant de partir en tournée avec Sonata Artica. Riche idée, car on y découvrait les Suédois dans un registre plus épuré et très groove. Mais pour « We Shall Remain », l’électricité est revenue, les guitares sont affûtées et la rythmique refait son apparition de manière fulgurante.

Dans la lignée de « Dancing In Hell », « We Shall Remain » reste sur une dynamique très Heavy où viennent s’engouffrer quelques influences plus extrêmes comme le Death pour les voix et le Thrash sur certains riffs. Et ELEINE parvient avec brio à faire cohabiter ces différentes ambiances dans un ensemble très symphonique (« We Are Legion », « Vernod », « Blood in Their Eyes », « War Das Alles »). Et en se partageant le chant, Madeleine et le guitariste Rikard Ekberg ont trouvé la bonne formule.  

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Dark Gothic Dark Metal Glam Metal Horror Metal

The 69 Eyes : vampirizing

Toujours aussi passionné, mystérieux et arborant ce petit sourire énigmatique, inquiétant et provocateur, THE 69 EYES continue de faire vibrer le monde gothique en étant depuis trois décennies l’un des patrons du Rock/Metal Dark et Glam. Entraînants et dotés d’une séduisante fraîcheur, le temps n’a pas de prise sur les Scandinaves, dont chaque nouvel album semble être une cure de jouvence. Et « Death Of Darkness », avec ses sonorités très 80’s, est un modèle du genre.

THE 69 EYES

« Death Of Darkness »

(Atomic Fire Records)

En plus de 30 ans de carrière, THE 69 EYES n’a jamais change de line-up, ce qui force le respect. Musicalement, c’est un peu la même chose, puisque le quintet ne bouleverse pas beaucoup les bases très solides de son Dark Rock teinté de Metal. Par conséquent, ce nouvel et treizième album ne déroge pas à la règle, il s’inscrit dans la continuité et fait honneur au style gothique dont la formation est un pilier… et pas des moindres.

Morbidité, Glam, sexe et surnaturel sont toujours les ingrédients favoris de THE 69 EYES et malgré tout, « Death Of Darkness » se montre très entraînant et même vampirisant à plus d’un titre. A travers sa musique, il continue donc sa mission : rendre son Rock/Metal toujours aussi sombre et accessible et ce ne sont pas ces nouvelles compositions, qui vont entraver sa route. Le groupe va de l’avant et se fait plus actuel que jamais.

Si l’on peut penser à Billy Idol (« Dying In The Night ») ou à Sisters Of Mercy (« Drive »), THE 69 EYES reste identifiable entre tous et détenteur d’une empreinte inimitable. On notera aussi cet excellent duo avec Kat Von D, « This Murder Takes Two », où l’on imagine facilement ceux chantés à l’époque par un certain Johnny Cash. Les Finlandais ouvrent leur spectre et on se régale de tant de créativité (« California », « Sundown », « Outlaws »).  

Photo : Marek Sabogal
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Dark Metal Symphonic Metal

Penumbra : en pleine lumière

Trois voix, dont une lyrique, un hautbois, quelques touches tribales et celtiques et un Metal compact et racé, telle est la formule à l’œuvre sur ce nouvel album de PENUMBRA. Le combo français fait un retour costaud et fracassant avec « Eden », un cinquième opus savoureux et très créatif, et qui devrait prendre sa pleine mesure sur scène.

PENUMBRA

« Eden »

(M&O Music)

Après des débuts tonitruants avec quatre albums très remarqués jusqu’en 2009, PENUMBRA a fait un break de quatre ans pour revenir avec « Era 4.0 », où un virage avait été amorcé. Aujourd’hui, les Parisiens confortent une identité musicale très personnelle à travers laquelle le Metal Gothique et Symphonique se côtoient dans une belle symbiose. « Eden » déploie donc beaucoup de fraîcheur et de vélocité dans sa réalisation.  

Depuis sa création, PENUMBRA a toujours suscité la curiosité, que ce soit en se présentant avec un trio de chanteurs ou en introduisant le hautbois dans sa musique. Le groupe n’a rien perdu de sa pertinence, présente toujours cette dualité entre la douceur du chant de Valérie Chantraine et une brutalité assumée entre growl et scream sur de lourdes rythmiques. Des coexistences qui sont sa marque de fabrique.

Toujours aussi éclectique dans son approche, PENUMBRA réussit donc à équilibrer un Metal solide, massif et moderne avec des sonorités ethniques et celtiques et porté par un chant lyrique qui dévoile beaucoup de profondeur. Très bien produit, « Eden » parviendra à séduire les adeptes de registres extrêmes, et mélodiques, comme les amateurs de voix envoûtantes (« Inferno », « Sorrow », « Boogeyman », « Eden », « Aïon »).

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Dark Metal Metal Progressif Symphonic Metal

Sleeping Romance : dark feelings

Et si ce récent changement de chanteuse allait enfin permettre à SLEEPING ROMANCE de prendre son envol et d’acquérir cette stature plus imposante qui lui tend les bras et qui serait amplement méritée ? C’est en tout cas la question que l’on peut se poser à l’écoute de ce très bon « We All Are Shadows », qui navigue entre Metal Progressif et Symphonique avec un côté dark et moderne plus prononcé qu’à ses débuts.

SLEEPING ROMANCE

« We All Are Shadows »

(NoCut Entertainment)

Depuis un peu plus de dix ans, les Italiens nous ont habitués à un Metal Symphonique dans la veine d’Evanescence et de leurs compatriotes de Lacuna Coil, mais pour « We All Are Shadows », SLEEPING ROMANCE a apporté quelques ajustements à son registre. Plus sombre et plus lourd, ce troisième album voit tout d’abord l’arrivée de Lina Victoria au chant dans un  style très féminin et envoûtant, mais volontaire et solide.

Toujours mené de main de maître par Federico Truzzi (guitare, claviers, piano, production) qui a imposé une forte empreinte classique sur ces nouveaux titres, SLEEPING ROMANCE conserve son côté très mélodique, parfois parsemé de growls, où la douceur et la délicatesse de la nouvelle frontwoman font des merveilles. D’une grande fraîcheur et très coloré, les Transalpins se renouvellent avec brio.

Puissant et accrocheur, « We All Are Shadows » est probablement la réalisation la plus aboutie de SLEEPING ROMANCE. Un brin théâtral dans son approche, l’ensemble reste très groovy, Metal et entraînant. Les repères sont toujours présents et le quintet développe un jeu plus progressif, profond et peut-être aussi moins extravagant (« Smoke And Mirrors », « Stuck In Your Hand », « Ressemblance Of Light », « Haven »). Une parfaite transition.

Photo : Bianca Serena Truzzi
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Dark Gothic Metal Progressif

Rioghan : un lustre boréal

Sur des structures musicales très élaborées, une production aux petits oignons et grâce à des musiciens en complète maîtrise, les Finlandais de RIOGHAN surprennent avec « Different Kinds Of Losses », qui est pourtant seulement leur première longue réalisation. Mené par une chanteuse dont la voix possède une puissance telle qu’elle peut emprunter une multitude de chemins, le trio rayonne grâce à une technique hors-pair et un souffle artistique impressionnant, savamment distillé dans un Metal Progressif assez dark.

RIOGHAN

« Different Kinds Of Losses »

(Inverse Records)

Après avoir suscité l’intérêt et la curiosité avec un premier EP « Blackened Sky » sorti en mars 2021, RIOGHAN se livre cette fois, et enfin, sur un premier album complet, qui ne manque pas de piquant. Très original, le groupe est le projet initial de la chanteuse et poétesse Rioghan Darcy, aka Jenni Perämäki, dont la voix se fait porte-parole d’une identité musicale très forte et mouvante. Car à travers son Metal Progressif, le trio verse également  dans des atmosphères gothiques avec quelques aspects extrêmes déchaînés.

Composé du trio Teemu Liekkala (guitares, basse, claviers et production), Valtteri Revonkorpi (batterie) et de sa frontwoman, RIOGHAN a su parfaitement s’entourer, car on retrouve les collaborations de Jonas Renkse (Katatonia), Einar Solberg (Leprous) et Teemu Koskela (ex-Celesty) sur ce « Different Kinds Of Losses » aussi bien produit que sa conception est riche. Avec une vocaliste à même de se faire aussi délicate que rageuse, le trio avance avec une assurance de musiciens plus que confirmés.

Sur des morceaux qui ne traînent pourtant pas en longueur vu le registre, RIOGHAN parvient à multiplier les ambiances au sein-même des titres pour délivrer une saveur toute particulière à son Metal très protéiforme (« Promises », « Breath », « Home »). S’engouffrant aussi dans des sonorités électroniques (« Bruises », « Innocence »), les Scandinaves montrent une audace d’une grande fraîcheur et imposent déjà une touche très identifiable grâce à un jeu très inspiré (« Lights », « Summer »). Des débuts plus qu’enthousiasmants !

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Dark Gothic Death Metal Doom

Kozh Dall : pulsions primaires

En Breton, KOZH DALL pourrait se traduire par ‘sale aveugle’. Et c’est justement assez proche du cœur du concept de « Deaf Mute », un troisième album à la fois brutal, étrange et captivant. Dans un univers sombre, Laurent Plainchamp, désormais (presque) seul aux manettes, explore des sphères musicales variées avec un chant qui tient véritablement de l’instinct.

KOZH DALL

« Deaf Mute »

(Mystik Prod/Season Of Mist)

Sur « Deaf Mute », KOZH DALL évolue sans sa ’Division’, jadis constituée d’éminents représentants de la scène Metal hexagonale. Accompagné du bassiste Jay du groupe Akiavel, Laurent Plainchamp est désormais seul aux commandes pour un troisième album, qui ne manque ni d’intérêt, ni d’originalité. Si le concept est osé, le résultat est très probant.

Côté émotion, on est servi par un KOZH DALL sombre et brut, qui traverse sans sourciller le Dark Metal, Le Doom, le Death Metal, l’Ambient ou encore le Gothic. Mais au-delà de ce mélange des registres obscurs et des plus noirs se niche un concept, qui rend « Deaf Mute » assez unique en son genre.

Sur ce nouvel opus, pas de textes, ni de titres aux morceaux, ce qui rend l’ensemble encore plus énigmatique. On suit l’histoire d’un sourd-muet, qui n’a que cris et pleurs comme seul moyen d’expression. Et si quelques mots en français et en anglais surgissent à l’occasion, c’est pour mieux plonger l’auditeur dans l’univers très spontané et inquiétant de KOZH DALL.

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Metal Rock

(No) Hope In Sight : lumière noire

Entre Dark Metal et Rock atmosphérique, (NO) HOPE IN SIGHT dévoile un registre original, musclé et mélodique. Avec un tel premier album, aussi pertinent dans ses compos qu’irréprochable dans sa production, le quatuor français présente un « Embrace » de grande qualité et de haut vol.  

(NO) HOPE IN SIGHT

« Embrace »

(Independant)

La pochette de ce premier album de (NO) HOPE IN SIGHT est à l’image de la musique du groupe : élégante et sombre. Et ce n’est pas un hasard si le quatuor a choisi un morceau de Paradise Lost pour patronyme. On y retrouve cette même mélancolie mêlée à un jeu racé, mélodique et aux multiples facettes, le tout avec une touche très personnelle et également une production particulièrement soignée.

Grâce à ses musiciens aguerris, anciens membres ou toujours actifs de The Real Mac Coy, Godisdead, Clone Shop, Vicious Grace et Scarlean, (NO) HOPE IN SIGHT propose un album consistant et créatif. Jouant sur les ambiances, la musique du quatuor avignonnais passe du Metal au Rock avec même quelques touches New Wave et progressives très bien senties. « Embrace » est limpide et efficace.  

Résolument moderne, le combo est guidé par la qualité d’interprétation et la précision de son chanteur, le groove de sa rythmique basse/batterie et un guitariste maîtrisant autant les riffs appuyés du Metal que les chorus plus Rock avec la même élégance (« One Day », « Promises », « Path », « In The Next Room »). (NO) HOPE IN SIGHT a de solides cartes en main et très probablement un avenir (souriant) devant lui.