Fusionnant des inspirations directement issues d’Europe de l’Est et même au-delà avec un Metal Thrash/Death, le quatuor russe CONCRETE AGE assène un style très original et personnel. Arborant des sonorités ancestrales avec un style très actuel, le quatuor n’a aucun mal à nous envoûter, grâce à des changements de rythmes et d’ambiances à la fois brutales et mélodiques.
CONCRETE AGE
« Bardo Thodol »
(Independant)
Originaires des Balkans et du Caucase du nord, les russes de CONCRETE AGE se sont établis à Londres et c’est depuis la capitale anglaise qu’ils livrent aujourd’hui leur huitième album. Basé sur un style technique Thrash et Death, le combo y injecte avec talent des sonorités ethniques aux multiples teintes pour une explosion musicale loin du folklore suranné de The Hu, notamment. Ici, on n’est pas dans la gaudriole.
« Bardo Thodol » tient son titre de l’ouvrage tibétain du même nom, que l’on traduit couramment par le ‘Livre Des Morts’ en Occident. Il s’agit d’un corpus décrivant les états de conscience et les perceptions se succédant durant le moment entre la mort et la renaissance. Et si le concept est audacieux, CONCRETE AGE réussit à rendre son album captivant, immersif et d’une puissance très bien distillée.
Entre Metal massif et musique du monde jouée sur des instruments traditionnels, le quatuor fait preuve d’une grande maîtrise et d’une technique imparable. Inarrêtable, le groupe multiplie les paysages sonores avec une inspiration qui abat les frontières avec force (« Hex », « Purity », « Lullaby For A Deadman », « Bardo Thodol », « Ridges Of Suffering », « Bezdna Of Ludost »). Solide et mélodique, CONCRETE AGE se montre conquérant.
Depuis ses début en 1984, LA MUERTE passe pour saugrenu et sans consistance pour certains, alors qu’il est génial et visionnaire pour d’autres. Une chose est sûre : les Belges ne laissent que peu de monde indifférent. Avec « Sortilegia », le quintet joue encore les trouble-fête avec une irrévérence qui force le respect.
LA MUERTE
« Sortilegia »
(Consouling Sounds)
Toujours aussi sauvage et incontrôlable, LA MUERTE surgit avec un huitième album où il expérimente avec toute la fureur qu’on lui connait un nombre incalculable de courants du Metal, repoussant une fois encore les frontières qu’il bafoue depuis ses débuts. Les bruxellois se refusent aux compromis, aux règles des genres en avançant de façon singulière dans un maelstrom décibélique jubilatoire.
Les vétérans de l’underground belge embrassent le Metal et le Rock avec force et conviction sans pour autant jeter leur dévolu sur quelques style que ce soit. Avec une brutalité menaçante, LA MUERTE mixe le Hard-Core avec l’Indus, le Thrash/Death avec le Stoner Psych et les bruitages avec les mélodies. Et à l’écoute de ce nouvel opus, il n’y a plus aucun doute : c’est de la « Sortilegia ».
Dévastateur, le groupe entame les hostilités avec le morceau-titre qui laisse présager de la radicalité du contenu à suivre. Sombre et possédé, LA MUERTE se montre brutal (« Snake In My Hand », « Brother Stan »), véloce et plus mélodique (« Pontiac Firebird », « Longue Misère ») et massif et tendu (« You Will Return », « Keep Your Secret »). Sur une production puissante et équilibrée, l’Alternatif prend ici tout son sens.
Affichant une belle puissance et des morceaux costauds et véloces, RISING STEEL sort un troisième album dans lequel le groupe peaufine son Crossover Heavy, teinté d’éléments Thrash et Speed Metal. En s’éloignant ainsi du son de la MWOBHM, mais on conservant sa structure et ses codes, les Rhodaniens s’inscrivent dans une modernité flagrante en dépoussiérant quelques peu leur registre pour le rendre plus hargneux et massif.
RISING STEEL
« Beyond The Gates Of Hell »
(Frontiers Music)
Depuis son premier EP en 2015 (« Warlord »), RISING STEEL poursuit son chemin avec une régularité remarquable, tant dans le rythme de ses productions que dans leur qualité. Et il faut reconnaître que les Grenoblois affinent leur style depuis quelques années aujourd’hui et le Heavy Metal du combo se précise au fil des albums. Ancré dans un Heavy Metal Old School, qui vaut surtout par les caractéristiques de la voix de son frontman Emmanuelson, d’autres particularités se font plus présentes.
Sans tomber franchement dans un registre Thrash, les guitares notamment ne sont pas sans rappeler dans leurs riffs celles qui firent les belles années de la Bay Area. Cependant, la comparaison est plutôt sonore car, musicalement, on se rapproche nettement plus d’un Speed Metal plus européen. Bref, ce qui importe ici, c’est que RISING STEEL se forge une identité musicale très identifiable, qui vient probablement aussi des nombreuses tournées aux côtés de cadors du genre ces dernières années.
Mais revenons à « Beyond The Gates Of Hell », troisième opus des Français, qui ne manque ni de vigueur, ni d’inspiration. Direct tout en restant mélodique, la maturité affichée sert des morceaux solides et racés. RISING STEEL ne lève pas le pied un seul instant et assène un Metal aux variations très maîtrisées (« Life Awaits », « Infinite Pain », « Skullcrusher », « Beast », et le très bon « We Are Free » qui vient clore l’album). Enregistré chez lui et mixé en Suède, cette nouvelle réalisation marque une assise indiscutable.
On connait la dinguerie et le génie de Mike Patton, ainsi que la puissance de frappe hors-norme de Dave Lombardo. Et lorsqu’ils embarquent Justin Pearson et Michael Crain dans leur chevauchée Thrash/HardCore ultra-débridée, cela donne un deuxième album de DEAD CROSS, « II », entre fureur et expérimentations et techniquement d’une autre dimension.
DEAD CROSS
« II »
(Ipecac Recordings)
Autant mettre tout de suite les pieds dans le plat et se faire de nouveaux amis. Je lis un peu partout que DEAD CROSS est le projet Punk de Dave Lombardo et de Mike Patton, accompagnés aussi de belle manière par Justin Pearson (basse) et Michael Crain (batterie). Or, c’est faux. Il suffit de regarder le line-up et le niveau affiché. Un groupe Punk pourrait-il jouer ça ? Bien sûr que non, beaucoup trop technique !
Donc et malgré de nombreux obstacles comme la santé mentale de Patton et le cancer aujourd’hui en rémission de Crain, DEAD CROSS a trouvé les ressources pour écrire et composer ce deuxième opus en forme de brûlot contre une société et une époque qui semblent avoir beaucoup affecté le génial frontman du quatuor (« Christian Missile Crisis », « Reign Of Error »). Et l’énergie et la rage distillées sont colossales.
Enregistré sur bandes et produit par Ross Robinson (Korn, Sepultura, Deftones), « II » affiche pourtant un son très Garage, d’où vient sans doute ce côté Punk dont certains se sentent proches. Frontal, direct et sans limite, DEAD CROSS reste inclassable, surprenant et d’une férocité incontrôlable (« Love Without Love », « Heart Reformers », « Imposter Syndrome »). Les Américains fracassent tout et s’en amusent !
Que se passe-t-il sur la scène Stoner Metal chilienne ? MASACRITIKA nous donne un élément de réponse avec un nouvel EP rageur, « Raza De Kain », et ses embardées Thrash. Pour la version européenne, le quatuor offre même « Homónimo », son premier EP, dans un esprit plus Heavy Rock que sa dernière réalisation. Les deux formats courts associés et intelligemment proposés par le label français Bitume, affichent la belle évolution du combo.
MASACRITIKA
« Raza De Kain » / « Homónimo »
(Bitume)
Fondé en 2015 à Santiago au Chili et après s’être fait connaître dans son pays, puis dans le reste de l’Amérique du sud et centrale, MASACRITIKA s’attaque à l’Europe et en France via le label Bitume. Après un premier essai en 2017, présent ici, et un album trois ans plus tard (« Thesis Mortem »), le combo revient avec un nouvel EP, « Raza De Kain », preuve que les formats courts leur vont plutôt bien. Compact et efficace, finalement.
Et le label de Haute-Garonne a bien fait les choses en proposant une version augmentée. En effet, « Raza De Kain » est accompagné de la première réalisation des Chiliens, « Homónimo », ce qui nous permet de découvrir MASACRITIKA sur la longueur. Les cinq ans qui séparent les deux EP laissent aussi percevoir l’évolution du groupe, que ce soit dans son jeu comme dans le son et la maturité de ses compos.
Chanté avec force en espagnol, le quatuor propose un Stoner Metal jamais très loin du Thrash, surtout sur « Raza De Kain », dont les cinq titres sont plus incisifs. MASACRITIKA y montre beaucoup d’assurance et a acquis une maîtrise évidente (« Aprendiz De Tierra », « Vertientes Del Miedo » et le morceau-titre). Plus Stoner dans l’esprit, les quatre derniers morceaux sont eux aussi très convaincants (« Muerte », « Refletos »). Belle découverte !
L’énergie déployée par les Belges sur leur premier album fait plaisir à voir et surtout à l’entendre. Grâce à des morceaux dynamiques et mélodiques et un Metal à la fois massif et tranchant, COBRA THE IMPALER combine un Heavy Metal très actuel avec des envolées progressives intelligemment arrangées. « Colosal Gods » est taillé pour s’inscrire dans la durée.
COBRA THE IMPALER
« Colossal Gods »
(Listenable Records)
Pour son premier album, COBRA THE IMPALER n’a pas fait les choses à moitié. Cela dit avec un tel line-up, on pouvait attendre (et s’attendre) à quelque chose de solide de la part de son leader et guitariste Tace CD (ex-Aborded) à l’origine du projet. Il a enrôlé Dirk Verbeuren (Megadeth), le frontman Manuel Remmerie (Majestic Sun), James Falck (guitariste) et Michele De Feudis à la basse (The Almighty Mighty).
Très bien armés, les Belges ont donc bien des atouts et « Colossal Gods » est un opus très abouti, musclé et remarquablement bien mixé par Ace Zec (Haester, Customs), qui est d’ailleurs devenu le batteur officiel du quintet, le cogneur de Megadeth n’étant présent que sur l’enregistrement. Bien huilé et puissant, le Metal de COBRA THE IMPALER va puiser son style dans des registres aussi vastes que le Groove, le Thrash, le Heavy Metal, le Progressif avec même quelques touches Stoner façon Mastodon.
Affichant une dextérité imparable, les Belges impressionnent grâce à un jeu racé, des mélodies accrocheuses et des breaks aussi lumineux qu’aériens. COBRA THE IMPALER ose développer un style plein d’audace et de relief, bien porté par une production limpide et moderne (« Tempest Rising », « Blood Eyes », « Scorched Earth »). Intelligent dans son approche, le quintet enchaîne les riffs acérés, les rythmiques relevées et le duo au chant qui fait des merveilles entre growl dévastateur et chant clair.
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
COMEBACK KID – « Heavy Steps » – Nuclear Blast Records
A la fois pionnier et pilier du HardCore canadien depuis deux décennies, COMEBACK KID livre un septième album qui sent le souffre. Sur ce nouvel opus, le quintet effectue un retour aux sources aussi brutal que féroce. Old School dans la forme et très actuel dans son propos, « Heavy Steps » ne manque ni de rage, ni de puissance (le morceau-titre, « Dead On The Fence », « Time To Form », « Menacing Weight »). Produits par John Paul Peters et mixés par Will Putney (deux cadors), les onze morceaux dévoilent toute la force et l’agressivité du combo. A noter la présence de Joe Duplantier de Gojira sur le titre « Crossed », qui parvient sans mal à se glisser dans un HardCore très Punk pourtant éloigné de son groupe. Une bien belle claque.
GREAT AMERICAN GHOST – « Torture World » – Entertainment One Music/MNRK Heavy
Pour son cinquième effort, le gang HardCore de Boston livre « Torture World », un EP en forme de brûlot constitué de quatre bombes métalliques dont la déflagration s’étale sur un bon quart d’heure. Enregistré et produit par Will Putney (encore lui !), expert du registre, ce nouvel EP mêle violence et colère dans un univers où les riffs très Thrash viennent mettre le feu à un Metal HardCore insaisissable et surpuissant. Un bel alliage. GREAT AMERICAN GHOST, s’il sonne très moderne, n’en garde pas moins une approche très Old School que l’on trouvait sur son premier effort en 2013. De « Kingmaker » à « Womb » ou encore le morceau-titre, le quatuor américain est toujours virulent et intraitable. Le combo s’affirme comme la nouvelle génération déjà indéboulonnable du HardCore américain.
Mr LORDI n’est pas du genre à procrastiner, loin de là ! Alors que « Killection » venait de sortir et que les Finlandais étaient sur les routes, la pandémie a ramené tout le monde au bercail. Mais pas question pour le multi-instrumentiste de sortir un nouvel album standard ou même un volume 2 du précédent. Et pourquoi ne pas composer et enregistrer sept albums dans sept styles différents et qui auraient pu être édités entre 1975 et 1995 ? C’est le pari (remporté !) fou du Scandinave qui nous balade entre Hard Rock, Heavy Metal, AOR, Rock Progressif, Indus et Speed/Thrash. Une « Lordiversity » peu banale et hors-norme. Entretien avec le monstre en chef de LORDI.
– « Killection » est sorti il y a moins de deux ans et après une tournée écourtée, LORDI est déjà de retour et avec un coffret de sept albums inédits. Tu as tout composé durant ce laps de temps, ou est-ce que certains morceaux existaient déjà ?
En fait, j’avais déjà quelques morceaux prévus pour « Killection ». L’idée de « Lordiversity » vient directement de cet album, je voulais créer le back-catalogue de ce groupe imaginaire. En fait, j’ai tout composé durant l’été 2020 et au départ, je voulais sortir dix albums. Ma maison de disques m’a dit de n’en faire que sept. Pourtant, ce n’était pas un problème, j’avais les dix albums en tête. Ils ont tous été composés dans l’ordre chronologique et chacun a nécessité un mois complet pour l’enregistrement et le mixage. Donc, on aurait très bien pu en sortir dix, j’en suis sûr ! (Rires)
– Avec le recul, crois-tu possible qu’un seul et unique groupe puisse aborder autant de styles différents… à part toi, bien sûr ?
Je n’en sais rien, mais j’ai envie de dire : « si tu peux le faire, get in the ring, motherfucker ! » (Rires) Blague à part, ce n’est pas si simple de passer du Thrash au Progressif, etc… Je savais que je pouvais le faire, traverser toutes ces ambiances différentes et faire les arrangements. Je sais faire tout ça et je n’ai pas besoin d’aide de qui que ce soit. Et ça me fait sourire intérieurement d’être conscient de ça. Et tous ceux qui se foutent de nous, de LORDI le monstre, j’aimerais beaucoup qu’ils essaient de faire la même chose. J’adorerais voir ça, vraiment !
– Durant la composition des albums, est-ce que tu t’es immergé en écoutant d’autres disques du même style et de la même époque pour mieux saisir l’état d’esprit et le son, ou pas du tout ?
Pas du tout ! Ca aurait tout bousillé ! (Rires) Avant de commencer les enregistrements, j’ai juste réécouté un ou deux disques marquants de chaque époque comme le premier Kiss, les Doors, Black Sabbath et c’est tout ! Rien d’autre ! Ensuite, j’ai pris ma guitare et j’ai commencé à composer. Je n’avais pas besoin d’autre chose. Et j’ai ensuite enchaîné les albums de la même manière avec quelques repères, bien sûr, mais rien qui puisse m’influencer. C’était juste pour choper l’ambiance de chaque époque.
– Enfin, vous allez repartir en tournée très bientôt. Définir une set-list risque d’être un vrai casse-tête ! A moins que vous en changiez à chaque concert ? Comment avez-vous prévu de vous organiser ?
Tout le monde me demande ça ! C’est vrai que c’est assez rigolo ! Sur la prochaine tournée par exemple, on va ouvrir pour Sabaton avec un set de 45/50 minutes environ. Ce n’est pas une configuration pour jouer ces albums. Donc, je pense qu’on jouera les singles et peut-être un ou deux titres de « Lordiversity». En revanche, pour les festivals, ce sera très différent. Tu es là pour jouer une sorte de bande annonce pour des gens qui sont là pour boire des bières et s’amuser. Ce n’est donc ni le lieu, ni le moment pour les jouer, non plus. Et quand nous serons sur notre propre tournée, ce sera encore autre chose. Là, on pourra choisir des morceaux de chacun album. Cela dit, je ne peux pas encore dire quand est-ce que nous aurons l’occasion de repartir en tournée pour le moment. C’est finalement assez drôle, ça aussi ! (Rires)
– Au fait, un dernier petit mot au sujet du dernier Concours de l’Eurovision que vous avez gagné en 2006. Ca t’a fait plaisir de voir des groupes comme Måneskin et Blind Channel ?
C’était cool de les voir ! J’ai bien sûr été très content de voir ça. Les choses sont en train de changer. Ca fait 16 ans… Ah ouais, 16 ans quand même… (Rires) On voit arriver de nouveaux groupes et ils font du Rock, même assez Metal. En dehors de Måneskin et Blind Channel, on constate que d’autres pays présentent des groupes de Rock. C’est une vraie évolution pour l’Eurovision, car la majorité des spectateurs de ce concours n’écoutent pas de Rock ou de Metal. Tous les 15 ans, les gens ouvrent à nouveau les yeux et retrouvent le droit chemin ! (Rires)
Le coffret de LORDI, « Lordiversity » est disponible chez AFM Records.
L’histoire est un éternel recommencement et PRIMAL RAGE vient confirmer l’adage avec force et conviction. Formé à la fin des années 80, le quintet livre une version 2.0 de son Thrash HardCore. Explosif et d’une énergie aussi constante que débordante, « Awakening The Masses » sonne le réveil des troupes et il va falloir se bouger !
PRIMAL RAGE
« Awakening The Masses »
(M&O Music)
Après une décennie de bons et loyaux services à partir de 1988, PRIMAL RAGE est resté en sommeil une vingtaine d’années pour aujourd’hui refaire surface. Et le réveil des Français ne s’est pas fait en douceur. Le combo a toujours la rage et se révèle plus affûté que jamais. Le Thrash HardCore du quintet a encore gagné en puissance et « Awakening The Masses » tabasse à tout-va.
Bien sûr, il s’en passe des choses en 20 ans, musicalement et humainement. De fait, il reste de la formation originelle seulement deux membres et les trois nouveaux venus apportent réellement du sang neuf au groupe. Sans pour autant renier les influences et un instinct directement liés aux années 90, PRIMAL RAGE se renouvelle et avance dans une belle continuité.
« Awakening The Masses » est un album racé et compact, grâce à des riffs tranchants, une rythmique survitaminée et un chant rageur et parfois scandé. Avec un tel titre, on retrouve bien sûr des textes très engagés et revendicatifs (« Repression », « Respect », « Racial Hate », « Freedom Is A Lie »). PRIMAL RAGE dénonce, démonte et effectue un retour massif et ne semble toujours pas prêt pour les concessions.
Grâce à un frontman percutant, des riffs acérés et un duo basse/batterie survitaminé, le quintet NOVA SPEI se montre solide et affiche une belle puissance de feu. Sur des textes en français, les Québécois se présentent avec « Sequentis », un deuxième album Groove Metal efficace et convaincant.
NOVA SPEI
« Sequentis »
(Bam & Co-Heavy)
En dehors de quelques cas isolés dans notre beau pays, c’est plutôt du côté du Québec et de Montréal qu’il faut aller chercher pour dénicher un groupe de Metal francophone. Et pourtant, la langue de Molière peut amener à de bonnes surprises, comme c’est le cas avec NOVA SPEI, dont le Metal très groove, Thrash et Heavy est aussi pertinent que n’importe quel combo anglophone.
« Sequentis », deuxième album du quintet, traverse de nombreux courants musicaux, passant donc du Thrash au Power avec quelques touches de Death au niveau du chant. Car NOVA SPEI a la bonne idée de combiner un chant presque clair et très puissant avec un growl profond, qui apporte un relief intéressant à ses compos (« Animal », « La Proie », « Digitalisé », « Damné »).
Vigoureux et débordants d’énergie, les Québécois se montrent très soudés et l’impact de leur Metal se déploie avec beaucoup de force sur les douze titres. Entre noirceur et optimisme, les textes de NOVA SPEI se fondent dans leur époque en invitant l’auditeur à la réflexion (« Génération Perdue », « Nouvel Espoir », « Qui Sème Le Vent », « Démocratie Bafouée »). Costaud et massif !