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Hard 70's Shock Rock

Alice Cooper : eternal shock

Déjà aperçus ensemble sur scène, ainsi que sur de récents albums solos de leur frontman, les musiciens de la formation originelle d’ALICE COOPER ont retrouvé le chemin des studios sous la houlette de leur non-moins mythique et historique producteur. Avec « The Revenge Of Alice Cooper », c’est un sentiment de téléportation qui se propage grâce à une énergie et une horrifique malice, qui planent sur cette belle réalisation. Plus de cinq décennies après leurs fracassants premiers pas, les Américains nous font oublier le poids des années avec classe et un charisme toujours aussi rebelle. 

ALICE COOPER

« The Revenge Of Alice Cooper »

(earMUSIC)

Raviver sa flamme sans trahir son essence a été le leitmotiv du retour du groupe ALICE COOPER. Car avant sa cavalcade en solo qui a marqué de manière indélébile l’Histoire du Rock et du Hard Rock, Vincent Furnier œuvrait avec le bassiste Dennis Dunaway, le guitariste Michael Bruce, le batteur Neil Smith et le regretté Glen Buxton, décédé en 1997, à la seconde guitare. Le combo avait mis un sacré coup de pied dans la fourmilière en créant le Shock Rock, un univers singulier fait de macabre et d’humour (très) noir, et qui a depuis fait des émules.

On peut donc considérer « The Revenge Of Alice Cooper » comme le huitième album d’ALICE COOPER et le successeur de « Muscle Of Love ». Même si, honnêtement, celui-ci n’atteint pas les sommets de « Love It To Death » (1971), « Killer », (1971), « School’s Out » (1972) ou le génial « Billion Dollar Babies » (1973), il a le mérite de nous replonger avec une certaine nostalgie dans une époque très créative. L’effet est d’autant plus visible que c’est le légendaire Bob Ezrin qui officie derrière la console et qui a même participé à l’écriture des morceaux.

La production est donc très organique, car la fine équipe s’est rendue dans un studio Old School du Connecticut pour y retrouver l’authenticité et la magie des débuts. Pari en partie remporté par cet ALICE COOPER 2.0, qui captive avec « Black Mamba », « Wild Ones », « What Happened To You », « Up All Night », « Blood On The Sun » et l’hommage à Buxton avec « See You On The Other Side ». C’est d’ailleurs le talentueux Gyasi qui aura le privilège de lui succéder sur scène. 14 titres (16 avec les bonus) qui fleurent bon l’insouciance des 70’s.

Retrouvez les deux chroniques des deux derniers albums solos du chanteur :

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Classic Hard Rock

Alice Cooper : magic highway

Grand parmi les grands, ALICE COOPER fait offrande de toute sa classe sur ce « Road » très inspiré et varié, parfait successeur de l’excellent « Detroit Stories ». Par ailleurs, ces compagnons de route et de scène prennent enfin la lumière et la dimension incroyable qui sont les leurs. La garde rapprochée de l’Américain donne le ton, se montre implacable et tient la baraque comme personne. Le talent se niche dans chaque note de ce 28ème album.

ALICE COOPER

« Road »

(EarMUSIC)

Même s’il fréquente plus les aéroports qu’il ne bouffe d’asphalte, cela fait maintenant plus de 50 ans qu’ALICE COOPER parcourt le monde. Il est donc très bien placé pour nous parler du nombre incalculable de routes empruntées lors de ses tournées où il décline sa musique à travers des shows souvent mémorables. Et justement, pour une fois, il embarque les musiciens qui l’accompagnent sur scène sur ce « Road », qui se présente autant comme une récompense qu’un hommage bien mérité. Et lorsqu’on a un groupe comme celui-ci, il serait franchement dommage de s’en priver.

D’accord, il y a aussi quelques invités, ce qui est devenu récurrent sur les albums du frontman, mais l’essentiel est joué par son groupe de concert. On a donc le droit à un festival de guitaristes avec Nita Strauss, Ryan Roxie et Tommy Henrikson, soutenu de main de maître par Chuck Garric (basse) et Glen Sobel (batterie). Et après le somptueux « Detroit Stories », ALICE COOPER régale une fois encore, bien aidé par la production exceptionnelle du très pointilleux Bob Ezrin. L’ensemble est d’une telle évidence et d’une telle fluidité qu’on se sent presqu’en famille. Du grand art !

Parmi les guests donc, Kane Roberts et ses muscles apparaissent sur « Dead Don’t Dance », Tom Morello sur « White Line Frankenstein », tout comme Keith Nelson (Buckcherry) et Wayne Kramer (MC5). Mr Furnier et son humour grinçant font des merveilles sur des morceaux qui sonnent déjà comme des classiques (« Baby Please Don’t Go », « All Over The World », « Big Boots », « Rules Of The Road », I’m Alice », « Road Rats Forever », …) Avec le « Magic Bus » des Who, qui aurait été parfait pour Hollywood Vampires, ALICE COOPER donne encore le meilleur de lui-même… en grand saigneur qu’il est !

Retrouvez la chronique de « Detroit Stories » :

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Hard Rock

Alice Cooper : les fantômes de Detroit

Pionnier et mythe du Hard Rock, c’est avec un album-concept consacré à sa ville de Detroit que le légendaire frontman livre son 27ème album à 73 ans. Et en éternel jeune homme qu’il est (« I’m Eighteen »), ALICE COOPER reste théâtral, inspiré et vient apporter de l’électricité à sa cité industrielle en friche. « Detroit Stories » est un grand et bel album où le chanteur ne fait pas dans la demi-mesure : un  monument qui vient s’ajouter à sa belle discographie.

ALICE COOPER

« Detroit Stories »

(EarMusic/Warner)

50 ans après leur collaboration sur « Love It To Death », le grand ALICE COOPER retrouve son ami et producteur Bob Ezrin pour un nouvel album hommage à sa ville natale, Detroit, Michigan. Avec dans l’idée de rassembler une majorité de musiciens de la ville, ce « Detroit Stories » sent le Rock et l’acier, et la guest-list est impressionnante tout comme son contenu est exaltant et explosif. Avec toujours autant d’humour, l’Américain déclare sa flamme à la cité qui l’a vu naître.

Particulièrement attendu, ce nouvel album est à coup sûr l’un des meilleurs livré par l’icône américaine depuis des années. Très électrique sur les 15 morceaux (dont quatre reprises) qui le composent, « Detroit Stories » voir défiler quelques 25 musiciens qui enflamment et donnent une sensation très festive aux côtés d’un ALICE COOPER en grande forme et intemporel. Etonnement, ce nouveau cru sonne assez 70’s et la verve toujours tranchante du frontman est intacte.

En s’appropriant « Rock’n’Roll » du Velvet Underground (!), mais surtout « Sister Anne » du MC5, « East Side Story » de Bob Seger (également présent sur l’album), « Our Love Will Change The World » d’Outrageous Cherry, ALICE COOPER fait plus qu’un clin d’œil à sa ville et la chaleur des interprétations témoigne d’une joie communicative. D’ailleurs, la présence de Ronnie Montrose, Steve Hunter ou Joe Bonamassa notamment y est pour beaucoup.

Musicalement, le style du chanteur ne veut toujours incisif : « Go Man Go », « Social Debris », « Hail Mary », « Detroit City 2021 », « Independence Dave » ou « Shut Up And Rock » et le réjouissant « I Hate you ». Très R’n B sur « $1000 High Heel Shoes » ou Heavy Blues sur « Drunk In Love », ALICE COOPER fait le show. Plus sombre sur « Wonderful World » et « Hanging On By A Thread (Don’t Give Up) » pourtant plein d’espoir, « Detroit Stories » est exactement ce qu’on attendait du maître.