Même si elle n’était déjà plus une débutante, CASSIDY PARIS avait réalisé une belle entrée en matière avec « New Sensation » il y a deux ans. Le plus difficile est toujours de confirmer et avec « Bittersweet », la mission de la jeune artiste est accomplie. Se référant aux pionnières du Rock, tout autant qu’à la scène Hard Rock 80’s, ainsi qu’à certaines tendances plus modernes, la musicienne réussit le tour de force d’actualiser un registre qui a fait ses preuves et auquel elle apporte sa personnalité avec beaucoup d’impact et de conviction.
CASSIDY PARIS
« Bittersweet »
(Frontiers Music)
Du haut de ses 23 ans, CASSIDY PARIS compte déjà deux EPs (« Broken Hearted » et « Flirt ») et un premier album, « New Sensation » sorti en 2023 et très bien accueilli. La jeune chanteuse et guitariste continue sur sa lancée et livre aujourd’hui « Bittersweet », où elle marque certaines intentions de manière très claire. Tout d’abord, elle a grandi bien sûr et sa musique aussi. Dans un Rock musclé tirant sur le Hard Rock et très inspiré par la scène américaine avec des groupes comme Bon Jovi ou Warrant notamment, elle emprunte aussi à ces consœurs une fougue féminine à la fois sexy et débridée, façon Pink et Avril Lavigne.
Toujours entourée de son complice Paul Laine, ainsi que Steve Brown, CASSIDY PARIS s’affirme enfin, là où « New Sensation » versait peut-être dans des mélodies faciles. La frontwoman durcit le ton, impose sa voix qui a aussi gagné en puissance et surtout présente des parties de guitares nettement plus convaincantes. L’australienne a mûri et cette maturité s’en ressent dans ses compositions. Egalement compositrice, elle raconte ici sa vie de jeune femme sans détour et s’adresse directement à ses fans qui la suivent aux quatre coins du monde. Sincère et convaincante, elle roule pour un Rock Hard fédérateur.
Sur une production très moderne, « Bittersweet » est accrocheur, bardé de riffs costauds, de solos bien sentis et de chœurs qui apportent ce souffle ‘Power Pop’ très rassembleur. Si elle sait se faire plus douce sur des titres mid-tempos parfois touchants (« Can’t Let Go »), CASSIDY PARIS révèle son caractère sur des morceaux plus pêchus et entraînants, où elle se montre vocalement très sûre d’elle (« Butterfly », « Stronger », « Wannabe », « Undecided », « Brand New Day », « Is Anybody Out There »). Si certaines influences sont toujours très présentes, une personnalité émerge vraiment et on ne parle plus ici d’épiphénomène.
Photo : Ian Ritter
Retrouvez son interview à l’occasion de la sortie de « New Sensation » :
Avec « New Sensation », la jeune Australienne se présente comme faisant partie de la nouvelle génération du Rock au féminin. Fraîchement signée sur le label italien Frontiers Music, CASSIDY PARIS a parfaitement su s’entourer pour passer le cap toujours délicat du premier effort. Avec un Heavy Rock personnel et solide, la chanteuse et guitariste laisse déjà une belle impression, grâce à une performance toute en maîtrise et des compos accrocheuses et dynamiques, et loin d’être mielleuses. Actuellement en Europe pour une tournée au Royaume-Uni, elle s’est livrée sur son album, les musiciens qui l’entourent et sa vision de la musique.
– Avant de parler de ton premier album, tu étais dernièrement en tournée au Royaume-Uni. Comment « New Sensation » a-t-il été accueilli, car tu as aussi de nombreux fans là-bas ?
J’ai vraiment été bouleversée et touchée par la réaction suscitée pour l’accueil de « New Sensation ». J’avais six cartons remplis de CD qui se sont tous vendus lors de la tournée. C’était une expérience tellement surréaliste. C’est vraiment un rêve devenu réalité d’avoir cette connexion avec les gens. Ce disque représente beaucoup de travail, toute ma sueur et mes larmes de ces six dernières années.
– Pour cette venue en Europe, tu étais entourée de ton groupe habituel, ou par les musiciens qui jouent sur ton album, comme Alessandro Del Vecchio que l’on connait bien chez Frontiers Music, ton label ?
De tous nouveaux membres ont rejoint le groupe. Deux frères, Alex et Tom Rogowski, qui sont des musiciens très talentueux et ils ont été incroyables en apprenant mes chansons. Ils sont maintenant permanents et ils sont impatients de continuer la tournée et de participer à l’écriture et à l’enregistrement de nouveaux morceaux avec moi. Nous avons une vision commune et je suis incroyablement reconnaissante d’avoir autour de moi des gens qui croient en moi comme mon père aussi, Steve Janevski, qui a toujours joué à mes côtés, et Dave Graham à la guitare. La chose la plus importante lorsque je travaille avec des musiciens, c’est qu’ils soient de bonnes personnes qu’ils me soutiennent dans mon parcours, même s’ils jouent aussi dans d’autres groupes. Et j’adorerais bien sûr jouer un jour avec un musicien aussi expérimenté et génial qu’Alessandro.
– D’ailleurs, comment as-tu choisi les musiciens qui t’accompagnent sur « New Sensation », car ce ne sont pas ceux avec lesquels tu joues habituellement. Pourquoi ces changements ? L’album n’a pas enregistré chez toi, en Australie ?
Comme je n’avais pas de membres permanents dans le groupe à l’époque, mon label a fait en sorte que des musiciens enregistrent la basse et la batterie. Alessandro, par exemple, fait partie de ces personnes. Il a produit et joué sur l’album et je suis vraiment contente du résultat final. J’ai été tellement honorée qu’il soit si impliqué. Mirko DeMaio joue également de la batterie sur l’album et il a fait un travail brillant. Pour être honnête, je n’aurais pas pu rêver d’un meilleur groupe avec qui travailler en studio et en live.
Alessandro Del Vecchio a été remarquable dans les différents rôles qu’il a assumé, c’est-à-dire comme producteur, bassiste, pour les chœurs et sur quelques parties de guitare. Ce fut un plaisir absolu de travailler avec lui. Je ne le remercierai jamais assez. Nous avons eu la même vision pour l’album. En fait, l’enregistrer a été un processus très simple, même si j’étais à l’autre bout du monde. J’ai suggéré à mon père et à Dave Graham d’enregistrer les guitares. Il était absolument ouvert à cela. Alessandro leur a fait confiance pour les jouer et je pense que le produit final témoigne véritablement de la musicalité exemplaire de l’album.
– A tout juste 21 ans et avec déjà deux EP à ton actif (« Broken Hearted » et « Flirt »), tu sors ton premier album, qui est d’ailleurs très réussi. Tu avais un peu plus de pression, ou c’était dans l’ordre naturel des choses ?
De la pression ? Pas vraiment, non. J’aime la musique et c’est dans mon ADN. Je joue du Rock’n’Roll, car c’est amusant et que c’est ma passion. Je me sens à l’aise dans ce que je fais et cela me permet de m’exprimer. J’ai évolué à mon rythme et je continue d’apprendre et de me développer dans toutes les facettes de la musique, que ce soit le chant, l’écriture, l’enregistrement et les tournées. J’ai un solide réseau de soutien autour de moi. Cela a été la clef pour devenir l’artiste que je suis aujourd’hui. C’est vrai que, parfois, cela peut être écrasant, surtout quand vous êtes en tournée. J’adore jouer en live, mais en tant que chanteuse, cela peut devenir très exigeant quand on est malade, par exemple. Du coup, la pression que l’on ressent en montant sur scène, si sa voix n’est pas à 100%, peut être forte. Mais c’est la même chose pour tous les artistes. Je suis une artiste Rock et j’adore ça ! Certains disent que je suis trop Pop, mais regardez des groupes comme Def Leppard, Bon Jovi, Poison, Warrant et Vixen. Tous avaient un côté Pop à l’époque. Alors, je fais ce que j’aime et si les gens aiment ça, tant mieux !
– Sur « New Sensation », on retrouve aussi ton mentor Paul Laine (ex-Danger Danger, The Defiants) qui est présent sur les chœurs et aussi comme compositeur. C’était important pour toi qu’il soit présent sur ton premier album ?
Oui et je lui suis très reconnaissante. Il a été une grande source d’inspiration pour moi en tant qu’artiste et aussi en tant que personne. J’ai toujours été fan de Danger Danger et maintenant de The Defiants. Paul fait partie de ces personnes qui sont phénoménales et si naturelles. Je me sens vraiment chanceuse de pouvoir l’avoir comme mentor et ami. Quand nous nous sommes rencontrés, j’avais 11 ou 12 ans. J’en ai maintenant 21 ans et il m’a vu grandir. Il m’a beaucoup appris au niveau du chant et de la composition, et il m’a aussi donné quelques leçons de vie. Paul a eu un impact énorme, non seulement sur ma croissance en tant qu’artiste, mais aussi sur ma vie en général.
– Tu t’es toujours présentée sous ton nom et en tant qu’artiste solo. Tu n’as jamais été tentée de faire partie d’un groupe et d’appartenir à un collectif sous une autre appellation ?
En fait, j’ai toujours eu l’impression que CASSIDY PARIS était un groupe. J’ai trouvé les bonnes personnes avec les frères Rogowski. Ils partagent ma vision et ma passion pour ce type de musique. Dans le même sens et à un moindre niveau, Ils font autant partie de mon groupe que Ritchie Sambora et Tico Torres faisaient partie de Bon Jovi. C’était le nom de Jon, mais ils faisaient tous partie intégrante du groupe. C’est ce que je cherchais aussi de mon côté. Je suis reconnaissante envers tous les musiciens qui ont fait partie de mon voyage. Parfois, il faut juste plus de temps pour les trouver.
– Par ailleurs, tu as déjà beaucoup voyagé et tu as constitué une solide fan-base aux quatre coins de la planète. Toi qui es née avec les réseaux sociaux, est-ce que tu penses que cette nouvelle donne aide beaucoup les artistes émergeants comme toi ?
Les réseaux sociaux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Je pense que cela permet aux artistes de promouvoir très largement leur musique. Cela m’a permis d’atteindre un public beaucoup plus large que chez moi en Australie. Cependant, cela présente également des désagréments, comme par exemple les ‘haters’ qui prennent plaisir à s’asseoir derrière leur clavier et être négatifs. J’ai été élevée pour être toujours positive. Si vous n’avez rien de gentil à dire, ne dites rien. C’est juste une question de décence. Pourquoi essayer de démoraliser les gens qui ont des rêves et des aspirations ? Donc, personnellement, je trouve assez alarmant que les gens pensent qu’ils ont le droit de tout critiquer en permanence.
– « New Sensation » est très Rock avec des sonorités tirant aussi sur le Hard Rock avec toujours un côté très mélodique. Y compris dans certaines attitudes, on te sent très proche du monde du Metal. C’est le cas ?
J’ai grandi avec la musique Rock et avec l’aide de mon label, je suis plus qu’heureuse de hisser le drapeau du Rock’n’Roll de la prochaine génération. Je suis une artiste Rock et j’adore ça. J’ai été élevée dans le Classic Rock et le Heavy Metal. On m’a toujours appris à reconnaître une bonne chanson quel que soit le genre. Heureusement, il n’y a que quelques personnes bornées qui ne comprennent pas que ma musique est liée au Hard Rock. Dans le monde du Rock, il existe de nombreux sous-genres. Par exemple, regardez la liste des groupes présents dans un festival majeur comme le ‘Hellfest’. Cela va de Metallica à Foo Fighters, The Offspring et Simple Plan. Tous sont très différents, mais partagent la même scène lors d’un festival. Il y a de la place pour tous styles de groupes.
– Tu es aussi guitariste, et même ambassadrice de la marque Fender, et pourtant sur « New Sensation », Steve Janevski et Dave Graham jouent les guitares. Tu souhaitais te concentrer sur le chant, où est-ce que tu as aussi participé aux rythmiques et aux solos, car trois guitaristes sur un album, ça commence à compter…
Oui, chanter est mon premier amour. Je joue de la guitare en live et j’adore ça. Je suis surtout guitariste rythmique. Mais j’aime les gens brillants et impliqués et je voulais leur donner l’opportunité de montrer leur sens musical sur l’album.
– Pour conclure, nous n’avons pas parlé de composition. Est-ce que tu écris les paroles et la musique de tous tes morceaux, ou est-ce que tu apprécies aussi de collaborer avec d’autres musiciens ?
C’est un mix des deux. J’ai l’impression d’être encore en apprentissage en tant qu’auteure-compositrice. J’ai beaucoup appris, mais j’ai encore tellement à apprendre. Ensuite, certaines chansons sont des collaborations, d’autres sont celles que j’ai écrites moi-même et il y en a quelques-unes écrites par d’autres. Des gens m’envoient aussi parfois des chansons, donc si je peux me connecter à eux, et que je pense que c’est une bonne chanson, je vais l’essayer.
L’album de CASSIDY PARIS, « New Sensation », est disponible chez Frontiers Music.