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Blues folk Roots Rock

Melissa Etheridge : un moment d’évasion

Au fil des années et malgré de nombreuses souffrances, l’engagement et la lutte menée avec ténacité par MELISSA ETHERIDGE ne faiblit pas, bien au contraire. Et le bien-nommé « I’m Not Broken » est une nouvelle pierre à l’édifice bâti par la songwriter à la voix éraillée et tellement chaude. A l’instar de Johnny Cash en son temps, c’est dans une prison pour femmes de la cité qui l’a vu naître qu’elle a capté l’une de ses plus enthousiastes et bouleversantes performances. Saisissant de vérité !

MELISSA ETHERIDGE

« I’m Not Broken (Live From Topeka Correctional Facility) »

(Sun Records)

Alors que Paramount + diffuse une docu-série sur sa vie, MELISSA ETHERIDGE sort un double-album live, qui est probablement l’un de ses disques les plus poignant et émouvants,  mais aussi plein d’espoir, de sa longue carrière. L’activiste, lauréate de deux Grammy Awards, ayant vaincu un cancer du sein il y a 20 ans et accusé la mort de son fils de 21 ans due à une overdose d’opioïdes en 2020, est un modèle de résilience et c’est en musique comme toujours et dans un endroit assez spécial qu’elle se livre avec force.

Dans sa ville de natale de Leavenworth, Kansas, et devant 2.500 femmes de la prison de Topeka, MELISSA ETHERIDGE a offert un concert unique, tout en émotion et avec conviction, et qui a littéralement enflammé son auditoire. La chanteuse, guitariste et compositrice avait même un petit cadeau pour l’occasion. Inspirée par les lettres de cinq résidentes du centre correctionnel, elle a composé la chanson « A Burning Woman », qui est bien évidemment l’un des moments forts de la prestation de l’Américaine.

Toujours aussi Blues et Folk, le Roots Rock de MELISSA ETHERIDGE traverse le temps et les épreuves pour faire chavirer l’assemblée durant 90 minutes. En dialoguant avec son public entre chaque morceau, elle installe une proximité et une convivialité vraiment touchante et pleine de sens. L’esprit de communion entre la musicienne et les détenues donne d’ailleurs lieu à des instants d’une grande beauté et très positifs (« All American Girl », « Born Under A Bad Sign », « I’m The Only One », « Like The Way I Do »). Un disque qui fait du bien !

Retrouvez la chronique de son album précédent…

… Et une plus ancienne sur Facebook :

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Country International

Emily Nenni : Honky Tonk spirit [Interview]

Malgré son jeune âge, EMILY NENNI commence à se faire un nom dans la jungle musicale que représente Nashville en termes de Country Music. Indépendante, l’artiste est à l’image de sa musique et apporte beaucoup de fraîcheur à un style qui se tourne pourtant de plus en plus vers la Pop. Elle reste authentique et fidèle à un aspect assez classique comme le Honky Tonk notamment, auquel elle offre une version très personnelle, actuelle et sincère. Avec « Drive & Cry », son troisième album, elle se lance aussi à la conquête du public européen. Entretien avec une chanteuse, guitariste et compositrice pétillante et décidée, juste avant une prestation attendue au festival ’Americana Eldorado’ en septembre en France.

– Avant de parler de ce nouvel album, j’aimerais que l’on évoque de ton parcours. Comment une Californienne comme toi en vient-elle à la Country Music et affiche aujourd’hui une telle maîtrise ? C’est un style de musique avec lequel tu as grandi ?

J’ai grandi en écoutant toutes sortes de musiques. Mon père travaille à la radio depuis l’université et mes deux parents ont toujours eu beaucoup d’amour et de respect pour la musique et les musiciens. J’ai souvent entendu Hank Sr, Patsy Cline, Willie Nelson et Johnny Cash, ainsi qu’Emmylou Harris et Lucinda Williams en grandissant. En tant que passionnée de musique, lorsque j’ai déménagé à Nashville, alors que j’avais tout juste 21 ans, je me suis complètement immergée dans la musique Country au ‘Robert’s Western World’ et au ‘Santa’s Pub’, ainsi qu’à travers toutes les vieilles vidéos que je pouvais trouver sur YouTube. Je voulais tout savoir, pas seulement de la musique, mais aussi des gens qui la composaient.

– Assez rapidement, tu as sorti ton premier album, « Hell OF A Woman » en 2017, puis l’EP « Long Game » trois ans plus tard. C’est assez étonnant comme trajectoire. D’habitude, les artistes testent la température avec un format court. Tu te sentais suffisamment sûre et prête pour te lancer tout de suite dans un album complet ?

Lorsque « Hell Of A Woman » est sorti, je gardais certaines de ces chansons depuis déjà quelques années. En fait, la chanson-titre était l’une des dernières que j’ai ajoutées à l’album, avec « Baby Found The Bottle ». Mon état d’esprit concernant la sortie de ma musique, surtout de manière indépendante, était que je continuerai certainement à écrire et j’espérais continuer à apprendre et à m’améliorer. Alors, pourquoi ne pas sortir de ma musique telle qu’elle était ? Je n’avais pas une grande fan-base et je ne pensais pas que le disque irait quelque part, j’avais juste des chansons à partager.

– Puis en 2022 est sorti « On The Ranch » que tu as écrit dans le Colorado durant la pandémie. Finalement, est-ce que le fait d’être bloquée dans un endroit comme celui-là typiquement lié à la Country Music a été une immersion créative pour toi ? Une sorte de source d’inspiration ?

Je vivais dans un ranch avec cinq autres cow-girls, donc c’était une inspiration suffisante ! Écrire dans un endroit comme celui-là était en grande partie pour me vider la tête et m’éloigner de ma routine et de mon environnement habituel. C’est comme ça que j’aime travailler d’habitude. Une fois que ma tête est claire de toutes les choses que je dois faire, je peux réellement exploiter toutes mes pensées, mes sentiments et les mélodies qui les animent.

– Comme tu le disais, tu es arrivée jeune, à l’âge de 21 ans, à Nashville, la capitale de la Country Music. Est-ce que, selon toi, c’est un passage obligé pour tous les artistes, afin d’y obtenir une certaine reconnaissance artistique ?

Je ne pense assurément pas qu’il soit nécessaire d’être à Nashville pour faire de la musique Country. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir rencontré une véritable famille artistique ici, composée de musiciens talentueux et solidaires, et j’ai beaucoup appris d’eux. Désormais, les gens partagent leurs talents en ligne via Internet et ils sont embauchés de cette façon. Je trouve cela merveilleux, car Nashville devient de plus en plus cher pour y vivre, surtout pour les musiciens.

– On le sait, il y a énormément de concurrence entre les jeunes artistes, et pas seulement. Est-ce que Nashville, où tu vis aujourd’hui, provoque aussi une émancipation particulière et demande également peut-être plus d’efforts pour s’imposer et se distinguer ?

J’ai principalement appris en jouant avec des amis au ‘Santa’s Pub’. Au moins dans la communauté dans laquelle j’ai grandi au cours des dix dernières années, cela ne m’a pas semblé être une compétition. Nous voulions tous réussir, bien sûr, mais c’est tellement plus agréable de grandir avec ses amis. Bien sûr, il y a eu des gens qui ont pensé que seuls quelques-uns pourraient réussir, mais ce n’est pas le cas. Sans parler de la fatigue que représente de mener une carrière à bien.

– Justement, tu évolues dans un registre porté sur le Honky Tonk avec beaucoup de fraîcheur. C’est assez surprenant à l’heure où les chanteuses surtout ont tendance à produire de la Country Pop, non ?

J’adore le Honky Tonk. Et nous aimons jouer dans une salle devant deux personnes comme face à une foule tapageuse. Si nous avons une salle pleine de gens qui chantent et dansent, alors c’est une bonne soirée. Mes amis de ‘Teddy And The Rough Riders’, qui me soutiennent souvent, enflamment toujours la salle. Finalement, nous voulons juste passer un bon moment !

– Ce qui surprend aussi, même à travers ta courte discographie, c’est que tu sembles avoir immédiatement trouvé ton style. Alors que d’autres s’essaient à plusieurs courants, tu restes attachée à celui de tes débuts que tu ne cesses cependant de peaufiner. Tu as toujours eu une idée très précise de la musique que tu voulais jouer ?

Parfois, j’entends la musique de quelqu’un d’autre et je me suis dit : ‘Wow, j’aurais aimé écrire cette chanson !’. Mais surtout, j’écris simplement sur mes expériences, mes pensées et mes sentiments et je les associe à la mélodie qui en ressort. Quand cela est associé aux musiciens que je connais et que j’aime, cela me ressemble forcément. Il y a tellement de musique là-bas à Nashville que nous pourrions tous nous comparer les uns aux autres. Mais j’aime surtout entendre les gens faire une musique qui leur est personnelle.

– « Drive & Cry » a été pensé à la façon d’un vinyle avec ses deux faces. Est-ce que c’est aussi pour cette raison qu’on y trouve deux ambiances assez différentes ? Ta volonté était de pouvoir capter le plus de sonorités et d’approches musicales possibles ?

Je peux parfaitement me lancer dans l’écriture, ou l’enregistrement, avec une idée de la façon dont j’aimerais que cela sonne globalement, mais cela ne se réalise jamais vraiment. Cela fait partie de l’évolution des chansons. A mesure que vous enregistrez de plus en plus, vous obtiendrez, espérons-le, des sons que vous n’aviez pas auparavant. Travailler avec John James Tourville (qui a produit le disque) a été une expérience merveilleuse. Il a vraiment permis aux musiciens de jouer tout en restant fidèles à eux-mêmes. Ils jouaient pour les chansons et non pour eux, et ça s’entend vraiment.

– Malgré la qualité du songwriting et de la production de John James Tourville (The Deslonde), « Drive & Cry » conserve une savoureuse couleur ‘underground’. Est-ce que c’est quelque chose que tu cultives, ou vois-tu cela aussi comme une sorte de signature sonore ?

Nous nous amusions tous tellement à faire de la musique en studio. John James et moi étions sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la notion de ‘perfection’. Elle n’est pas forcément nécessaire. S’il y a une prise avec une imperfection, mais plus de sensations, on y va ! Ce disque a également été mixé par Matt Ross-Spang dans son studio ‘Southern Groove’ à Memphis, et il est un véritable maître en matière d’enregistrement faits de beaucoup de chaleur et de naturel.

– Enfin, tu seras à l’Eldorado Americana Festival en septembre à Vancé en France. J’imagine que tu dois être impatiente, même si la Country Music est assez confidentielle chez nous. Dans quel état d’esprit es-tu et y aura-t-il d’autres concerts ici en Europe ?

Nous allons commencer en Scandinavie, puis faire un show en Allemagne et une semaine ou deux au Royaume-Uni. Je ne suis allée en Europe qu’une seule fois, c’était l’année dernière. Et je me sens chanceuse de pouvoir jouer pour de nouveaux publics. J’ai même du mal à croire que nous ayons la chance de pouvoir jouer dans tous ces merveilleux endroits !

Le nouvel album d’EMILY NENNI, « Drive & Cry », est disponible chez New West Records et pour la première fois en Europe.

Photos : D.R., Sound Snap Photo (3) et Alysse Gafkjen (5)

La billetterie du festival ’Americana Eldorado’, qui aura lieu le 7 septembre à Vancé dans la Sarthe (72), est d’ores et déjà ouverte :

https://my.weezevent.com/eldorado-americana-festival

 

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Blues Rythm'n' Blues Soul / Funk

Bette Smith : une gourmandise acidulée

Brute et authentique, la Soul hyper-punchy proposée par la New-Yorkaise ravive avec talent l’esprit des pionnières comme Mavis Staples et résonne même comme une version féminine d’Otis Redding. Terriblement Funky, un brin roots et doté d’un charme rétro irrésistible, BETTE SMITH livre l’un des disques les plus palpitants du style depuis un moment. Aussi intense que tendre, « Goodthing » révèle une force créative et bouillonnante avec un pied dans chaque millénaire.

BETTE SMITH

« Goodthing »

(Kartel Music Group)

Les débuts de BETTE SMITH remontent maintenant à presque 20 ans. Originaire de Brooklyn, la chanteuse et compositrice est d’abord passée par la chorale de son père avant d’éclore sous le nom de Bette Stuy avec un premier opus suivi d’un EP. C’est à partir de 2017 et « Jetlagger » qu’elle prend véritablement son envol et se produit aux côtés de Kenny Wayne Shepherd et Drive-By Truck, tout en participant à de multiples enregistrements studio. « Goodthing » est donc son quatrième album et il en impose !   

Il y a quelque chose d’iconique et d’intemporel dans la voix de BETTE SMITH. Nourrie de Gospel, de Soul, de Rock de Funk et de Blues, la frontwoman dépoussière les codes très 70’s du genre et, tout en les respectant, leur offre une couleur et une fraîcheur très contemporaines. En jouant aussi sur un côté vintage savoureux, elle fait sonner ses morceaux avec énergie et se montre très actuelle dans leur interprétation. « Goodthing » est une sorte de concentré de douceurs acidulées, dont il est difficile de se défaire.

Après avoir travaillé sur ses compositions, l’Américaine a traversé l’Atlantique pour entamer une collaboration avec le producteur Jimmy Hogarth réputé pour son travail avec Amy Winehouse et Tina Turner notamment. Et le duo fait des étincelles sur les 13 pépites que compte « Goodthing », le bien-nommé. Le chant de BETTE SMITH y est électrique (« Eternal Blessings », « M.O.N.E.Y. », « Whup ‘Em Good », « More Than A Billionaire », « Cave »  et le morceau-titre). Ce disque fait un bien fou et s’écoute en boucle !

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Blues Rock folk International

Madison Galloway : independent youth [Interview]

Le talent n’attend pas le nombre des années et c’est avec beaucoup de maturité dans l’écriture, comme dans le jeu, que MADISON GALLOWAY présente son deuxième album éponyme. Très bien entourée et parfaitement produite, la Canadienne s’inscrit dans un Blues Rock très contemporain, plein de fougue et assez insouciant. Accrocheurs et vigoureux, les morceaux de la chanteuse et guitariste ne devraient plus tarder à taper dans l’œil des producteurs et organiseurs de concerts européens. Avec ce nouvel effort, elle s’affiche sans complexe et avec une belle assurance. Entretien avec une compositrice indépendante et volontaire.

– Tu n’avais que 19 ans lorsque tu as sorti ton album « Moon & Mercury » en 2019 et c’était même après un premier EP « Who Knows Where », paru quatre ans auparavant. C’est un parcours très précoce. Comment es-tu tombée dans la musique si jeune et à quel âge as-tu commencé à composer ?

Mes parents sont de grands fans de musique, donc elle a joué un rôle important dans ma vie. Nous écoutions toujours des disques, des CD, des cassettes ou la radio. Ils m’ont inscrite à des cours de piano à l’âge six ans et j’ai continué pendant 11 ans. Quand j’avais 12 ans, j’ai commencé à jouer de la guitare, ce qui m’a vraiment passionné. Très vite, j’ai participé à quelques concours de chant destinés aux jeunes talents et à 15 ans, j’ai fait ma première scène ouverte. J’en ai fait de plus en plus. Puis, j’ai commencé à organiser mes propres petits concerts dans des restaurants, des bars et lors d’événements en ville. J’ai grandi à partir de ça. Et la même année, à 15 ans, j’ai commencé à écrire mes propres chansons et j’ai sorti mon premier EP en juillet 2015.

– Après un EP, plusieurs singles, deux albums maintenant et un grand nombre de concerts à ton actif en une dizaine d’années, tu affiches un très beau début de carrière. J’imagine très bien que tout ça demande beaucoup de travail. C’est ce tu ambitionnais depuis toute petite ?

Tu as raison, c’est beaucoup de travail. Il y a tellement à faire en amont et je pense que beaucoup de gens ne s’en rendent pas toujours compte. Même si j’ai toujours aimé écouter et jouer de la musique, devenir artiste de scène n’était pas vraiment mon rêve quand j’étais petite. Au lieu de ça, je voulais être peintre. Le dessin, la peinture et les autres domaines des arts visuels ont toujours été mes passions. C’est lorsque j’avais 14/15 ans, en commençant à rechercher davantage d’opportunités pour réaliser des performances, que j’ai décidé de faire carrière dans la musique.

– Lorsqu’on se penche sur ta discographie, on remarque que tu es passée par la Folk, le Rock, le Blues avec une couleur musicale très américaine et parfois même légèrement Pop. Est-ce qu’aujourd’hui, tu penses avoir trouvé ton identité artistique personnelle, ou te reste-t-il encore des domaines à explorer ?

Je pense que j’en suis proche. Je veux continuer à développer mon son et mon style, mais j’ai l’impression d’avoir trouvé la direction que je veux prendre. J’ai cependant des goûts assez différents et aussi d’autres affinités musicales. Donc, je me vois bien explorer d’autres domaines, et même si cela se fait parallèlement à mes projets principaux.

– Tu es originaire de Fergus en Ontario, un Etat qui a aussi vu grandir des chanteuses comme Alannah Myles et Shania Twain pour en citer qu’elles. On retrouve d’ailleurs quelques similitudes dans certaines de tes intonations. Elles t’ont influencé, notamment Alannah, ou c’est juste parce que tu as grandi en les écoutant ?

En fait, je n’ai pas beaucoup écouté Alannah Myles ou Shania Twain. Les deux artistes canadiennes qui m’ont vraiment inspiré sont Joni Mitchell et Alanis Morissette. Joni Mitchell est en fait l’une des premières artistes dont je me souviens avoir chanté les chansons et m’être dit : ‘Eh, j’aime chanter en fait !’.

– Parlons maintenant de ce deuxième et très bon album éponyme. Je le trouve assez différent de tes précédentes réalisations. Il est très Rock, très mature, accessible aussi et il dégage beaucoup d’énergie. Est-ce que tu as procédé différemment pour la composition et l’écriture de ces nouveaux morceaux ?

Quand j’ai écrit ces chansons, j’avais une idée de la façon dont je voulais qu’elles sonnent dans leur production finale. Et c’était plutôt dans un univers Blues Rock. J’ai commencé à faire beaucoup de collaborations pendant la pandémie et, par conséquent, presque toutes les chansons de cet album ont été co-écrites. C’est quelque chose de différent par rapport à mon précédent album « Moon & Mercury », qui n’en contenait qu’une seule.

– Tu joues également toutes les parties de guitare sur l’album. Par ailleurs, les refrains des chansons sont aussi très accrocheurs. Lorsque tu composes, tu pars d’un riff ou de la mélodie, car elles semblent vraiment guider les morceaux ?

Bien souvent, oui ! Mais cela dépend de la chanson. Parfois, je commence par les paroles, mais je pense que pour la plupart des morceaux de l’album, j’ai d’abord commencé par le riff de guitare. Puis, j’ai créé la mélodie et les paroles ensemble.

– Même si ce nouvel album est très musclé et plus solide aussi, tu restes très attachée à l’acoustique. On t’a d’ailleurs vu à plusieurs reprises seule à la guitare sur les réseaux sociaux à discuter avec tes fans. C’est une manière différente aussi d’aborder tes morceaux ? Et dans quelle configuration es-tu la plus à l’aise ? Et composes-tu également en acoustique ?

Quand j’ai commencé à jouer de la guitare, je jouais toujours en acoustique. En ce moment, je me sens le plus ‘chez moi’, lorsque je joue avec ma guitare Godin à corps creux. Mais j’aime toujours jouer avec l’acoustique. Sur l’une de mes dernières chansons, je l’utilise beaucoup, car je n’ai pas besoin d’ampli. Et cela me permet aussi de composer plus facilement dans ma chambre, ou à l’extérieur.

– En plus de la composition des morceaux, du chant, de la guitare et de quelques percussions, tu as aussi coproduit l’album avec Ross Hayes Citrullo et Stacey Shopsovitz. C’est important pour toi d’être présente à toutes les étapes du processus ?

Oui, c’est important d’être présente à toutes les étapes de l’enregistrement. J’aime l’équipe derrière ce projet et je fais confiance à leur expertise, mais en étant là, je peux m’assurer que ma vision des chansons est respectée. Je souhaite également en savoir plus sur les aspects plus techniques de l’enregistrement. Donc, être impliquée dans toutes ces étapes me permet d’apprendre des personnes avec qui je travaille. Je pense que c’est l’un des avantages d’être une artiste indépendante !

– Justement en parlant de son, la production du disque est très organique, directe et vraiment live. L’album est donc très spontané dans l’interprétation également. C’est une manière aussi de présenter ce à quoi on peut s’attendre en concert ? Cet aspect très roots de ton jeu ?

Je pense que l’objectif de cet album, du point de vue de la production, était de créer des sons Rock organiques, mais avec quelques éléments modernes. J’adore les icônes du Classic Rock, en particulier Led Zeppelin, mais je suis aussi une grand fan de groupes plus récents comme The Black Keys, Larkin Poe et Tyler Bryant & The Shakedown. Je suis inspirée par la façon dont ils sont tous capables de fusionner différents aspects. J’adore ce style très charnel, plein de Soul et doté de nombreux sons granuleux sur des productions modernes, qui créent ces sons Blues Rock actuels et emblématiques. Et puis, je pense que ces chansons conviennent aussi naturellement au concert.

– Justement, un mot sur les concerts. Est-ce que le fait d’être en Ontario, une région anglophone du Canada, t’offre plus de possibilités pour jouer aux Etats-Unis qu’au Québec notamment ? Et te verrons-nous en France bientôt ?

En fait, je n’ai pas encore donné de concerts aux États-Unis, ni au Québec. Mais en ce moment, j’ai plus de contacts avec les États-Unis. J’adorerais jouer dans ces deux endroits. Et bien sûr, j’adorerais venir jouer en France et j’espère pouvoir le faire bientôt ! (Juste après cette interview, la Canadienne a annoncé assurer la première partie de ses compatriotes The Commoners en Angleterre dès le 19 juillet pour une dizaine de dates – NDR)

Le nouvel album éponyme de MADISON GALLOWAY est disponible sur toutes plateformes et, bien sûr, sur le site de l’artiste :

www.madisongalloway.com

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Heavy metal Power metal

Crystal Viper : conquérant

Toujours imprégné de la littérature de H.P. Lovecraft, c’est avec beaucoup d’allant que CRYSTAL VIPER mène sa barque depuis « The Curse Of Crystal Viper » sorti en 2007. Imperturbable, Martha Gabriel porte son groupe avec talent et a fait de lui une valeur sûre du Heavy Metal européen, tant au niveau de ses productions que de ses prestations live. Avec « The Silver Key », un nouveau cap est franchi au niveau du son, notamment, et de bien belle manière.

CRYSTAL VIPER

« The Silver Key »

(Listenable Records)

Trois ans après « The Cult » sorti quelques mois avant l’album solo de sa frontwoman, « Metal Queens », les Polonais font un retour en force avec « The Silver Key », qui vient les ancrer dans un True Metal musclé. Sur ce neuvième opus, Martha Gabriel et ses hommes personnifient encore un peu plus ce mélange de Heavy Metal Old School estampillé NWOBHM avec quelques touches de Power Metal, histoire de gagner en vélocité. Et CRYSTAL VIPER ne déçoit pas et livre même quelques bonnes surprises. 

Rangés derrière leur chanteuse, guitariste et bassiste, ainsi qu’Andy Wave (guitare), Kuba Galwas (batterie) et Guiseppe Taormina (guitare) font leur apparition pour la première fois sur un disque de CRYSTAL VIPER et l’addition des six-cordistes donne une certaine férocité à « The Silver Key ». Les riffs sont costauds, les solos bien pensés et les twin-guitares font des merveilles : un Heavy Metal qui fait plaisir. Les ambiances aussi sont multiples et vocalement l’ensemble est irréprochable et convaincant. 

Tout en maîtrise, ces nouvelles compos bénéficient d’une belle production, laquelle met parfaitement en relief la technique du quatuor. L’évolution sur « The Silver Key » est réellement palpable et non seulement CRYSTAL VIPER se montre à la hauteur de ses ambitions, mais se démarque aussi dans le style. Passé l’intro rétro-futuriste, on entre dans le vif du sujet avec « Return To Providence », qui annonce une suite plus que solide (« Heading Kadath », « Book Of The Deal », « Escape From Yaddith »).

Retrouvez la chronique de « The Cult »…

… et celle de l’album solo de Martha Gabriel :

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Blues Soul

Lara Price : full emotion

Ce n’est pas un hasard si Mike Zito s’est penché sur la carrière et surtout la voix et la qualité d’écriture de LARA PRICE avant de la faire signer. D’ailleurs, elle s’était rapprochée de sa future maison de disques depuis quelques années en s’installant dans la capitale texane. Une façon aussi peut-être de s’imprégner d’un Blues plus sudiste et dans lequel sa voix naturellement Soul pourrait explorer de nouvelles contrées musicales. C’est chose faite avec ce très bon « Half & Half » où, pourtant, rien n’est fait à moitié.

LARA PRICE

« Half & Half »

(Gulf Coast Records)

Originaire du sud du Vietnam, LARA PRICE a grandi aux Etats-Unis et plus précisément du côté de San Francicso qu’elle a quitté il y a quelques années pour Austin, Texas. Et la chanteuse n’en est pas à son d’essai et est même très loin d’être une novice en termes de Blues et de Soul. « Half & Half » est donc son premier disque sur le prestigieux label de Mike Zito, Gulf Coast Records. C’est aussi son huitième et, comme d’habitude, elle l’a co-produit, co-écrit et elle y joue également de plusieurs instruments en plus du chant. Une artiste complète et touchante aussi.

Enregistré à 60% au Texas et à 40% en Californie, le titre explique de lui-même le contenu de cette nouvelle réalisation, sur laquelle intervient une bonne vingtaine de musiciens. « Half & Half » est donc assez collégial dans sa conception, mais aussi et surtout terriblement personnel grâce à cette voix unique gorgée de Soul et d’émotion, car c’est cette dernière qui guide chacun des dix morceaux. LARA PRICE éblouit par une incroyable maîtrise vocale, bien sûr, mais aussi par la multitude de styles qu’elle aborde avec la même facilité. Sa polyvalence dans tous ces registres témoigne d’un grand talent. 

Le choix d’avoir un pied sur la côte ouest et un autre dans le grand Etat du Sud n’est pas non anodin, car la songwriter a fait appel à chaque fois à de musiciens du cru et c’est ce qui fait la force et la diversité des atmosphères de l’album. D’ailleurs, on perçoit et distingue sans peine la touche plus Southern, qui se veut plus roots, d’avec celle plus aérée et sensuelle de la Bay Area. Et LARA PRICE navigue entre ces deux pôles artistiques en y imposant sa touche personnelle, aussi puissante que douce, s’inscrivant dans les pas des plus grandes interprètes féminines actuelles.

Photo : Brynn Osborn
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Blues Rock International Soul

Eliza Neals : la tolérance par le Blues [Interview]

Chanteuse, musicienne et productrice accomplie, ELIZA NEALS vient tout juste de sortir son troisième album, « Colorcrimes ». Cette nouvelle réalisation, toujours très Blues Rock mais aussi très Soul, est une sorte de plaidoyer pour la tolérance tant la situation qu’elle vit au quotidien dans sa ville de Detroit la touche. Très pointilleuse également, la frontwoman se renouvelle ici avec beaucoup de talent et une inspiration qui ne la quitte jamais. Retour avec elle sur ses nombreuses collaborations et la création de ce nouveau disque haut en couleur… avec toujours le même plaisir !

– Notre dernière interview date d’avril 2020. Nous étions en pleine pandémie, en plein confinement et tu venais juste de sortir ton album « Black Crow Moan ». Il n’a évidemment pas reçu la lumière méritée, mais as-tu pu le défendre normalement sur scène par la suite et comment a-t-il été accueilli ?

Heureusement, il a été ajouté sur ‘Sirius XM Bluesville Worldwide’ à 37 millions d’auditeurs coincés à la maison, donc je dirais que ce fut un énorme succès après tout. De nombreuses personnes ont été choquées et effrayées en se réfugiant chez elles. J’avais juste besoin de répondre à la tristesse et à l’inquiétude du monde avec ce nouvel album « Black Crow Moan ». J’ai eu la chance de pouvoir faire appel à une icône du Blues Rock et un ami, M. Joe Louis Walker, qui a chanté, joué de la guitare et produit également. Il a insufflé l’intensité parfaite à l’ambiance générale de « Black Crow Moan » et sur « The Devil Don’t Love You ». Il m’a également invité à jouer quatre fois à ‘Musitique Island’, une île privée appartenant au riche et célèbre Mick Jagger. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas sortir « Black Crow Moan », puisque je possède mon propre label avec mon partenaire et que je peux guérir certaines âmes. J’essaie toujours de transformer les citrons en limonade (expression typiquement anglo-saxonne : « When life gives you lemons, make lemonade » – NDR).

– Sur « Black Crow Man », tu avais travaillé avec Joe Louis Walker et Derek St Holmes sur les morceaux et sur la production de l’album. Pour « Colorcrimes », c’est avec Barrett Strong Jr et Michael Puwal. Comment se sont faites ces rencontres, car on sent une réelle complicité entre vous autour des chansons ?

J’avais contacté Joe Louis Walker pour produire et figurer sur quelques chansons de mon album après l’avoir rencontré à New York, via mon ami et bassiste Lenny Bradford, un autre musicien emblématique du Blues. Il a réagi avec une véritable sympathie pour moi en tant qu’artiste et auteur-compositrice, ce qui m’a été d’une grande aide dans le milieu, car il est une icône. Derek St. Holmes est quant à lui une Rockstar de Detroit et un phénomène mondial connu pour avoir joué de la guitare et chanté avec Ted Nugent. Je venais de le contacter avec mon coproducteur et ami Mike Puwal, qui vivait à Nashville à l’époque, tout comme Derek, et il a dit oui. Il a adoré jouer sur mon album après s’être renseigné sur moi et écouté ma voix.

– D’ailleurs, « Colorcrimes » a des sonorités très différentes de « Black Crow Moan ». C’est aussi ce que tu cherchais en changeant d’équipe et de collaborateurs ?

Oui, je me réinvente toujours d’album en album tout en restant dans le Blues moderne et le style Blues Rock américain. Je travaille également avec le meilleur coproducteur, guitariste, auteur-compositeur et ami depuis 20 ans et qui se trouve également être l’ingénieur du son : Michael Puwal. Je l’avais embauché pour travailler à la fin des années 1990 dans le studio d’enregistrement de Barrett Strong. C’était en 1997, date depuis laquelle nous sommes amis et collaborateurs. Mike Puwal est avec moi depuis de nombreuses années et nous continuons simplement à faire ce que nous faisons. Les sons ne sont pas planifiés, ils viennent naturellement. Si je débute seule au piano, alors cela m’amène à l’idée suivante, mon orgue Hammond B3, puis les chœurs teintés de Gospel et ensuite la guitare glissée encore et encore. Je l’entends se développer dans ma tête. L’ambiance a été une sensation très clairsemée, ouverte et aérée et une sorte d’hymne nostalgique pour le morceau « Colorcrimes ». Je l’ai joué sur scène au ‘Bradenton Blues Festival’ juste avec mon piano et avec le groupe, nous sommes entrés très lentement en augmentant l’intensité de la chanson. C’est ainsi que j’ai abordé l’enregistrement. L’arrangement a été créé sur scène devant des milliers d’auditeurs attentifs, qui attendaient tous une sensation forte et nouvelle. Ils se sont immédiatement connectés avec moi sur le plan spirituel avec « Colorcrimes » et beaucoup ont été émus aux larmes. J’ai su immédiatement que ce serait mon nouveau single et mon inspiration pour tout l’album.

– Et comme pour l’album précédent, tu t’es entourée de nouveaux musiciens encore très, très bons. Comment as-tu effectué tes choix pour « Colorcrimes » ?

C’est toute une vie de travail et de relations avec les meilleurs musiciens du monde venus de Detroit et maintenant d’autres régions. Depuis que je tourne en tant qu’artiste de Blues Rock, je vais dans différents endroits pour enregistrer et s’ils sont là, ils font la session. Je sais qui a le sens des chansons, alors je les contacte. J’ai appris du meilleur auteur-compositeur et producteur que la ‘Motown’ avait à offrir et qui est mon mentor : le légendaire Barrett Strong Jr. Il m’a toujours dit que si je pouvais faire jouer les meilleurs musiciens avec moi sur mes disques, alors il fallait le faire. Et je suis ses conseils dans tout ce que je fais. Il est le maître de la production et de l’écriture de chansons. Cela fonctionne. Il a un ton parfait et son oreille entend tout. Si quelqu’un est hors ton, il est remis en place. Alors oui, c’est une expérience un peu humiliante et c’est ce que j’ai aussi appris à faire en studio.

– Est-ce aussi pour cette raison que tu as été enregistrer à Nashville, dans le New Jersey et dans le Michigan ? Tu es à nouveau allée à l’encontre des musiciens ?

Oui, ça marche comme quand je suis en tournée, je travaille sur des chansons en fonction des sessions et des musiciens en ville. Donc oui, je planifie tout, car la plupart des gens se trouvent dans différentes régions. Si on ajoute New-York, par exemple, j’y ai quatre studios d’enregistrement disponibles répartis sur quatre spots et avec des musiciens stellaires dans mon équipe. C’est une entreprise très coûteuse, donc si j’ai de très bons amis qui sont également des musiciens professionnels de studios, c’est parfait. Barrett Strong me disait aussi toujours que si vous écrivez la chanson, vous êtes également le producteur, parce que vous savez comment ça se passe mieux que quiconque. Donc, jusqu’à présent, ça a fonctionné pour moi. Je suis ouverte à travailler avec d’autres producteurs, mais je ne leur donnerai pas 20.000 $ pour faire ce que je sais faire. Tout cet argent doit être récupéré dans mon budget grâce aux ventes de disques et à la radio.

– D’ailleurs, et ce qui est même assez étonnant, c’est que la production de l’album est très homogène, malgré les différents studios et le nombre importants de musiciens. Le mix et le mastering ont dû être assez longs, j’imagine ?

Non, au contraire, la plupart des gens me regardent et pensent « Oh, vraiment ! C’est une productrice, je parie que ce n’est pas très bon ! ». Ensuite, ça arrive sur les ondes et c’est immédiatement ajouté à toutes les stations de radio et à Sirius XM. C’est donc que ça doit être bien, qu’elle fait quelque chose de bon. Lorsque vous étudiez l’art de la production de The Great Barrett Strong Jr. pendant plus de 20 ans, on acquiert des connaissances de ce génie musical. Il m’a appris comment embaucher des musiciens, comment produire ma propre musique, comment placer les choeurs, comment enregistrer ma voix en studio pour un album, comment mixer, comment obtenir certains sons à la batterie, etc… Tout est réglé dans ma tête et dans mes oreilles. Je suis une Américaine d’origine arménienne et nous sommes une nation de musique. J’ai obtenu un diplôme spécialisé en musique, j’ai étudié la direction d’orchestre, l’opéra, le piano et j’ai fait une tournée mondiale dans une chorale d’élite en compétition pour le chœur du monde à la ‘Wayne State University’. J’ai étudié avec le maître lui-même, M. Barrett Strong, qui a écrit, produit et arrangé la crème de la crème. Je sais comment faire en sorte que chaque chanson fonctionne avec la suivante, car c’est un sentiment et une ambiance que je ressens en studio juste en écoutant. Si c’est enregistré correctement avec d’excellentes performances et bien sûr que la chanson est bonne, vous ne pouvez pas vraiment vous tromper. Michael Puwal a également appris de Strong. C’est un musicien extrêmement talentueux, qui joue de tous les instruments et lui et moi avons travaillé ensemble en toute harmonie.  

– Est-ce que, pour les concerts à venir, tu gardes le même dur noyau dur de musiciens, c’est-à-dire ceux qui t’accompagnaient déjà sur l’album précédent ?

J’ai différents musiciens partout dans le monde qui sont les meilleurs du genre. De nos jours, garder la même équipe coûte très cher, car il faut avoir un bus, acheter de la nourriture, payer les hôtels, etc…. Même les artistes avec de grandes maisons de disques font faillite en faisant des tournées. Tout dépend de combien vous dépensez en amont et gagnez ensuite au final.

– J’aimerais que tu me parles de la genèse de « Colorcrimes » et aussi de son titre. Est-ce que la pandémie, notamment, a eu impact sur l’écriture des textes, car ils sont paradoxalement très positifs ?

« Colorcrimes » a été écrit il y a longtemps sous l’influence de Mr. Strong. Nous avions même un chœur Gospel dessus, lorsque nous l’avons enregistré. Je l’ai écrite sur mon piano et il a adoré. J’ai grandi dans la banlieue de Detroit, où le racisme et l’intolérance sont bien vivaces. Je le ressens tous les jours, que cela s’adresse à moi également, parce que je suis blonde, arménienne, femme et aussi à mes amis noirs, musulmans et à d’autres minorités. Je me suis toujours sentie à l’aise avec les minorités, je ressens le besoin d’aider mes amis s’ils sont maltraités par un autre groupe ethnique. Et la plupart du temps, ce sont les suprématistes blancs. Je suis blanche, mais ne vous laissez pas tromper par l’extérieur. Par ailleurs, pour le morceau, j’ai senti qu’il y avait besoin d’une refonte des arrangements et je l’ai faite sur scène au ‘Bradenton Blues Festival’ l’hiver dernier. Les gens étaient en larmes, car cela a touché une corde sensible. Donc, je savais qu’il fallait insister sur le fait que nous avions encore des imbéciles racistes et sexistes sectaires à soigner dans ce monde. Alors, j’espère qu’ils entendront tous « Colorcrimes ».

– Un mot aussi sur l’atmosphère globale de l’album, qui est moins Blues Rock et plus Soul avec d’incroyables parties d’orgue et de piano encore. Et tu as également interprété l’intégralité des voix, c’est-à-dire incluant les chœurs. C’est ce côté très solaire que tu recherchais ?

Oui, j’adore le mélange de l’orgue B3, du piano et de ma voix qui est bluesy, Rock avec un soupçon de Soul. Donc oui, je suis contente de ce son global. Barrett Strong m’a appris à empiler les voix pour que cela ressemble à une chorale, c’est ce que j’ai fait. Tous les chœurs sont de moi. Je sais aussi comment apporter un son plus religieux. Je suis très heureuse de l’album dans son ensemble. Si je peux l’écouter et que je ne m’en lasse pas, alors j’ai réussi.

– Enfin, j’aimerais qu’on parle aussi de ta venue en France en septembre prochain au ‘Léman Blues Festival’ et en tête d’affiche d’ailleurs. Quels sont les sentiments qui t’animent et surtout vas-tu en profiter pour donner d’autres concerts ici, ou ailleurs en Europe ?

J’attends avec impatience le ‘Léman Blues Festival’ le 13 septembre prochain et je vous apporterai mon vaudou de Détroit ! Merci beaucoup ! La France est un endroit que j’ai toujours voulu visiter. Lorsque le festival m’a appelé, j’ai été très heureuse d’accepter. Il inclura des amis et des musiciens fabuleux dans une ambiance Blues Rock et Soul de Detroit et ce sera quelque chose que vous n’avez encore jamais entendu.

L’album d’ELIZA NEALS, « Colorcrimes », est disponible chez E-H Records LLC et sur toutes les plateformes de streaming.

Retrouvez la chronique de l’album précédent :

Et une première interview réalisée avant la création du site sur Facebook…

https://www.facebook.com/share/p/F54EuQRA3LaztXh5

… Tout comme la chronique de « Black Crow Moan » :

https://www.facebook.com/share/p/LSZ2j1YWgpKJpvNn

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Hard'n Heavy

AnimS : intemporel

Elegant et accrocheur, ce nouvel opus d’ANIMS devrait ravir les fans de la scène Hard Rock et Heavy Metal des 90’s à laquelle les Italiens sont insufflé une belle énergie et un son très actuel. Mélodique et véloce, « Good’n’Evil » ne donne pas dans la nostalgie, mais propose au contraire un élan volontaire dans un style très convaincant. Et le chant féminin offre également beaucoup de couleurs à des titres bien ciselés.

ANIMS

« Good’n’Evil »

(Sneakout Records/Burning Minds Music Group)

En formation power trio depuis ses débuts, ANIMS donne une suite à « God Is A Witness » sorti il y a deux ans maintenant. Toujours dans un registre Hard’n Heavy inspiré des années 90, le groupe affiche des compos et une production très actuelles. Il faut aussi préciser que ses membres ne sont pas les premiers venus sur la scène Rock et Metal italienne. On retrouve, en effet, Francesco Di Nicola (Danger Zone, Crying Steel, Krell) à la guitare et à la basse, Paolo Caridi (Ellefson-Soto, Geoff Tate) derrière les fûts et la chanteuse Elle Noir qui évolue aussi en solo.

Aguerris et plus que chevronnés, les trois musiciens sont dans une totale maîtrise et le travail sur le son donne un relief complet à « Good’n’Evil ». L’une des principales richesses de l’album réside aussi dans les guitares, car ANIMS a en quelque sorte dédoublé son guitariste, multipliant les rythmiques et offrant une belle liberté aux solos. Le jeu de son batteur est lui aussi irréprochable et costaud. Les Italiens peuvent donc compter sur leur talent, ainsi que sur une expérience perceptible sur l’ensemble des morceaux, où la frontwoman tient aussi un rôle majeur avec beaucoup d’assurance.  

Si l’on détecte des références comme celles de Doro et de Lita Ford dans le chant très Rock d’Elle Noir, tout comme celle de Dokken à ses plus belles heures dans le jeu de Francesco Di Nicola, ANIMS parvient cependant à imposer une touche bien à lui sur « Good’n’Evil ». Que ce soit sur « Fear Of The Night », « Satellite », « Dry Bones », « Lena », « Victim Of Time » ou le morceau-titre, les Transalpins font preuve de diversité, de fluidité et réussissent sans mal à captiver grâce à des titres solides et distinctifs. Avec un album de ce calibre, le combo met toutes les chances de son côté.  

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Blues Rock Classic Rock Rock 70's

Ebba Bergkvist & The Flat Tire Band : flying free

Spontané et vivifiant, « Four Wings » est un superbe condensé de Classic Rock et de Blues porté par la voix de son électrique frontwoman, EBBA BERGKVIST, qui guide THE FLAT TIRE BAND, lui aussi très inspiré et délicieusement vintage. Cette production aux sonorités analogiques et terriblement organiques libère un côté revival, qui résonne comme un appel aux grands espaces dans un élan de liberté très Rock et soutenu. Les Suédois jouent sur les émotions dans une dynamique à l’énergie débordante.

EBBA BERGKVIST & THE FLAT TIRE BAND

« Four Wings »

(The Sign Records)

Après le très bon « Split Milk » sorti il y a quatre ans et acclamé à juste titre, EBBA BERGKVIST & THE FLAT TIRE BAND présente sa deuxième réalisation qui vient confirmer tout le talent de la jeune formation. Toujours mené de main de maître par sa chanteuse et guitariste, le groupe reste dans cette veine et ce son très 70’s, tout en faisant soigneusement passer ses compositions au prisme d’un élan très contemporain. Entre Classic Rock et Blues Rock avec une touche Southern et Psych, « Four Wings » affiche une étonnante et très riche diversité.

Accompagnée par Björn Björnehult Korning (basse), Adam Randolph (batterie) et le Finlandais Jonas Skeppar (guitare) qui forment THE FLAT TIRE BAND, EBBA BERGKVIST signe ces nouveaux morceaux et a également enregistré et produit ce nouvel opus. C’est d’ailleurs à elle que l’on doit également les visuels du disque. Artiste complète donc, sa prestation vocale est aussi incroyable de puissance comme de délicatesse. Une force que l’on perçoit sur l’ensemble des chansons et qui transcende notamment les parties les plus Blues de « Four Wings ».

Dès le morceau-titre qui ouvre l’album comme sur « The Pack » et « Vice Versa », c’est surtout le côté Heavy Rock qui domine, tout en délivrant des mélodies et des refrains accrocheurs. EBBA BERGKVIST & THE FLAT TIRE BAND fait preuve d’une grande maturité et de beaucoup de fraîcheur (« Backside », le génial « Black Horse », « Treachery », « Eastern Prairies »). Se faisant hypnotique et torride, le quatuor montre sa passion et n’a pas son pareil pour varier les ambiances, tout en maintenant habillement un cap très personnel et bouillonnant.  

Photo : Pontus Maina
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Country International

Alyssa Bonagura : riding the emotions [Interview]

Multi-instrumentiste, auteure, compositrice, productrice et bien sûr chanteuse, ALYSSA BONAGURA est une artiste complète et exigeante. Native du Tennessee, c’est assez naturellement qu’elle s’est tournée vers la Country Music, ainsi que la Pop et le Rock et ce dès son plus jeune âge. Avec une discographie devenue conséquente, elle s’apprête dans quelques jours à sortir « Love Wins », un EP de cinq titres réalisé dans des conditions assez particulières et dont l’ensemble se veut toujours aussi sensible et plein d’émotion. Cinq chansons qui restent en tête, avant la sortie d’un album complet dans les mois à venir. Entretien avec une musicienne agréable et abordable, qui voue une véritable passion pour la musique.

– Tout d’abord, j’aimerais que l’on revienne sur ton parcours. Tu es née à Franklin dans le Tennessee de parents musiciens et tu as donc baigné très jeune dans la Country et la Folk notamment. Finalement, as-tu toujours pensé que ton chemin serait déjà tracé par la musique et à travers celle-ci ? Comme une finalité ou un destin ?

Honnêtement, je ne connais rien d’autre que la musique. J’avais trois semaines dans le bus de tournée avec mes parents. Je les regardais chanter tous les soirs et je voulais être comme eux quand je serai grande. La musique était partout autour de moi. Je suis montée sur scène en courant et j’ai commencé à chanter quand j’avais 2 ans. Donc, je suppose qu’au fond de moi, j’ai toujours su que c’était mon destin.

– Tu es très vite devenue multi-instrumentiste, compositrice et aussi ingénieure du son un peu plus tard. Tu as rapidement senti la nécessité de pouvoir contrôler tout le processus de création ?

J’aime tous les instruments. Je pense que c’est parce que mes parents les laissaient traîner pour que je les récupère et que j’en joue quand j’étais enfant. Je suis enfant unique, donc une grande partie de mon temps libre a été consacrée à essayer d’apprendre à jouer de différents instruments. J’ai commencé le piano et j’ai appris à jouer à l’oreille, puis je suis passé à la guitare et j’ai appris toute seule à jouer avec de nombreux accordages différents. Je trouve beaucoup de liberté à ne pas savoir lire la musique, car cela me fait suivre mon instinct. J’ai tellement de mélodies et d’idées musicales en tête que c’est génial de pouvoir jouer de ces instruments lors de la composition d’une chanson et cela aide beaucoup pendant un enregistrement également.

Photo : Oliver Halfin

– Tu as aussi fait tes études en Angleterre pendant trois ans. Est-ce que cela a eu une influence ou des répercussions sur ta culture musicale initiale, peut-être déjà établie ?

J’ai adoré vivre en Angleterre et y étudier. Le temps que j’ai passé à Liverpool a vraiment façonné ce que je suis aujourd’hui en tant qu’artiste et comme personne. J’avais 18 ans et j’ai déménagé dans un autre pays. Avec le recul, je me rends compte que cela m’a demandé beaucoup de courage ! J’ai appris à sortir des sentiers battus musicalement pendant que j’étais là-bas et j’ai commencé à m’inspirer de tant de styles de musique différents. Être entouré de différentes cultures ma beaucoup inspiré et cela m’a vraiment aidé à grandir en tant que personne et qu’artiste aussi.

– Ensuite, en 2010, tu as signé chez Rondor Music, une division d’Universal Music, où tu as enchainé les succès comme auteure-compositrice et comme productrice aussi. Qu’est-ce qu’il y a de différent, selon toi, à travailler pour les autres ?

Je pense que ce qui est différent dans le fait de travailler avec d’autres artistes et auteurs-compositeurs, c’est que vous obtenez une nouvelle perspective sur la chanson que vous créez. Vous apprenez à les aider à raconter leur histoire en y apportant votre propre touche et c’est pourquoi la collaboration est si spéciale. Cela vous aide également à réaliser à quel point les chansons que vous écrivez vous-même sont précieuses, car elles représentent à 100% votre histoire.

Photo : Franklin Lifestyles

– D’ailleurs, presqu’au même moment, tu as sorti ton premier EP, « Before The Breaking » en 2008, puis « The English Diaries » (2021), l’album « Love Hard » en  2012, puis « Road Less Traveled » en 2016. Est-ce que ce sont les années où tu t’es le plus épanouie artistiquement ?

C’est dans ces années-là que j’ai commencé à produire ma propre musique, à la diffuser dans le monde entier et à essayer différentes sonorités. Chacun de ces disques est une capsule temporelle de ma vie à un moment donné et j’ai aussi expérimenté de nombreuses directions musicales différentes. « Before the Breaking », c’était le son des auteurs-compositeurs de Nashville et aussi mes premières chansons co-écrites. « The English Diaries » a été écrit et enregistré dans la chambre de mon appartement à Liverpool et il y a une ambiance un peu plus Indie assez britannique. « Love Hard » était le premier album que j’enregistrais avec de gros moyens et il a été inspiré par mon amour de la musique Pop/Rock, des guitares électriques et des artistes Pop féminines comme Katy Perry et Kelly Clarkson. Et enfin, l’album « Road Less Traveled » est vraiment beaucoup plus dépouillé, avec juste ma voix et ma guitare, le tout jouer et chanter en live.

– Tu as aussi sorti plusieurs singles pendant plus de dix ans et enfin le EP « Flying With Me » l’an dernier. Pourquoi revenir avec un format court, huit ans après ton dernier album ? Tu n’avais pas suffisamment de chansons, ou tu souhaitais quelque chose de plus resserré ?

« Fly With Me » est un EP très spontané et il n’était pas vraiment prévu. Je venais de tomber amoureuse et j’ai eu envie d’écrire cinq chansons en une semaine. Je venais juste de commencer à travailler avec cette incroyable société ‘Extreme Music’, qui fait beaucoup de synchronisation pour le cinéma et la télévision, et ils ont adoré le projet. Alors, nous avons décidé de le sortir sous forme d’EP et je suis très heureuse de l’avoir fait, car j’ai pu les jouer dans de nombreux spectacles l’année dernière comme à ‘Love Is Blind’, ‘Love Island’, etc… Et cela a aidé ma musique à être découverte par des gens du monde entier.

Photo : Ash Newell

– Est-ce que c’est aussi dû à notre époque, où tout le monde sort beaucoup d’EP et de singles, au détriment peut-être d’albums complets pour mieux occuper les réseaux sociaux ?

Je pense que lorsque les gens commencent à vous connaître en tant qu’artiste, aujourd’hui, il est préférable de sortir une chanson à la fois, ou un format court, pour ne pas en faire trop à la fois. Cependant, j’aime vraiment les albums complets et je travaillerai toujours dans ce sens. Je travaille actuellement sur le prochain que je viens de terminer d’enregistrer à Nashville et j’ai hâte que les gens l’entendent. C’est presque un double-album tellement il y a de chansons ! Mon son a vraiment évolué au fil des années et j’ai hâte de partager ce prochain chapitre de mon voyage musical.

– Avec « Flying With Me », tu reviens à une Country plus classique comme sur « Road Less Traveled ». Pourtant, « Love Hard » était un disque très Pop et très produit aussi. A l’époque, c’était pour être aussi en phase avec l’air du temps ?

A l’époque, j’étais obsédé par la chanson « Teenage Dream » de Katy Perry, par l’auteur-compositeur Max Martin et aussi par le premier album de Kelly Clarkson. Je voulais expérimenter ce genre de sonorités. Rondor était basée à Los Angeles, donc j’ai passé beaucoup de temps avec ce genre d’auteurs et j’ai vraiment adoré faire ce disque. Ces chansons sont optimistes et amusantes ! En fait, j’aimerais vraiment réenregistrer certaines d’entre-elles maintenant avec une nouvelle approche, car mon son a tellement évolué.

Photo : Oliver Halfin

– L’image de la Country Music souffre d’un petit côté western assez désuet pour le moment en France, et même en Europe. Tu étais chez nous récemment avant d’entamer une tournée anglaise bientôt. Que penses-tu de cette situation, qui devrait d’ailleurs vite évoluer, je pense ?

J’espère pouvoir montrer aux gens en Europe que la musique Country est bien plus qu’un style occidental. C’est avant tout une question de chansons et d’histoires avec une bonne production. Je pense que les chansons Country peuvent devenir populaires sur les radios Pop et auprès d’un public plus large. C’est ce que je rêve de faire.

– Toi qui a également travaillé avec Joe Bonamassa, Sarah Jarosz et beaucoup d’autres, que penses-tu des artistes comme Taylor Swift qui a laissé la Country pour la Pop et de Beyoncé qui fait le chemin inverse ? Est-ce que cela peut contribuer à la démocratisation du style dans le monde, ou ne va-t-elle pas perdre de son identité et de son ADN ?

Je pense que la musique est un voyage et que chaque artiste a son histoire à raconter. C’est à lui de décider de la façon dont il veut le faire. Cependant lorsqu’il s’agit de ce qu’est la Country Music, la définition concerne encore une fois son histoire et les paroles. Une chanson comme « The House That Built Me » de Miranda Lambert est l’une de mes chansons Country préférées, car le récit vous captive et c’est quelque chose à laquelle vous pouvez vous identifier immédiatement. Il y a des chansons Pop auxquelles je ne peux pas m’identifier de manière aussi profonde. Je pense que c’est ce qui rend la Country Music si spéciale.

Photo : Oliver Halfin

– Enfin, revenons à toi. Quand aurons-nous le plaisir de te retrouver avec un album complet ? Les chansons sont écrites. Où en est la production ?

J’espère sortir mon album complet d’ici la fin de l’année, ou début 2025 ! (Sourires) Mais avant de ça, je sors un autre EP de cinq chansons, qui est à nouveau en partenariat avec ‘Extreme Music’. Elles ont été écrites et enregistrées en une seule journée avec une incroyable équipe d’auteurs et de producteurs. Il s’appelle « Love Wins » et il y a beaucoup d’émotion dans chaque chanson. J’ai hâte que vous l’entendiez !

– Justement, dis-nous quelques mots au sujet de « Love Wins » qui arrive dans quelques jours. A-t-il été réalisé sur un coup de tête, car écrire et enregistrer cinq morceaux dans la même journée est un sacré challenge ?

« Love Wins » est né d’une journée organisée avec la société avec ‘Extreme Music’. C’était une journée de ‘camp’ d’écriture et d’enregistrement avec Hook Haus, un groupe incroyable d’auteurs et de producteurs de Nashville et de Los Angeles. Je n’avais jamais rencontré aucun d’entre eux jusqu’à ce matin-là à 10 heures ! Toute cette journée a été très créative et axée autour de mon travail et ma musique. Il y avait trois producteurs différents dans trois studios différents et je sautais de pièce en pièce. Je commençais et je terminais les chansons, puis nous collaborions tous ensemble. Ce fut une expérience TELLEMENT créative et merveilleuse pour moi. Normalement, c’est moi qui suis derrière la console du studio, donc c’était amusant d’avoir quelqu’un d’autre qui m’aidait à donner vie à mes idées dans ce climat très collaboratif

Photo : Oliver Halfin

– Comment t’es-tu organisée, car j’imagine que tu n’as pas pu travailler et répéter ces chansons-là avant d’entrer en studio ?

Il n’y a pas eu de répétition, car chaque chanson a été écrite sur place. Et tout le monde s’est impliqué dans chaque session pour nourrir et créer les morceaux. Avec Hook Haus, nous avons joué tous les instruments et géré toute la programmation.

– Un mot sur ta prestation vocale sur ce nouvel EP « Love Wins », qui est toujours aussi nuancée et, comme tu le soulignais, on sent beaucoup d’émotion. Tu as écrit toutes les paroles sur place ?

Oui, nous avons tout écrit ce jour-là en studio et nous avons enregistré toutes les parties vocales, ainsi que mes parties de guitare et de piano. Nous avons commencé à 10h le matin pour finir à 23h ! C’était sauvage !

– Enfin, comment tu es également productrice et multi-instrumentiste, quel regard as-tu pu poser sur cette journée un peu spéciale d’enregistrement ? Et as-tu donné la direction que tu souhaitais aux morceaux ?

Oui, j’ai apporté mes idées de production, mais Hook Haus a vraiment réussi à les élever à un autre niveau et assez différemment. C’était vraiment amusant de travailler avec différents producteurs et compositeurs aussi talentueux qu’eux. J’adore les chansons que nous avons écrites ensemble, tout comme le son de « Love Wins » que nous avons conçu ensemble.

Le nouvel EP d’ALYSSA BONAGURA, « Love Wins », sera disponible le 3 mai prochain sur toutes les plateformes et chez Extreme Music.