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Emanuel Casablanca : on the way

« Hollywood Forever » est un disque assez troublant, le troisième pour le New-Yorkais. En effet, sous des traits bluesy, il nous embarque dans un univers très disparate, éclectique à souhait et qui, finalement, se cherche encore un peu. Il ne propose pas de fil conducteur, de sorte de voie à suivre et dans laquelle il pourrait s’affirmer pleinement. EMANUEL CASABLANCA séduit par sa voix feutrée et un jeu solide, mais peine un peu à convaincre en tant que véritable bluesman. Si la modernité de ses compositions est incontestable et agréable, elle pèche par un manque d’authenticité criant.

EMANUEL CASABLANCA

« Hollywood Forever »

(Bad Boy Of Blues Media)

Bad boy, EMANUEL CASABLANCA ? Pas vraiment, si l’on se refère à sa musique. Car l’Américain a plusieurs cordes à son arc, dont quelques aventures cinématographiques, un passé de basketteur et la création d’une fondation dédiée à la promotion des droits humains et de la justice sociale dans le monde, et qui est aussi le nom de son label. Donc, le musicien de Brooklyn est plutôt du côté des gentils. Et c’est tant mieux, même s’il reste sur des thèmes chers au Blues, sans vraiment toucher aux problèmes qui fâchent. Mais parlons musique !

Troisième album donc pour le guitariste et chanteur, et le moins que l’on puisse dire, c’est que « Hollywood Forever » est particulièrement riche et généreux. 16 chansons au total pour une durée d’une heure, dont un morceau-titre qui atteint presque les neuf minutes. C’est d’ailleurs peut-être là où le bât blesse. EMANUEL CASABLANCA se disperse un peu, montre des difficultés à afficher un style personnel et à insuffler sa touche à un opus qui aurait peut-être pu (et dû ?) être plus resserré, tant sur les compositions que les registres abordés.

Cela dit, la diversité de « Hollywood Forever » livre aussi de très bons moments, où alternent des passages clairement Blues Rock, d’autres plus légers et presque Pop et des parties acoustiques à l’approche pus traditionnelle. Sans être un virtuose de la six-corde, EMANUEL CASABLANCA se rattrape très bien sur les mélodies et sa voix douce très Soul lui permet bien des écarts. Dans ce dédale de titres, « The Squeeze », « Me And The Devil », « Black Man’s Burden », « India Stoker », « Lust And Lie », « Juggernaut » et « Flying » sortent du lot.