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Hard US

Extreme : gold number

Que l’attente fut longue ! Mais que ce retour est éblouissant ! Le talent n’a pas disparu, pas plus que la férocité si positive superbement combinée à une finesse mélodique devenue si rare. Des années 90 où il a explosé (dans tous les sens du terme), il reste ce son légèrement nostalgique, mais si fougueux et d’une qualité d’écriture imparable. EXTREME fait ce qu’il sait faire de mieux sur « Six » et on reste fasciné par la maestria guitaristique de Nuno Bettencourt, l’élégance de la voix de Gary Cherone et le travail inouï accompli sur les chœurs. La grande classe, tout simplement !

EXTREME

« Six »

(earMUSIC)

EXTREME, c’est 34 ans de carrière et six albums dont le dernier, « Saudades Of Rock », qui date de 2008. Un vrai train de sénateur, même en tenant compte des expériences personnelles de son chanteur Gary Cherone passé brièvement chez Van Halen et celles de son virtuose de guitariste Nuno Bettencourt qui a œuvré avec Mourning Widows, Population 1 et DramaGods. Une chose est sûre : aucun d’entre-eux n’aura marqué les esprits en dehors de leur groupe et « Six » tombe donc à point nommé.

Garants de l’empreinte et de l’identité artistique d’EXTREME, Cherone et Bettencourt se sont enfin décidés à rattraper le temps perdu, 15 longues années après leur dernière réunion vinylique. Et bien sûr, Pat Badger (basse) et Kevin Figueiredo  (batterie) sont de la partie pour ce retour où l’on se délecte de la créativité intacte du quatuor. La puissance et l’explosivité sont comme toujours associées à cette faculté incroyable que possède la formation de Boston pour composer également des ballades si addictives.  

Et c’est avec un immense plaisir que l’on retrouve les Américains là où ils nous avaient laissé. Le son, un brin modernisé, n’a rien perdu de son charme, la touche d’EXTREME en tant que fidèle fer de lance de la scène Hard US reste inimitable et le feeling entre les musiciens fait toujours autant d’étincelles. La rythmique déploie un groove phénoménal, Nuno Bettencourt confirme (si c’est encore nécessaire) qu’il est le meilleur guitariste du genre en activité et la force et la polyvalence du chant de Gary Cherone ont peu d’égal.

Quant au contenu, EXTREME avait déjà lâché quatre singles (« Rise », « Banshee », « #Rebel » et « Other Side Of The Rainbow »), mais il reste huit morceaux à découvrir et non des moindres. Entre percussion (« Save Me », « Thicker Than Blood », « The Mask », « X Out ») et délicatesse (« Small Town Beautiful » en duo avec Bettencourt, « Hurricane »), on renoue aussi avec toutes les variations qui font la touche du combo comme le fédérateur « Here’s The Losers » et « Beautiful Girls » aux accents Reggae. Généreux et inspiré !

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Rock US

Joe Perry : rockin’ vacation

Eternel jeune homme, JOE PERRY donne de l’éclat au Rock et au Hard Rock depuis cinq décennies maintenant, et pourtant son jeu reste d’une fraîcheur absolue, tout comme ses morceaux toujours en phase avec son époque… à moins qu’ils ne soient juste intemporels. Avec « Sweetzerland Manifesto MK II », le co-fondateur d’Aerosmith fait encore des merveilles et a aussi convié du beau monde.

JOE PERRY

« Sweetzerland Manifesto MKII »

(Roman Records)

Prolongement de son prédécesseur avec un air marqué de gémellité, « Sweetzerland Manifesto MK II » fait suite à l’album sorti en 2018 et présente également quelques belles surprises. JOE PERRY avait déjà composé et enregistré l’ensemble des deux disques il y a six ans dans la maison de son ami et partenaire de jeu au sein de Hollywood Vampires, Johnny Depp, mais les différentes tournées, dont celle d’Aerosmith, et la pandémie ont mis un frein au projet du mythique guitariste.   

Il faut bien reconnaître que cette version « MK II » de « Sweetzerland Manifesto » est bien plus Rock que la précédente, ce qui est sans doute dû à la superbe brochette de guests ici présente. JOE PERRY est très bien entouré et ce casting cinq étoiles est absolument rayonnant. Très live dans l’approche, l’Américain demeure une intarissable machine à riffs et un orfèvre du solo. Et même s’il n’en est pas à son coup d’essai, ce nouvel effort est probablement l’un de ses meilleurs sous son nom.

Pour donner de la voix aux compositions du virtuose, le frontman des Black Crowes, Chris Robinson, excelle sur « Fortunate One », tout comme Gary Cherone (Extreme) sur « Quake » ou encore Robin Zander de Cheap Trick sur « Aye Aye Aye » et « Suck It Up ». Et JOE PERRY trouve une véritable osmose avec le légendaire Terry Reid sur « I’ll Do Happiness », « Goes His Own Way » et « Won’t Let Me Go ». Enfin, David Johanson des New-York Dolls nous gratifie d’une belle prestation sur « I Wanna Roll ». Brillant !

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Hard Rock Progressif

Jason Bieler And The Baron Von Bielski Orchestra : réunion au sommet

C’est par la grande porte et avec un line-up exceptionnel que l’Américain JASON BIELER revient avec un nouvel album. L’ex-Saigon Kick y fait le tour de ses influences sans rien se refuser, le tout dans un ensemble très Progressif allant du Rock au Metal sans complexe et suivant une belle inspiration.

JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA

« Songs For The Apocalypse »

(Frontiers Music)

Membre fondateur du combo Glam/Rock Saigon Kick dans les années 90, le multi-instrumentiste JASON BIELER s’est entouré d’un groupe hors-norme pour ce « Songs For The Apocalypse » très varié et peut-être même un peu long. Globalement très Progressif, entre Metal et Rock, l’Américain fait le tour de ses influences en diversifiant les sonorités et en mettant en avant la grande technicité des guests présents. THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA a fière allure, et c’est peu de le dire.

Car il y a du monde sur cet album qui se veut la suite de son projet de 2014-2015. En effet, JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA rassemble des pointures de tous horizons comme Todd LaTorre de Queensrÿche, Dave Ellefson de Megadeth, Devin Townsend, Pat Badger du groupe Extreme, Butch Walker, Ron ‘Bumblefoot’ Thal (Sons of Apollo), Clint Lowery (Sevendust), Benji Webbe (Skindred), Kyle Sanders (Hellyeah) et Jeff Scott Soto.

S’il est difficile de trouver un fil conducteur «  Songs For The Apocalypse », ceux qui aiment la variété vont être servis. Progressif sur « Beyond Hope », très groove sur « Apology », Punk joyeux sur « Alone In The World », Metal et technique sur « Bring Out Your Dead » et « Born In The Sun », JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA garde tout de même l’identité reconnaissable du musicien américain, qui mène de main de maître ce line-up All-Stars. Créatif et expérimental.