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Alternative Metal

Sevendust : l’air du temps

Très attendue, la nouvelle galette de la formation de Georgie laisse un sentiment assez mitigé. D’un côté, les fans ne jurant que par l’aspect Metal et Heavy du combo risquent d’être un peu perdus et de l’autre, les plus jeunes, adeptes de MetalCore et de sonorités sirupeuses, vont se régaler. Alors peut-être en vue d’un éventail rapprochement, SEVENDUST livre avec « Truth Killer » un album complet et sans froisser personne !

SEVENDUST

« Truth Killer »

(Napalm Records)

Alors que leur album « Blood & Stone », considéré à juste titre comme l’un de leurs meilleurs, était sorti en pleine pandémie, les privant ainsi de scène, les Américains font un retour fracassant avec « Truth Killer ». Certes, gavé de sons électroniques et d’une production massive mais un peu lisse, ce quatorzième opus se veut pourtant l’un des plus sombres du groupe au niveau des textes et il propose également des fulgurances rageuses avec des chocs décibéliques proches d’un (bon) MetalCore. Pour autant, SEVENDUST s’inscrit toujours dans un Alternative Metal, dont il est désormais un fer de lance.

Assez éloigné des (très bonnes) productions qu’il a livré en solo ces derniers temps, Clint Lowery retrouve son jeu pointu, précis et incisif. Ses riffs costauds permettent des instants où il envoie ses camarades de jeu dans des sphères plus musclées, nous rappelant aux opus plus bruts et directs des premiers SEVENDUST. Car « Truth Killer » est assez différent de ses prédécesseurs, puisque le combo l’a voulu plus introspectif et cinématique, d’où l’importance donnée aux atmosphères des morceaux et au déroulé de l’album. Sans livrer un album-concept à proprement parler, il nous transporte dans un univers singulier.

Vocalement impressionnant, Lajon Witherspoon passe d’un growl agressif à un chant clair, rappelant même parfois celui de Corey Glover de Living Coloür, avec une facilité déconcertante. Etonnamment, le quintet ouvre avec le morceau le plus calme du disque, « I Might Let The Devil Win », comme pour mieux lâcher les chevaux. Et SEVENDUST ne nous fait pas languir très longtemps (« Truth Killer », « No Revolution », « Leave Hell Behind », « Fence »). Certes, le gang d’Atlanta ne livre pas son meilleur cru, car à trop vouloir coller à l’air du temps, cela lui donne une saveur de déjà-vu, mais son expérience sauve les meubles.

Photo : Chuck Brueckmann
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Hard Rock Progressif

Jason Bieler And The Baron Von Bielski Orchestra : réunion au sommet

C’est par la grande porte et avec un line-up exceptionnel que l’Américain JASON BIELER revient avec un nouvel album. L’ex-Saigon Kick y fait le tour de ses influences sans rien se refuser, le tout dans un ensemble très Progressif allant du Rock au Metal sans complexe et suivant une belle inspiration.

JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA

« Songs For The Apocalypse »

(Frontiers Music)

Membre fondateur du combo Glam/Rock Saigon Kick dans les années 90, le multi-instrumentiste JASON BIELER s’est entouré d’un groupe hors-norme pour ce « Songs For The Apocalypse » très varié et peut-être même un peu long. Globalement très Progressif, entre Metal et Rock, l’Américain fait le tour de ses influences en diversifiant les sonorités et en mettant en avant la grande technicité des guests présents. THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA a fière allure, et c’est peu de le dire.

Car il y a du monde sur cet album qui se veut la suite de son projet de 2014-2015. En effet, JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA rassemble des pointures de tous horizons comme Todd LaTorre de Queensrÿche, Dave Ellefson de Megadeth, Devin Townsend, Pat Badger du groupe Extreme, Butch Walker, Ron ‘Bumblefoot’ Thal (Sons of Apollo), Clint Lowery (Sevendust), Benji Webbe (Skindred), Kyle Sanders (Hellyeah) et Jeff Scott Soto.

S’il est difficile de trouver un fil conducteur «  Songs For The Apocalypse », ceux qui aiment la variété vont être servis. Progressif sur « Beyond Hope », très groove sur « Apology », Punk joyeux sur « Alone In The World », Metal et technique sur « Bring Out Your Dead » et « Born In The Sun », JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA garde tout de même l’identité reconnaissable du musicien américain, qui mène de main de maître ce line-up All-Stars. Créatif et expérimental.         

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Hard Rock Rock

American dream

Musclé et délicat à la fois, ce premier album d’OCEAN HILLS sent la Californie à plein poumons. Sous l’impulsion de son emblématique chanteur, le quintet livre des morceaux qui restent gravés et « Santa Monica » marque la très belle entrée en matière des Américains.

OCEAN HILLS

« Santa Monica »

(AFM Records)

Voici un album pêchu et positif qui fait du bien en ces temps moroses ! Après avoir passé 25 ans au service du Hard-Core mélodique d’Ignite, des passages chez Pennywise et les Misfits, Zoltán Téglás a tourné la page et entre deux prestations cinématographiques se range sous la bannière d’un Rock US efficace et avec tout l’art de la mélodie qu’on lui connait. OCEAN HILLS est une vraie respiration, qui donne la banane.

C’est vrai qu’on n’attendait pas le chanteur dans ce registre pas si éloigné de Nickelback, Sevendust ou Avenged Sevenfold, mais il faut reconnaître que vocalement, il fait bien plus que de s’en sortir (« Santa Monica », « Angel Wings », « A Separate Death »). Le Rock Alternatif des californiens est carrément addictif et le quintet se fait aussi fougueux qu’accrocheur. OCEAN HILLS en a sous le pied.

Composé par l’ensemble du groupe, il dégage de ce premier album une réelle joie et un esprit de corps qui débouchent sur des compos solides, entraînantes et très fédératrices. Le guitariste soliste, Peter Lukacs s’en donne à cœur joie, distillant des solos millimétrés et tout en feeling (« Bound », « Like A Lady »). Et l’énorme prestation vocale de Zoltán Téglás vient confirmer qu’il faudra dorénavant compter sur OCEAN HILLS.