Catégories
Classic Hard Rock

Ace Frehley : vintage flash

Trahi par une production qui sonne très actuelle, « 10,000 Volts » aurait très pu être composé entre 1979 et 1983, tant le temps semble avoir figé notre guitar-hero dans une éternelle boucle spatio-temporelle. Pour autant, cette nouvelle réalisation n’est pas dénuée d’intérêt, ne serait-ce que pour les talents guitaristiques de l’ancienne comète de Kiss. Seulement, on n’en voit passer qu’une seule fois en une vie, des comètes, et le grand ACE FREHLEY ne se résout pas à l’accepter.

ACE FREHLEY

« 10,000 Volts »

(MNRK Music Group)

Alors que ses anciens camarades de Kiss sont allés vivre dans le Metaverse, c’est bel et bien en chair et en os qu’ACE FREHLEY sort son huitième effort solo, après les deux volumes « Origins », où il s’est fait plaisir à reprendre les standards qui l’ont marqué. C’est donc avec du matériel tout neuf qu’il a co-écrit et co-produit avec son ami Steve Brown (Trixter) qu’il se présente ici. Avec un jeu toujours aussi identifiable et une fibre Hard Rock hors du temps, il confirme qu’il n’a rien perdu de sa virtuosité.

Six ans après son dernier opus original, le guitariste et chanteur se montre toujours aussi électrique et il faut bien connaître que le New-Yorkais en a encore sous le pied. Fidèle à sa réputation, le ‘Spaceman’ n’est pas avare en riffs bien sentis et en solos sous haute tension. Cependant, on aurait pu s’attendre de sa part à un « 10,000 Volts » portant sur l’héritage de Kiss, ce qui aurait d’ailleurs été très légitime. Or, c’est clairement du côté d’Alice Cooper qu’ACE FREHLEY a trouvé l’inspiration. Et on ne saurait lui en vouloir.

Si la longévité de notre vétéran de 72 ans est plus que respectable et qu’on lui doit quelques monuments, cette nouvelle réalisation n’apporte malheureusement pas grand-chose de frémissant. L’aspect Old School et vintage est agréable et rassurant, mais quelques avancées et un brin de modernité dans l’écriture auraient été plus que bienvenus. Pourtant, ACE FREHLEY n’est pas en reste lorsqu’il s’agit d’envoyer quelques fulgurances dont il a le secret, mais elles sont bien trop rares (« Up The Sky », « Cosmic Heart », « Blinded » et « 10,000 Volts »).

Photo : Jayme Thornton
Catégories
Post-HardCore Progressif

Rolo Tomassi : au-delà des perceptions

Magnifique et monstrueux, tel pourrait se résumer le nouvel album de ROLO TOMASSI. Aussi contrasté qu’intelligent, « Where Myth Becomes Memory » brise les codes et élève le jeu des Britanniques à un niveau exceptionnel. Entre un post-HardCore pesant et fulgurant et des parties plus douces et aériennes, le quintet évolue dans des sphères musicales où peu de groupes osent s’aventurer.

ROLO TOMASSI

« Where Myth Becomes Memory »

(MNRK Music Group)

Quatre ans après l’excellent « Time Will Die And Love Will Bury It », les Anglais récidivent avec un successeur largement aussi bon. Décidément chez ROLO TOMASSI, on ne fait jamais rien à moitié. Toujours aussi précis et pointu, le quintet œuvre dans un registre qui n’appartient qu’à lui, entre un Post-HardCore ravageur et des éléments plus Pop, Progressif et Electro. 

Ici encore, les codes et l’intention sont les mêmes : un savant mélange de rage et de mélodies qui se distingue par une technique imparable et parfaitement dosée et des arrangements extrêmement travaillés. Et on a beau le savoir, ROLO TOMASSI parvient encore à surprendre sur ce « Where Myth Becomes Memory » aérien et massif à la fois. Un contraste maîtrisé de bout en bout.

Guidés par la superbe et ensorceleuse voix d’Eva Spence à laquelle un growl puisant vient régulièrement donner le change, les Britanniques servent une ambiance souvent lourde (« Cloaked », « Drip », « Prescience »), mais toujours en alternance avec des morceaux presqu’apaisants. ROLO TOMASSI brouille les pistes pour livrer un album indispensable. Classieux !