Gorgé de slide solaire et de riffs entêtants, « Midnight Junction » s’impose assez naturellement comme l’une des meilleures réalisations de Blues Rock de l’année. ERIC SARDINAS a pris son temps et ces nouveaux morceaux libèrent autant de puissance que de finesse et de mélodies. Il est aujourd’hui au sommet de son art et sa maîtrise du dobro couplée au bottleneck (et vice-versa), touche ici la perfection.
ERIC SARDINAS
« Midnight Junction »
(earMUSIC)
S’il s’est mis très jeune à la guitare dans sa Floride natale, c’est durant les années 90 qu’ERIC SARDINAS a commence à faire parler de lui du côté de Los Angeles. Repéré par un certain Steve Vai qui a fait de lui son protégé, il a même participé au fameux G3 sur deux tournées mondiales. Mais c’est le Blues qui anime sa passion pour la six-corde, notamment le dobro, et « Treat Me Right », son premier effort solo sorti en 1999 sous son nom, amorce une aventure musicale très personnelle et débridée.
Neuf longues années après « Boomerang », l’Américain refait surface avec « Midnight Junction », son sixième opus solo, et c’est un véritable All-Stars band qui l’accompagne. Interprétées par le batteur Chris Frazier (Whitesnake, Foreigner), le bassiste Koko Powell (Lenny Kravitz, Sheila E), le claviériste David Schultz (Bo Diddley, The Goo Goo Dools) et le grand harmoniciste Charlie Musselwhite, les 13 chansons sont taillées sur mesure par un ERIC SARDINAS qui rayonne littéralement.
Très roots dans le son comme dans l’approche et malgré un groupe qui joue sur du velours, le songwriter et chanteur fait preuve de virtuosité bien sûr, de feeling évidemment et affiche surtout une très grande liberté. Son Blues Rock est instinctif, électrisant et d’une authenticité qui semble même le galvaniser (« Long Shot », « Said And Done », « White Lightnin’ », « Liquor Store »). Outre les deux superbes instrumentaux (« Swamp Cooler », « Emilia »), ERIC SARDINAS reprend aussi le « Laudromat » de Rory Gallagher avec classe.