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Alternative Metal Hard'n Heavy

Halestorm : monumental

Sur une charge émotionnelle rare et parfaitement canalisée, la formation de Pennsylvanie vient affirmer avec force qu’elle est au sommet de son art. Un titre comme « Everest » s’imposait donc avec beaucoup d’évidence. Robuste et massive, mais aussi douce et assez éthérée, cette nouvelle réalisation dame le pion aux actuelles sorties formatées, grâce à une sincérité souvent poignante et surtout un jeu radieux et précis. Les guitares sont scintillantes, la rythmique profonde et solide et la voix déchirante et dominatrice. HALESTORM est dans une maîtrise totale et son sens de la mélodie est exacerbé.

HALESTORM

« Everest »

(Universal Music)

Adolescents, Lzzy hale et son batteur de frère Arejay n’avaient sûrement pas imaginé où les mènerait leur aventure musicale familiale. Fort d’un line-up stable, HALESTORM a gravi peut à peu les échelons au point de devenir une référence grâce à une explosivité et une sensibilité indissociables. Les nombreux featurings de sa frontwoman n’ont fait que confirmer l’assise des Américains, qui surgissent aujourd’hui avec un sixième album qui pourrait bien être leur meilleur. Sans faire dans l’esbroufe et le surfait, « Everest » est redoutablement efficace.

En confiant la production au brillant Dave Cobb, HALESTORM se démarque intelligemment de la scène Alternative Metal actuelle en misant sur un son organique, tout en relief et qui laisse respirer les morceaux. Et en évitant de surcharger le spectre sonore, le quatuor gagne en puissance, en vélocité et surtout en authenticité. Avec des structures Hard Rock et des attaques clairement Heavy, « Everest » surfe sur des recettes qui ont fait leurs preuves et qui, finalement, offrent plus de liberté aux musiciens et surtout à leur chanteuse dont la prestation est hors-norme.

S’il n’y a plus vraiment de doute sur les capacités vocales exceptionnelles de Lzzy Hale, il faut avouer qu’elle s’est taillé ce nouvel opus sur mesure. Féroce et délicate, elle y dévoile toute sa large palette sur des titres dominés par une certaine mélancolie, très personnels aussi et avec des fulgurances brutes et directes. Enfin HALESTORM joue également sur la corde sensible avec des parties de piano bien senties et un fond Rock très accrocheur (« Fallen Star », « Watch Out ! », « Shiver », « Everest », « Like A Woman Can », « Rain Your Blood On Me »). Magistral de finesse !

Retrouvez aussi la chronique de « Back From The Dead » :

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Hard Rock Heavy metal Livre

Motörhead : they played Rock’n’Roll [Livre]

Si les combos de cette trempe n’existent plus dans ce monde aseptisé, il reste les souvenirs, et depuis quelques temps, ils jaillissent de tous les côtés. Une sorte de réminiscence imposée. Les coffrets, les compilations et les Live en tous genres grossissent les étagères des fans, mais les Editions Petit à Petit ont eu la bonne idée de mettre en dessin quelques instants mémorables de la vie exaltante et exaltée de MOTÖRHEAD. Le résultat est convaincant et sa lecture agréable.

MOTÖRHEAD : BACK FROM THE DEAD

Fabrice Rinaudo/Samuel Degasne

(DocuBD/Editions Petit à Petit)

On vit décidemment une époque formidable. Le grand et surtout irremplaçable Lemmy Kilmister est passé à trépas il y a tout juste dix ans. Alors depuis, l’industrie musicale et à peu près tout ce qui gravite autour se régalent. Une manne ! On ne compte plus les Best Of constitués de morceaux usés jusqu’à la moelle, ou encore le récent et navrant « The Manticore Tapes », ainsi que tout le merchandising qu’on peut ensuite imaginer. Et même si ce n’était sûrement pas ce que le bassiste et chanteur aurait imaginé, nous y sommes… et même jusqu’au cou.

Et comme il se trouve que cette décennie depuis la mort de l’Anglais coïncide aussi avec les 50 ans de la création du groupe, les hommages pleuvent de toutes parts. Un coup à faire perdre l’équilibre aux kilos d’acier plantés à Clisson. Bref, les fans semblent ravis et MOTÖRHEAD fait même plus rêver mort que vivant. Un comble et une aberration de notre temps… encore une ! Une grande majorité s’enthousiasme à la découverte de morceaux qui tournent pourtant en boucle depuis des dizaines d’années un peu partout. Alors ne nous plaignons pas : il était grand temps !

Bien sûr, les Editions Petit à Petit surfent à leur façon sur la vague, mais ont au moins le mérite de proposer avec ce « Motörhead : Back From The Dead » quelque chose d’assez nouveau et de différent. Réuni autour d’un collectif de dessinateurs sur un scénario de Fabrice Rinaudo et des textes documentaires de Samuel Degasne, on retrouve fidèlement quelques pans de l’histoire, si peu académique, des turbulents et précurseurs Britanniques. Rock’n’Roll jusqu’au bout du médiator, Lemmy manque, c’est vrai, mais il serait bon maintenant de nous laisser avec nos souvenirs.

144 pages / Format 19×26 cm / 21,90€

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Alternative Metal

Halestorm : l’artillerie lourde

Il y a une chose immuable chez HALESTORM qui, peu importe les goûts, impose le respect : une authenticité et une volonté farouche d’aller de l’avant. Très attendu, ce nouvel opus du quatuor de Pennsylvanie ne déçoit pas. On mesure au fil des morceaux la force et la conviction des Américains et de leur chanteuse Lzzy Hale. Le groupe montre une volonté de présenter un « Back From The Dead » puissant, racé et toujours très fédérateur, et c’est le cas.

HALESTORM

« Back From the Dead »

(Warner Music France)

Il faut croire que les mois de confinement n’ont pas été perdus pour tout le monde. La frontwoman du groupe explique même s’être « retrouvée dans un état d’esprit sombre (et avoir été) confrontée à une sorte de crise d’identité. Cet album est l’histoire de ma sortie de cet abîme. C’est un voyage qui traite de la santé mentale, de la débauche, de la survie, de la rédemption, de la redécouverte, tout en gardant foi en l’humanité ». Peu habitué à relayer les dossiers de presse, une telle détresse mentale de la part de HALESTORM m’a tout de même interpellé… On n’est pas insensible, non plus, alors !

Et quid de « Back From The Dead » dans lequel Lzzy Hale et ses hommes reviennent de la mort ? Après un an passé en studio, les fans du groupe mourraient (Oups !) d’impatience de découvrir le cinquième album de leur groupe préféré. Et il faut reconnaître que celui-ci se pointe un peu façon ‘blockbuster’ dans une multitude d’albums, eux aussi très attendus. Très bien produit par Nick Raskulinecz (Deftones, Alice In Chains), l’année passée en studio par HALESTORM en valait tout de même la peine. Le quatuor avance sur un mur du son imparable avec des titres fédérateurs… un peu de noirceur en plus, c’est vrai.   

Très aiguisés, les Américains enchaînent les titres très compacts (formatés ?) dans un Heavy Rock aux saveurs Metal très bien vu (le morceau-titre bien sûr, « My Redemption », « Wicked Ways », « The Steeple », « Bombshell »). HALESTORM reste dans un registre qu’il maîtrise totalement et la voix de sa chanteuse fait le reste, tant elle sait se faire accrocheuse, furieuse et même douce (« Terrible Things »). Très attendu, « Back From The Dead » devrait convaincre les fans, mais aussi plus largement les amateurs de Metal Alternatif. Une belle et bonne claque, sans concession, fraîche et puissante… A l’américaine, quoi !