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Blood Brothers : groovy dynamite

Retrouver en studio l’authenticité de la scène et en restituer les sensations, telle sont l’intention et le leitmotiv du tandem Zito/Castiglia. Entouré d’un groupe irrésistible, les deux bluesmen se sont rendus dans la ville natale du patron de Gulf Coast Records pour capturer l’esprit qui anime leurs concerts. Avec force et finesse, BLOOD BROTHERS s’inscrit ici dans la durée et « Help Yourself » est à la fois virtuose, sincère et montre beaucoup de caractère. Une prouesse finalement sans surprise, car franchement à la portée des deux maestros.

BLOOD BROTHERS

« Help Yourself »

(Gulf Coast Records)

Célébrer la fraternité et la camaraderie, c’est un peu aussi célébrer le Blues. En ce sens, la sortie d’un premier album éponyme l’an dernier était une démarche très naturelle et presque instinctive, d’autant que « Live In Canada » sorti fin 2023 constituait une entrée en matière aussi prometteuse qu’explosive. Avec « Help Yourself », Mike Zito et Albert Castiglia sont encore parvenus à capturer l’essence-même de ces live sessions, qui représentent totalement la marque de fabrique et la personnalité de BLOOD BROTHERS.

Les deux fines gâchettes, également chanteurs et compositeurs, n’ont même pas pris le temps de souffler un peu. Dans la foulée de leur tournée, ils se sont engouffrés aux Shock City Studios de Saint-Louis, encore tout électrisés de leurs récentes prestations. Avec Scott Sutherland à la basse, Lewis Stephens aux claviers, ainsi que Matt Johnson et Ray Hangen derrière les fûts, BLOOD BROTHERS déborde d’une énergie canalisée avec beaucoup de soin et sur un groove d’une précision, qui rend « Help Yourself » très personnel.

Produit par les deux complices, les morceaux vivent au gré de leurs impulsions, d’autant qu’ils en ont composé quatre chacun, deux ensemble et qu’ils donnent aussi leur version de « Low Down » de JJ Cale. Alors qu’il est difficile de différencier leur approche live du studio, Zito et Castiglia jouent surtout sur l’instantanéité de leur Blues Rock, ce qui lui confère une attachante proximité (« Help Yourself », « Can’t be A Prophet », « The Best I Can », « Ol’ Victrola », « Do What You Gotta »). BLOOD BROTHERS signe un album rafraîchissant.

Photo : Will Byington

Retrouvez la chronique de « Live In Canada » :

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Mike Zito : the Blues cure

C’est en s’immergeant dans ce Blues qu’il connait si bien que MIKE ZITO a décidé de conjurer la peine causée par la récente perte de sa femme. Avec « Life Is Hard », il revisite un répertoire plein d’émotion, bien sûr, et où la souffrance se mêle à l’espérance avec beaucoup de classe. Avec une honnêteté tellement perceptible, le musicien chante et fait sonner sa guitare avec le talent qu’on lui connait. Les frissons traversent les morceaux sur ce vibrant hommage, qui met aussi beaucoup de baume au cœur.

MIKE ZITO

« Life Is Hard »

(Gulf Coast Records)

Quelques mois après le décès de sa femme, MIKE ZITO revient avec un disque magnifique. Si certains pourraient penser que c’est rapide, il faut savoir qu’il avait scellé un pacte avec son épouse, lui promettant de continuer à faire ce qu’il fait de mieux : du Blues. Ainsi, deux ans après « Blues For The Southside » et plus récemment l’excellent « Live In Canada » des Blood Brothers avec son compagnon de toujours Albert Castiglia, le guitariste et chanteur présente « Life Is Hard », un retour en piste touchant, émouvant et aussi plein d’optimisme.

Pour le soutenir dans son effort et l’aider à traverser cette épreuve, MIKE ZITO a pu compter sur Joe Bonamassa et Josh Smith, qui ont produit l’album et sur lequel ils jouent également quelques parties de guitares. Une belle preuve d’amitié entre les trois bluesmen. Sûrement peu enclin à se lancer dans l’écriture d’une production complète, « Life Is Hard » est constitué pour l’essentiel de reprises, superbement adaptées, de chansons souvent douloureuses, mais pleines d’espoir. Et finalement, cet opus a quelque chose de réconfortant et de réparateur. Une sorte de thérapie.

Brillamment accompagné par les redoutables Reese Wynans (claviers), Calvin Turner (basse), Lemar Carter (batterie) et d’incroyables choristes, MIKE ZITO se montre lumineux dans son jeu de guiatre et au chant. Il signe d’ailleurs « Forever My Love » et « Without Loving You », deux des titres phares de « Life Is Hard », l’emblématique chanson de Fred James dont l’Américain signe une superbe cover. Puis, il enchaîne avec des morceaux de Little Milton, Tinsley Ellis, Tab Benoit, du révérend Gary Davis ou encore Stevie Wonder tout en Blues. Un bijou !

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Blues Rock

Blood Brothers : une indéfectible fraternité

Dans son rôle de producteur et de patron de label, qui mieux que Mike Zito en personne pouvait le mieux saisir toute la dynamique et l’énergie à l’œuvre ces deux soirs, où ce superbe « Live In Canada » a été capté ? En tournée avec son compagnon et frère de coeur Albert Castiglia, les deux musiciens ont fait rayonner leur Blues Rock en partageant la scène pour donner vie à un opus éponyme sorti ensemble quelques mois plus tôt. Superbement produit, on a le sentiment d’y être et chaque note est un émerveillement… très électrique !  

BLOOD BROTHERS

« Live In Canada »

(Gulf Coast Records)

Réunis pour la première fois en mars dernier sur un album éponyme produit par Joe Bonamassa et Josh Smith et qui a squatté les charts Blues US, Mike Zito et Robert Castiglia, alias BLOOD BROTHERS, en avaient profité pour prendre la route et livrer leurs morceaux sur scène. Et c’est à White Rock, en Colombie-Britannique au Canada, qu’ils ont  fait une paire de concerts les 19 et 20 mai. Un public incroyable, un groupe en très grande forme, il n’en fallait pas plus aux deux bluesmen pour immortaliser leur venue.

Nés à quelques mois d’intervalle, Albert l’aîné des deux à New-York et Mike à Saint-Louis dans le Missouri, les deux guitaristes, chanteurs et songwriters ont déjà été compagnons de label, durant un temps chez Ruf Records, avant de l’être depuis un moment et durablement sur celui de Zito, Gulf Coast Records. Enregistrer et tourner sous le nom de BLOOD BROTHERRS, dans cette configuration très familiale, n’a donc rien de très surprenant, d’autant que la connexion entre nos deux virtuoses est exceptionnelle.

Afin de bien distinguer Mike Zito et Albert Castiglia, les connaisseurs auront perçu que le premier joue sur Fender et le second sur Gibson, ce qui donne une première indication. Vocalement, plongez-vous dans leur discographie respective, qui s’élève tout de même à 36 albums cumulés, et vous pourrez profiter pleinement de BLOOD BROTHERS. Au programme ici, l’ensemble de l’opus studio, bien sûr, ainsi que « Gone To Texas » de Zito et le « Rockin’ In The Free World » de Neil Young, escale canadienne oblige, dans une version incandescente.

Photo : Danya Artimisi

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