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Contemporary Blues

D.K. Harrell : la voie royale

Décidemment, la scène Blues américaine est toujours aussi effervescente et ne cesse de révéler de nouveaux talents. D.K. HARRELL n’est pas complètement un inconnu, mais il confirme avec « Talkin’ Heavy » qu’il n’est pas là par hasard et que ce n’est qu’un début. Ces dernières années, il s’et forgé une identité musicale solide, a consolidé ses aptitudes vocales et joue même de manière plus libérée. Cette deuxième réalisation est la synthèse parfaite entre un Blues classique et son devenir.

D.K. HARRELL

« Talkin’ Heavy »

(Alligator Records)

Deux ans après un bon premier album, « The Right Man », le musicien originaire de Louisiane soigne son arrive chez Alligator Records avec un disque encore plus convaincant et véritablement abouti. Chanteur à la voix très Soul et guitariste électrisant, D.K. HARRELL se pose dans le paysage Blues comme une évidence. Composé avec Kid Andersen, qui a aussi enregistré et produit ce deuxième opus, les morceaux du jeune bluesman de 27 ans sont d’une étonnante maturité et d’un feeling éclatant.

Profondément inspiré par BB King et d’une manière générale très attaché à la tradition du Blues, il a déjà été récompensé du prestigieux prix ‘BB King Of The Blues’ et du ‘Blues Music Award’ du meilleur artiste émergent, D.K. HARRELL a donc démarré sa carrière sous le feu des projecteurs, ce qui semble avoir décuplé son inspiration. C’est avec beaucoup d’audace qu’il défend le Blues originel, tout en lui insufflant une fraîcheur très moderne. Il fait vibrer le style avec passion et cela se ressent sur chaque note.

Même si on n’est pas franchement dépaysé par le registre de l’Américain, son enthousiasme et sa virtuosité nous transportent loin de toute banalité. La lumière qui émane de D.K. HARRELL prend des chemins familiers, certes, mais il offre aussi des moments suspendus que sa personnalité artistique s’accapare avec brio (« A Little Taste », « Grown Now », « Talkin’ Heavy », « No Thanks To You », « PTLD ». Accompagné d’un groupe d’orfèvres, d’une section cuivre brûlante et de chœurs majestueux, il est déjà incontournable.

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Blues

Coco Montoya : joy maker

Délicat et précis, le Blues de COCO MONTOYA est aussi contemporain que classique et aussi léger que Rock. Avec « Writing On The Wall », le guitariste et chanteur californien s’offre et nous offre un moment suspendu, où sa capacité à captiver sur des ballades comme des morceaux plus rapides et relevés est brillante. Le bluesman est éblouissant tout au long des 13 plages. Un bonheur !

COCO MONTOYA

« Writing On The Wall »

(Alligator Records)

Le parcours de COCO MONTOYA a quelque chose de magique. Recruté comme batteur par Albert Collins dans les années 70, qui lui apprend le fameux ‘Icy Hot’ à la guitare, il est ensuite enrôlé au début des 80’s par John Mayall. Il lui restera fidèle pendant dix ans au sein des Bluesbreakers. En 1995, il se lance en solo et sort « Gotta Mind To travel » et nous voici avec « Writing On The Wall », son neuvième opus et le sixième sur le légendaire label Alligator Records.

Et s’il y a deux choses qui ne l’ont jamais quitté, c’est l’émotion et la sensibilité avec lesquelles il joue depuis toujours. COCO MONTOYA pourrait en faire des caisses, en mettre partout et s’afficher en ‘shred man’ aiguisé et pompeux, mais non, le Californien est à la recherche de la note qui va sonner juste, au bon moment pour émouvoir son auditoire. Et autant dire qu’avec « Writing On The Wall », l’objectif est magistralement atteint, tant ces morceaux résonnent de manière positive et détendue.

Accompagné de son groupe de tournée, c’est-à-dire Jeff Paris (claviers, guitare, chant), Nathan Brown (basse) et Rena Beavers (batterie), COCO MONTOYA a toujours ce toucher et ce son de guitare incroyable. Très organique, la production de Tony Braunagel (Bonnie Raitt, Taj Mahal) et de son camarade Jeff Paris (Keb’ Mo, Bill Withers) apporte beaucoup d’éclat au talent énorme de l’Américain, dont la fluidité d’interprétation est exceptionnelle. Un très grand moment de Blues !

Photo : Joseph A Rosen