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Hard US Hard'n Heavy

Mick Mars : one-man-crew

Histoire d’être raccord, MICK MARS aurait pu patienter quelques jours pour sortir son premier effort solo. Plus sérieusement, voici enfin le très attendu « The Other Side Of Mars », qui marque les débuts de l’aventure en solidaire de l’ex-Mötley Crüe. Enfin, pas si seul que ça, puisque notre emblématique faiseur de riffs s’est entouré d’une équipe assez restreinte, mais terriblement efficace. Très moderne dans le son, les morceaux oscillent entre Hard et Heavy et offrent une belle diversité.

MICK MARS

« The Other Side of Mars »

(1313, LLC/MRI)

A priori l’ambiance glaciale et la bataille judicaire en cours depuis deux ans, suite à son départ pas complètement volontaire de Mötley Crüe, n’ont pas eu raison des velléités artistiques du guitariste. A l’œuvre plus de quatre décennies au sein du gang de Los Angeles, c’est un aspect de lui assez méconnu que présente MICK MARS sur son premier album solo, loin du Glam qui l’a accompagné tant d’années. Sorti sur son propre label et avec son ami Michael Wagener aux manettes, « The Other Side Of Mars » est aussi étonnant que sombre. L’homme en noir est fidèle à lui-même.

Avant même l’écoute, les titres des morceaux parlent d’eux-mêmes : ça sent la revanche, voire la vengeance. Assez discret par rapport à ses anciens camarades, l’Américain annonce donc un opus plus personnel et forcément assez différent de ce que l’on connait de lui. Pour l’épauler, MICK MARS a co-écrit les morceaux avec Paul Taylor (claviers, ex-Winger), tandis que Ray Luzier (Korn) est derrière les fûts et Chris Collier à la basse, ainsi qu’au mix et son travail est d’ailleurs musclé et dynamique. Une production qui ne manque pas d’éclat.

Au chant, Jacob Bunton, frontman de L.A. Guns, interprète l’essentiel du disque à l’exception de « Undone » et « Killing Breed » par Brion Gamboa. Même si, fondamentalement, cela ne change pas grand-chose, cela n’aide pas non plus à l’unité et à la cohérence musicale de l’ensemble. Car, à vouloir tout explorer du Heavy, il n’en ressort rien de très identifiable. On découvre plusieurs facettes de MICK MARS, certes, mais rien de très probant malgré quelques moments forts (« Loyal To The Lie », « Ready To Roll », « Ain’t Going Back »). Loin d’être renversant.

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Groove Metal

Korn : liturgie versatile

Décidément, KORN ne cessera jamais de surprendre et de déstabiliser ses adorateurs comme ses détracteurs. Percutant, tordu, mélodique et massif comme personne, le combo navigue cette fois entre noirceur, SF et un côté expérimental plus débridé que jamais. « Requiem », sur une grosse demi-heure, vient coller une grosse claque sur un groove imparable et chirurgical. 

KORN

« Requiem »

(Loma Vista/Virgin/Universal)

Loin d’être un chant du cygne sur fond de requiem, ce quatorzième album de KORN serait plutôt une renaissance. Après le très bon « The Nothing », le combo de Bakersfield, Californie, s’est aussi retrouvé privé de scène, ainsi que sans contrat discographique. Libre, l’occasion était trop belle pour le groupe de prendre une belle respiration et « Requiem » va même au-delà des espérances.

Sans taper dans une nostalgie désespérée, KORN est au contraire revenu avec une envie nouvelle et le désir de faire simplement ce qu’il sait faire de mieux. Musicalement, le quatuor réalise un bond en arrière de 20 ans avec une production pertinente, une maturité à son sommet et un état d’esprit à l’ancienne. Celui-là même qui a montré la voie depuis des années à tant de groupes.

Toujours aussi insaisissable, Jonathan Davis livre une prestation toute en puissance et en nuances, entre fracas et mélodies millimétrées (« Start The Healing », « Disconnect »). La lourdeur et l’aspect alchimiste des riffs et ce groove si reconnaissable de la basse affichent une dextérité et une efficacité redoutable (« Let The Dark Do The Rest », « Penance To Sorrow »). KORN réalise un tour de force phénoménal sur 32 minutes intenses.