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Heavy Stoner Rock Stoner Doom

Greyborn : clair-obscur

Les Limougeauds continuent leurs explorations Stoner Doom avec un nouvel effort, qui vient faire suite à « Leeches », sorti il y a deux ans. Sur une production-maison très organique, GREYBORN côtoie le lugubre sans s’apitoyer et en se montrant plutôt obstiné. En s’immergeant aussi dans des atmosphères Space Rock, « Scars » avance dans cette introspection torturée, où seule la voix de son batteur libère quelques éclaircies, même fragmentées.

GREYBORN

« Scars »

(F2M Planet)

Avec « Scars », son deuxième EP, GREYBORN continue son cheminement dans un style où, forcément, le gris est teinté d’autres variations de gris. Une façon aussi et sûrement pour le power trio de ne pas se perdre dans le trop sombre, ou dans le trop lumineux, mais d’évoluer dans des ambiances claires-obscures et de bénéficier d’un champ d’action bien plus vaste. Comme pour « Leeches », le groupe s’est encore attelé à l’enregistrement et au mix de son nouveau format court, une manière de garder la main sur un univers très personnel, où la lourdeur des notes et la clarté du chant font cause commune.

Loin du Heavy Stoner Blues de Blackbird Hill, l’autre formation menée par Maxime Conan (guitare) et Théo Jude (chant, batterie – ex-Mama’s Gun), GREYBORN évolue sur un Doom écrasant et épais, tout en restant dans un Stoner Rock massif. Ils sont accompagnés par le bassiste Guillaume Barrou (ex-Mama’s Gun), une nouvelle histoire entre amis qui se connaissent bien en somme. Le groupe tire ici sa force d’une rage et d’une violence à l’œuvre sur les quatre morceaux, auxquels s’ajoute « Tetany », une virgule instrumentale suspendue, qui apporte une note de légèreté dans ce sombre océan.

Malgré une formation assez récente, GREYBORN a déjà parfaitement cerné les contours de son style et pour mieux en saisir l’entièreté, rien de mieux que d’écouter les deux EP dans l’ordre. C’est le gros et ultime défaut de ce genre de réalisations car, en l’occurrence, le groupe se savoure sur la longueur. Dès le morceau-titre, on entre dans le vif du sujet et « Ravenous » vient confirmer cette densité presque hypnotique, qui se forme dans un fuzz appuyé. Plus véloce sur « A Thousand Dreams Away », c’est « The Grand Design » qui clot ce chapitre d’un Doom solide. On attend maintenant impatiemment le premier album.

Photo : Victor Leonchenko

Retrouvez la chronique du premier EP du groupe, « Leeches » :

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Stoner Rock

[Going Faster] : Greyborn / Yojimbo

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

GREYBORN – « Leeches » – F2M Planet

Après le split du très bon groupe de Stoner Blues Mama’s Gun, qui avait pourtant pris un départ enthousiasmant, Théo Jude (chant, batterie) et Guillaume Barrou (basse) n’ont pas tardé à se remettre à la tache pour fonder GREYBORN. Rejoints par Maxime Conan (guitare) qui œuvre aussi chez Blackbird Hill, le trio évolue dans un Stoner Rock assez sombre et Heavy. Si le propos n’est pas franchement chaleureux, il montre un visage volontaire sur cinq morceaux assez directs et solides. Même si GREYBORN n’en est qu’à ses premiers émoluments musicaux, on perçoit dans l’épaisseur des riffs et la massive rythmique toute l’expérience du combo, dont le jeu doit prendre une toute autre dimension sur scène.

YOJIMBO – « Yojimbo » – Independant

Premier EP intergalactique pour le combo strasbourgeois YOJIMBO, qui distille un Stoner Rock efficace et profond. Jouant sur la lourdeur des riffs et des tempos, le quatuor propose  des morceaux accrocheurs où la voix de sa chanteuse navigue habillement entre une obscurité pesante et des éclats très lumineux. Très bien produit, ce premier effort éponyme montre une belle variété où le Fuzz se frotte au Doom avec quelques pointes Psych. YOJIMBO traverse des atmosphères spatiales entre mid-tempos et crescendos appuyés avec une belle assurance, en nous propulsant parfois même dans des ambiances post-Rock créatives et dynamiques. Vite, la suite !