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Thrash Metal

Arcania : une machinerie redoutable

Efficace et déterminée, la formation basée (en partie) à Angers nous aura fait languir une décennie avant de nous offrir sa troisième réalisation. Faisant abstraction des modes et en évitant soigneusement l’uniformité bien réelle du registre, ARCANIA s’appuie sur des morceaux bien ciselés, un frontman imperturbable, un duo basse/batterie fusionnel et deux guitaristes dont la complicité est magnifiée par des solos virtuoses. Sur « Lost Generation », le groupe oscille entre hargne et des parties mélodiques très fédératrices : une maturité qui rend son Thrash Metal implacable et féroce.

ARCANIA

« Lost Generation »

(Independant)

Les aléas de la vie, les projets de chacun et d’autres avortés, puis la pandémie ont émaillé les dix dernières années d’ARCANIA et ont retardé la sortie de son troisième album. Mais « Lost Generation » est bel et bien là et le quatuor frappe très fort. Enregistré et mixé au Dome Studio près d’Angers par David Potvin, on y retrouve le Thrash Metal auquel il nous avait déjà habitués sur « Sweet Angel Dust » et « Dreams Are Dead ». A mi-chemin entre des fondations Old School estampillées Bay Area et une approche très moderne, le compromis est parfaitement à l’équilibre.

Elaborées entre 2016 et 2019, les compositions de « Lost Generation » ne souffrent d’aucun jet lag. Bien au contraire, elles sonnent très actuelles et la puissance de la production les rend intemporelles et modernes. ARCANIA ne triche pas et cela décuple sa force. Avec des musiciens de ce calibre, il est même surprenant, et dommage surtout, que le combo ne soit pas plus reconnu au regard notamment de l’actuelle scène hexagonale. Très travaillés et d’une fluidité inflexible, les dix titres varient dans les ambiances comme dans les tempos avec beaucoup de finesse.

Sur des riffs acérés, les deux guitaristes ouvrent les hostilités avec le morceau-titre, soutenus par une rythmique massive et groovy. Très véloce, ARCANIA assène un Thrash Metal dense, tout en soignant également ses accroches vocales (« Hope Won’t Last », dont on retrouve un écho intelligemment placé sur « What Will Remain »). Et si la seconde partie du disque est légèrement moins musclée, mais tout aussi technique, elle est peut-être la plus intéressante (« The Void », « Social Suicide », « Harder You Fall »  et le magistral « Now The Sun Won’t Shine »). Une leçon avec les formes.  

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Thrash Metal

Kamala : la force du karma

Chez KAMALA, ça tabasse en règle et minutieusement et ça fait même 20 ans que ça dure ! Le trio brésilien sort son sixième opus studio (en plus d’un Live enregistré en France) et paraît avoir atteint la totale plénitude de son jeu. Avec « Karma », le combo conjugue vélocité, puissance et mélodie dans un juste équilibre très racé.

KAMALA

« Karma »

(M&O Music)

Cela fait maintenant deux décennies que KAMALA diffuse son Thrash Metal depuis Campinas au Brésil. D’une fraîche sauvagerie, la musique du combo s’affine au fil du temps forcément, mais aussi et surtout au gré des multiples changements de line-up. Il semblerait que son créateur, le guitariste et chanteur Raphael Olmos, soit en quête perpétuelle d’excellence, ce qu’on ne saurait lui reprocher.

Sur ce très bon sixième album, le frontman est entouré du bassiste Zé Cantelli et de la batteuse Isabela Moraes, tous deux rompus à l’exercice et d’une redoutable efficacité. Il faut bien avouer que la Brésilienne avoine sévère derrière ses fûts et non sans un groove certain, faisant corps avec des lignes de basse imparables. KAMALA montre les crocs et sort une fois encore l’artillerie lourde.

Sur des riffs acérés et agressifs, le power trio avance à toute allure dans un registre qui prend racine dans les 90’s et qui n’est d’ailleurs pas si éloigné de ses aînés et compatriotes Sepultura à leurs débuts. Cela dit, les Sud-Américains se démarquent grâce à une belle touche de modernité et « Karma » dispose également d’une production massive, qui élève aujourd’hui KAMALA dans la hiérarchie Thrash Metal.

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Extrême Metal

Cryptosis : sortir des stéréotypes

Les vrais amateurs de Thrash Metal connaissent déjà CRYPTOSIS sans le savoir et  sous un autre nom et dans un style quelque peu différent. En effet, le trio néerlandais revient sous une nouvelle identité avec un registre beaucoup plus technique et progressif qui le rend vraiment irrésistible. Une belle claque qui laisse des traces.

CRYPTOSIS

« Bionic Swarm »

(Century Media Records)

Distillator est mort, vive CRYPTOSIS ! Désireux de ne pas rester bloqué dans un univers Thrash Metal qui semblait les étouffer, le combo néerlandais a tué le père pour mieux ressusciter dans un registre où le trio a désormais toute la latitude pour s’exprimer et explorer des contrées métalliques qui vont du Technical au Progressif, tout en gardant son identité Thrash (« Game Of Souls »).

Fini le côté Old School et place à un style très actuel et résolument moderne, le groupe va de l’avant et à pleine vitesse. Sobrement orchestré sur certains morceaux, CRYPTOSIS a opté pour un Power Thrash Progressif qui bastonne (« Decipler », « Death Technology », « Conjuring The Egoist »). Très dense, ce premier album des Hollandais multiplie les assauts à grand renfort de riffs tranchants sur un chant assassin.

Très varié sans se disperser, « Bionic Swarm » dégage une belle puissance et des atmosphères souvent frénétiques et techniquement imparables (« Prospect Of Immortality », « Flux Divergence »). CRYPTOSIS fait les choses en grand en y mettant les formes et avec une belle fluidité. Pour leurs débuts sous ce nouveau nom, les Néerlandais frappent fort et massivement… et c’est audacieux et convaincant.