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Hollow Souls : des débuts fracassants

Avec HOLLOW SOULS, Kris Barras ouvre un nouveau chapitre de sa belle carrière et s’il n’était aussi concluant et abouti, on pourrait voir en « Hollow Souls » une sorte de caprice ou de récréation. Car, sur les six morceaux et seulement vingt minutes, le trio anglais a convié quatre artistes à se joindre à lui. Autant d’éléments qui font qu’il est difficile de se faire réellement une idée précise du groupe, même si la qualité est indéniable, la production exceptionnelle et le songwriting imparable. Le plaisir est grand, mais de courte durée.

HOLLOW SOULS

« Hollow Souls »

(Independant)

Le problème des EPs est que, lorsqu’ils sont bons, on reste systématiquement sur sa faim. Et c’est précisément le cas avec « Hollow Souls » dont on aurait souhaité qu’il s’étende bien plus en longueur. Il faudra donc s’en contenter, d’autant qu’il s’écoute en boucle et avec délectation. HOLLOW SOULS est né du désir du chanteur et guitariste Kris Barras de renouer avec son amour du Blues, mais avec une approche très Rock, flirtant même avec le Hard Rock. Et il a également très bien su s’entourer sur ce premier format court explosif.

C’est tout d’abord le rapprochement avec son collaborateur de longue date, le producteur et multi-instrumentiste Josiah J Manning, qui a servi de détonateur au projet. Rapidement, HOLLOW SOULS s’est complété de l’excellent duo rythmique constitué de Joe Harris à la batterie et de Leighton Allen à la basse. Une solide assise sur laquelle est venue se poser la superbe voix de Phoebe Jane, ancienne choriste du Kris Barras Band, qui s’est imposée tout naturellement. Et pour couronner le tout, quelques invités de renom sont aussi de la partie.

C’est d’abord le fougueux guitariste américain de Blues Rock Jared James Nichols qui met le feu aux poudres avec un solo majestueux sur « Borderline ». Puis, le frontman de The Cold Stares enflamme « Bad Things », avant que HOLLOW SOULS dans sa configuration originelle ne prenne le relais sur « I Need The Fire » et la belle ballade « Chasing Ghosts » en toute fin. Puis, le chanteur canadien Jon ‘Marv’ Harley de Monster Truck dynamite « Shotgun », tout comme la Britannique Elles Bailey sur le génial « Burn It To The Ground », joyau de cet EP.  

Photo : Rob Blackham

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The Cold Stares : cap au sud

En l’espace d’une quinzaine d’années, le groupe, désormais basé dans l’Indiana, s’est fait un nom dans le monde du Blues au sens large du terme, au point d’être adoubé par Joe Bonamassa himself. Trois ans après sa signature chez Mascot Records et l’album « Voices », THE COLD STARES a grossi ses rangs avec l’arrivée d’un bassiste et de nouvelles ambitions. « The Southern » est foncièrement contemporain, Rock et Psychédélique par moment, tout en intégrant quelques saveurs du sud des Etats-Unis. Une fusion qui fait mouche et donne à la formation une nouvelle impulsion.

THE COLD STARES

« The Southern »

(Mascot Records)

Septième album au compteur et six EP depuis 2014 et « Cold Wet Night » pour le combo originaire du Kentucky, qui se présente avec une nouveauté de taille sur « The Southern ». Fondé par le guitariste et chanteur Chris Tapp et le batteur Brian Mullins, THE COLD STARES accueille Bryce Klueh et c’est une très bonne chose. Certes, on connait la qualité de certains duos, qui font d’ailleurs souvent l’impasse sur le bassiste, mais il y manque souvent ce troisième homme qui apporte groove et rondeur à un jeu souvent un peu sec.

Le Heavy Blues des Américains prend donc une nouvelle dimension et cette mue en power trio ouvre bien des perspectives. Si le son et le registre d’origine ne souffraient pas franchement d’absence de variété, l’apport d’un nouveau membre donne du coffre et du relief à « The Southern ». Toujours aussi moderne dans l’approche, et même un brin urbain dans le son, THE COLD STARES a décidé de se pencher sur l’aspect Southern de ses nombreuses influences, ce qui le propulse forcément dans un esprit plus roots et brut.

Cela dit, ce nouvel opus ne s’inscrit vraiment dans un Rock Sudiste pur et dur. Non, il est plutôt question de Blues Rock et de Hard Blues très actuels. Seuls « Coming Home » et « Mortality Blues » sonnent vraiment southern, ce qui n’enlève rien à la qualité de cette réalisation à la production très organique, profonde et souvent sombre qui offre un petit côté héroïque à THE COLD STARES. On ne s’ennuie pas une seconde entre riffs musclés, solos très bien sentis et un chant vraiment flamboyant. Mature et inspiré.